NOTES
& FRAGMENTS
LE
KA GALDO
Sous les coups de boutoir d’un braquemard
d’outre-monde la gangue-langue forée
à la hurlée du gose s’enfourne au bûcher du crevé-cramant qu’est le lourd tribut en dégueuloir de la non-vie d’ici.
«
il faut tout faire sauter
masses
nasses
et
ses boulets de culture morte en art merde
des
blancs morts »
Mais toujours plus avant s’enfournant dans la
trombe de glotte, qui est un cerveau de terre vorace en ossements, se dressent
forcément en pylônes de foudre des totems de nerfs comme des mâts brûlants
où des masses magnétisées d’espaces viennent s’encramer
en craillant.
«
sac de foudre où s’arbre l’orage qui râcle
et retire la langue »
À perpétuité régurgitée s’immole une matière-fièvre,
qui vacille sous le joug d’une énorme puissance d’être. Dans ce mouvement
des substances dégueulées du forage abouché à l’Invisible
se forge une alchimie de viande-mère transmutée
en tournoiement de lumière sous les forces de compression.
«
comme la soute cuite d’un broiement des lumières
aux bris des clartés ultimes »
Lumière qui, à son tour embrasée dans
un néant en flammes, de ses dards larde la charogne inoculée à crémation,
jusqu’à la mort consciente du corps d’écrit en révulsé de crevaison dans un
ultime mastaba.
«
et où
dedans
le
vide blanc
sort
l’œil-ka... »
Jean-Pierre
ESPIL, DÉCHARGE N° 86.
NOTES
& FRAGMENTS
+
des signes noirs se découpent sur l’issue des lumières
+ & bourrer
la gueule du mort
+ une
grappe de langues se tord dans le dégueulement du sas
+ des
armées de corps s’embarquent dans le bruissement des ombres
+ quand
au fond des choses
il
n’y a plus de fond , mais simplement rien
+ hardes des corps
cratère du broyage des ombres
bulles de boue des gémissements rétractés aux entrailles
+ & cette arche
de signes qui fuse comme un bûcher au centre même de la lumière
+ derrière
l’ombre, la nuit et la douleur
+ boîte
de la coulée au jactage des envers où s’écartèle
l’engoncé
+ & un corps
cloué pour brandir la douleur
+ – qui
marche dans le vent meurt dans la tempête
+ là
où l’eau lape le bord
+ écrasé dehors
anéanti dedans
&
recroquevillement dans la valve de cet écroulement
&
diparaître dans le miroir noir de l’éclipse de ce
monde
+ larmes
d’encre
lie de langue
anneaux de suffocation caverneuse qui bavent dans l’emboîtement
des sommeils
comme un rêve qui se vide de sa lumière
une bouillie d’étouffement
+ le
pourrissement de la matière se poursuit
mais
cette fois
dans le néant
+ une
vieille truie traîne son bœuf dans l’étable
+ la
cage de la naissance au nœud coulé de l’angoisse
+ sanie
et avanie
sainte et vaine
neige de rêve
la fève des douleurs
+ chaque
signe n’est qu’une fente d’encre entrée dans le néant de la conscience afin
de la
maintenir béante comme un trou
+ & le risible
lèche la plaie
+ le
corps se retourne sur le grill de sa douleur innée
ce mauvais sommeil noir tombé du soleil mort des origines
+ chiure
de rat, chieur d’art
+ le
fracas des abois dans la boiserie des angoisses
+ – sale
peau
va te
faire trouer par le vide qui t’a fait trou d’ombre
+ dans
l’archaïque miroir
l’ombre mange sa pétrification
+ le
sas recrache sa lie sur le suaire de terre
+ dans
ce sang
dans ces nerfs
le cliquetis du jeu d’osselets
+ un
crâne dans le miroir
rogne le bord
râpe mâche
les hardes de nerfs
et déferle sur l’étendue laiteuse comme un coulissement qui
étire l’espace dans l’essaim
glaireux du laitage des emprises
et jusqu’à la garde du gond de chair dans le giron de sa membrane
+ il
faut tout faire sauter
+ masses nasses
et ses boulets de culture morte en art merde
+ des
blancs morts
un astre s’écrase dans les spires
+ un
tremblement de lumière se rétracte dans sa combustion
+ l’expulsé
du soleil noir soulève son cœur
+ dans
le vomissement de la matière
le garrot de la langue sort la face de son corps
+ ceps
de fer
ceps de forces
et forceps de la gueule noire ou bée la plaque de glu du bord
de boue
nuit éternelle de la langue
+ & un dernier
moignon de conscience va céder
+ le
cran
l’encoche
à même le crâne dans la colère de son trou comme une langue
dans sa douleur
+ les
carbonisés vomissent la cendre au bord de l’existence
+ le
double mange le souffle
crie dans les rêves
étouffe dans la lie où s’éventre le noir de la dislocation
ce quasar d’agonie comme une macération où s’engouffre la pupille
du vide
+ l’écrin
des nerfs
l’écran des crânes
oves noirs
œufs d’ombre
dans l’enfer des images où se colle la matière
+ enfenté
à la lumière du commencement des mondes
un crâne ouvre son bruissement et troue l’ombre de sa bouche