MARC QUESTIN

 

 

NORVEGICUS POLAROÏD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’horizon scintillait par delà l’océan, des vagues furieuses roulaient leur bosse dans les remous de l’eau saline, entre les roches et les coraux sous un soleil d’océan froid. L’existence est fragile. L’éphémère d’une Histoire. Un inconnu, derrière mon dos, immobilise ma mémoire gauche. Je dévisage l’impertinent qui me sourit et qui s’excuse. Je marche un peu. Je me réveille. Le ciel est noir. Ma terreur fuit. Nous avons trop longtemps recherché le Graal. Le squelette sous la peau ouvre un œil puis son corps. Les alcooliques parlent dans la nuit. Ils aiment leur cœur dans le miroir. Il y a toujours, chez Goodis, un personnage typique, un peu voyant, et qui cherche, d’une certaine façon, à venir en aide au principal protagoniste. Le plus paumé, souvent, d’entre tous les paumés. Il en prend plein la gueule. Il a sa dignité. S’il demeurait le prisonnier, anéanti mais respectable ? Dans les coulisses se préparait l’insurrection de tout son être. L’herbe du Diable, l’herbe de Satan, danse des couleurs, du feu, du sang. L’homme avance dans la rue du souvenir éclairé. Il savoure le néant des étoiles centrifuges, assistant au combat des lucioles admirables, à la joute foudroyante des néons du cosmos. Une déchirure s’opère en lui. Pas un instant ne tient debout. République immolée aux consciences des banquières. Le silence comme de l’ouate régulait la chambrée. L’homme était épuisé, travaillé par la fièvre, attentif aux mémoires, à ce temps éphémère. Petite musique de chambre, hein ? Il était seul, profondément, il s’en trouvait réellement bien. On entendait le fleuve chanter une mélopée mélancolique. Il faut partir, loin s’envoler, abandonner ces rives cruelles, ces oasis au regard noir, cette quincaillerie hallucinante des faux espoirs et des prophètes. Un ami dort par terre, sur un lit d’étoiles mauves. De rares poneys doivent côtoyer des paysans à longue moustache. L’infirmière prend le pouls du malade étendu. Sa poitrine se soulève sous les draps lancinants. Il aimait les Stranglers, les joyeux étrangleurs. Il faudrait lire entre les lignes pour déceler l’objet sacré. Cette prostituée fait le travelling avec son corps de marchandise. Nous aimerions savoir pourquoi, assis, immobile, dans cette chambre, c’est un lieu nécessaire, et les arbres te parlent, le nègre pleure, votre visage, tu es le chef, ce n’est qu’un lieu, les étoiles tombent dans vos cheveux, Madona laissez moi, détachez le du radiateur, de la geôle et du supplice, tuez votre âme, impossible, la mort, le froid, le gel, l’immobilité, cadavre prie dans son tombeau, un cadavre est assis, il commande un demi, le sifflement du train doré, prestidigitateur, amusez vous sans mon ego, n’existe plus, les tocsins sonnent, est-ce encore loin Canterbury ?, vos obsessions, fantasmes, magie, les hôpitaux psycholo brûlent, les lanternes se consument, cette Chinoise offre au monde un rictus sardonique, vous êtes cynique, homme sarcastique, magie noire, blonde, atomisée, gangster de cette époque, le mental n’est qu’une illusion, marchands du Temple ! antisémites ! bouffons ! fascistes ! Waffen SS ! Musique sans rien, sans personne, sans neurones... mitrailleuse du futur, un néant d’implacable... La gueule du vide entre tes bras ... trois petits points & Dionysos ! Salue les de ma part ! Et dis leur que jamais, que jamais, que jamais !!! Le vide, sourire, la sensation, les singes, le rire, visions-images, gueules de néon dans les bars muets, les transistors des plus sincères... C’est encore dans ce lieu un silence étonnant. Le visage inconnu : le mensonge de Hermès. Impossible, peu après, de trouver le bon poste. Grande lecture de Paraz : son humeur salutaire. Cet ancien combattant ne parle plus que de lui. Voix brisée dans le noir, chuchotant, sœur haletante, dans la poussière des os lunaires, au cœur des stèles d’une vidéo. Un visage fatigué par des nuits sans sommeil disparut en amont des jeunesses éternelles. La pensée téléguide les diagrammes du hasard, la nuit féline aux lueurs étranges, à l’assomption contemplative. Paradis sans idole, nobles armes du cosmos, sémantique absolue des guerriers du savoir, ordre figé dans les coulisses avant la fin, les transistors, les noces de verre, l Électronique. Un peu de neige t’éclaircissait. Prose hermétique ou hiéroglyphe ? Un corps sans nom erre dans la nuit, dans la souffrance et dans le rire. Un enfant pleure. Les femmes fatales. Mots anonymes, héros du jour, d’un jour nouveau qui meurt ensuite... Hiéroglyphes invisibles, serviteur du Cosmos, de quel usage portiez-vous crainte ? De quel usage portiez-vous DON ? Occident mort des ténébreuses, ouvriers bleus, bandes inconnues. Ils se figurent qu’ils sont vivants ! Rêve issu de la nuit, du roman l’infini. Les mass-médias téléguidaient cet angélus de pacotille. Paysans laborieux arrachés à la terre, aux semences du sillage. Vos pensées me font rire. J’avais mal au cortex, hors de tout, hors de Soi. Les richesses participent d’un savoir oublié. Les robots capitulent. Noce de verre en Floride ! L’idiot, le simple, l’homme bon christique, est un slave, un prophète, au regard transparent. Les miroirs implosaient d’une parole narcissique. Tu n’es plus une âme morte, ni une vue de l’esprit. Voici qu’une phrase fait avancer le déroulement des habitudes. Un homme avance le long du Temps, esprit hagard au fil des rues. Les épreuves traversées sont autant de regards qui libèrent une extase autonome et durable. Les noces nues de l’esprit, vagues antinucléaires, s’accoupleront avec le Ciel, avec l’Indien, le Titanic, l’Éléphant Blanc des Évidences. Les usines, ces grisailles, condamnées à la nuit. L’homme qui rit s’éclabousse de diaprures incendiaires, se travestit au long du Temps face au rictus des loups cruels. Dans tes veines le mercure, cet agent des silhouettes, caractérise une illusion, une fin des mots plus consciencieuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Tout ce qui n’est pas poète en ce monde est assuré de mon effroyable mépris. » (Louis-Ferdinand Céline)

 

« Aucun heurt

face au bleu

insoutenable de l’Être. » (Cosmos Koroneos )

 

 

Décalage foudroyant où les stars sont ailleurs charme fou langoureux de l’intime fourmill’ment lumière noire nietzschéenne l’ambiance trouble et sensuelle l’insolence interdite le vécu distancié l’intention transsexuelle de la post-écriture dans le calme miroir rajeunit ton corps nu Pecos Bill s’écroula explosion nucléique dans les vagues et le temps l’extatique et la seule au-dessous du volcan célébrée Ide à Mars pluie de verre sur Newark tabernacle en opale lumière blanche de ses veines vamp onctueuse Chinatown dans l’express de nulle part désapprit, la texture blanche hermine Cibola éthérée aux pelisses corps nova d’Astarté fulgurance télépathe l’haleine close froissée from Lady X les paupières ciel d’automne pâle regard chats sauvages écriture Cadillac vert-chromée ses cheveux sous un ciel un vieux jazz tourbillon ses pieds nus dans la cendre arc-en-ciel pierre liquide gentleman pipe à eau simulant un orgasme décompose fissure mauve uranium et corps nu aux écailles dun pouvoir ses yeux bleus le nain bleu ton corps nu s’est perdu aux couchers de lune vierge son palais d’auréole costard gris cantina dans le plus complet calme Lexington Street Station s’écorchant aux nervures évanouie aux Quincey comme une rose de Ronsard l’anglican de chaque souffle your body de velours clouée au bleu dans l’enceinte qu’en un ciel au-delà l’ombragée des chevaux un palais toi et moi dans les mythes aussi blancs que l’amour coup de grâce nos allures ou des veines le chagrin dévorant un amour sous la pluie l’épouillage pas à pas à ton sein diamants bleus flore-vaccin années 30 prisonnier en ses draps se masturbe le silence les diagrammes enfant-mot aux églises de miroir doigts de mer Jeremy de ses veines aiguille noire dans la barque d’Osiris d’un garrot Sherlock Holmes déchirant le filet où tel fauve thé anglais on voyait le long fleuve à travers l’argent-bois une vision d’extrême-droite consumait le soleil je n’étais jamais mort j’étais noms et brouillard la lumière incréée cognition perceptuelle démission des silhouettes un éveil longe un rêve friselis de lumière sur la glace argentée de Anna Magnani au Bardö de nowhere l’animal est totem le corps chasse les esprits faire le vide en soi-même libérer son extase l’âme excède la mesure et la vie trop sensuelle l’aube le ciel sa puissance son histoire poudre blanche phénomènes à la lueur la raison de ce monde redoutaient le scandale paradis d’illusion le réel est absent de ma pure intuition l’actualité n’est qu’un naufrage le gouffre appelle ses sacrifices l’Occident est pourri, vermoulu lancinant pense un corps un instant des chandelles éphémères corps atomique empli du corps des prophéties les jeux du ciel la poésie restait à dire l’exquise saveur centrée du vide centre hallucine vent des mystères ombre écarlate totem soleil fluides centrifuges lune rire de grâce les ornières et le doute la finale amplitude jeunes géants marbre gris aspirine inventive le gazon sous le ciel immense parc ouverture dépassant les vitesses consultant les sirius sous des lueurs incendiaires un rituel de gangster temple nu sous les branches fixité des images tel un film un appel la distance éphémère recrudescence l’impérissable astre des sens mort nue voyage syphilis précaution constituait son enquête âme errante en haillons la misère d’un avion rock’n’roll Vince Taylor les hautes rues long regard terrains vagues acculés de mots modes mods Brighton concert de rock on répétait dans une salle froide aucun artiste Vince en cuir noir fouettait ses chaînes tu claques des doigts à la sortie canettes de bière un pain bien fait casse-toi mon pote j’l’ai étalé comme le ciment gueule de béton Vince Taylor nu ce vieux looser parole à naître sort de son corps appel printemps globes effrayants sort au silence dépose regard pénis homme seul pense dans sa tête attentats fraudes fiscales syndicats répressions chaque seconde ignorait pour sniffer de la coke partouzer des actrices se brancher très flashy le soleil de ses feux travailleurs prisonniers surveillaient ce trafic pacotille gangstérisent insouciance ignorance lois du genre oubli-style musique froide isolée de ces groupes éphémères vampirise teenager la plus grande a quinze ans elle portait des panties la soirée la cuisine la bouteille de pastis on chuchote que la fille par la bande à Rickie mais ils n’ont aucune preuve Johnny du militaire continuer l’aventure accorder les guitares le vieux boit dans des verres triturait les accords qui devront donner lieu au succès immortel il se dit que sans doute la famille s’en pass’ra mais la sœur dans la nuit réveilla le vieil homme égrillarde et beurrée d’un homme haut-fonctionnaire une singulière de ses clients ceux dont la gueule ne lui plaisent pas ne lui vont plus il va sans dire allongent la caisse fissa mon gars le vieux est saoul il dodeline de balancier sa garce de ville le vieux bandait c’était sa fille le souvenir comme ces chansons son fils rebelle même émotion choses phénomènes provocations.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès l’instant où les mots malicieux le désirent l’esprit tend vers ce point où fusionnent les empires. Quand je ferme les yeux : intérieur espace noir. Je respire lentement. Je respire calmement. Je suis ce corps en mouvement, en transgression d’identité. S’agirait-il de transparence ? Dans ce cas le mot âme signifie nihilisme. Degré zéro de l’inscriture où dans le corps brûlait la neige. La mort qui tue la mort qui tue. Entre nos corps la guerre actuelle, ces illusoires étoiles fixantes...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Collages de l’auteur

 

 

 

 

 

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