LA VIERGE DE NUREMBERG
«
Les yeux brillants d’une tête de mort »
W.B. Yeats
Dans une paroi d’ombre
aux états de la perte
aux lambeaux calcinés d’un sans corps et
partouze de son signe
dans une ventralité
secouée qui faisande
gangue roide et noire
sens et nerfs
enganté du cuir
La carcération
cristallise les cabrures de l’espace
et se scorpionise
dans l’anéantissement à l’étal d’une étreinte
où cavernent
les chairs
L’engluement de la baignance
totémise la viande
et se suspend au vitrail noir de la plaie
Chairs aux nouances
du corps dans la fécondation à vide
qui arque la nef du ciel au faisandage des
retours
Enneigement terminal de la tension du
silence au règne de n’importe quel néant comme un corps qui tombe en torche
dans les cristaux calcinés du carnassement agonique dont les flammes s’accrochent aux chairs.
Le vertige au centre
éjecte
dans les cratères de la nuit
De l’arrachée
qui est du passage et du traversement
matière à peine
hors sens
bruine et nuées
corps d’une grouillure
de signes
Une coagulation de l’espace repousse
la peau dans la béance
La paupière qui tombe
regard rouge aveugle
gargouille des bulles
comme une bouche qui s’ouvre en cratère respiratoire
au bord de l’espace
Dans l’enclume du corps des cratères
poitrinaires tournent le crassier dans une coulée martelée des tempes
Une pullulation de l’à bord comme la
nef de corps et son enchâssement de chairs et de racines traînantes cherchant
le trou pour lover le vide dans la béance générale qui masse et ruche comme
de la grouillure dans l’arbre où circuite
le néantement
D’une passe à l’autre
aux crevasses du silence
où les radeaux glissés d’un bout à l’autre
d’un même sac dans la rotation pourrie de la nuit d’une constellation pipante
dont la centralité incendiaire tisonne et
carbone une bouche de conscience brûlée qui tombe à la cible
trou d’âtre froide
Des outres de cuir suspendues tournent
au clou comme des soleils morts
épaves aux anneaux du vertige sur l’immense
faïencement morguatoire
Station cyanurée de la forme où se recroqueville
une coagulation de viande qui perd son eau
Du néanté à
l’aveuglance collier des passes et de l’enfilement
des confins
d’un boyau l’autre de la brûlure qui trace
le chapelet de têtes enfoncées aux parois comme une ténacité de coraux s’alguant dans le gantage de la poche
d’ombre du globe oculaire qui remue des anneaux dans l’emperlement
Un nouement pendu comme une corde de
nerfs qui cadenasse la tiare
Nœud coulant d’une dévoration qui se
déchire
Vautration immobile où s’ennacre
la grouillance
et l’abandon du bord comme des rats
au transbordement des corps
la glu blanche
l’enviocage
qui s’escale
cancane
Au baiser barbaqué
du cadavre accroché qui s’éternise au bord du néant qui est l’éternel ressassage
Un bon de bête s’étrangle en boucherie
sans fond au hurlement glacé qui se rentre et se tord
et tire les rideaux de la conscience
Bourbier de gluances comme envers du
miroir dans la coulure du silence qui arrache de la plainte et du cri de qui
racle au centre
l’arquage des nerfs
s’encorde à la béance noire de la terre
calcine la matière du vide dans le ventre de
l’ossuaire
et coup de gueule cratérique
du néant qui se referme dans le déglutoire
Roulades de vertiges
de dedans en dedans
la blancheur et l’absence...
De la chair
comme de la barbaque saisie avec ses fonctions
dedans et sa viande autour
dans la case
mat d’une volonté et de son principe de
muré chair
Déboîte la tête dans la coulée poitrinaire
et
transfuse
Le broiement glacier des nuits sur l’arche
terre
naufragé sans tête
figure sans visage
la grouillure
des moulages
l’agrippation des formes...
Dans un nouement de la lumière
l’œil passe au sang du verre soufflé
derrière la face
et derrière
encore une et toujours
comme des masques de glu en glu
Opacité d’un corps de chair qui s’emboîte
au corps de nerf accroché au corps d’os et coagulé du vide
pour être le néant du moule à l’envers
et l’abjection
Une remontée de conscience
un débordement hallucinatoire
un barattage dans l’hypnose
où l’on ne traverse pas le miroir mais
où le miroir s’ouvre en béance et avale dans les dégorgements convulsés du
tain
dans la respiration sourde du verre
La conscience dédoublée
bouche rétinienne
enfilement des anneaux de la chute en soi
aux passes du regard en un point nul d’abolition
Station mentale d’un vacillement dans
l’absence
de boîte en boîte
Miroitements sur la membrane brûlante
biseautements des renvois du cristal
rosace blanche de douleurs dans l’augure
où le couloir vertébral saigne dans le
mi-terre mi-ciel mi-enterré mi-encielé
et où les cadavres crevassent de rire
Chaque signe est la respiration rauque
d’un morceau de chair et de nerf suspendu à la rigor
mortis qui vise sa mise au vide
Et de la glu moulée exige voyance
Œil blanc
comatique
— sans fond —
Effondrement d’une charpie de néance au crassier
Langue forge engorgée au vitrail cancérique du béant de la case vide du double
L’échiquéen enclumé
d’esprit joue l’absence à l’en-fin de force au mat
et vide
La caisse de chairs roule dans la brasillance
cheminée dans l’œil en clanche
à clef corps
poudrier de blocs
sablier de l’éternité
et le corps hydrocuté aux forces des nerfs
crible incendiaire du trou
passé à l’as dans le corps d’os
aux poches des forces
Une saisie indégorgeable
craquelée de lumières
branchages du souffle où baille la tête...
Dans les ténèbres
des yeux bulles
comme des astres de suie
âtre dans l’égare
Putréfie
poitrine
en vigne
Dans l’écrou barbelé
la craillure
meule et cristallise le silence
Un trouement
dans l’étreinte immobile du cadavre
L’embarquement aux chairs nouées
La charpie plombée du corps des comas
où les nerfs grimpent
la colonne vertébrale aux cratères des
signes qui ébrouent
l’en bas en en haut ouvert
delta noir du vide
Au bulbage
bourbier
moule de pré-corps
dans le silence d’une prostration sourde
qui est le vide sans figure
maintenu au trou dans le nouement coagulé des
forces
comme bloc en bouillie de carne
Des signes se dégluent de l’épaisseur
du souffle
La conscience gargouille à la bouche...
Un cadavre dans les morts
comme une perte de conscience
se moule où pacte la tête
dans la coulée poitrinaire
fuse à l’écrase
La bouche maugréante
se défosse de sa prise aux chairs
lâche du sang et brouille le regard
pupille de crépitation
Enchevêtrage à l’extrême-bord
lancier du vertige
au rideau de ténèbre tiré dans la lumière...