GUY BENOIT

 

 

N’IMPORTE QUI MON CORPS

 

 

 

 

qui peut N’IMPORTE QUI

QUI peut qui

 

 

en mailles l’imaginaire MON CORPS

de ce que je crois l’aventure seule

sans victoire ni défaite possible

qui          peut          pointillés

mon CORPS QUI est corps en perce

parce que          logement          1122

est lâché CORPS LITTÉRAL

QUI          corps en plongée

aventure aventure avatar aventure

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AVENTURE                         avatar

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de sexe mon corps

la défigure par gravitation

n ième étage          ton toi-corps

toi ton presque

et les après-peut-être du mot free-lusion

mot en scalpe de verbe

n ième étage de l’ŒIL panoramique

 

 

 

 

 

la révolution prend ses vacances . corps transe-part . mon CORPS et cendres névralgiques et plumes de l’indien Usen qui m’a jamais lâché. à poèmes . ici . n ième étage . je . centre moilautre tous les mots filiformes sans lecture et cosmogonie de mon et ton et tout corps n’importe dépecé délivré du trop vocabulaire embaumage . répons par intérim en surnage . si seulement . ce          BLANC          trop          I N T E R D I T          par soucis          tortionnaire          contenir          un          incontenable          rire          séminal

 

 

 

 

 

 

oui est ma nuit n ième

oui est mon horizontal

oui est mon érection

oui est          regard

oui le point où TOUTE la poésie sauvage comme l’impuissance même du

mot          sauvage          devient le corps QUI

 

 

 

qui peut N’IMPORTE QUI

 

 

 

 

 

par hasard le 14 juillet 1975

l’idole est increvable

 

THÉO LESOUALC’H

 

 

 

 

 

 

Guy,

ta ligne de visée : bio-physique de mémoire d’homme. Et tu plonges ardument.

L’œil déhanché fouillerait les pâtures dans les banlieues de lumière froide.

Aveuglement momentané mais : à vif ce bouche-à-lèvres à travers les réseaux d’un sang bateleur. La clé s’échappe aussi du vase.

Plongée-scope. Toute toile dehors. Étreinte la paroi à travers le corps insoumis.

 

 

L’écran voyeur désagrégé, IL VIT CES TROUÉES DANS LA PEAU, PAR OÙ FUYAIT LE LAMENTO D’UNE AUBE ENCORE GROSSE. UN SANG S’ÉCHAPPERAIT DU VASE. UN SANG VIABLE DONT IL NE CONNAISSAIT PAS ENCORE LE VISAGE. SENTINELLE DE SON CORPS, DANS LE REMUEMENT DE L’HEURE, IL VIT CES TROUÉES...

IL Y AVAIT À NAÎTRE

 

 

 

 

décembre 1975

 

JEAN-PIERRE SPILMONT

 

 

 

 

 

Image de Daniel PONTOREAU

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

BRADER LES SEXES ACTUELS

 

 

m’ouvrant, m’allongeant dans les fissures de la virilité, écriture-liniment vers des désirs autres, désirs suspects de pourrir entre les jambes, champ de manœuvre, bien sûr, et bien sûr aussi, en biais de toutes-tous, l’invite d’une sexualité organiquement plus ! ni vibrations tantriques, ni consommation de jupettes électriques, ni caresses à bouche, à voiles et en vocabulaire, ne peuvent éluder le tendrement riquiqui de nos étreintes / routine de nos synapses.

 

 

nous touchons au fond des lavabos.

 

 

– le langage semble flotter mais nos preuves, elles, sont en train de sombrer, disait-il en faisant bander ses preuves.

 

 

fuite et fff, désirer du doigt énerve le plafond.

 

 

MERDE

SUR LES ÉTRIQUEURS DE RÉALITÉ

SUR LES HUMANISTES TRÈS ORDINAIRES

SUR LES MENDIEURS DE SAUF-CONDUITS

SUR LES SUR LES SUR LES

MERDE SUR LES BRAGUETTES CHEVROTANTES

 

 

lorsque tout a été vain, n’hésitez pas,

changez.

 

 

 

... lsd, mes hanches ici et ici au gré du «phallus dei», la main s’étend dans des poumons-parleurs, sans différence de sons, de sens, s’étend, dé-temps, et tant, et tant, pine oubliée dans le moteur du tigre, une expansion douce, rieuse, filtrant le grappin génital, ce jour-là, l’éjaculation — cette stupide comme une fin de film — avait perdu son bras d’aînesse.

 

 

– l’expert en décharges idéologiques coulait moins dans ses veines et, peu à peu, le projet révolutionnaire s’émancipait dans un ni homme / ni femme où il n’était pas trop d’être deux.

 

 

puisque

 

 

JE STAGNE DANS DES COÏTS D’ART ET D’ESSAI

 

 

lorsque tout a été vain, n’hésitez pas,

changez.

 

 

plans fixes qui mettent l’imaginaire en cloque (s) : la normalité dégringole de ses parties civiles, fermentation sur les amants au ventre divisé, salarié, tandis que - très nuageux à couvert - la famille biologique fourrage sous la lune noire. piétiner les tessons des hiérarchies sexuelles, jouissance absolument féminine ! l’avers du même cri, yaah, éclater nos cervelles d’ichtyosaures et l’affect social, croître l’intime en rejetant ses vieilles peaux brancards HIER naturels, les rivières d’aimer consultent les transnos.

 

 

David Cooper : « la jouissance se distingue du bonheur qui revient toujours à la sécurité, c’est-à-dire à la restriction trompeusement confortable de ses possibilités. la jouissance inclut le désespoir, s’avance jusqu’à la limite ultime du désespoir et, au-delà, redécouvre la jouissance. »

 

 

malgré le sans-nom de l’espèce mauve, m’ouvrant m’allongeant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MAISON DE LA BALANCE

 

à Maxime Darnaud

 

l’atelier a trop de mémoire

comme une phrase entrebâillée                    faudrait que /

ce quoi / que le blanc couleur brasse son poids

vers l’enveloppe d’où j’étrangle, de main en main

et si l’on se vengeait du déjà peint

 

 

 

 

 

comme l’attente qu’on feint d’attendre butant

sur le mental, stop vite stop

germes d’un plan pubique astral                    faudrait que /

ce quoi / tenir le rêve bien aligné,

renouer

 

 

 

 

 

ne me surface pas                                              ne me surface pas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ne me surface pas                                              ne me surface pas

 

 

 

 

 

fonction  : ronger et rien à vivre

tendance : habiter sur quels chair cerveau du désir éveillé

lieu         : rythme de l’étreinte

action     : – qui êtes-vous ?

: – vous ! dont le sexe ne s’évapore jamais

solution   : sous le maculé peau, prétendre

 

 

 

 

 

l’atelier n’est pas la maison

comme un exil qui prend note                    faudrait que /

ce quoi /

 

 

 

 

Image de Daniel PONTOREAU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

PLAIE MAL CICATRISÉE

EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT

 

 

ferenczi : « on connaît depuis longtemps l’accouplement permanent de certains parasites chez lesquels il arrive aussi que le mâle passe sa vie entière dans l’utérus ou le larynx de la femelle. un degré supérieur du sens de réalité se trouve atteint par ces parasites qui abandonnent tout le souci de leur entretien à leur hôte et dont l’organisation s’épuise pour ainsi dire au service de la seule fonction sexuelle. »

 

 

la peine d’entrer

dans des réseaux crispés d’urine

cussant l’ouvreuse moitié-nylon

et si du femme s’acharne dans la durée en ruines

virer le 100% viril, roucher ?

la mort ne peut réduire où je me détruis :

prothèse très en deçà de l’œil en quarantaine

, midi écloqué sans canif de secours

, pouh pouh pouh

pouh

 

 

et rrran

dans l’inter jaune

trifouiller l’emploi malade

rapports, rapports à même les viandes sous plis usés

, cent mille abcès me recherchent

 

 

j’espère que ce n’est pas de la poésie

parce que rien d’aussi rien ne peut donner

ce qu’il m’a : quelques centilitres de désir plat

les sexes du chose dépénillent ses lèvres

mais la bite machinale se rêve sous trop d’excuses

cacosse pour le vieux temps des bites masculines

et rran j’adapte de mon femme aux dites pénétrations

à confusion pipe l’auteur et

 

 

autant choyer l’écart sur place

le canapé raidit les coins                    pouh                    vous reçois

une sur deux, ma chair !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SPERME DRU MANQUE ET ROSE

 

 

plein ma tête de craquer à la cloison du foutre

qui lorgne un autre départ !

et de ce dénouement ! — n’habille que fausse appartenance

à notre lopin de corps — lui qui moins que doigts

voués aux mains multiples

TECHNIQUE, J’ATTIRE UNE FRAÎCHE ENGEANCE

VOUS BRASSE PAR UN RIEN D’ŒIL ARIDE

— n’est que mariage poissé de seul

à travers seuls — eux qui moins que hanches

nouées à nos postures / SINUEUSES D’ENVERGURE /

AU MAXIMUM J’ENROULE DANS UN CERVEAU DE PASSE

RÉVULSE L’ORDINAIRE VERS LA CHAMBRE À CÔTÉ

COMME LE SEXE NEUTRE JE MOUILLE L’OMBRE AVEC /

SLIPS GICLURES THÉORIQUES ET RADOTENT SUR LE COUPLE-MAÎTRESSE

POUR PAS POUR PAS POUR PAS J’ÉCHINE LES DÉTAILS DE L’HYGIÈNE MORTE /

 

 

 

 

Image de Daniel PONTOREAU

 

 

 

 

 

IDÉOLOGIE D’UN TREMBLEMENT,

HOMMAGE

 

 

(TOUS MES SILENCES SONT PAREILS) (JE SUIS UN TREMBLEMENT, ANCRE EXPORT DANS LA MAIN GAUCHE) (VOTRE TRAITEMENT APPELLE QUEL NORMAL ?) (DIVAN PAR LES FAUSSES BLESSURES NE PEUVENT GUÉRIR NE LES EXISTE PAS) (L’IMAGE AUSSI, EXCITÉE SEXUELLEMENT PAR LE FEULEMENT D’UNE FILLE-TRONC AU FOND DE DÉGOUT ET PIROGUE/RÉFLEXES DE LAMBEAUX) (FINALEMENT JE ME SUIS ÉTENDU SUR TROIS DÉMONSTRATIONS VERBALES (               ) (               ) (               )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

FRANKENSTEIN

S’EST ENCORE ÉCHAPPÉ !

 

 

incapable

de

vivre

ce que je groupie

dessous

la moyenne,

je

couche

avec l’autre

extrémité

mais

pas assez bouche /

trimer sur le mur

à dormir : un

désert

de râles

pompe

l’autoroute

mais

sans fièvre

neuve, une langue

humide s’esquinte où

tu veux nuire

mais

nuire s’esquinte sur

la langue à rougir où

tu veux dire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA CHAIR NE MAQUILLE PLUS LA CHAIR

FACE AU GÉNÉRIQUE

 

 

isolé sur mon corps au milieu des coulures /

par tous les membres, l’échauffourée plisse

en mémoire :

culbuteur ————

celui gisant de sueurs et d’embryons

ringards coulissants rabâchés de ma tête

les mêmes qui faux témoins, un sigle

de femme courtise la succion, pas mal de chagrin,

j’encercle,

le creuser en dérangeant les lèvres

et d’entre les mots cramponne d’entre les cuisses,

effritées, affamées de modèles épaulent un plan panique

sans jungle ni notice

 

enfin, le geste est pris

 

putain meurt à nous deux

sept fois le flou              flou à raidir

 

sur mes membres isolés au milieu de l’éponge

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EN ROUTE, NOUS PRENDRONS BOUCHE...

 

 

les diversions lasses résonnent leur fatigue

dans mes raisons d’attendre

m’encrânent

pour toi pour qui fourrés lovés ensemble

dans la charpie au fond

s’accélère de rebuts falbalas foutre de cons

cambrés d’etc. grossissent grandissent

cerveau-secours sur le talus, je t’embrasse très fort

je t’embrasse très fort truqué de bonne santé

lèvres sensibles à l’impression

autres lèvres : un cerveau se déhanche !

 

forcer la partie

piger la farce dans l’échangeur le plus proche

 

si peu, si peu de vie

 

 

 

 

Image de Daniel PONTOREAU

 

 

 

 

 

PLIS SEXUELS DE G.

 

 

à l’heure de la détente

comme on est du matin comme on répond de la banlieue

qui rôde sous les fréquences flics habituels,

IMPOSSIBLE DE QUESTIONNER

PEINARD SON CARRÉ DE CANNES BLANCHES

(j’ai beau tourner sur un sexe où les autres se terminent,

que peau morte crânante sur ce comptoir où

j’attends de boire ma bière)

viande égale, je déchire le rabat — seul maquis

entre doigts et main que la pensée tolère

DÉSERT reconnais-le qu’il faudrait traverser

avec un six-six d’optique en suce doublement des rations

et l’organe artificiel à la fin de tes phrases !

goinfrés dans nos bides, symptômes / coincés sous la santé,

symptômes / branlent l’amour et l’homme tendre

l’occasion sera l’entrée et la matière, nous vibrerons

par un code crissé jusqu’à la garde veux-tu voilà

contre la peine des mots mais l’obsession cajole l’obsession

des neurones tripotent leur collant fendu de sueurs comiques

odeur des draps humides pendante hors service :

« OUVRE-MOI TON COUPLE POUR VOIR LE FILM,

JE CONTINUE LA PROJECTION... »

tandis qu’une ambulance persiste quelque part.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PLEINE POITRINE / 800 GÉNÉRATIONS

 

 

ah, tu n’es donc pas mort

tu rateras donc toujours les sueurs bleues

— sueurs sans issues — qu’on croirait sorties

du dictionnaire sombre et maniaque

, dans ses peines, on suit ses rêves

nerfs décharnés de l’accessoire

tressaillent d’un film

à voir venir

manié

jusqu’au sperme trop infirme

et cadavre, la table des matières !

et strip-tease, l’orthographe du silence !

perclus d’appendices et de sommeil en trop,

j’hachure en vain la différence.

 

 

 

 

 

 

tissus, séries, tissus de glaires

agrippent la rampe vide

« HOLLYWOOD POUR VOUS SERVIR ! »

« HOLLYWOOD POUR DÉGUERPIR ! »

... et crame la cambuse...

les poumons à l’air libre, les vautours

à l’orchestre / l’aube-fœtus palpant les miettes

de l’infiguré – – – – les frôlements

– – – – – – – – – – – – – – – – – – vulveusement,

il y va d’une soif en personne.

 

 

 

 

 

 

danger de loin zoom blinde à mort

grammaire d’abord... quand elle est chaude !

les motions-cyborgs chuchotent dans une baisse de fièvre

et, dans les toilettes d’un musée en grève,

le néant ferme sa parenthèse, néon,

néon dans toutes les veines

jusqu’à l’exacte mutation des bouches

LA BANDE-CORPS GONFLE DE BANALITÉS

BARRANT LA CIBLE AVEC TENDRESSE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AVEC LES MORCEAUX QUI VONT FINIR.

PARTIR...

 

 

par ici la notice :

« sperme premier essayé au bazar »

surtout ne laisse pas s’exhiber la peau,

pas encore... enlève-lui ses rayures !

et les dents du dedans

— mes deux dents de devant —

mordaient la bonne et due forme

à tâtons infiniment cinoche entrecoupé

de bobines vagues ni consignées ni même reprises

par le projectionniste il est à l’intérieur

il toise les sons mal embouchés d’après l’exode

corps sans façade

crâne saturé jusqu’à la marge

chute une main levée comme on respire

et vous vous levez, mes fibrilles amoureuses...

du bout des doigts, vous vous lèverez...

 

 

 

Image de Daniel PONTOREAU

 

 

 

 

 

LE MESSAGE A TANGUÉ

DANS SON FOUTRE ENDORMI

 

 

avec le pute

 

sur ce qui s’appelle seul,

 

aucune silhouette se penche dans ma tête,

 

toujours feindre les chiquenaudes de survie

 

mais la méthode laisse

 

à désirer...           juste

 

de quoi fenêtre

 

quand les slips s’étonnent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CIRCUIT 7

 

 

l’énième tour de hanches

pour quelques secondes encore !

adjugé,

l’ouvrement

qui

colle

au ventre d’en bas

et

séduit

d’autres plis

ébouriffés

sans l’ombre d’un pénis

d’une femme à l’étude

quelques secondes

encore !

les

amplitudes

sourient

de mon corps

dispersé

 

 

 

Image de Daniel PONTOREAU

 

 

 

 

 

STRAPONTIN

AU DEHORS D’UN PHYSIQUE

 

 

cil à l’esbroufe

vers l’ovule chômeur, c’est

aussi un pénis qui se pénètre

au féminin

tenez-vous le pour cri et vulgaire :

dans la lymphe cosmonaute, j’achale vos assises

j’endure la confusion

au loin tourne un corps

vide tournant casaque

en brame d’apparat comme

d’un rythme marié au plus donnant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DE QUEL INTERSTICE JE M’ÉTREINS

 

 

les fragments d’ennui m’amoncellent en renonce

je t’inspire, acharn’carne synthétisée

entre cerveau et mémoire

quand la peau racoleuse du clin d’œil androgyne

vitesses suaves mille et mauves terminus

saccadés maximum pour choyer

tous les plis

tous les mots expirables

il y a...

(la fellation patiente d’aucune bibliothèque

ne saurait t’amadouer)

il y a... retour de hanches

qui manivelle plein ciel et d’amour trop loin

distribuant les sous-titres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PHASE D’APRÈS POUR L’IMPENSABLE

 

à Michelle

 

ce qui doit poindre

nous unirait, possessifs d’hier...

 

déroutée, l’anatomie

s’enthousiasmerait de contre-nature

 

ne plus vouloir être un homme

pour t’aimer

comme le seul langage

à aimer

 

le sang me monte à la morgue

noir tellement noir le rêve des muqueuses

derrière les mots humides

 

qu’est-ce que enfin sous moribond et tension...

 

touchée juste, la vie passera

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

Image de Daniel PONTOREAU

 

 

 

 

 

LES CORPS ET DU SENS

 

 

la chambre à un seul corps

s’exténue sur la cloison fissurée tremblante

malgré tout il faut parler

et tout cela laisse un peu pensif assez adroit cependant

pour découper une porte dans le document – – – – – –

à contrefilm des biologies usées

point ne sus où j’entrais mais par l’écho

d’un corps gémeau anonyme fœtal et désirant

que le corps officiel nommé corps réprime

de ses étouffements dans la mœlle

car c’est du sens que je cherche

du sens à sensations à j’aime et à étoiles tendres

pas le briscard de sens normalisé normalisant

qui légifère dans le clos

disjonctions éparpillements oh

cratère des schizes et des manques

la trans-engeance y brûle son absence

car c’est du sens que je cherche

du sens qui cherche à se connaître

dans un crépuscule organique du soir et du matin – – – – – –

(le courseur de polysémie se borne à de l’indéfini

de la glu d’infini

la bougeotte reste à l’envers

qu’il travestit en endroit libéré

les fantasmes dévergondent à la surface de la langue

piaffant ghetto de rechange

mais l’endroit le lieu de révolution il est réduit à la décharge !) – – – – – –

point ne sus où j’entrais mais d’un pôle à l’autre d’un rythme

exhaussant quelle féminitude

l’énergie qui sous-vit dans l’inconscient

sur-nuit aux neurones célibataires

et d’un no man’s land embryonnaire

je prélève « qui » se délivre de la vieille enveloppe de corps

comme de l’imaginaire du langage mais en dernière instance

l’instance de complétude passe toujours la main

se rétracte en langue penaude capitularde de l’imaginaire

puisque trompe-l’œil il y a

que dis-je trompe-l’œil

c’est de trompe-corps qu’il faut maintenant parler

 

 

 

bagnolet le 4 août 1976

 

 

 

 

 

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