MARC QUESTIN

 

 

LA TRAVERSÉE DU LABYRINTHE

 

 

 

 

 

 

 

Collage de l’auteur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

«L’amour intellectuel de l’esprit envers Dieu est l’amour même de Dieu.» (Spinoza)

 

«Maintenant je le sais : je n’espère rien, je ne crains rien; je me suis libéré de l’esprit et du cœur. Je suis monté plus haut. Je suis libre.» (Nikos Kazantzaki)

 

«On entend dans le sud des clameurs sur la mer.» (Jean Giono)

 

 

 

 

 

 

 

 

L’écriture est un rite, un rituel, une magie. Puisque elle a en son pouvoir de guérir certains êtres, de nous conduire, pauvres humains, vers une solide réalité. Qui réalise ? Quoi réalise ? Le souffle. Le Pneuma. La circulation vitale, active, effervescente, des choses, des objets, des êtres, des phénomènes. L’arbre de Vie pousse dans le corps. Le corps humain est un sanctuaire, corps biologique et agissant. Ce corps physique porte en lui-même les aventures d’une sur-conscience. Quel est donc ce labeur qui agite la conscience ? À quelle fin la conscience, la pensée, le mental, poursuivent-ils une route, un sentier difficile, une voie praticable et chaque jour différente, comportant des épreuves, des carrefours, plusieurs axes ? La fin, le but, n’existent pas. Il existe une conscience qui se pense se pensant. Distanciation serait le terme. Fin d’une subtile opération.

 

Francis Guibert vit à Marseille, face aux tantras azuréens. Je dédicace ces fleurs de lys à Claude Washburn et à Ossang. Chantale tire les Tarots d’un futur scintillant. Jacques fait le point, nerfs insolites, posté au cœur des jeux d’hasard.

 

Nous naviguons au fil du temps comme des oiseaux dans le brouillard. Les navires bleus ne les voient plus et le brouillard est si opaque que les marins joueront aux cartes dans la fumée des douces cabines. La pensée conceptuelle procède par métaphores, par jeux d’analogie entre les phénomènes.

 

L’illusion de ce monde est tenace comme la vie. L’être observe les coulisses des mutations sociales. La perception est toujours vive, sensible, habile, inclinant au changement, aux mutations, aux différences. Je suis debout dedans mon corps et dans ce corps, dans cette enveloppe, le sang circule, le cœur palpite, les nerfs accueillent chaque impression, chaque sensation de l’univers.

 

Petite voix dans le noir hachurant le cosmos. La pensée véhicule les données essentielles. Cœur fatigué tel un silence, oiseaux de fer d’Andalousie ; Les mots brûlent dans la nuit, dans le vide sous le ciel.

 

«Dionysos» représente, en son âme et conscience, la seule perpétuation, la démarche implicite, au niveau subjectif, d’une expérience déjà perçue par des collages photocopiés. Le tirage très restreint joint au manque de moyens, au défaut d’ambition, d’illusions du social, donnent la touche nécessaire d’œuvre unique en son genre. Pour percevoir le mieux possible les différents niveaux du sens il conviendrait à notre avis de lire lentement à très basse voix, incantant les silences, méditant sur la mort, multipliant les oraisons au sein du seuil d’incandescence. Par ce biais fulgurant la lecture nous / s’éclaire. On s’achemine avec aisance vers le lieu blanc de l’indicible. Traversée du silence, expérience des déserts, la connaissance d’une grille antique intensifie les plans de l’Être.

 

Monachisme intérieur au regard décapant, les sanctuaires vibrationnent le velours de tes limbes. Les rues bleues engloutissent ton espoir-sortilège. Des prophéties accaparaient ; Ces rudiments d’une autre époque. La doublure, perpétuelle, falsifiait nos limites. Qui connaît la douleur ? Qui possède son pouvoir ? Le ciel est blanc, machine ardente, figures de Bosch devant nos yeux face au rictus des connivences. Des yogas figuraient ce travail d’une rigueur. Poésie des visions, mutation d’éléments, descente au gouffre ou sans diadème sous les sentiers, les fleurs sonores. La Place de Grève était brillante. Des yogis nues se prélassaient dans une couleur de feu d’aurore. Ses paroles titubaient en un corps de velours sous le ciel infini d’un royaume extatique.

 

La nuit sublime passe les frontières des cruautés érémitiques. Un voyage organise des paroles de perdant, des rictus égarés sur la frange aux loosers. Vince Taylor, Lenny Bruce, Le Vigan, Syd Barret, ils avancent, les loosers, dans la nuit centrifuge. Ces acteurs-nés peuplent nos rêves et nos désirs les plus fougueux. L’écriture est un rite, un rituel, une magie, en ces temps de grisaille, la vive proie des Limites ! L’harmonie désirée, par un cœur subjectif, virevolte en pagaille sous des lueurs de Jugement. Nous traversions l’Apocalypse, le blanc royaume d’Harmaguédon. Nos façons étaient claires. Tout comme celles d’une Idole.

 

Dans ce lieu des silences, ce lieu blanc des limites, un être appelle sa propre étoile, son ange gardien du fond des mondes.

 

Le vent souffle à travers le visage d’une mémoire. La mariée resplendit. Le hasard nous décime.

 

L’illisible est aussi l’illusoire indicible. Des villes nues sous la glace, la vitesse du regard, comme des aubes reléguées à des nonnes infantiles, des nazies de cuir noir sur un doute à cheval.

 

Jacques Monory de son exil évoque le sort de Rodansky.

 

Les îles nues de la Sonde que traquait Hölderlin ne sont-elles qu’un passage au delà du désir ?

 

L’écriture se libère des principes ancestraux. Une vitesse est acquise, nucléaire implosion, mémoire vaincue d’une vidéo, tours de contrôle de sa distance, de ses émois et de sa peur.

 

L’énergie illumine le guerrier valeureux.

 

Connaissent-ils ces vitesses plus antiques que l’extase ?

 

Posons-nous cette question et tâchons d’y voir clair. Nous nous apercevrons au bout de cent mille ans que nous en sommes toujours restés au même point indéfini d’ignorance absolue et de vaine incertitude.

 

La neige glacée, l’aventureuse, prête à dormir, à succomber, la belle dormeuse, sous les crocs bas. Le temps n’est plus qu’une pyramide. L’écriture est penchée, haletante, mécanique, monotonie si régulière, rituel de mort d’un funambule, d’une aventure dans la mêlée. Front Populaire alliage 36 ! Un ciel bas, vraiment bas, totalement bas, totalitaire, noyait les votes et les scrutins. On dit que l’hystérique est un épileptique, qu’il a la bave aux lèvres et qu’il se roule par terre, il faut lui mettre une clef à mordre entre les dents. Le choix demeure assujetti aux normes antiques de la conscience.

 

Les signaux illuminent cet hôtel de parure. Des visions en déroute composaient un récit. Qui choisit la parole du Suprême Incendiaire ? Un vieillard s’est assis et contemple en silence.

 

Philosophe du néant, le corps vit ses distances. Le vide implose parmi les foules, l’être et les stades, les niveaux d’Or/dre. Une famille patricienne : la mère lit des grimoires : la fille joue dans un pré : le père lit Apulée. Les hiéroglyphes coordonnaient nos positions vers l’infini.

 

Paysage isolé : c’est un livre ou un mort (!) ; Des mots en noir, mots froids, sourire... Voix chuchotée, parlée, murmure, à la mi-temps, au firmament, comme des cailloux, voie de non-vie, où l’espérance, la proue, Ardente ! Déconnecter / Situationnisme. Je suis là, dans le noir, dans le vide, hors la vie. Démangeaisons, ’ciférations, hymnes à la Gloire, au Roi, Terrible ! Une langue s’en échappe. Crocodiles du Futur ; Des mots, des sons, du sang, des veines. Il en faut plus vous étreindre ! De quoi mourir ! Ou de QUOI V/ivre !

 

Dans le vent des poussières : paysages de la Crête. Les désirs nus se mobilisent pour une poussée des plus jouissives.

 

Les Supérieurs vivaient partout, tapis sous l’ombre, anxieux d’attente. Nous avions décelé, pas plus tard que hier, des signaux paresseux au large des oasis, un regard noir «Septentrion» parmi les limbes du ciel de verre. D’aucuns signalent la déchéance, une irruption fantasmatique des hérons lisses aux yeux cerclés.

 

La nuit bleue distinguait. Le silence est l’abîme.

 

L’horizon scintillait par delà l’océan, des vagues furieuses roulaient leur bosse sous les remous de l’eau saline. Nous avons trop longtemps recherché le Graal. Le squelette sous la peau ouvre un œil puis son corps. L’homme avance dans la rue du souvenir éclairé. Il savoure le néant des étoiles centrifuges. L’homme était épuisé, travaillé par la fièvre, attentif aux mémoires de ce temple éphémère. Un cadavre est assis. Il commande un demi. Cette Chinoise offre au monde un rictus sardonique. Grande lecture de Paraz : son humeur salutaire. Cet ancien combattant ne parle plus que de lui. Voix brisée dans le noir, chuchotant, sœur haletante... Un visage fatigué par des nuits sans sommeil disparut en amont des rivières éternelles. Les miroirs implosaient d’une parole narcissique. Tu n’es plus une âme morte, ni une vue de l’esprit.

 

L’équation sur l’abîme

prêtre en zen en 3000

galaxie noire

espace meurtri

pluie sensorielle

mutation blanche

l’Identité

le défi froid

le rituel mauve des neurones X...

 

L’attitude héroïque du penseur inconnu délimite les sphères blanches d’un esprit scintillant. Le vacarme envahit les images réalistes. Le Réel se présente sous la forme de symboles. Des mythes revivent dans les étoiles et dans les songes des êtres forts. Les guerriers se libèrent des fardeaux du savoir. Ils ne pensent qu’à la guerre et au jeu silencieux. Le feu brille dans la nuit d’un Empire Invisible. Un Mage attend que viennent le voir ces inconnus du Nouveau Monde. Nous renaîtrons des villes antiques pour ces hauts lieux de Connaissance car dans le cœur de l’Histoire nue les visions vivent d’un feu sacré !

 

Ma pensée se rapplique, considère les données, invective les ancêtres et finit par sombrer ! Dans le noir s’oublier, d’un regard s’effacer !

 

Ne sachant plus qui la hantait, dans quel domaine elle existait, et pourquoi elle vivait, pourquoi elle sur-vivait.

 

Une certaine vanité à (s’) écrire pour les Autres. L’univers perpétuel, la folie des visions, la sagesse des ancêtres, le recueil des maximes, dans la nuit s improvisent, dans le jour vocifèrent.

 

Dans les rues de Belleville : pas un chat vers minuit. L’amour hantait les corridors, les étoiles noires, la sainte souffrance. Des rumeurs de derviches accélèrent cette extase. Ses yeux bleus dans le vide : étoiles mauves en huit points.

 

Ses pensées de conteur, son humour de rapière, tout cela il le laisse au vestiaire des paroles. Tout cela fait très mal, ça dépouille, ça nous vide. Mais au bout : nouvel homme : un autre âge apparu...

 

Les toucans immobiles au sommet du volcan, ces guetteurs silencieux regardaient la clameur.

 

Volonté de connaître plus encore quelle distance ? Plusieurs textes imbriqués, ces récits d’une conscience, prodiguent, lenteur exacte, un ordre, une harmonie.

 

Il parlait comme cela, en son âme et conscience, face à un mur, grande solitude. Toujours le Livre ! Pense qu’à cela ! Ah ! Si seulement cette occupation «frivole» pouvait bien réussir à guérir certaines espèces de maladies ! Qu’importe en vérité ! La pure contemplation, la méditation simple, aisée et naturelle, cela lui suffisait en tout contentement. Et la gare de Marseille ? Les rues bleues du vieux Prague ?

 

Le Principe Directeur : un Dharma Provisoire.

 

La neige brille dans les yeux du rêveur solitaire. Il savait parfaitement ce que Dieu voulait dire. L’homme n’était poursuivi par aucune des polices. Il faisait attention à la marche de son cœur. Gens de bonne compagnie. Le sommeil est vital. Ses longs silences entrecoupés du sourd miaulement des chats confus.

 

Les bijoux, rutilants, accélèrent cette audace. Du sang noir les éclipses. Le malheur est trop bon. Si les salauds vont en enfer les morts deviennent des pyramides. Le ciel blanc comme un cercle, ouragan de silence, corps ponctué de cratères, de chaumières angéliques. Des chiens errent dans la nuit. Comme des sœurs du désir. Des nonnes obèses secouent un gong. Elles font un bruit d’enfer pimpant. Les ratés prolifèrent. Le social est un monstre. Je connaissais cet oiseau noir qui brise le mal vers ton sentier.

 

En de si suaves ! De si troublantes ! Ta syphilis nécromantique ! Les rumeurs et les lacs, ventricules, particules... Les nuits brûlent ton désir de tatou centrifuge. Les anges noirs au guichet veillent sur ton ciel de verre. Gombrowicz à Berlin, Lucyfer à Dunkerque... Un hôtel abritait les émois sanguinaires... Des vagues fouillées par les mirages argumentaient leur paysage. Pas un son, pas un bruit, une faucille, feuille, marteau... Trois petits points & puis s’en vont. Un temps nocturne l’anticipait.

 

L’écriture s’abritait sous un dôme de lumière. Les fenêtres accédaient au désir constellé. Des oiseaux noirs traçaient le ciel vers je ne sais quelle sombre histoire; La Lumière cependant accentuait son trésor. Une éclipse apparut dans un ciel de mica. Les zombis consumaient ces ouvrages délicats. Jungle opaque, jungle noire, jungle jaune des coups durs. L’éléphant blanc glaçait le sens du haut hasard des privilèges. La vie brûle magnétique ces combines éclatantes. Les cafés sont ouverts. Les loosers s’y dirigent. La seringue animale, le totem des remords, infinis les fantômes reconnaissent leur trésor. Les animaux brûlent tes frontières, mille nuits dorées en leurs éclipses !

 

Ouragan des neurones, certitude absolue, le ciel passe à travers l’incendie des villes grises. La nuit brûle, au-delà, ces ondines infinies. Les Centaures nus témoigneront du volcan bleu des sortilèges.

 

Des phrases nues, souterraines, la magie des femelles !

 

Éruption sensitive ! Les tricheurs du savoir ! Rien qu’des combines ! Un éclairage ! Boule de billard ! Assassins ! Fosse !

 

Le dialogue : une extase... La tantrique harmonie... Des mots, des mots, du vide, du sang ; Rien en dessous ! Silhouette ! Caillou ! Les miroirs implosaient dans le ventre infini. Recopiant les manusc’, titillant des combines, piratant les données, l’Insensible Évasion !

 

Il partit s’allonger dans le blanc vestibule, enleva ses chaussures, défit son ceinturon. Le docteur décida de ne plus se lever. Une vieille amie l’avait trahi et ce soir-là s’accomplissait la prophétie des conséquences. Le perroquet ne disait rien. Il regardait son maître éteint. Ferdinand aspira une dernière cigarette. Les Allemands, dans son rêve, avançaient vers Dunkerque. Frénétiques, les Chinois ! Tout était pour le mieux. Il s’éveilla dedans sa mort. Il fut dès lors un homme heureux.

 

Rien de plus à te dire, les yeux clos d’une Momie... Nous avons fouillé l’hors, les rivières, le ravin. Le silence était clos tel une bouche de calcaire. Dans tes yeux les phosphènes : quel contrat singulier ! Je les vois, ces villes bleues, je n’y suis pour personne. Ne demande rien au silence muet. Laisse la matière, les ondes, la transe ! Les pavanes s’écoulaient. Le temps bleu des semences.

 

Le gros porc caressait les cheveux de Minah. Le terre-plein des consciences ou la Roue des Manants : une histoire d’animal, un reggae sans histoire.

 

Je l’ai vue, ce matin, sous la pluie débusquée. Les canons rougissaient devant l’arbre atomique. Un feu d’azur couvrait l’aurore. Nos alliés meurent à chaque automne.

 

Je ne crois pas à un destin envoûtant encore l’homme pour des milliards d’éternités. Pas plus que je ne considère le ciel comme un état fixe. Quelque chose en moi se refuse de toutes ses forces à accepter l’idée singulière de la domination d’un être par un autre être. Le monde des apparences nous cache d’universels pans de vie. J’écris en tant que corps dans un silence absolu. Ma volonté se meut dans un désert blanchi. Je suis un être humain qui cherche à s’exprimer. Qui cherche à respirer. Comment font-ils ceux qui écrivent ? Est-ce une recherche de style, la passion d’un savoir, ou bien une formidable et cruelle inconscience ? Chacun doit emporter son secret dans la mort. Nous ne saurons jamais, durant cette existence, ce que mourir veut dire. Je refuse pour l’instant le recours aux drogues dures.

 

Le vent souffle à travers le sang muet d’une mémoire, le paysage des équations au large des îles d’un bonheur sage.

 

Un silence orgueilleux

mais le bruit des bombes luit

l’autoroute la distance

fin des cycles

cerveau nu

résurrection d’extrême urgence

Durga pâlit

tantra-tantrisme

sable des nerfs

excavation

coulée de lave

les mots du blanc

la jonction-nerf

Charles Bukovski

D. de Roux cheminant

testament

feuilles jaunies

sCène silencieuse

diamants

cruelle

destin meurtri

comme tu es belle !

casino blanc

la perdre ou jouer

l’inédite

la tendresse

poisson d’or

détachée

les ruelles magiques au fond du jour scintillent au long des loups du ciel...

 

Je me souviens du jeune Moustique, du jour de gloire, du FLN, des animaux préhistoriques, de la villa sous le soleil, des blousons noirs, des casses, poussière, du souvenir de la jeune femme, de l’auberge inconnue, du chant-nuit des grillons, de l’odeur du vieux bois, de l’étoile au front d’or, du chien mouillé, des coccinelles, d’Ariane qui m’accostait au Nord du Labyrinthe, de l’alcool éphémère, des cuites et des tambours, du Vaudou dans la jungle, du laser de tes yeux, des pupilles dilatées, d’un retour de l’étrange, des bazars de Kaboul, des dockers de Hambourg, du collège de Jésuites, de Malcolm Mc Dowell, du Trésor des Sierras, de Laughton, de Langlois, des nuits blanches parisiennes, des cocktails et des drinks, des chauffeurs de taxi, du parfum d’imprimerie, du tintamarre, des facéties, de la jeune fille aux allumettes, des danses perçues jusqu’à l’aurore, du thé-citron et des goûters, de la violence, des revolvers, du FLN, des immigrés, de la Pologne et des estampes, d’un café ouvert tard, des cravates londoniennes, des parties de poker, d’une Morgan démodée, du Jockey Club, du Rotary, de Jean-Sol Tartre, d’un pavillon, du bas-Meudon et des guinguettes, de la rue de Lappe, du blanc pastis, de Jean Gabin et d’Arletty, des enfants sages, des petites filles, du Révérend, d’un lapin blanc, d’un Calvaire, de Judas, d’un chalet inquiétant, des choucas, de Mother, flocons blancs, Matterhorn.

 

Je ne suis pas ce que tu penses. Tu es du vide, du vent, néant ! Le reflet des visions lacérait notre image. Les vagabonds laissent les images les dévorer, devenir dieux...

 

La mémoire des wagons

le wigwam des Alices

sangliers argentés

corps assis immobiles

vision parfaite

centre ou saveur

je suis un arbre

un zoo vivant

la roue sacrée

formes et lumières

nuées infinies des profondeurs

je suis le frère

le serviteur

l’intemporel état du vide

l’informel état vide

voyageurs immobiles

philosophe autonome

un penseur de l’éthique

les fureurs héroïques

la joie de Dionysos

corps de lumière

extase du sens

sexualité d’intelligence

véridique harmonie d’une présence de l’absence

nostalgie d’un futur

ancestrale lutte à mort

fureur princière

passion voulue

pulsions intimes

ultimes

savantes

harmonie relative

philosophe de l’instant

compassion magnétique

retrouvaille d’abandon

maîtrise de soi

du Soi (non-sens)

Dieu est l’Absence

quant Tout est Vide

(l’horreur du vide : une plénitude...)

 

Sensation pacifique

océan du désir

un amour malheureux

cœur à nu en détresse

le soleil viendra luire

sentiments changeront

symbolisme alchimique

vue du vide

plénitude

le corpus des neurones au sentier du regard

du destin l’harmonie

sensations du plaisir !

 

Corps tantrique innommé

sous les ombres incendié

dans le sang des cratères l’épisode ancestral

le silence épaissit

os lunaires

crânes antiques

la rosée vénérait

les rituels s’avançaient

la mort blanche constellée

d’une Europe sélection

le sang des mots

la vision noire

vaincre la mort

le doute

l’exil

quotidien dévoilé

ses repaires alchymiques

déserter la conscience

éclairer ton soleil

noces de la Terre

du huitième ciel...

 

Millénaires abolis où ce livre est en germe

sémantique absolue / détermine son travail

l’évidence incrustait notre émoi sanguinaire !

Dans les corps ce silence

les diagrammes du hasard

la fixation des éléments

les rumeurs bleues d’anciens grimoires !

 

C’est le rêve du réel. La matière est vivante. Ces histoires, lieu mental, proviennent d’un invisible, d’une Histoire pathétique, romantique, matérielle.

 

– Exactement ! Mille fois raison ! Permettez-moi de vous offrir...

– Un de vos livres ? Oh non ! Merci !

– Alors adieu ! Allez au diable ! Bon vent monsieur ! Vous êtes poussière !

 

Mon seul plaisir, dans l’existence, est de penser, de méditer, de réfléchir, de contempler. J’aime à sentir cette fluidité, hyper-souple, de l’esprit. Il faudrait le penser, ce circuit galactique, en termes d’astronomie, de physique nucléaire ; La solitude est une alliée, une sœur terrestre étincelante.

 

La névrose, à mes yeux, ne saurait exister. La seule vraie maladie est d’un ordre spirituel. Il y a chez les Grecs une folie naturelle. L’individu est possédé. Par un démon; Une maladie; C’est encore plus la volonté trop imparfaite de l’homme humain qui prétendrait rivaliser avec les dieux et les déesses. Le châtiment fut exemplaire. Les lois cosmiques et naturelles ne souffrent pas d’être bafouées. C’est une question d’ordre et d’éthique. Il ne saurait y avoir de véritable folie, déséquilibre, égarement, qu’au sein du seul système social. Le royaume de la mort dénommé «quotidien». Mais dans l’ordre céleste, dans l’état invisible, des hiérarchies dominent la Science, la conceptuelle philo-Sophia. Ceux qui trébuchent sur cette route n’ont rien à voir avec le monde. Ne dites pas de Van Gogh ou d’Artaud qu’ils sont fous. Leur folie, si tant est qu’elle fusse là, qu’elle existe, fait partie d’un chemin véridique / intérieur. Les véritables fous, pour moi, fous dangereux, paranoïaques, les terroristes du monde mental, ce sont ces êtres (ou ces démons) qui traitent les autres de névrosés, de poètes fous, de fous mystiques. Qu’ils aillent donc se faire mettre ! Qu’ils retournent en Enfer ! Un sourire intérieur illumine mes paroles. Au moment fort précis où j’écris ce discours, je me sens bien, serein, paisible. Mon discours n’est ni doux, ni violent, négatif. IL EST, tout simplement, prétendant refléter une parcelle du Réel. L’Adversaire, en ce monde, a pour nom le Mensonge. Mensonge est Fils de l’Ignorance. Ignorance est la Fille du Désir d’Ignorance. Quand ils Voient Connaissance, la Peur tranche leurs organes. Ce sont des larves, des hypocrites, des démons gris de bas-étage ! Ils se disent vos voisins, vos amis, vos maîtresses. N’écoutez que la Voix silencieuse du Réel. Un ordre existe au sein du monde : cette harmonie est essentielle. Chacun est Dieu, Lumière, Extase. Chacun est là, vivant, de suite. Les discours ne sont rien que murmures insolents. La folie, la névrose, ce sont termes inventés. Ce sont recours des impuissants crevant de trouille devant le Ciel. Il serait inutile de citer les martyrs. Écrivains ou prophètes, visionnaires inventeurs, ils traversent les décades, leur visage est le même. La psychiatrie moderne des flics c’est la Nouvelle Inquisition. On ne brûle plus les dissident(e)s, on les enferme ou on les drogue. La solitude sait faire le reste. Isis, amie, cherche Osiris.

 

Nos visions se lacèrent dans un ordre immobile. Cette pulsion du destin, cette violence d’harmonie... L’anarchie se libère et regagne l’autre rive. Les voyages maintenant sont à vivre ici même. Ils ont détruit nos souvenirs, ont extirpé la matière grise. La musique mobilise de subtiles harmonies, je considère que l’existence est une parole de l’infini, un corps vivant haut comme un ciel, doux comme un rire de nymphette russe. Dans ce cas les objets ne sont plus ennemis. Les visions, immobiles, siègent en haut des collines. Un courant positif traversait l’Univers. Le songe d’un homme, au demeurant, en son armure de gladiateur.

 

Je suis l’Être et l’Unique. L’Empereur des Vivants. Je suis homme du silence, gladiateur du néant, météore du cosmos, temporel état vide. Les étoiles clignotaient en amont des rivières, l’imaginaire d’Inaralbie fendue des strates d’une vie meilleure.

 

La fille nue apparut par devant les collines. Les îles dorées peuplent tes veines. Un lac de sang secoue la Cène.

 

Avançant dans l’extase d’un miroir angélique les ibis paressaient auprès du Mameluck. Les caravanes étaient promises à des regards d’Occidentales. Les doigts parlent, fingers talk, en transit sur Saturne. Caméra cylindrique, gyroscope du travail ; J’écrivais cette audace, l’incinère des extases. Les syllabes orchestraient d’infinies guérillas, le rituel noir des eaux lustrales sous l’arc-en-ciel de pierre céleste. Un soleil tournoyait dans les yeux du cosmos. Nous étions les silhouettes du palais invisible, les majestés aux os lunaires près des étangs parcheminés. Dans le cœur du cosmos brille un ordre animique. Tu n’as plus à souffrir. Tu deviens l’Infini. Le soleil noir efface le vide, dépasse le corps des prophéties. Quand pas un bruit ne vient distendre les équations du degré clair nous stationnons sous le Grand Huit auprès des filles du feu des guerres. L’illusion de ce monde consumait son éveil. Bédouins d’un Temps, d’une Renaissance, depuis le Ciel ses Lois Parfaites.

 

– Comme c’est bien dit ! Et bien écrit ! Avez-vous tout trouvé ou serait-ce du plagiat ?

– Perfides espions inquisiteurs, vains voyeurs voués au même, au retour du néant, ces mots diffus, ces témoignages, ne sont pour rien dans votre allure ! Que votre science est insatiable ! Et combien tristes sont vos pensées ! Je préfère de très loin contempler les étoiles ! La rumeur des solstices au nadir de jadis...

– Vos tirades sont lyriques, votre humour si subtil, mais je vois un point noir, on dirait un soleil, et ce point dévore tout, ce point tout engloutit !

– Vos subtiles métaphores, vos sordides allusions, glissent comme l’eau sur la plume, l’ouragan dans les flammes. L’analyse des profanes court après son bonheur. Les spectateurs sont sur la touche. Ils y demeurent des millénaires. L’Harmaguédon viendra bientôt, votez pour moi et sauvez vous !

L’Enchanteur disparaît. Plénitude retrouvée. En son lieu le désert engloutit nos visages.

 

Bien que bref ce discours prétend être extatique. Nous maîtrisons de source sûre la puissance blanche élémentaire. Nous manions les saveurs dans le vide infini, dans le corps aquatique nous sommes toutes les pensées. La perception régularise nos impressions d’un dur sommeil. La pensée se contemple mais s’arrête aussitôt. Il nous faut la vitesse, le mouvement du multiple, afin de naître et de savoir ce qu’il faut dire en Âge de l’Être. Ce serait joie de n’être rien, de devenir ce flux du Temps, d’assister l’univers comme le font les saisons. L’ennui vient-il d’être immortel ? La mort vient-elle des courses sombres ?

 

Considère ces données comme autant de koans, comme des énigmes à deviner entre le jour et l’invisible. Nous savons que la nuit veut lancer la lumière, que les oiseaux traversent le port et qu’ils se posent sur les navires. Les marins, gigantesques, concentrés à foison, n’ignorent pas quelle aubaine pleut du Ciel en ces ondes. Les vagues fidèles servent le décor, la scène du genre dans un vieux film. C’est un vieux, très vieux film, aux acteurs toujours neufs. La jeunesse donne un cœur aux héros immortels. Henry Miller et Picasso savaient cela depuis longtemps. La haute vertu intensifie les plénitudes de leurs délices, la joie secrète que vit le sage quand il dépasse l’ordre immobile.

 

Le gala des zombis n’effraie plus Sullivan. Sullivan l’Herbe Sèche, fier neveu / soupirail, attend la nuit des étoiles mauves sous un soleil d’automne amer. La promise était nue, minorettes invitées. Elle portait en sautoir un collier d’algues blondes, ses yeux dorés clignaient soudain, elle était belle et le savait.

 

Sullivan l’inconnu, le hasard fait mystère, continuait d’écouter les chemins impossibles. Dans les fleuves de lumière le serpent se plissait. Le Vésuve était loin, les bouteilles étaient vides, une fumée bleue décourageait les baroudeurs de science totale. Visiteurs infiltrés par le sens du miroir, incarnés en insectes, en mutants, en guignols, nous tournoyions dans la blancheur, l’immensité des astres forts. Les nuées glissent dans la nuit, dans le cœur des paroles. D’une voix brisée s’élève un corps, altitude bleue, neige éclatante ; Dans la nuit silencieuse tel un corps malhabile, une écoute mystérieuse, un amour si tranquille.

 

Les renards intérieurs arbitraient la conscience. Les cornemuses noyaient la trompe du joueur de flûte au doux visage. Fatiguées les pleureuses sous le ciel endormi ; Voici les paons, les aubes cruelles, la nuit des sens aux habits verts. Voici l’aube extatique, le sang clair sous les voûtes. J’avançais dans la nuit, homme de sang des usines. J’étais ce mage, cet univers, un homme du ciel et de la Terre. Les volcans rugissaient sous des chars en colère. De longues figures bravaient les danses au Nord des Causses l’hyper-frontière. Incantation du Nord des corps, des noces guerrières aux pyramides. La mort bouffe nos pensées. La mort suce mon esprit. La mort baise avec Dieu les rides grises de toute femme. Dieu misogyne existe-t-il ? Où sont passées les Amazones ? Hyperborée vivait au loin dans ta mémoire en ses soldats. L’imaginaire survit aux terres du plan sordide des apparences. Nous ne sommes que le ciel, les étoiles, le vouloir. Nous agissons sur le destin car nous croyons au pur désir. Le combat continue entre l’être et ses monstres. L’écriture dans ce sens investit la conscience. Rappel à soi dans la présence d’être un objet parmi les mondes, de ne faire qu’UN dans le Réel qui se présente à chaque instant. La voix brûle de partir, distancée au repos. Le corps ausculte ses liturgies, rituel de vie, magie ardente. Nous sommes les princes du huitième ciel, les ondes fleuries sur nos visages glissent comme des elfes, des mandragores, des oiseaux-lyres aux poissons d’or.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Se repose dans le vide, sous le ciel un homme nu, accoudé à ces ombres, témoignant du rituel, intensifiant le flux du temps, tourbe principière du florilège.

 

Les phrases liquides renforceront, ciel aussi bleu, ciel aussi blanc, bruit des voitures, vide angélique.

 

La buée-saccade efface le temps, les apparences d’une belle parole.

 

Templier noir, sable des yeux, sable du corps des guerres célestes.

 

L’astronef évalue la diction primitive.

 

Le ciel est vide, héros du vide, corps animé des héroïsmes.

 

 

Indiens nus défoncés dans les cieux du cosmos

rumeur glacée

paume vertébrale

mômes foudroyés à la béance dans les rayons du flic tricard

faux prophètes & rombières dans les rues de la Nuit

l’écriture s’hallucine dans ces rites perpétuels

un sang gelé décoloré rampait le long de nos artères

les nazis paradaient et c’était un navire

la vie brûlée pleurant de joie devant les flammes du corps sacré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Lumière est secrète

il fait froid dans mon corps

des impressions se cristallisent

j’entends les phoques

les goëlands

les otaries d’un ciel d’hiver

les tresses bleues de la nuit au plus pur bleu des rois

l’ordre marin des anonymes

cité secrète des filles d’Isis

de la ville d’Ys face au bivouac

nos guerres latentes s’interpellaient

une banquise brûle dedans ton cœur

le Titanic coule corps et biens

les pleureuses nues vident leur mémoire.

 

 

Mon regard est visage

ma mémoire impassible

l’identité se pétrifie

le je dissout ses apparences.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce long fleuve endormi

respirant les enfers

l’infortunée oublie son nom

l’infortunée cueillait une fleur

il ne reste plus rien

plus personne en ces murs

souffle onirique balayant tout

les frontières du réel sont des gnômes centrifuges

sa majesté nous sublimait

les rares palais sont invisibles ;

 

 

Survolant dans un ciel

aux commandes l’aviateur

sous les nuages de tristesse

l’éclaircie d’une mémoire

soudain la pierre se change en homme

mon cœur palpite cet univers

méridiens incroyables

bouche de feu des entrailles

nous tournoyons dans la misère

aucune folie n’était inscrite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’énergie s’illumine

émotions prolifèrent

les embruns sur la plage

bercement hypnotique

nous étions seuls sur cette plage

mouettes & vautours volaient au loin

les mots implosent d’un soleil froid

Jupiter surveillait

Uranus tournoyait

nous étions les déesses

les fines fleurs du regard

Technicolor était la Loi

dictature des neurones

inconscient-amphibie

les travestis se figurèrent

les poètes Nô jouaient au Théâtre.

 

 

Les objets ont du prix

vies humaines au marché

comme il pouvait pour s’en défendre

sous un ciel noir couleur de jade

quand les teintes s’emmêlaient

mais un fleuve usurpa

Babylone s’éteignit

je tissais un corail.

 

 

 

 

 

 

 

 

Encre de l’auteur

 

 

 

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