LA NUIT DES NYMPHES
(PASSAGE AU NOIR)
Pyramides orientales du désert des limites. Ma voix se mêle aux vents
du Nord. Position noire des sacrifices. Pour une auto-psychanalise.
Musique de Fripp, d’Enö,
de Byrne. Mais surtout le silence. La musique silencieuse.
Petite musique dont parle Céline. L’exil de Joyce. La ruse des dieux. Musique
du corps, des veines, du sang. Musique baroque des hérésies. Musique fluide
des principes, d’aventures intérieures. Parcours gnostique d’avant la Lettre.
Jusqu’à l’Aleph (du renouveau). Sanctifier la parole.
Sanctifier l’univers. Clarifier nos distances. Jusqu’à l’entière-pure transparence. Que ma place dans le monde ne doive
rien à personne. Ni aux drogues, ni aux dogmes. L’homme « en-dehors » s’y précise. S’y révèle.
Toute clarté. Un autre exemple : Henri Michaux. Sa force de dire. Ses rythmes
internes. Le prince magique des champignons. Pour tuer l’angoisse. Quitter
la peur. La peur du monde. Peur légitime ! L’engagement politique nécessite
la conscience. Conscience violente, de fougue, d’ardeur. Tu prends parti.
Tu rentres en joute. Chercher des voies individuelles. Respecter les croyances
du parfait autonome. Les Cathares d’aujourd’hui. Ceux qui se disent autonomistes.
Quelque chose de royal circulait dans nos veines. Cette musique des temps
fluides légitime la passion. S’abstraire des dieux du conformisme. Qu’autrui
respecte ma transgression. Qu’ils me laissent m’évader. Des icebergs aux neurones
c’est la pluie qui domine. Le sang fouette les principes. Des églises d’or
dans mon cerveau. D’ultimes valeurs répétitives. Je cherche des voies déterminées.
L’engagement du secret. Rien d’autre à dire. Sauf s’accomplir !
Je n’écris pas pour le plaisir. Encore moins pour la gloire ! Sémiramis
du bal masqué. Je me veux l’être le plus anonyme qui soit. La puissance de
l’amour embellit mes souvenirs. J’ai vécu cent-mille
vies. Sang des silhouettes. Mission radieuse. Les derniers mots ne nous donnent
rien. Toute écriture est inutile. Ce que j’écris ne compte pour rien. Une
simple étoile dans l’univers. Sourire du chien dans une aube triste. J’apporte
des fleurs à la Madone. Chevaux sauvages dans le lointain. Les flux magiques
de l’écriture. Renaissance du cosmos dans le corps du lecteur. Gombrowicz
incarnait la figure polonaise. Le serviteur d’une transition. Le mythe antique
émotionnel. Figures jaunes de la Grèce. La neige tombait sur les mirages.
Poésie verticale. L’air des glaciers tue les remords. Volcan des veines
sous les jacinthes. Le moteur du miroir. Je happe l’air des pensées. Je trouve
ma place dans les bars muets. Les heures se suivent le long du quai. Je côtoie
aussi bien les rituels de Monfreid que les stances prophétiques d’une étoile
fugitive, les appels du désert, le cri des chiens sous la pleine lune quand
le ciel se lacère, que les étoiles (contemplatives) arrosent d’un feu les
galaxies, ce qui vit dans ton corps, l’observateur des jeux immuables. Et
certes c’est ce sujet qui erre depuis des siècles, en bouleversant ses habitudes,
le fidèle scribe qui recopie les paroles murmurées, bredouillées, compliquées,
que son amour lançait en l’air, mais voici que le ciel, ces statuettes de
pierre sèche, soudain flambe en amont des rivières parallèles, son doux reflet
posé sur l’eau, à l’heure limpide des cantatrices, les rues antiques d’une
ville chinoise, tu te perds dans les brumes, fouillant la nuit des écrans
pâles, avec de vagues remerciements, ce goût froid d’exotisme, ou d’une mort
insolente, les papillons se détraquèrent, ce second souffle dorénavant, quelques
pièces de monnaie, c’est une histoire du temps jadis.
Minarets, galaxies, sable sec, sable jaune, le soleil foudroyant, dans
les gares désertées, le long rituel des heures du sable, une intense religion,
la prière sous le ciel, la pluie qui tombe, ton visage est voilé, le chant
muet des grillons, astéroïdes, éclairs, tonnerre, métamorphoses, les délices
de la nuit, le Sahara des nostalgies, des bédouins chaleureux, caravane de
chameaux, dresser la tente, burent du thé, de retour au pays, les uniques
locataires, la douleur transversale, une mosaïque de pierres brillantes, une
peinture blanche, sa djellabah, longeant la mer,
le son des vagues, la musique douce, l’angoisse au ventre, au creux du ventre,
femme adorée, je te suis dans les ruelles, parfum d’encens, notre voyage qui
se fera, nous partirons bientôt ensemble, je vivrai avec toi, je partagerai
ta solitude, sous les étoiles d’un ciel immense, crinière des lions, en des
rêves magnifiques, et nous ferons souvent l’amour, et le bonheur nous connaîtrons,
cette immense étendue, les voyageurs de l’infini, entre les roches et les
palmiers, je te suivrai, je serai Toi.
Je suis féru des choses secrètes. Je suis un prêtre dialecticien. Je
suis un ange du huitième ciel. Je suis l’éphèbe des garnisons, l’agent secret
de Stalingrad, la fille aux yeux d’acier cruel, l’androgyne onirique, l’hermaphrodite
du Saint Graal, l’antilope aux yeux verts, la neige qui tombe sur le Pérou,
le champignon des forces magiques, l’océan des visions, la découverte des
vraies merveilles, l’apparence des chimies, la biologie d’une rivière neuve,
les arts martiaux d’une femme rebelle, l’herbe tendre en son pré, le délire
logistique, l’empire des nefs géométriques... J’ai des ancêtres dans le Caucase.
Je suis une nonne du quotidien. Ces mots, gravés, pour ma peinture. C’est
pour mieux TE comprendre, mon lecteur. Je vis sans cesse dans vos regards.
J’apporte la force d’une hérésie. Je rénove les valeurs. Je fais du neuf avec
la mort. Je brandis l’or des étendards. Je suis d’un signe carolingien. Je
suis une ombre dans la lumière. Je suis un œil dans l’ouragan. Je suis un
homme dans l’Univers. Je suis une fête dans la splendeur. Je suis la proie
pour son chasseur.
L’écriture s’anticipe sous les nuages du regard. Il est question ici
d’écho, du théorème des fatalismes, de ce dire incestueux qui fulgure aux
sommets. Les chiens noirs du regard ne laissent plus les proies d’ombre. Lumière
filtrée des certitudes. Des mains voilées sous les ornières.
« En soi,
le bien ni le mal, le beau ni le laid n’existent. » (Asger Jorn)
Les façades sur la mer déterminent le hasard. La nuit d’or substantielle
des parfums de ténèbres. L’éblouissement de la nuit coordonne notre absence.
L’écran des ondes s’y réfugie. J’invoque les forces d’un pur savoir. Je me
coule dans la nuit d’un orchestre érotique. Le rire des nymphes dans la forêt
soudain se lève à l’aurore blonde. Des glaciers mécanisent les flammes froides
du regard. Je suis l’ange des visions, le film muet des années sombres, l’or
des harems, la Prophétie. Des hirondelles traversent le ciel. Je vois ces
mouettes voler au loin. L’éblouissement de la nuit se fit vœu de corail. Raison
d’or des mirages. La neige bleue d’une pensée. L’héroïque regard fauve d’un
atoll du souvenir. L’écriture se travaille dans un sens bien précis. Il s’agit
de « connaître » les puissances d’une parole,
de vouloir démasquer l’imposture du discours. Je me perçois comme anarchiste,
comme le guerrier d’un gai savoir, l’officiant d’une présence qui stimule
tes pensées. Mais ce monde meurt dans l’illusion. Je traverse les miroirs
d’un temps flou trop opaque. Sacrifice des visions (paradis-particules)
quand l’inconscient qui t’aide à vivre soudain libère ses émotions. Le Vieil
Homme s’ignorait. Les mots germent en la Terre. Tu dors au sein des siècles
de marbre. Nous sommes les vagues d’un temps qui meurt, les oiseaux de corail
d’une leçon bien apprise, l’ombre des masques en leur danse muette, des harmonies
l’infinitude. Des hiéroglyphes dans les abîmes. La conscience d’organdi lisse
les terres mexicaines. Les fatigues se situent aux abîmes du manoir. Le labyrinthe
des hiéroglyphes. L’homme seul ignore les galaxies. Paradis noirs, honteux,
défaits. Que l’Islam en la Paix règne au cœur de
chaque être ! Le Mexique d’organdi s’éveillait aux neurones. Le Soleil des
Rabbins annihile les Führers. Le Soleil des Führers négationne
l’État Juif. L’hiver des neiges se pétrifie. Dans
le miroir des exotismes. Refus des mythes humanitaires. J’écris pour tuer
la saveur d’être. Je suis l’ange destructeur, le prince parfait des renaissances,
celui qui viole la mort en soi. Je m’éblouis de lumières. Je me travaille
au scalpel rouge. Je sais maintenant où est mon être. Le corps pense l’univers.
L’éclat du ciel s’y refroidit. Métamorphoses introverties. La guerre des nerfs
te modifie. J’assiste au dire d’une joie totale.
« Il y
a dans l’amour une violence irrésistible que les appétits font à la raison. »
(Cervantès)
Tu médites sur la mort d’un passé des racines. Le sujet s’ignorait
(le vent traverse les arbres du Nord). Les dragons du drakkar face aux mers
immobiles poursuivent la fleur des continents, l’or du Graal, l’horizon...
L’implosion des navires dans une fluide écriture.
Les symboles signalaient la recherche du savoir. Pour traverser la Terre en
toi. Des régions inconnues le vent fort nous poussait.
Façon plumée qui s’évadait. L’autre bout de la nuit, des rues glauques
du pavé, feux d’artifices qui s’illuminent, se transfigurent, d’une ritournelle
médiatisée, du blanc fracas des évidences, à l’heure aztèque des madrépores,
sous les feuilles du silence, sous les feuilles noires du bout du monde, les
sentiers du désert sous une voûte étoilée... Des millions d’astres dans les
artères. Couture des mots, des veines, du sens. Le rire du centre. Du haut
archange. Blancheur fixe vulnérable. Sous les eaux froides et japonaises.
Les sorciers du silence sillonnaient l’imprécis. Je me plonge dans la nuit
de ton corps silencieux. La neige des dieux grime les acteurs. Sous les plans
passagers du cimetière des paroles. Je tourne le film des vitesses sombres.
Ma nuit blonde aux ornières d’un soupir nostalgique. Fatigue détruite le long
du quai. Le sang des mouettes s’illuminait. La Genèse des Ancêtres. Suggestion
floue des évidences. Musique de nuit dans les chambrées. Ces soldats sont
si jeunes ! Les notes coulent dans ma gorge. L’empire marin des hippocampes.
Nous effleurions l’ordre des rêves. Le sanctuaire japonais d’un diadème impérial.
Dans les grandes capitales. Je vivais notre exil dans un songe de corail.
L’ascenseur cristallin lévitait dans notre œil. Noces bénéfiques d’une pure
fourrure. Dans les ruines silencieuses. Magie des nombres. L’heure nucléaire.
Noces pathétiques du firmament. Des statues noires dans les vitrines. Ce qui
s’y trouve a-t-il un sens ?
La conscience des possibles illimite le devenir-fiction
du monde.
L’homme Léon Bloy est dangereux. Il est lisible, irréductible. Je parle
ici de l’homme du Sang, du pamphlétaire lavé des ombres. Ses romans sont cruels.
Ils exhalent la misère. Sa violence purifie, exorcise l’immondice. Pris pour
un fou, craint et haï !
Son erreur fut de plaire à son Dieu de Justice. Il est vrai que le
monde n’a que faire d’une justice.
C’est un combat perdu d’avance celui
que mène le seigneur d’âmes. L’agonie de ce siècle ressemble au précédent.
La cruauté domine le monde et les humains voués à l’Ignoble.
Je
lui connais au moins deux frères, hormis Barbey,
son maître d’œuvre. Louis-Ferdinand, dit Bardamu, sombre docteur des temps modernes. La rage de vivre
de ce rebelle indisposa bon nombre d’hommes... L’anarchie surhumaine en ses
phrases contenue semble liée aux fureurs qui ébranlent Léon Bloy. Ce dernier
anticipe sur le sort d’un Roumain. Cioranescu, roi
des enfers, du nihilisme nommé Cioran. Le noir Cioran cherche sa grâce et
sa foi brille malgré les doutes.
Léon Bloy serait fier de ces fils véridiques... Insultant tour à tour
les faiblesses des mondains, préférant au bigot qui se planque sous un masque
la clarté de l’athée qui se veut libertaire, l’homme du Pal désoblige la
moderne insolence. Pour lui Dieu, rien que Dieu, et ses Anges pleins d’Humour.
Peuple et bourgeois savent se confondre en une égale médiocrité. Il
cherche l’âme dedans le corps. Il n’a que faire des lois sociales. Monarchiste
catholique, mais au sens le plus pur, c’est un peu Don Quichotte égaré dans
son rêve.
On peut être choqué, bouleversé par ses contes. On peut avoir un haut-le-cœur
devant pareils assauts de haine. Et pourtant cette haine, ce mépris apparent,
cette solide impatience devant l’ordre commun, sont les symptômes, les signaux
vifs, d’une compassion universelle.
Qui aime bien châtie bien. Il manie le fouet rouge. Il faut crever
l’abcès de l’homme pour débusquer la source claire.
Le diamant reposait sous des tonnes de fumier... Marchenoir hérita
du pouvoir de mieux voir. L’active éthique incorruptible de ce Voyant des
temps modernes. Léon Bloy ou le FEU mis au cœur des sanctuaires. La Vérité
mise à sa place quand chantent les chœurs d’innocents anges.
Car qui pense que le mal n’est qu’un songe impossible ? Qui prétend
que ce monde n’est point voué à Satan ? Il faut relire ce pamphlétaire, cet
homme de cœur et de courage. Que ses vindictes nous fassent comprendre le
sens réel du devoir d’être et que sa vie, humble et fougueuse,
serve d’exemple à nos désirs.
La révolte se crée sous le poids des images, sous le choc des colères,
des défis intentés. La colère légitime comme le NON du refus. Précurseur dissident...
Un allié d’aujourd’hui...
Refuser la laideur, la bassesse, les mots d’ordre... « J’ai peu le respect du public, on le sait, et
j’estime que c’est une prostitution de le ménager. » Face
à Dieu l’âme exulte. Face aux hommes elle se tait.
Ce spectacle affligeant de la masse moutonnante repoussera les projets
d’une sincère utopie. Ceux qui sont faits pour ÊTRE seul n’ont avec eux que
des amis. Les autres, les étrangers, ne comprendront jamais l’audace. Ils
pourront être hostiles. C’est leur droit le plus strict. Bloy le savait. Il
répondit. Il fit tant et si bien que les masses reculèrent effrayées par ce
dieu au visage titanesque. On eût dit Jupiter et ses yeux de Colère ! Cette
image d’Épinal assez juste restera.
Où en sommes-nous de cette pensée ? La parole vient du vide, mène au
vide, au néant. Tout espoir creuse un trou dans le corps du mirage. Nous vivons
une époque où le temps se détruit, table rase des passions, du passé de la
vie.
Le lieu de l’être s’instaure partout. Le vrai monde appartient aux
penseurs de l’étant. Le seul sens que la vie peut oser formuler réside là
où nos forces édifièrent l’impensé. Le dépassement de la pensée n’est qu’un
vecteur surnihiliste. C’est après l’épuisement que
commence le combat. Une seule pensée est immortelle. L’impermanence est permanente.
Tel est le sens d’une pensée vraie, d’une pensée haute, aristocrate. Fuir
les erreurs, les décadences, les concessions d’un monde malade. Donner à voir
: santé de l’être. Donner à être : santé du vide. Riche en esprit, en
volonté, d’un pur désir nous serons tout. Par modèlement
du devenir, en le forgeant à notre image. La santé que le sort institue en
son centre de mille feux resplendit vers l’azur et la danse. De notre corps
le gai savoir épouse les forces et les abîmes.
À dix-mille kilomètres au-dessus des humains
l’oiseau vole tranquillement dans le ciel absolu.
La guerre des ondes télépathise. La griffe
baroque de l’écriture.
« Quand
ceux-là qui naviguent
Au-delà du Cap Horn ont passé le Mozambique » (Camoëns)
Hommage rendu aux grands rockers, aux perdants magnifiques, à Vince
Taylor, à Gene Vincent, à Jerry Lee Lewis, à ces groupes inconnus qui
traversent nos nuits blanches, à ces ondulations baroquement
flamboyantes qui parent nos corps de leurs ivresses, de leurs pulsions si
dionysiaques, proches de la vie, du rire, des nuages... Il en est de la plupart
des écrivains comme de ces musiciens qui errent le long des villes perdus
dans la tourmente. C’est une intense poésie que celle qui se dégage des chansons
nostalgiques. C’est un sombre répertoire, une manière de monter, et de s’élever
toujours plus haut, vers le jeu du sublime, vers les rituels d’un érotisme,
la terrible impatience, le vrai désir de tout quitter. Je ne suis plus le
même qu’avant. Quelque chose s’est brisé. Je regarde
les miroirs. Les miroirs vides, crépusculaires. Vince Taylor dans la nuit.
Le doux regard de Gene Vincent. Les riffs heurtés d’Eddie Cochran.
Une belle blonde boit un verre. Je sors mon Colt dans le hangar. Vibrations
fluides des hommes de cuir. Les songs d’un rock
sentimental. La légende des loosers.
Cette fin du monde se fait prier.
La rumeur continuelle s’immisçait dans tes veines. « L’Unité du Maroc ». Lettres à Ripault (pour Laâbî). Anthologie
des poètes arabes contemporains. Préparer un numéro spécial sur la poésie
maghrébine de combat, sur les résistances intérieures, sur la prolongation
des théologies d’éclat. La peinture tunisienne. Influences de Paul Klee. Présence
perçue de l’indicible. De quelle façon les Thibétains
rejoignent le dire des Cheiks Arabes. Du rôle de la musique et des incantations.
Djamel Allam, Om Kalsoum
et Sapho. Des luttes anti-colonialistes. La persistance du FLN. L’exil vécu
selon Cossery. Désir d’une paix mise en pratique.
De l’exemplarité du monde imaginaire. (Gysin, les
drogues, la subversion). Continents intérieurs. Retour au sens du primitif.
Où l’Afrique n’est plus loin. Ethnologie des mœurs du siècle. L’aimée repose
entièrement nue.
Il m’importe que le rythme emporte tout sur son passage, qu’il exulte,
vocifère, déferlant sur les prés, à l’heure mauve des cigognes, car enfin
c’est un don, l’utopie règne en maître, cet invisible état du monde, les nuages
perdus d’une mémoire lasse, d’une mémoire déchirée, bousculée, sous les chocs
assourdie, n’aspirant qu’au repos, qu’à cette mort blanche, définitive, le
feu muet des rizières, les trains filant vers l’inconnu, plus aucune loi alors
ne tient, plus aucun stratagème, de laborieux travailleurs muets, dans une
fiction du réalisme, réalisme onirique, pensée glacée, l’hôtel des ombres,
d’une silencieuse lumière tranquille, près d’une mosquée s’aventurant, renard
magique du soupirail, les enfants sur la plaine, l’ivresse des dieux toujours
gagnée.
Me voici mort. Je n’existe plus. Où étais-je ? De quelle nature était
ce je ? Peu importe. Je suis mort. La terre du fossoyeur vient recouvrir ma
tombe. Je ne suis plus, en apparence, qu’un vague squelette en quête d’éternité.
Cette farce macabre prête à rire. Cette histoire ne représente rien pour moi.
Il m’est alors impossible d’être sujet à une trouble fascination pour ce spectacle
peu réjouissant. La matérialité des faits lourdement exprimée dans des tableaux
de genre qui font depuis toujours le « bonheur » du commun des mortels (c’est
le cas de le dire !), cette matérialité fortement usurpatrice m’apparaît comme
un leurre, comme une chape de plomb vil qui tenterait grotesquement de voiler
un sanctuaire paisiblement illuminé, nimbé d’une lueur sur-naturelle,
de derrière la nature, de l’autre côté du miroir donc, cette lumière signifiant
le secret de la vie, du vécu authentique, de l’immortalité perçue puis intégrée,
comprise et respectée. À croire que cet état re-présente un danger pour que
tant d’êtres si bien intentionnés éprouvassent le besoin extrêmement impérieux
de s’abandonner corps et âme au spectre grimaçant de la mort fixe, figée,
définitive, sorte d’abîme carcéral où toute pulsion de devenir serait irrémédiablement
vouée à la plus complète extinction, à l’inter-diction
pure et simple. Nous pouvons alors dire que cette conception de la mort n’est
rien d’autre qu’un attentat au Grand Mouvement, un arrêt arbitraire, méprisable
et fasciste, car ici, dans cette histoire, c’est bien l’esprit qu’on persécute,
cette audacieuse intelligence qui ignore la fin, qui fait fi de la mort, puisque
la mort n’existe pas, cette idée de la mort en tant que cessation « absolue » étant bien entendu une maligne
invention de je ne sais quels esprits néfastes.
Octopus que ta nuit lancinante insoumise quand je crache poissons-flammes la gueule du jour s’est éveillée les récits
d’une ivresse démagnétise nos hérésies l’ombre ainsi s’infiltrait et tes doigts
douloureux et le ciel et la nuit la solitude si forcenée ----- canards oranges
lac du ciel clair vibrations d’un éveil les rabbins en silhouettes ----- revenue
te voici seule au bout du quai l’affreux silence la craie blanche les indices……….))))
revenue te voici les dentelles noires d’un jour du crime le matin chaud des
liturgies elle ne dit rien expire espère jamais ce ciel cette imposture retour
des Indes voûte angélique les navires passent ----- & la nuit brûle entre
tes doigts il fait bon luire les jours s’endorment.
Je serai cet oiseau, ce guerrier des couleurs, cet ange blond des lumières,
dans le bar des tendresses, je serai ton guerrier. J’invoquais le silence
de tes dieux constellés. Ces lentes photos du temps passé ne circulent plus
dans nos mémoires. La neige tombe sur nos corps. Mystère des plantes sous
le soleil. L’ordinateur des jeux textuels. J’écoute le son du silence froid.
Le désert s’avançait jusqu’au cœur des églises. Je lutte parmi les insomnies.
Je m’évade du circuit des valeurs périmées. Ce livre, ici, n’est qu’un indice.
Je n’ai jamais trouvé ma place. J’intensifie la mort des sens. Circuit glacé.
Compromissions. L’horreur du monde ne m’attire plus. Je me fraie un passage
dans la jungle onirique. Ce sont là les symboles d’un mouvement du baroque.
La rosée sur la pierre scintillait au soleil. Les pages du monde se sont flétries.
Distance d’un corps ou d’un regard. Je me tiens à distance des volcans du
mental. Je titube dans les bars d’une pensée délirante. Il neigeait dans les
veines d’un parfait idéal. L’erreur du monde attire la Chute. J’essaie de
taire mes sensations. Je sens une force qui me dépasse. Quelque chose me fascine
dans les limbes du savoir. J’innove un style de dérision. Le rire enseigne
l’Afrique des songes. Des églises d’or dans mon cerveau brillent dans la nuit
des chastetés. Le Silence dore les Aigles. J’en termine avec Dieu. La musique
fluide des oraisons libère un spasme d’amour profane. J’usitais
les dérives d’une histoire singulière. Du présent éternel aux délices de la
nuit. Les teenagers dansent le be-bop. Dieu se shootait dans la prairie. Pourchassant
les bisons. Les Indiens meurent le long des siècles. La nuit sensuelle du
livre rouge. Je visionne les principes d’un parcours décadent. Dans ces villes
sobres du brouillard blanc. Le Temps coule dans ton corps. Les icônes se délassent.
Le long des côtes du Mozambique. Dans le désert des Yézidis.
Dans les ruelles de Tanger. La blancheur du Caire veille. Lisant Prokosh, Cossery, Bowles. Annotant Stevenson. Se souvenant de Monfreid, des
chants graves de l’Islam, des empires nus dans la
splendeur d’un témoignage très éternel. Du Témoin des Cyclopes. La dernière
production d’un spectacle intérieur. Métaphoriques aventures pourpres. Connaissance
du désert, du ciel vide des empires. Retiré dans un lieu proche du cœur des
visions. Ses expériences sont dirigées vers une clarté vertigineuse. Récit
des jours, journal de bord, imprécations, pamphlet d’urgence, cette traversée
nous donne le sens, l’illuminant d’une éthique propre jointe aux visions d’un
dur labeur. C’est un livre essentiel. Du sang vif de l’esprit et d’un feu
fantastique, d’une poésie proche du réel sise aux naufrages d’un doute extrême,
d’une foi grandiose, d’un mouvement pur. Ce pamphlet donne à lire une vitesse
jamais vue.
Reçu lettre de Cadet. L’impression-revolver.
Dandy seul à Saint-Jean. Mais tout va pour le mieux. L’invasion du Liban.
Impossible de dormir. Travailler manuscrit. Animaux du décor. Les fatigues
de la nuit se situent aux abîmes. Napoléon était une femme. Je me roule dans
la nuit des pensées convulsives. Le vent berce les roseaux d’un amour printanier.
Des ombrées la dorure sous des vagues de nerfs fauves.
Les nymphes sacrées du Mozambique. Assistaient aux combats d’une panthère
et d’un tigre. Transparence de la foudre dans un corps de diamant. L’arc-en-ciel
des neurones ouvre un œil survolté. Des bisons blancs broutent la prairie.
Cinéma du miroir. L’aube flexible t’incinère. Des paroles chuchotaient ce
qu’en l’être veut la Science. Transition d’une étoile. Des girafes de nerfs
secs. Du démon des mirages. L’innocence des archanges au désert de ton corps.
Le sang d’or du soleil. Par le Tantra d’une toison neuve aux stèles ardentes
mozambicaines. La nuit coule dans les ruines d’un désir provocant. D’une rivière
la douceur sous des astres éclairés. L’incendie des grimoires. La fureur du
désir.
Misère sexuelle des jours ultimes. Le sens sacré de l’écriture, terrible
hasard qui nous habite, ce sens dirige nos impulsions, notre désir d’aller
plus loin, vers ce lieu sans limites, sans lois figées, lois destructrices,
pensées passées. Requiem des plaisirs, des jeux subtils, du libre-arbitre.
Sous quel temple es-tu né ? Progression du désir dans un film éternel. Il
ne faudrait jamais mourir. Détourner les miroirs. Le je s’infiltre dans la
mémoire. Proche des aveux du subjectif. (Calaferte,
par exemple, dit la zone des terreurs ; Mais aussi des délices. Des premiers
jeux d’une jungle immense). Et je plonge en moi-même. Je vis au creux des
ombres ardentes. J’ai connu ces journées de plaisirs inutiles, ces longues
heures célébrées par la voix du conteur, ces grimoires de la nuit qui scintillent
à jamais, ces filles du feu, ces nymphes du Ciel. Même si le temps n’est qu’un
souvenir. J’œuvre à la Chute des lois précises.
La nuit tremble et mon corps, dans sa douceur inaltérable, succombe
aux coups que porte l’ombre, l’ombre des dieux gisant en moi
tel un navire fendu d’étrave. Les mots alors se pétrifient. Les gares sont
muettes, irrespirables. La guerre, voyons, va survenir ! La guerre céleste
est déjà là. La Terre se fend et se craquelle. Les chevaux de la mort cavalcadent
à tout crin. Spectateurs que nous sommes face aux dieux sans silhouettes !
Des ombres grises sous des façades parmi ces ruines lentement avancent. Paris
est mort, n’est-il pas vrai ? Je ne vis plus que cet exil, en cette distance
impitoyable.
L’enfant terrible que tu portes en toi, par la seule voie des rythmes,
la voie d’son maître, comme un humour provocateur, un humour noir
au demeurant, en attente d’explosion, dans le vaste univers, je vois la voûte
remplie d’étoiles, la Table Ronde des Chevaliers, l’esprit des rires du sieur
Faustroll, dandys-esthètes des années
vingt, le laudanum des chercheurs d’âme, l’esprit beat-nick
demeure en moi. Mahjun-haschich hier au soir. Tout
s’éclairait le long des ruelles. Re-connaissance
d’une profondeur, d’une vraie sagesse ancrée en Soi, les flux mystiques rythmaient ta marche, l’univers danse dedans tes yeux. Rêve
de Versailles, Formentera... Course de chevaux près des cabines. Téléphones
près du lac ; Foule paysanne, dominicale... Très légère sensation de flottement
tellurique. Les émotions viennent à la charge. Nécessité de prendre l’air,
de sortir du « courant », de rentrer dans le froid, dans le monde
extérieur. Ce désir fou de musique douce. Contempler, méditer, quitter les
mots du subconscient, ne plus penser, Vision du Vide. Cette expérience nous
interroge. La souplesse fluide du lien mental. J’ai désormais compris pourquoi
: il fallait faire le vide. Repartir de zéro. D’où tous ces textes abandonnés
; Maintenant sans regret. Chaque expérience nous sollicite. Docteur Jekyll & Mister Hyde. L’être et son double mènent la bataille. Perte audacieuse
des attitudes. Sortir de soi, se retrouver. Ce qui n’est guère incompatible.
Un chemin dense, une séance blanche...
Les tatouages magnétiques, de superbes jeux adolescents, dans les rues
espagnoles, sous l’œil clair des Tziganes, les frondaisons libidinales, l’explosion
lumineuse, la route sensuelle des états d’âme, les assauts du multiple, les
singuliers états d’un être, d’un hyperréalisme, dans les ruelles du soleil,
l’explosion centrifuge, couleurs éclatent au fil du ciel, de Meknès
à Tanger, d’impatientes guérillas, la soudaine fleur des subterfuges, tu t’alanguis
près du sommeil, tes regards sont osés, mais l’espoir s’y célèbre, ces flamencos
d’Andalousie, la gitane chuchotait, cheveux du ciel enfin défaits, sur tes
longues épaules blanches, les lumineux rayons du ciel, la neige bénie des
profondeurs, les pas tristes à la neige, le hennissement des fauves du cirque,
je traverse les Cités, le rouge éclat du temps livide, la mort s’avance dans
nos soupirs, nous sommes des fleurs d’accoutumance, ces sordides équations...,
les anges noirs du réel, le port des flammes attire les mouettes, je ne suis
plus qu’une réponse vaine, tout en moi se sidère, dans le jardin des otaries,
quand la blancheur se fit céleste, l’éternel train métaphysique, tout en moi
réfugié, à la faveur d’un roman noir, la nuit blanche des visions, les durs
immeubles télescopés, des femmes nues dans un lit, les femmes fatales sont
éveillées, les coups du corps, la guerre très sainte, de vaillants chevaliers,
les montures du ciel vert, la neige mentale des trains du soir, le corps vibré
d’une explosion, à toute allure dans les rizières, le body-art
d’une hérésie, la blancheur du regard, devant tes toiles je m’arrêtais, je
consignais les zoos de l’être, mais ce système vibrait en moi, diffusant ses
lumières, j’incendiais les visages, le non-savoir
des chaos morts, les filles de verre dans une allure, dans les rizières tourneboulées,
pour vos jacinthes « de profundis », les journées sont sensuelles, le radieux visage
pourpre, les lois du nombre, le somnifère...
Parmi les steppes d’immensité, au large des côtes du Mozambique, le
jeune éphèbe te surveillait, avec sa peau comme du jasmin, et ses yeux de
velours, ses cils de biche, l’ondulation de tes tendresses, sur un vieux parchemin,
résurrection des certitudes, trois thalers dans sa main, le long du quai (ou
sur le pont), le jeune mousse des années, les étoiles scintillaient, c’est
une histoire du temps passé, fleurissement travesti, avec les masques d’ambiguïté,
le long des herbes du littoral.
« Péché commet alors celui qui, me voyant,
refuse de consoler mon âme désemparée
en témoignant au moins un peu de compassion
devant la pitié que votre rire tue
mais qu’éveillent pourtant les regards mourants
de mes yeux qui de mort ont si grande envie.
»
(Dante, « Vita
Nova »)
Ce ne sont que des bribes, le déclin d’aphorismes, qui parsèment la
marée, qui chahutent les systèmes. Dédicace du présent, j’offre un cierge
aux déesses. Les flambeaux brûlent dans la pénombre. J’inverse le ciel du
sentiment. Sur une toile blanche, de mille manières. La surface contemplée.
Les jardins du sourire. Le lent flot vertical d’une fontaine de manoir. Présence
baroque des hérésies. La chair des lianes te chevauchait. J’offre ces rêves
à ton désir. Les nefs d’un corps cosmopolite. Dans la salle des blasons les
guerriers m’attendaient.
Pour toi, Myriam, ce livre unique. Ces mots pour toi, pour notre amour.
Les saveurs se libèrent, dans le dire se prélassent. L’origine des symboles
s’illumine à la foudre.
J’étudie les dorures du palais des chevaux. La fin du monde s’y révélerait.
Dans le langage tout s’illumine. Les escaliers d’une fine chevelure ; Aussi
bien que les stances d’un discours des étoiles. Pour un parcours galiléen.
Déridant la galerie. Les spectateurs d’une joie conforme. Dans les rictus
du dérangement. Jusqu’à faillir, pâlir, tomber ! Tout se coule dans ses veines.
Palaces nordiques d’un bon vieux blues. Les hôtels du désert stimulaient ses
visions. L’or des désirs s’infiltre au cœur. Personne ne songe à taire la
vie. Il restait ce silence. Cette parfaite élégance. Noblesse de ton dans
les cyclones. Quand les vents fous nos corps effleurent. À l’extrême pointe
des chevaleries. Du bar sensuel des hippocampes. Dans cette clarté vertigineuse.
Qui me faisait devenir diamant.
Je ne suis plus que le dernier refuge (l’ultime soupçon) des cygnes
en cristal sur une mer d’eau limpide. L’Érythrée des neurones anticipe le
savoir. La mer salée du dénuement. Le liquide amniotique d’une mort vaine
dans un siècle. C’est le siècle des experts. Je suis expert en fracas gris.
Des appels du terroir à la source olfactive. Les mousquetaires d’un temps
gnostique. La muraille des visions prolongeait l’empire neutre.
Mais savoir exactement où l’on en est, ne serait-ce pas là le comble
de la perdition ? (Mais la Jérusalem Céleste nous ouvre ses portes de feu...)
----- Je ne me souviens plus d’être né quelque part. Sauf une soudaine déflagration.
Les rythmes frénétiques d’une vivace écriture. Nul ne peut devenir un autre
que soi. L’esprit critique est la sauvegarde de qui se sent piégé par de factices
admirations.
Du feu des gnômes d’après Coleridge. Démonstration
d’une fin du monde... Les anges d’un angle en leur diadème. Du lac des songes
à la minuit. La soie bleue sur ses veines. Pour un air d’opéra.
Toute la nuit d’un hiver. Le vin coule dans ta gorge. Le rire des paons. Les
nymphes célestes. Overdose d’un scrapbook dans les
bras du Docteur. Musique de flammes des vrais Stranglers.
Et les voiles monfreidiennes, ces sillages du cargo,
filant droit vers l’azur, recherchant les racines, la lumière des esclaves.
Village noir des Cévennes. Tirailleurs embusqués. Le sang du monde coule dans
la plaine. J’écoute les Clash dans mon hamac. Le Golem veille à tes côtés.
Parodie magnétique du combat des tendresses. L’or des jungles s’illumine.
La montée des diadèmes. Les nerfs du reste se font la malle. Le vide blanc
s’engloutit. Terminus des neurones dans la bouche du grand vide. Figurines
du désert sous un ciel empourpré. Les lois s’y brisent. Le désert flambe.
Nuits illisibles d’apothéose. Les neiges bleutées du soir des limbes, dans
le lointain, poussent une chanson...
Glissant sur les arbres dispersés multipliés multiples de la frontière
la frange des états d’âme dans le nuage immense de poussière que produirait
sans doute cette passion instinctive génétique génésique de détruire d’assigner
le très lent décryptage mémoire virtuelle des hiéroglyphes à la lisière du
bout du monde en cette splendeur particulière qui brille et qui reflète les
miroirs infinis de la croyance inacceptable aux esprits de la nuit ou du jour
my darling dans la jonque
des hivers sous ce froid cristallin parmi les lacs du temps présent je n’habite
plus ne vis plus n’espère plus dans vos églises occidentales ces cercueils
de granit où des rois meurent dans la chaleur dans une torpeur invulnérable
où des rois meurent ou des acteurs ou des signes passagers qui nous effleurent
nous reproduisent dans une clarté défiant toute chose toute production du
néant pourpre ce vide s’implose dans une durée extravagante irrésolue et je
contemple que contempler encore moins encore plus jamais là disparaître face
au mur grand silence les interstices les moindres failles que dire la langue
cracher d’une glotte dans le chuintement d’irréversible là où la mort gratte
à ta porte sous la verrière des lunes amères quelque chose te conseille partir
alors se questionner c’est une table de bois blanc avec les mains derrière
la nuque le soleil tue les centurions ton plaisir disparaît s’engloutit dans
la vase pour la moindre oraison ne pense plus à sa cape le vacillement de
ses yeux verts qui scrutaient les indices le lent vol des corbeaux ça signifie
zut nevermöre les bois-arbres
de Finlande la neige d’or des frontières toujours tombant disparaissant qui
s’engloutit puis plonge en gouffre vers jamais-dit
jamais-su jamais-vu refaire
encore d’la énième fois !
Glissant le long des arbres du grand jardin de ton souvenir ta mémoire
dispersée en lambeaux flous d’un corail rare sur lequel évoluent les sirènes
et les nymphes j’ai bien dit les sirènes et les nymphes de la nuit de la nuit
noire et centrifuge qui gèle ce soir d’une fête baroque enrichissante dans
ton œil bien placé assistant aux ébats je disais donc vous comprenez glissant
fouettant les airs dans ta mémoire dans ce jardin dans cette forêt magnificente
vers une clarté défiant toute chose quelques bribes s’y reprennent nous ne
pourrons jamais construire le texte unique du premier livre il vaudrait mieux
l’abandonner boire du vin dans la nuit dans ta gorge le vin coule la musique
iranienne je n’habite plus dans vos églises temples déserts appauvris désertés
rien que des corps qui soudain gèlent la patience convulsive d’un amour tropical
tu chercheras encore longtemps mais où ailleurs me chercheras je te suivrai
dans ces longs bois la recherche de Saturne sous tes mains magnifiques et
ces vieux livres abandonnés oui cela signe une autre époque d’autres mirages
et d’autres illusions comme ces femmes veules ces femmes vernies ces femmes
de cuir et de plastic que tu vois sur les marches du couloir du métro dans
ta tête exposée aux coups durs du hasard sur cette musique d’Iran sincère
je pense à toi à notre amour à ces liens magnanimes sous les étoiles d’une
fin du monde je m’envole en oiseau l’écriture singulière d’une chasteté dans
nos manières les missiles atomiques sont pointés vers Saturne ou Berlin la
nuit tombe dans un bruit aveuglant assourdissant de toutes manières la jeune
fille pleure hors du cortège dans une mémoire d’îlots glacés nébuleuses passagères
dans le corps d’une spirale à l’explosion des ligaments de nos consciences
articulées dans les trains noirs du hasard fauve où de gracieuses adolescentes
regardent la Terre du haut des cieux et des remparts d’une invasion en guerre
très sainte les étendards des milliers de cadavres exposés sous la lune et
le je s’engloutit dans la fosse aux visions parmi les arbres du vieux cimetière
le désert des paroles lacérait notre image les yeux subtils d’une vidéo participants
d’une guerre totale les mages parfois sont très bizarres ils t’explicitent
ou te dirigent ils envoûtent tes pensées le huitième cercle des jeux du cirque
des nains célèbres s’y aventurent dans une fiesta d’images fatales la Comtesse
aux pieds nus sur la plage se promène des incendies grillent nos palaces des
robots tristes le dernier verre jouent au flipper cortège baroque et nos malices
pâles visiteurs qui ne sommes rien le bar du monde s’est écroulé je ne suis
plus n’existe plus rues irlandaises ta musique folle chaleurs tragiques mon
corps se lève il atteint l’autre ciel les demeures imparfaites mon corps se
lève fier d’un honneur bravoure bravade c’est la fin mon amie this
is the end my
jolie friend de jeunes garçons servaient les verres
nous étions saouls dans cette baraque les volcans rugissaient je vis les morts
qui se levaient qui enlevaient la poussière de leurs squelettes patibulaires
les morts fringants avancent en rangs nous protégions nos boucliers tu serres
les dents mon fils tu gagnes tu t’écroules près de moi dans la poussière d’une
terre célèbre dans cet hôtel repaire d’alcool les murs jonchés de graffitis
stridences hurlées électroniques poésie des beat-nicks
pour en finir une fois pour toutes avec la fin avec le rire avec Dieu ici
même poésies négatives ici là terminé nous ici assis aussi nous suicidés les
orgueilleux sont le sel de la terre sous le voile gris des apparences je t’appelle
dans la nuit devant les arbres du grand cimetière une fleur de feu s’est envolée
c’est l’heure des danses je m’évadais je luttais seul seul dans la nuit sous les poussières d’un astre blanc poussière
dorée des lunes sincères mais dire ici fragmentations guerre céleste guerre
totale totalitaire des transgressions que tout finisse une fois pour toutes
ne plus entendre toucher la pointe flèche dans son cœur il s’écroulait j’étais
mort mon amour je saignais d’abondance les lettres ainsi se succédèrent pourtant
à jeun ce fut terrible je disparais dans ta mémoire je me cogne aux nombrils
au narcissisme économique gyroscopique protoplasmique ne dis rien écoute moi
ne dis plus rien écoute la danse tu tombais dans les ruines ta main gantée
s’y agrippait ce jeune seigneur des noces funèbres des soupirs du fanal vers
le phare s’éclairait la neige tombait sur les seigneurs les animaux s’y déployèrent
je fus panthère lion singe cosmique panthère du ciel J’Y FUS PANTHÈRE !
Paradis-panthéon murs de calcaire dans cette demeure les saintes
voilées des orifices la fréquence des pêcheurs le mur du ciel s’est entrouvert
voyons finale cours de tennis pêcheurs flamants cour du ciel clair mélancolie
naissance des arbres les veines suintaient coulaient le long tambours du nerf
déterminé positionnée vers les étoiles du ciel de verre la blancheur d’une
chambre nue enfin l’assise la contemplais du Raphaël sourire aux lèvres sa
toile de blouse mutant pâle incarnat ses ongles célèbrent ne sais quelle mort
quel nom encore mais parti dans la brume vers le quai l’étoile sainte croyance
au noir une fois encore et nous aussi la terre des songes !
Poussière de neige dorée, mentale. Les lutins noirs du cosmonaute.
Les rivages d’or d’Hyperborée. Le fil de fer des Indiens mauves... Menus objets
du « nirvana »... Perceptions-molécules --- écrans-flashs
programmés --- rivière des fluides du belvédère --- ses mains gantées d’amphétamine
--- dans la rue moite : troisième extase...
Ou le visage de Camoëns, les rives sacrées
du Mozambique, ces notes griffées par la vitesse, choisir son style, son écriture,
le refus neuf des mysticismes, refus des nuées idéalistes, refus des brumes
de la passion, que reste-t-il ? du « nihilisme ». La seule forme adéquate
d’intrusion positive. Je n’écris pour rien d’autre. Les goulags ont blanchi.
Les forces passives deviennent secrètes. Décoder l’hermétisme d’une lecture
sensorielle. Je survis dans l’exil d’une passion constructive. La nuit des
noces se détermine. Pour une plus grande maturité. Les nœuds défaits de l’illusion.
La Maya vampirise les églises du destin. Les nuits sublimes sont terrifiques. La joie se mêle aux pires horreurs. « Mariage du Ciel et de l’Enfer. » J’y vois un vœu d’ascèse gnostique.
« C’est cette idée-là : qu’il n’y a pas de limite à la noblesse, qui fait tout
l’intérêt de la vie, et qui finira par lancer la semence de l’homme jusqu’aux
mondes inhabités. » (Valérie
Larbaud)
La pluie du ciel, des nuages tantriques. La pluie bleue des diadèmes.
La pluie du sable tombe à Tanger. Cette planète nécessite une totale mutation.
La conscience saura-t-elle éveiller l’extérieur ? & je danse dans les
ruines, or tout s’enflamme, le jour du masque, la noirceur du désir, dans
les rivières d’un volcan rouge, tu disparais, fantôme dissout, chutes de calcaire,
fontaines opaques, gouttes de granit, les oiseaux passent, ainsi soit-elle,
dans une église, les statues d’or...
« Il existe
une espèce d’excès dans la réalité, dont le grossissement devient insupportable.
» (Witold
Gombrowicz)
Nuit tranquille, inconnue, mystérieuse, soudainement dépeuplée. Le
bal-musette s’achève ainsi. J’ai dansé toute la nuit. Les
regards fouillent cette comédie. Le langoureux baiser du ciel. Je me collais
contre ton corps. Je suis toujours ce dissident... Frissons sauvages d’une
musique russe. Rechercher le déclic des patiences attentives. Je dansais dans
la nuit des sublimes expériences. Mais le ciel se consume, les hôtels sont
déserts. La fille des noces rentre à sept heures. Des lions féroces nous poursuivirent.
Je m’endormis auprès de toi. La nuit des sens brûle notre ardeur.
Terminée la douleur sable chaud de tes rêves sur une plage infinie
sur une plage immobile les palmiers sous le vent sans douleur sans problèmes
sans rien qui vaille la peine d’arrêter la souffrance stopper ce flux d’images
néfastes pour rien au monde vivre un enfer non merci j’ai donné maintenant
je veux vivre sensations neuves pensées célestes sous les tropiques du firmament
la paisible intuition éclairée du soleil.
Tournoyer en soi-même. Faire le vide dans sa tête, dans son cœur. dans
son corps. Adorer Dieu dans chaque état, à chaque étape, en chaque instant.
« Il n’y a qu’un seul Dieu... et Mahomet est
Son Prophète ». Dépasser Nietzsche et son athéisme aristocratique.
Importance de la femme dans les rites musulmans... Je lutte pour Dieu et pour
l’Amour. L’essence m’importe. La Quinte-essence...
Tracer en rouge les lettres neuves. Fuir les zombis d’un monde obscur.
Partir sur les routes de Castille, du Portugal ou de l’Afrique. Partir sur
les routes poussiéreuses. Partir pour arriver enfin à vivre. Vivre dans la
plus grande harmonie possible. Vivre au sein de l’amour toujours renouvelé.
Vivre sans peurs et sans reproches. Vivre en toi, avec toi, et pour toi. Vivre
hors des limites imposées. L’écriture blanche des transgressions libère un
fluide d’extase totale.
« L’intelligence
doit renoncer à sa manière habituelle de procéder si elle veut atteindre l’UN. » (Plotin)
« C’est
la même résonance, la même joie, le même Silence final, le même aveu de l’impuissance
des mots pour exprimer l’embrasement final, l’éblouissement de la Présence.
» (Jean Marquès-Rivière
« Lettres de Bénarès »)
Je sens de plus en plus que je suis appelé à produire un travail décisif
dans le domaine de l’exploration individuelle des possibilités psychiques
et littéraires. Je viens encore de retrancher plusieurs pages de mon dernier
livre et cet acte revêt une importance essentielle à mes yeux car ainsi je
m’approche d’un état fluide de détachement vis-à-vis d’un travail qui m’occupe
journellement depuis presque quinze ans. Je ne sais pas quelle trace je laisserai
dans l’Histoire et cela ne m’importe guère. Je reste
persuadé que le plus important c’est de suivre son cœur et ses profondes motivations
qui nous font vivre au sein du monde, défiant la mort et les morales. Je n’ai
plus l’âge de rêvasser et je n’ai plus une seule seconde à perdre. Il m’importe
de construire, de témoigner d’une conscience véritable, authentique et libératoire.
Je ne cherche pas à plaire aux autres mais je veux continuer ce forage du
secret, cette intrusion volontariste au sein des steppes immémoriales. Les
fracas de l’Histoire miment les pires artifices.
Je rêve d’un être enfin réel, du feu d’un corps réalisé, d’une écriture des
forces totales. J’explore le dire des Continents. J’exauce le vœu des soldats
fiers. Combattants du réel, ascètes des noces de l’être interne, notre mémoire
photo/graphie les mouvements purs du monde des pôles. J’aime à fixer ce ciel
solide, contemplant ses images, ses rares nuages de tendresse. L’Âge d’Or en l’être enfin s’éveille.
Paradis génétique des mutants du carbone. La préhistoire contemporaine lie
les discours aux états d’être. La vitesse de croisière du parfait sacrifice...
Le train des ondes lacère l’écran. Il pleut des nuages d’amour doré, des plages
d’émeraudes aux seins enfouis, de fantastiques océans pourpres, des singes
baroques, des nerfs aztèques.
Force ignée des marins. Les silhouettes éclairées. La neige blanchit
toutes les vitrines. Je me coule dans ton corps. Je disparais dans ta présence.
Dans le feu de ta gorge. L’insurrection des Irlandais. Guerres atomiques des
névralgies. Les oiseaux chantent sur ton soleil. Trajectoire décantée, aérée,
aérienne. La chaleur dans mon sexe. La feuille blanche immobile. La guerre
des fluides inspire les dieux. Cette mort dorée nous sauverait-elle ? La poésie
est un cosmos en l’infini des miniatures. Quand les mots s’illuminent. Mais
d’où vient cette lumière ? Célébration des corps du rythme. Sous des anges
bleus de porcelaine. Lagons heureux de Djibouti. Du Yémen Aphrodite que Gauguin
connaissait. Le vent du large soulève le sable. Des étoiles jaunes criblaient
la nuit. Sous les hautes falaises pourpres le vent souffle et rugit. Le roulis
des vagues fuse dans l’œil blanc du cyclone. Présence des nerfs et du manoir.
Crocodiles de faïence. J’écoute le son des ombres bruire. Au large des îles
d’un cœur toxique. Dans l’étrangeté du vide amer. Je m’arrache à ton cri.
D’un ciel crâne de cristal. Langoureux mouvements blancs. D’une exclusive
timidité. Sentir le froid frôler les muscles. Musique mentale proche du désert.
Je profite du savoir que me donne l’existence. L’indicible essentiel (au Pays
des Mirages). Manuel de vie des profondeurs. La Croix du Sud soudain s’y lève.
Saison des anges : la Fin des Temps. Le vide circule dans les rues vides.
L’amour exige. La haine implore. Dieu se cache dans les flammes. Dans ton
ombre incendiée. Le temps des heures, parole dissoute... Comme une ascèse
qui se souvient, qui refus’rait l’ordre établi.
Des visions masturbées le fidèle dinosaure. La mort d’errance dans les rues
vides. La bonne étoile guide ce chercheur. Voici Ben Hecht,
le Juif errant. Brassage des peuples. Héraklion. La Terre entière est une
mosquée. Qu’un fait sismique vienne bouleverser les cartes truquées du jeu
du monde. Ne sois plus prisonnier des écrits de ton corps. Les facettes du
diamant resplendissent dans la brume. Censurer l’érotisme, les diktats angéliques.
L’existence est fragile, mystérieuse, cristalline. Jérôme Bosch dans la nuit
d’un motel mexicain. De vieilles maisons sous un ciel noir. L’urgence des
mots conduit à l’être. Solitude bleue d’une fin du monde. La nuit surplombe
nos origines. D’un coin de table je m’aventure, les rois sont nus, l’Afrique
du Sud. Du naufrage blanchissime des lumières-Titanic. La salle des armes, le poids du ciel...
Aldébaran / Œil du Taureau / Cœur du Scorpion / Tête du Poisson.
Vos regards flous jugeaient la brume. Dans une ivresse dénuée de jazz. Chemin
des veines. Ciel de granit. Paysage byzantin ; Le camaïeu glisse dans l’eau
lisse. Fumeries d’Opium, tribus sauvages. Portrait
déchu d’une Malaisie (hantée de rêves multicolores). Le hall des glaces paraissait
bleu. Jouvence coulée des lois du nombre. La fluide
aurore du Mozambique. L’écriture, à ce point, lance la flèche vers les cimes.
« Il y a
dans l’esprit de l’homme un désir avide de l’éternité : si on le sait appliquer,
c’est notre salut. » (Bossuet)...
Ce que je veux, ce dont je manque : Une soirée à Belleville. Lire tous les
livres (nec plus ultra). Musique (technique) répétitive. Tournant les pages
l’une après l’autre. Musique des ondes. Gant d’ouragan. De si doux souvenirs
à l’emblème visionnaire. Le soleil dans les rues. Découverte de Lisbonne.
Que pensait Louis Guilloux des écrits d’Adamov ? L’écriture n’est rien d’autre
que l’appel aux révoltes, que le peuple au pouvoir niant ses chaînes laborieuses.
Désarrois de l’élève que nous sommes face au Livre. Quand le feu qui grésille
en cette âme impavide. Les manoirs de la pluie. Quelques chats dans la brume.
Vers l’indicible. Ce doux trajet. D’un peu d’eau froide ce long cortège. Vers
ce lac des organes descendu sans effort. Ne laisse pas les manœuvres empiéter
sur ton dire. Déplacement des icebergs. Télégrammes atomiques. L’astre immobile
éclaire ta nuit. Chimies du ciel (ruines biologiques). Je suis d’ailleurs
et de moi-même. Lézard musqué. L’or du soleil. L’aiguille s’enfonce. Le sang
s’élève. La nuit dure plusieurs siècles. Écrivains / laudanum. L’effacement
de la nuit sublimait nos indices. Un vent froid statufiait les destins angéliques.
Cinéma d’Hollywood dans la fosse aux visions. J’exorcise moi aussi mes rituels
intérieurs. Je me veux femme, androgynique, hermaphrodite d’une alchimie où
tous les corps ne font plus qu’UN. Des promeneurs
fatigués se pressaient de rentrer. D’un acteur la Lumière en son corps s’éclairant
! Solitude bleue du froid des pôles. Vibrations du désir décryptant les signaux.
Rencontrer les mêmes êtres, des guerriers identiques. Tourner sept fois dans
la bouche creuse. Les faunes sauvages indiquent la Route. Je n’y suis pour
personne. Autre que pour mon adorée. Maisons basses dans les ruelles. Pressentir
tout danger. Plaisir de suivre son fil magique. Par crainte (très légitime)
de la mort, du mourir, de la quasi-désintégration, j’y suis pour oublier,
mon effroyable inexistence, pour travailler et pour aimer, les mots sont morts
dans mon discours, j’évolue dans le monde des idées visionnaires. De l’Auvergne aux Cévennes, des rives celtiques aux buis d’hiver,
des blancheurs murmurées aux traces rugueuses du corps-laser.
Un goût d’embrun coule dans la bouche. Ça vient scalper le corps du texte.
Soleil noir des icebergs. Une pluie fine et glacée... La pluie tombe sur tes
yeux. Tu regardes le ciel d’or. Tu lisses les draps de ta main gauche. Mobilité
des nuages du ciel. L’avancée des sirius dans le
vide du souvenir. Traverser les maquis d’une frontière naturelle. Je remonte
à la source des pouvoirs instinctifs. Quand se troue le discours, c’est le
corps qui se troue, à l’absolu des transgressions, d’une science nouvelle
de l’être interne, vers le miroir des illusions ; (Nos paroles asséchées,
les fruits d’or du cosmos). Des garçons malicieux échappés des images sous
des vagues d’acier clair le café maure la Médina... Les volcans retentirent
des lanciers du Bengale. L’écrivain tire son masque. Le zoom blond des actrices.
In veritas veritatis... d’une fille
nue dans un pré, des sirius magnétiques, les nymphes
du soir dans les vallées le fils des faons la montée fauve (((les ondes rituelles
du bout du monde))) --- le je-diamant mime le vent
froid...
Les veines fluides sur le bleu dans l’espace éthérique
désagrègent la conscience des Empires du Total. La mémoire réactive l’or des
siècles millénaires. J’adorais cette lumière fraîche et blanche des grandes
gares. Les veines fluides désagrègent le Total éthérique.
L’hiver inspire nos hérésies d’aventuriers micro-cosmiques.
L’Islam en sa science lumineuse peut-il par nous
être intégré par un Travail de soi sur soi ? Je suis né en Europe. Mon esprit
vit ailleurs. Je me crois Oriental. C’est une Queste
difficile.
Grands froids ici sous le vent cévenol dans un village aux pierres
antiques et les châtaigniers à perte de vue du matin jusqu’au soir dans le
cycle éternellement recommencé de la vie cosmique qui s’incarne par le souffle
et par la présence temporelle dans chaque élément d’une matière vibratoire...
La lumière des Ardennes, dans le ciel victorieux, je me souviens d’une
chambre nue, les rues-foules de Berlin, une ampoule
à un fil, l’écrivain du silence, avec le sang de sa pensée, l’homme vacillant
entre les murs, les rumeurs de la mer, les vagues se brisent contre la grève,
l’ampoule nue suspendue, faire des recherches extravagantes, plaisir de dire,
d’écrire, de VIVRE, ce plaisir majestueux, cette chambre unique des sensations,
je respire les embruns, la forêt des Ardennes, le vol d’une chouette entre
les arbres, un clin d’œil d’hiéroglyphe, tu fais le mort, la froide chapelle,
jardin d’enfance, la villa près du lac, la mémoire familiale, la Tour de Pise
(années 60), le tunnel traversé, je vois les Alpes de ton côté.
Hommes-grenouilles désœuvrés. Sans leur chef triste histoire. Le garçon
pleure un peu. Karatéka de première ligne. Déjà vite consolé. Musique-nuit
lumineuse. Orgie des garçons aquatiques. Projections parfumées de terribles
films muets comme « Peter Pan et les
lutins », « Capitaine Kid et les pirates de la lune noire
», « Les travestis du sanctuaire sauvage », «
Télépathie sur Neptune Huit ».
Les garçons réunis. Sont depuis disparus. Dans les Andes ? Au Thibet
? La troisième guerre est terminée. L’humanité pourra souffler.
Tu suis des yeux la dimension d’un terrassement labyrinthique. En nous
se meut une transcendance. Nous pouvons nous élever, grandir au sein des mille
étoiles, diriger nos pensées, notre esprit, voire notre âme, vers le ciel,
vers l’absolu, vers la rigueur d’une Connaissance qui gît au fond de l’être
humain, en nous tapie, secrète, cachée, comme une clef sous le boisseau, comme
un secret de toujours murmuré, chuchoté, invoqué, nous sommes des promeneurs
au sein d’un labyrinthe, de multiples labyrinthes, souterrains, galeries,
caves, greniers célestes, granges des désirs. «
EN GIRO TORTE SOL CICLOS ET ROTOR IGNE...
(Je suis le soleil, je suis cette roue mue par le feu, dont la torsion fait
virer les sphères). » (Dante). Musique
mentale proche du désert. L’adrénaline montait en moi. Regard qui brûle (sa
transparence). L’énergie magnétique assistée dans les mots. La parole perce
les murs du SON. Identité en ex-plosion. Programme-couleur manipulé
dans les archives lointaines d’un cerveau interrogateur. Sensualité d’un corps
parfait... Les métaphores vont droit au but. L’urgence des mots conduit à
l’être. Ma mémoire gèle. Os de cristal. Musique funèbre. Quitter l’enfer.
Nos tragédies. Personnages veules. Dans la boîte noire des jeux du cirque.
Sous tous les angles. En perspective. Conscience opaque du désert rouge. L’Europe
du Nord sous la lumière. Dans les rues vides main dans la main. Reconquérir
la gloire d’énigme. Les monts cévenols du Prieuré. La sueur des dieux (soudain
céleste). Le corps d’une fête dans la présence. Photos fluides consumées par
le nerf du regard. Il se trouve que ces mots parsèment l’ombre et le doute.
Le sang muet du savoir illumine la conscience. «
Ce que je suis, tu l’es aussi : sujet chacun de la volonté. » (Schopenhauer).
Seul ici dans cette ville. Tirano banderas. De que
se compone ? Per las noches
y per los dias.
Comprehamo ? Je n’lis
plus rien... Dire la souffrance une fois pour toutes. Roman des morts vécues
en l’être. Je suis surtout un moraliste. Les façades sous la mer déterminent
le hasard... La nuit d’or substantielle des parfums de ténèbres. La mer glisse
dans mon corps. Une lune sèche et torride. Les rayons rouges d’une galaxie.
Poésie noire des messes du soir. Flamants du ciel. Soleil d’éclairs. Barcelone,
Prague, Tanger, Venise, Lisbonne, Belle-Isle, Marrakech, Londres. Le soleil
ne dit rien. La nature silencieuse. L’oiseau qui chante me fait du bien. «
Verse ton sang, cœur qui t’accointes / À ton
reflet par vos deux pointes. » (Alfred Jarry).
Cette sordide attirance pour le noir d’une sous-vie
mobilise les passions attentives du commun. Une pluie froide et glacée lave
le rêve d’une enfance. Une petite fille au bord de l’eau sourit aux fleurs
et aux sirènes. Les flûtes de Pan, du Joujouka,
dans la nuit rousse charment Brian Jones. Brion Gysin
vint à Tanger avec Burroughs pour l’Aventüre. Je
parle d’un lieu situé peut-être, parmi les îles de la Mer Rouge, d’un lieu
céleste, introverti, d’une métaphore, l’existentielle... La poésie était un
rêve et la pratique de l’écriture est une issue très salvatrice pour l’être
enclin au désespoir et à la chute dans le vide. Tout de go dans la nuit sous
d’onctueux labyrinthes. Sous le ciel immobile des nuages d’or du cosmos. Sentir
le corps gagner en Vie sous un soleil de plomb terrible. Paysage neuf d’une
ouverture. D’une dialectique de la conscience. Les hirondelles volaient au
loin. Sous un ciel rouge de porcelaine. Tu te promènes dans les images les
mots fleurissent de par le monde de vieux Chinois vendent de l’opium bien
loin des bruits & de la fureur. Seul ici dans cette chambre ramoneurs
sont passés un village de schizos le rester définir.
Privation des neurones sous un ciel d’écrin noir. Gueux & truands dans
les rues vides d’un haut discours d’amphétamine.
Je me dirige vers les étoiles d’une pensée saine, contemplative. J’ignore
les mondes du dénuement. J’ai poursuivi durant ma vie les fortes images de
la Présence. Le jeu des nuages suivait tes traces. Je n’emporte avec moi que
des ruines constellées, les diagrammes du futur, les imageries d’un temps
défunt. Présence du texte face aux mensonges. Face aux leurres usités, par
les zombis trop usités. L’horreur du monde se veut réelle. Il n’y a plus aucun
secret. Disparition des prophéties. Nos visions narrent ce gel des mœurs.
Ces labyrinthes électroniques aux fleurs finales du Jour des Morts. Théâtre
d’ombres, de nuées, de danses. Je visionne les cieux d’or du parfait déploiement.
La nuée des sens. Pure magnitude.
Ce souci d’une perfection absolue rapproche l’auteur des Anciens Cathares.
Il a le don comme eux de porter en avant une certitude. Il y va, bien entendu,
d’une fière maîtrise théologique. Ce que Dieu pense à travers lui. L’individu
n’est, après tout, que le vecteur parfois conscient des guerres latentes qui
se déroulent dans la psyché des profondeurs, au sein du plus étrange des labyrinthes,
dans un magma foisonnant, déconcertant, hors de toute norme surenchérie, de
tout état de cause factuelle. L’œil du lynx fait le guet dans la
vaste Cité des sensations indéfinissables. C’est pour cette raison-mère,
ne serait-ce qu’en vertu d’un dogmatisme de bon aloi, que les choses qui s’inscrivent
dans le long déroulement d’un discours en jachère, en quête de nomadisme,
achoppent le dire d’une transgression parmi les mots du Continent, les bruits
multiples d’un firmament qui opère sans issue à la manière d’un corps qui
jongle le long des steppes d’un rire barbare.
C’est tout un cycle, un historique. Lié aux vertus du monde social.
Ce qui danse dans la tête. Prisonnier des lumières. Feux d’artifice, éclairs,
tempêtes, jaillissement du miroir, foudre nue de tes rêves, le sang du monde
coule dans l’esprit, c’est le sang muet de l’écriture, le palais des vases-clos,
le jardin des désirs, l’océan minéral des pensées constellées. On y cherche
trop l’étourdissement. Comme pour les drogues. On voudrait fuir, partir, au
loin... Pourquoi donc ? Nous sommes toujours soumis à l’être. Chacun possède
sa valeur propre. L’inconscient nous dirige. Les jeux du mythe sont vulnérables.
Nous fléchissons sous les symboles. Mais la nuit devient blanche. La force
des veines charrie l’alcool. Nous vivons dans la Terre. Souterrains et galeries.
La poésie est un travail. C’est un travail physiologique. C’est une quête
incessante. Nul ne pourra y échapper. Comme je préfère ces aphorismes ! Ces
textes courts ! Ces mots blancs dans l’espace ! La vie s’incruste au fil des
mots. Sous un royaume de barbarie. Sensations trop humaines ? Le monde vit
sous les mots. Entre les mots... il n’y a RIEN. C’est ce vide blanc qui nous
attire. Cette traversée du labyrinthe. Les dandys sont curieux. Ce que voit
l’âme d’un esprit simple... Les phrases fulgurent d’une source cosmique. Le
corps du ciel étreint sa gloire. Nous sommes des ondes métaphoriques. La nouvelle-vague
des hérésies au point final d’une saveur blanche. Le brouillard londonien.
Les murs en flammes de la Cité. Ce qu’invoque le crâne-ciel
dans l’orgie d’une bouche creuse... Le sens lisible nous détruit tous. Il
n’y a rien de plus lisible que le silence infra-textuel.
Vos efforts sont fournis par la science convaincante. La nuit traverse le
corps du songe. Je ne vous montre que des images. Ne s’y égare aucun discours.
L’existence est un rêve. Des images floues le long des veines. London burning.
Les Cités flambent.
Je recherche la jouissance. Je suis toujours très exigeant. J’oubliais
les villes dures, les cités inhumaines, territoires du non-être sans amour
et sans joie. Il s’agirait de tuer l’ennui, d’en finir avec la lisibilité,
d’achever le monde glauque des raisons terroristes. Je sens la vie dans mes
cellules. Je connais les secrets du parfait déploiement. Il s’agirait de tuer
la mort, d’évoluer (d’involuer) dans un lieu libertaire. Je frôle parfois des magies
sombres. Ces magies nous limitent, trop précises nous détruisent. Je suis
hanté par l’écriture. Voici les lieux d’un gai savoir. L’ordre onirique contient
l’éveil. La neige des mots tombe dans le crâne. Voici la mort qui danse enfin.
Voici cette mort qui nous dirige, nous illumine, pensée soufflée. Je cherche
les mots d’une saveur vraie. Il m’importe de connaître le haut-lieu d’espérance. De traverser les zones conscientes.
D’innover en moi-même l’élixir d’une durée...
J’assiste aux lois du haut devenir. Les hôtels sont brisés, un sang
d’encre s’écoulait. Les dandys d’uranium lévitaient sur Saturne. J’observe
le Dronte, cet oiseau rare. Je pénétrais au cœur du Temple. La forêt bruisse
des cris nocturnes. Mon visage apparaît dans un ciel de corail. Les enfants
sont couchés. La nuit brûle tes caresses. Je passe la main dans tes cheveux.
C’est une ville de brouillard. Une ville de brume, d’adolescence. Nous guettons
la frontière. Témoin des sens (vidéothèque). Catastrophique modernité. Molécules
atomiques traversant les salles d’ombre. Ta voix se perche dans les ténèbres.
Mélodies lentes et murmurées. Cantatrices nues. Filles impudiques. Les frontières
sont fermées. Manuscrits du sommeil. Dans cette ville rare, paradisiaque.
Constat des trains dans l’impossible. Les nymphettes d’une extase aux sentiers
éphémères. Des villes magiques disparaissaient. Sa longue figure aux bruits
des fleurs. De son gant noir sur l’accoudoir. Sa huitième cigarette. Capri
des noces (Vue dans le prisme). Rosières penchées sur son chef-d’œuvre. Les
roses bulgares d’une hérésie. Mourir des sens. L’être est antique. Nulle vérité
dans ce bas-monde ! Les victoires du vertige (des flambeaux d’impossible).
Je disparais dans ta Présence. Ces bars muets sont hantés. L’assurance mâle
des footballeurs. La énième symphonie (tes visages telluriques). Les secousses
dans ton être... Je me glisse du domaine. Les quais bleus d’une pénombre.
Tu visionnes les indices... Thriller mutin des apparences. La roue du vide,
cette encombrante. Pour le plaisir de lire son sang. Les pays muets du Mozambique.
Cette obsession du silence neutre. Les mots s’achèvent dans la prairie. Je
te regarde avec mon corps. Je me plonge dans ta chair, dans ton corps, dans
ton âme. La neige tombait, pâles figurines. J’achève le livre des prophéties.
Je me fonds dans ton corps, dans ton âme, dans ton souffle. Les lutins du
cosmos... Étrangers au Destin. Ta présence blanche déterminée. Ma voix se
mêle aux feuilles de givre. Je circule dans ton corps. Je deviens l’or du
souffle. Transmigration d’une matière morte. Circuits codés d’une ADN. Tu
renais dans ses cendres. Les lents bûchers de Bénarès. Je renais dans ta mort.
Je suis ce fluide des permanences. Je m’adresse à mon double... Ce fantôme
des colères. Des sagesses perpétuelles. Dans le double du miroir. Dans l’extase
narcissique. Transgression traversée. Passage au noir des états d’être. Tu
fais une boucle dans ce décor. De la neige bleue coule dans tes veines. Frissons
mystiques d’un instinct pourpre. Je me vois dans ton corps. Je suis ce double
dans les miroirs. Le Soleil tue la mort. Pensée du vide, des prophéties. L’anamorphose
neurologique. Les feux glacés du haut building. La musique blanche répétitive.
Au cœur des mots. La forêt vierge.
Personnage d’un ibis, d’un oiseau mauve, un flamant, un guide, gardien,
veilleur, attentif, immuable, impassible on dirait, muet bien sûr, vert et
mauve. Soleil jaune s’engloutit. Rayons rouges de lumière. Dans le Nil accessoire.
Des nuages rouges, fulgurants. Le ciel est noir, épais, liquide. Des vagues
lèchent les pattes frêles. Il se tient droit dans son mystère. Inaccessible
au destin fourbe. La couronne de ses ailes. C’est un prince magnétique.
Les regards sont glacés. Le petit-fils de l’inventeur. Machine, devant
l’espace, captant les flux d’un invisible. Le regard foudroyé. L’androgyne
se fait vieux. William Burroughs. David Bowie. Nos héros immobiles. Dans la
mort immobiles ?...
Le Shintö célébré. L’anneau rouge de Saturne.
Le sourire de Mickey. Les geishas attirantes. Rhinocéros dans les marais.
Tout est visuel dans ces images. Moineau rouge sur la branche. Dessins d’Escher
en transparence. Les iguanes grouillent dans le mouvement. Le Maître observe.
Les robes sont blanches.
Yama danse de mille corps. Il tranche les têtes. C’est l’essentiel
! Yantras du cœur. Supplices d’enfer. Dévoré par les loups. Les oiseaux volent
le long du ciel. Expie tes crimes ! Du sang coule dans les ruines. Visions
dures et cruelles. Des bras multiples. Des sens multiples...
Les arènes du vieux Nîmes. Polaroïds en bleu & blanc. Le ciel dansait
sur la forêt. D’un grillage hermétique... C’était une grille sise au cimetière.
Là où les morts. Où bientôt nous. Ou dans mille ans... Guerre optimiste !
(((
Permanence d’une pensée vouée au ciel du Divin. L’œuvre à écrire avant
toute chose. Le plus possible coupé du monde. Je n’envie guère la vie des
autres. Retourner au plus vite dans mon lieu célébré. L’atroce angoisse d’être
avec eux. Avec ce monde profane et vain. Je t’emmènerai autour du monde. De
cet enfer nous sortirons. Pour quelle raison ai-je pris ce train ? Je ne vis
pas avec mon temps. Mais je survis (contre les hommes). Tu n’es pas assez
dur. Tu fais encore trop de concessions. Que cherches-tu dans ce départ ?
Je ne serai jamais compris. Tu te réveilles un peu trop tard. Il te reste
la croyance. L’assurance d’un Esprit. Ne plus bouger. Repeindre en blanc.
Mes études intérieures. Préparer notre avenir. Rester fidèle. Centrer ma vie.
FORCES
DE LA NUIT GLISSANT DES ONDES
D’UNE LUMIÈRE TROPICALE S’ASSURANT DES LIMITES
JOUISSANCE CONCRÈTE DU ROI DES LIMBES
DES NEURONES L’OUVERTURE SOUS UN VAL DE CIEL CLAIR
LE JEU SENSUEL NIMBE LES DRAGONS
TEMPO SAUVAGE DOUBLURE DES CIEUX
LES NYMPHES S’ASSIGNENT MYTHOLOGIQUES
VENUES DU CIEL FRÊLES-INSTINCTIVES
DU ROYAUME DES VISIONS DE LA GUERRE INTÉRIEURE
BOUCLIER DU COMBAT DE TON LIVRE ONIRIQUE
DES FORCES MAGIQUES DU HAUT GUERRIER
DE TELLE GUERRE SAINTE L’HISTOIRE DES ONDES
D’UNE PAIX PROFONDE CRÉPUSCULAIRE.