LE SANG DE LA TÊTE
« Je suis
allergique à la planète. »
(Jean-Pierre Duprey)
PARCOURS D’OUTRE
MESURE
toujours là toujours
gouttes de sperme mort en vie bâclée
Sud perdu
fusées vents
marées
gouttes de rosée vivante en mort loupée
pareil au son des chocs d’échecs en vie
toujours là toujours
branlade du lavabo d’hôtel borgne
le bougre
ma gueule de loque de mec qui coule
les yeux brillants et l’océan qui dort
et transporte ses propres ossements
avec ribambelle de minettes aux trousses
mais
Danielle Sarrera
est morte ELLE
il y a plus de serrures que de clefs
fièvre des nerfs saccades de sexes
toujours là toujours
chaque pas résonne dans l’enfer des cendres
ai-je perdu mon corps
l’ombre suit pourtant
aspirée dans les CREUX
voie lacérée aux cris de chairs
voit la soif embuée de larmes
voici la crève glaçant la tête
instants d’instants
demi-échec des victoires parallèles
AUM Eternity
AUM
ai-je perdu le Sud
soufre le Soufre
toujours là toujours
gouttes de sable en temps voulu
sablier d’eau stagnante
bouffe la nuit dévore la
veille de jour belle de nuit
j’ai planté la hache dans la porte
caché au sens
poussière d’or
présente au cœur
os de phénix en désert d’Arabie
couvrant la terre d’injures
par les larmes le sang et le sperme
le feu appelle le feu
le feu consume le feu
le feu est dans les cieux
et la tête dans le vivant
enchaîne les regards et mort aux dents
dans les ruelles de Toulouse là encore
là et toujours signes du mal d’être
nez gorge chiasse mandala douleur
bientôt Paris chiures de VERS
le Feu est dans l’écriture
comme l’Eau dans
le langage
je t’aime et je meurs
je meurs et je vis
je vis et je t’aime
et Frisco passé
mes clous cognent le sol
bientôt Paris plus tôt vomi frustré
avant coup de couteau Toulouse souvenir
le soleil va se pieuter et je suis mauvais
rues bruits encore toujours pavé
où pour déborder l’existence
ou pas grand chose de plus
toujours là toujours
Tarot dans chambre d’hôtel
goutte d’air océan cosmique
bulle de soif Absolu l’éternité sa vulve
tandis que les cadavres se tuent vers Suez
et que tous les couples se supportent
toujours là toujours
parmi les voyants et les voyeurs
rôle fou j’ose la faim du paumé
séquelles du connu qui fut
décentrage des moments qui fuient
à perte de vie
trop plein d’une âme
ma testicule gauche lunaire
et VIPARITA avec celle qui n’est pas
un demi un tournant le goût du risque
rester seul avec sa balafre sa brûlure
ce goût de sel au fond de la gorge
toujours là toujours
gouttes de sueur mords la poussière
or au King Creole
DAN passif actif
effractionne la conscience
jusqu’au bout foudre sombre des signes
mais rien n’est trop c’est pas assez
la déchirure de pus foutre l’étoile
Jean de la Croix baise Thérèse d’Avila
touche le sang et la morve de mon mouchoir
oublié aux toilettes
désolation d’exorcismes
l’obscur et l’agréable
comme eau courante
caresse ma peau trouée pour ton plaisir
les aventures de l’homme au précipice
toujours là toujours
Pélieu tes cartes sont saluts oubliés
et ce papier ne m’a rien fait mais doit
payer
avec ma bague de crâne sept ans après
sanglots morsures d’exil
bégayent mots sans suite
branchés sur ce qui ne s’entend pas
toujours vécu avec cette mort mienne
ma shakti
mort oui vie
né NU pour mourir NU
plus goutte de femme porteuse d’éternité
toujours là toujours
avec mes clous aux pieds j’ai repris la marche
je ne crois en rien et je suis ce que je
ne sais pas
rien qu’au chevet du monde
devant la tombe de Sieou
Yang Kong était
une chèvre de pierre
le soleil sera rouge à Paris
Toulouse en Scorpion
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AUM VAJRA PADME
HUM
...Au point du jour le lierre porte le
deuil du temps et l’ombre de la terre est l’insondable aiguille solaire
AUM VAJRA PADME HUM
...Je marche à travers champ à la dérive
des vipères au jeu de roulette ariégeoise et me retrouve sur le toit du monde
AUM VAJRA PADME HUM
...Naufrages d’instants avortés par les
intrusions des mêmes et des autres dans le Navire du Soleil
AUM VAJRA PADME HUM
...Pensée incarnée dans la chair heurtée
aux jacasseries du quotidien d’un parcours d’enfer à la surface du monde
AUM VAJRA PADME
HUM
...Restera-t-il
un cri d’amour Fou dans le désert d’un corps mourant où le cri demeure sous
la peau
AUM VAJRA PADME
HUM
...Sans repos
dans l’exil et l’oubli notre démesure d’un plan à un autre suffirait-il d’un
coup de Feu
AUM VAJRA PADME
HUM
...Le bonheur
rentré dans le ventre l’oiseau tombé du nid s’est échoué au flanc de la colline
de Jade
AUM VAJRA PADME
HUM
...Dur et fragile
je glisse !e long d’un rayon de soleil noir comme le regard guetté dans un
rétroviseur
AUM VAJRA PADME HUM
...Du clair de Lune au coucher du Soleil
ma sueur de bite ouvre le Feu allumant l’Eau de
ton sexe de sang
AUM VAJRA PADME HUM
...Ma place est entre tes bras et entre
tes jambes mais si mon cœur ne plonge pas en toi mon être est sans cosmos
AUM VAJRA PADME HUM
...Me changerai-je en verge de fouet
avec mon crâne coupé en deux comme un bol de café tombé des cieux
...Malade d’amour en zazen d’écorché pas encore libéré vivant je porte le deuil
du monde de la Belle au bois dormant
AUM VAJRA PADME HUM
...Chaque tête de vivant porte sa tête
de mort dedans vécu par la Vie et tout sera fait et tout sera dit
AUM VAJRA PADME HUM
...L’activité du Ciel n’agit pas la Dame
de Jade est dans les nuages et je porte ma destinée vers l’Origine
AUM VAJRA PADME HUM
...Le parcours
de l’initié entre dans la danse sacrée de la course du soleil qui blanchit
la terre noire
AUM VAJRA PADME
HUM
...Limites éclatées distances abolies
je jouis de te faire jouir et te donne l’amour sans me donner la mort
AUM VAJRA PADME HUM
...Je suis la flèche à l’arc tu es ma
rédemption mon sac de peau renaît au diapason de ton sexe
AUM VAJRA PADME HUM
...Je lis ton corps comme livre de chair
qui se livre à mes caresses sur un lit de pétales
AUM VAJRA PADME HUM
...Dans l’herbe sous le ciel l’Amour est notre offrande le sexe est notre secret dans la
fusion en effusion
AUM VAJRA PADME HUM
...Je voudrais mourir entre tes jambes
où je bois à ta source profonde mais comprends-tu que je ne suis déjà plus
de ce monde
ARIÈGE en LION
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