DIDIER MANYACH

 

 

NARCOLEPSIE ou le Passage Impossible

 

 

Mont Saint Michel, Novembre 1978

 

 

Première partie

 

 

Dessin de Walter UNFER

 

 

 

 

 

NARCOLEPSIE ou le Passage Impossible

est dédié à l’Aigle et aux Chymistes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les gens de la rive disent que le deuxième

jour de Novembre le lendemain de la Toussaint

un brouillard blanc se lève à la tombée de

la nuit :

c’est la fête des morts.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NARCOLEPSIE

Vous êtes le masque profond de l’Éveil

NARCOLEPSIE

Voici la dépouille polaire des Chevaliers

dans les linges de l’Île

et l’émeraude des Chasseurs

dans l’écrin noir du vent

NARCOLEPSIE

Vous êtes la Lance de la Très Déchirée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réponse à l’Éveil

sur la question infinie :

 

L’Amour c’est le Sommeil...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le brûlot des étoiles dans le brouillard

sont-ce des bris de lames

dans la sonde ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NARCOLEPSIE

Dans la calèche mourante :

Participez vous aux noces chymiques

et brodée d’hermine :

les falaises s’ouvrent elles à la Lunaison

Mais madame

errante dans la marée

Pourriez vous m’indiquer

La Passe magnétique du Sombre

NARCOLEPSIE :

Vous êtes le matin dans la forêt luminescente.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Question au Sommeil

sur la même réponse :

 

L’Éveil c’est l’infini...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Madame, la Ville est Tasse de Soufre

puis gorge brûlante

et enfin Écluse incendiée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qui êtes vous Levante

Je suis l’étoile, l’Étoile méridienne de l’Aigle

les ailes louvoyantes qui dévoilent

les ombres cruelles

aux fontaines du Même

et puis...

je suis le vent noir dans le feu clair

NARCOLEPSIE L’AMOUR

que faîtes vous mouvante et somnambule

dans les glaciers

Le soleil des morts ne peut il être

que la mort du feu ?

Pourtant je marche dans la vague

vers mon corps meurtrier

et les digues ÉCLATENT dans l’océan

Mais le rêve est ce un collier de palombes rouges

qui se défait dans la dune

Alors je suis...

narcolepsie, mouette mourante

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pénétrons nous maintenant dans les terres violentes

les hommes dérivent parmi les labours

Le Passage est l’arc qui se tend

dans la plaine

plus rien ne reste du cri des flèches

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici la louve des anneaux L’Éclipse Totale

Les soieries de sacre dans les bois

La lune sur l’atelier sublunaire des astres

Voici les renards blancs aux branches

De la Source Le lait du Chaos

et les nids de massacre

Voici le visage sacré remontant

vers les eaux les galets de nacre

et le sang des masques

qui pleurent dans la lumière...

 

Puis...

 

 

Alors que s’ouvre le passage solaire des alliances

est mangée par la Déjà Morte L’Absente

et sombrent dans les frimas des lagons

de grandes stalactites parmi les fougères...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors l’Absente tue la Déjà Morte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cependant le sexe

fleur de cristal ouverte

saigne dans les blés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Première dilution :

 

L’Oubli c’est l’Éveil

 

 

 

 

 

 Dessin de Walter UNFER

 

 

 

 

Deuxième dilution :

 

L’Envers va disparaître

 

 

 

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