JOSÉ GALDO

ENTRE LE NÉANT ET L’ANÉANTISSEMENT

 

 

 

 

LA DÉCHIRURE DE LA LANGUE

 

une bouche de carne noire s’agrippe à la croix béante de la pétrification et bave les fibres de matière broyée dans l’internité visqueuse de la gueule

comme du sang sur les nerfs qui s’enfoncent dans l’inextinguible succion du cratère dévorant de l’envers

et cet envers

aspire

du fond de l’œil le sans fond de cet œil

et avale la cavité entière dans le fracassement et le ravage

et retire la chair de sa plaie natale

et replie la langue dans la nuit de la bouche

et tombe dans sa propre enclave qui est forme aux crevasses de l’encore avec des gorgées d’encre dans le boulet grouillant de la langue

signes noirs de la coulée

enveloppe

et moulage à l’extrême des fibres de la révulsion

qui éjecte carne et crâne dans la peau déchirée de l’origine

au filet de fiel giclé du glaire de l’angoisse

cerclage où cligne l’incarnation

tau de la douleur

une douleur

comme une grappe de cris écrasée dans la succion noire de la lumière

comme un égorgement dans les mailles de la matière du corps qui vomit sa cordée de signes

et où la suffocation dévore la bouche vivante sous la conglomération du néant qui se soulève et retombe dans le bris central de la succion

et où s’engloutissent

l’entour et l’enfin des signes anéantis de la sphère de l’absence comme un bloc déchiqueté qui flotte dans l’atroce suspension et glisse dans l’avalement noir de l’invisible

comme un spasme recraché de la béance qui bat cette lumière aux broyages des espaces

avec des inclusions qui s’annelent dans le maillage de cette douleur dévorant la charpie du cœur de la bouche

ventouse emboîtée dans les nerfs de l’abîme

creusé au centre du broyage des cristaux de la conscience

sac d’aspiration où remue l’ombre dans sa bouillie de corps recraché contre le repos des morts

pour finir

écrasement de la roue

où tournent les cercles de nerfs au centre ravagé de l’absence...

 

 

 

 

UNE TÊTE DANS LA TENAILLE

 

et une fêlure où bruisse l’angle mort du vide dans la matière de l’invisible entre l’écorce manifestée et le centre aveugle de l’envers

l’œil ventouse

glisse

la crevasse de la spire

aspiration de la succion noire dans la lézarde de l’os

comme des craquelures dans la carapacité de la tête sous son noyau de lumière engloutie où brûlent les retournements

la combustion de la forme racinaire

et son dépeçage

sa charpie

soc d’une lumière traînée et projetée aux tumultes des orages de la conscience

crépitation des nerfs où s’aiguise l’angle ouvert de l’œil au glavage de la carne tressée dans le remuement des saccages

et encordement respiré contre la paroi

ce raclement des esprits comme des blessures aux forces de l’invisible qui se tordent et s’agitent derrière les choses

et basculent

ici

devant

au bord de l’écho des mots

comme un murmure étouffé et soutenu par le vide qui désagrège cette matière...

 

 

 

 

À L’ARRIÈRE...

 

il y a le gisant d’un corps

comme une pulvérisation glaireuse qui se déchire dans les éclats d’une suffocation de la langue

ce crachage de la charpie des signes où se vomit le gisant baveux de la conscience

et qui n’est qu’un double

sac de viande logé dans le tamis du miroir sous les membranes d’aveuglement et de surdité

ce nouage membranaire d’un corps broyé et dont le plombage atteint l’arrachement pour en faire un tronc projeté au centre de l’écartèlement des absences

un bloc

où dépasse la douleur de l’os qui déchire sa trame de nerfs

et vomit sa bouillie d’écartelé

ce drame de l’aspiration dont le figuré emporte l’invisible dans la dévoration

broyage des signes noirs au centre du bûcher d’où reviennent les bruissements carbonisés à l’extrême de la galerie de l’entendement

comme aspirés par les épaisseurs gluantes de l’aveuglement inné de la conscience

cette susurration revenue des confins comme au bord d’un écho où se tord la langue sous le cerclage soufflé de l’invisible dans l’étranglement des glissières

goulet des envers

aspiration totale de la bouche du néant

et boulet de carne aveugle dans l’emportement...

 

 

 

 

UN CRASSIER DANS LES FLAMMES

 

et une gueule terreuse dans le verrou béant de la boiserie carbonisée de la face

comme des soulèvements rongés dans le charbon du dedans où râle la crissure durcie et tannée d’une douleur innée qui dégorge sa tête dans le secouement poitrinaire

trou gavé de la brûlure

et boulet de son dégorgement

cette coulée lourde de lumière noire dans le noyau sanglant de l’œil

et qui se bave corps béant aux capitons de la carne

couture au point de croix

et tirage des fibres comme des rouleaux de déchirements dans les couches larvaires de la conscience

valves

et salves

et calvaire de la succion aspirée au trou roide du sac soulevé

et abouché à la dévoration de l’embrasement des béances

comme des volontés aveugles dans le pilon qui mouline le trou entier de la barbaque aspirée pour avancer la carne sur l’os saillant du bloc

et une cogne

dans le cordon des nerfs

jusqu’au poudroiement des fibres innées de la douleur

rouleaux basculés dans la succion

raclage des travées

et vrille d’une trouée sans fond dans le recrachement du vertige où le crâne dégueule les grumeaux du démoulage de l’état carne

état glaciaire tiré dans la voûte

cette succion du vide qui empoche à l’autre extrême le cœur ouvert de l’aspiration

cible du brandon à se débattre état béant dans l’écorce de glu glaireuse

comme une naissance dans le bloc noir de la nuit

boulet de chair au roulis des sources de la suffocation

avec cet écroulement dans la levée de l’écorce de sang

comme un corps qui tourne dans le noir de l’écorce glaireuse

et une aspiration de l’horreur

comme aspiration du miroir noir entre l’appel et l’enterre sous le gouffre solaire...

 

 

 

 

LE SAS DE L’ENGLOUTISSEMENT

 

dans la valve de cette enveloppe de lumière noire

ce moulage du bloc comme une coagulation qui brûle au centre des raies de rage

et broyage des bords entre roue et râle

et une succion de fibre en fibre

corps à corps du bloc de fer et bloc de plomb au cœur sans source de la cendre des rêves

cette matière relâchée des passes

comme un écrasement de neige derrière le sommeil

comme ce bruissement des morts derrière la cendre d’encre du miroir noir des signes

comme au bord de la paroi vivante où la désagrégation centrale creuse l’os carbonisé de la langue et agonise derrière la dévoration des échos qui murmurent la gueule devant l’abîme

et langue dans sa poche de sang comme bâton dans la gangue et suffoquée dans la fermeture des matières qui se consument au déchirement des coulées noires remontées du cœur des miroirs afin de répandre la blessure de l’origine et son anéantissement sans fin

comme une étoile tombée de sa lumière

transfixion

qui arrache

pousse et s’écrase

au fracas d’horreur sous le cœur d’aveuglement

cet écrasement où se pulvérise le corps entier sous les flammes de la langue

cette coulée de plomb des membranes

draps de lumière noire qui happent le cœur dans son écorce de néant vivant

comme le saisissement de la plaie de la forme

et son giclement carbonisé comme un bavage des confins

ce vertige d’un corps lancé dans la saoulerie des matières et qui s’écroule dans l’abîme de son origine...

 

 

 

 

L’AMNÉSIE DES GLUANCES

 

dans la coagulation des membranes de la langue

valves et sas de l’espace glaireux où bruisse la lumière noire sur le passage du vivant

qui est tombé dans l’atroce écartèlement de sa mise en langue à l’envers du cœur membraneux des morts

et saisi au curare de sa réalité

cet étranglement dans la gaine arc-bouté dans les anneaux d’étranglement et qui ne sont que l’état où s’attise la consumation totale

ces morts de l’écho gluant des membranes

comme un bruissement où s’infiltre l’autre lumière roulée en boule dans le boulet d’horreur de son néant qui a choisi de ruminer dans la grappe gluante des morts

derrière la membrane vitrifiée de la conscience où s’entrebâille l’orage giclé de la plaie dégorgeant ses blocs de pétrifications innées

contre des blocs de spasmes dans la roideur glacée de l’espace où se catapulte le bloc de matière creusé dans l’ouragan des spires

au cordon sanglant de l’œil ouvert qui crache son vin de sang noir dans la nécessité du signe

et bâillonne la membrane entière d’un conglomérat de lumière glaireuse qui se pulvérise dans l’immobile fixité des prismes où se compose et se décompose le cœur cristallisé des miroirs

lambeaux de visions écrasées dans les pans gluants du bord

à la fin de la langue prise au gouffre de l’envers

cet agrippage où s’arrachent les galeries de l’emprise

et sectionne les débris dans le tuff du broyage

ce sans fond coagulé à même la plaie interne de la bouche

ce creux d’encre comme une croix de sang enclavée à son plombage

comme un trépan de matière dévorée dans la matière pour en faire le creux dévoré de l’immobile

et loober l’ombre dans sa roulure

valves de carne

et crâne aux orages

ce cœur de l’engouffrement

de passages et de colères entre la rage et le supplice des abîmes

et son avalement

au centre des nerfs sous l’anfractuosité béante des cercles retournés du détachement

avec le dedans retroussé dans la gorge des choses

comme un dégantage des anneaux au cœur de la neige

gaine de glace

où raclent les fonds sanglants du miroir retombé dans l’enneigement noir de l’origine d’un œil retourné dans l’œil

sac et centre sans fin dans les écorces du cerclage de la carne

où l’abîme

se glisse dans le gisant qui est dévoration de la part noire volcanisée dans l’arène de l’invisible

invisible qui vocifère et dégueule l’anéantissement de la mort sur le bord de la matière séparée

là où clapote la langue

comme un bloc d’indifférencié brûlé s’éventrant de son origine

comme un crâne carbonisé dans le brasier de toutes les douleurs de la langue

entre le néant et l’invisible où glissent des vestiges de lumière qui tombent aux confins de l’éternité

et le mort

serre la bouche dans la dissolution de l’œil...

 

 

 

 

LE BÂTON DE LA LANGUE

 

cogne dans la cavité et remue sa douleur dans le magma de la carne

et dégorge l’incinération des blocs découpés dans le bloc de l’œil

extractions

et stupeur dans l’orbite vide du trou des signes

comme cet encrage dans l’aveuglement de la bouche

accès à la déchirure des membranes

ces membranes qui se retournent et se tordent sur l’os de la face

dans une giclée de cris étranglés et cerclés dans les entrailles de l’indifférencié

cette succion de la valve où le bâton langue brasse une ombre langue qui rumine dans le trou néant de sa plaie avec un broyage qui perfore la paroi de l’enfermement aux râles écrasés des entrailles

et creuse la tête

aux brisants des miroirs de la porte

et passer de l’autre côté des choses

dans la chaîne des crânes

dans l’écorce brûlante de la suffocation des noyaux antérieurs de l’origine des mondes de nerf

saisie glaireuse au plombage de l’écran néant des représentations qui se renversent aux bas fonds et cèdent l’éternité devant le passage des morts et roulent dans la poche noire du bloc de sang

cette indicible agitation dernière où les valves noires avalent le trou de la langue même

à la sortie des signes

comme un retour de flammes dans l’anatomie larvaire de la douleur

entre déchirement gluant et enflement au en et sans de cette poussée dans la giclée primitive sous les membranes centrales de l’anéantissement où tressaillent des blocs béants comme des totems de nerfs

cuiller de la plaie

retourne

le cœur de lumière de la langue de tout un corps sur l’os externisé de la carbonisation

ce bâton pompe

pompe qui recrache le glaire de chair

et se débattre dans l’enchevêtrement

et crever l’anéantissement par le retour à l’invisible de tablettes de signes en tables de sang

ces totems de blessures dans l’encarné

creux de langue

et croix des nerfs

sous la surface laiteuse des comas

où le corps s’ensevelit

charpie dans le tambour

accroché au bord de l’os de conscience comme la lie des signes tombés dans le creuset sans fond de la déchirure

dans la mastication

dans la rumination des échos

dans le rire étouffé de la faille

dans le clapet central du cartilage

et rêve

d’un soulèvement du bâton

comme une poutre dans le tirage de l’os qui perce la pupille retournée de l’espace

ce bâton tronc

ébroué des greffes de l’arrière conscience

et l’os-nerf qui n’a jamais été autre chose qu’un anneau de force soudé dans l’étranglement de la chaîne des crânes

cette constriction qui a prélevé les suffocations de l’espace pour coller les membranes à la suture de la poutre et qui suppure l’enveloppe entière d’un corps descendu dans le cartilage du néant

ce coagulé de glu des substances de la langue

et iris de l’invisible

par le cri dans le trou où dégorge le nœud gluant de la mise

ce noyau de nerf dans l’anneau d’une lumière retirée

là où suppure la cangue du vertige

gangue de dévoration

et langue du bâton dans la poche ventrale de la gueule

crémaillère de l’entrechoquement à l’osselet de la valve

bouche du double retourné dans les pans de l’invisible

et dont le spectre brasille aux anneaux de carne

boules de bave dans le boulet de la forme

et qui a pour elle les coulisses de la douleur au centre dressé du plombage de la tête qui roule aux angles morts

aux bisautements des membranes

aux écrasements de l’origine

aux lumières noires et alliage des néants

et de l’emprise

et de la glace

et du rien

et du vide irréalisé des confins

et qui a tressé la suffocation et la glu noire du néant

cette couvée atroce de toutes choses dans le cerclage du signe de corps

filière noire

et gonds osseux qui tournent dans la faille

et enclavé dans l’état glaireux de la pétrification où s’écrase l’igné en clenche de sang

et embourbement dans le goulet de la chappe de chair d’où gicle un bâton d’écorchement

cette écorce de carne qui cède son nœud au trou de la langue

dans sa bague de bave

dans sa cage de peau qui grumelle dans l’espace

et poussées du centre-nerf de l’anneau dans la révulsion totale du centre-cri

avec son tirage au sas béant qui est cible et crible du scribe d’os

de la matière

à l’arène

croix et traces

et bâton des cavités innées de la langue

et passage dans le grêlon

où éclate la suffocation nouée sur l’orage noir des signes dans l’espace retourné de la cangue qui moule et colle les épaisseurs advenues du nid des membranes de douleurs

poche de gluance avortée dans la coulée même de l’épaississement avec le clou de l’œil dans la grappe entière afin de faire l’œuf noir dans le nid du néant et pétrifier son glavage

c’est à dire

pétrifier l’espace glaireux du saisissement dans la hotte à langues où remue la bouillie tombée aux glissures d’encre de l’égorgement

lambeaux de l’envers indégorgés de l’angle

miroir sans tain

comme cette faille de dévoration béante de l’œil où se coagule le sang d’une douleur qui nourrit le sac d’encre de la tête

et crevaison noire de la pupille du cœur de l’origine

et surface sans fond sous l’écorce de glu de ce retournement où gît l’état même d’un corps qui a perdu sa substance

et creusée des râles dans le déchirement de la saisie où le bâton enferre le trou dans le néant du bloc entier qui souffre la croisée innée des choses...

 

 

 

 

AU BORD DE L’INVISIBLE

 

des orages de lumière noire traversent l’écorce de l’envers dans le gouffre glacé de l’écrou gluant de la conscience

et là

règne l’écartèlement des coagulations vibrantes du néant où les cristaux de douleurs s’enfoncent en force dans le trou noir de la langue

brassage et passage des ombres

au relais de l’autre bord

celui de l’origine même au centre de l’adhérence où remue le destin écharpé dans le retournement du corps par la valve de la tête

et ouverte

au cri gluant de son écho

dans un corps de corps qui n’est qu’un corps de la conscience comme une gluance irréalisée pendue dans la langue du retour

cette matière repoussée qui revient dans la ventouse

épouse

et matrice retournée du vide par le vide même

ce réversible du sas de la langue

et sac enraciné jusqu’aux fibres

de mise en crise dans l’écartèlement de la grappe où rumine le vitrail de floraison noire

où se décharge toute la forme du débordé de l’envers

et voué à l’intenable des signes déchiquetés de la doublure où se retrousse le cœur d’écrasement de la conscience

ce moyeu suffoqué dans l’étranglement

cette mise en corps au moignon de la langue

dans le bruissage

comme un bruissement de signes dans le grouillement de la décomposition

tel un étau qui presse l’os pour extraire le nerf de sa bourbe

et où roule

le bloc de blanc en bloc de sang pour demeurer bloc du signe fixé sur le cœur de l’envers

et dont le commencement crève l’arc igné de la carne

et se tordre

comme le mort de rire

dans les liasses de masques

jusqu’au vide de la face

os au centre des membranes

vers cet état inanimé où se résorbe la palpitation carbonisée de la matière

axe vide de l’indicible

comme ce totem planté qui fore le signe immobile de l’anneau du sens où s’érige la voracité verticale du vertige et où s’avale un envers qui gobe l’œil par le nerf aveugle de l’écorce noué dans le cratère des membranes

cette cavité béante de l’aspiration de la rétine avalée de la naissance

ce passage en géhenne dans l’artère de la gorge

et ce cognement de tous les souffles de la souffrance traînée dans le dégorgement qui remue comme une ombre la vie tombée du gouffre

et qui se dédouble dans les sources de la carne pour baver au trou de la tête les masques greffés de l’envers afin de laisser la trace des contractions de l’anéantissement...

 

 

 

 

INGÉRER LA LUMIÈRE

ET LA RENDRE DANS LES CENDRES

 

au sas du cordon de retournement

et prismes broyés sous les tendons coupés de l’envers

bouche

bave

bouillie

et succion d’une conscience qui aspire entre la flottaison et l’anéantissement

butoir de glu du goulot collé à la voûte vibrante de son trou de viande

roulures des noyaux qui s’accrochent dans la travée noire des carbonisations de la gueule et creusée à même ce tronc clouté où le pire creuse l’anneau de la naissance afin de ressortir de l’autre côté de l’aliénation des signes

là où le bâton remue la cendre sur sa broche de douleur

là où tombe l’incompréhensible étranglement des loques de la langue

aveugle fermeture de la matière

cette verroterie gluante dans la toupie du pire

et un arrachement comme une ténacité entière où se vomit le cœur des choses...

 

 

 

 

LA BARATTE À CARNE

 

glu de rêves

vin de sang

pain de viande

et un bâton-os dans le moule afin de moudre à même la bave et le sang de la naissance

boule de matière noire qui dégorge de l’origine

car la mise en carne n’est pas un commencement mais la vrille d’un supplice qui soupire dans l’entrebâillement d’une force vitreuse qui se cristallise derrière les nerfs brûlés de la conscience

glu d’encre

glu de corps

glu d’ombre

et orage des membranes aux rebonds des échos

et martèlement du gourdin de la tête

et poche ouverte de l’œil dans la saisie de son masque inné

cet encavement d’absence où vocifère la bouche béante du cratère de sa propre absence

ce tournage dans le noircissement écroué dans l’écorce de cruauté

totem entier de la dévoration noire sous la taie d’écrasement de la face

et prise dans la trace de maugréation des matières de la langue

trépan du néant

écrit du clou

fore le nerf

et vomit la lumière noire de son écrasement

déchiquetage

où la rage vient se contordre dans les anneaux de la multitude des confins

épaisseur de la chaîne

encavage de la roue

et ce recroquevillement aux enclaves

stations de douleur

coquilles de phosphènes

cocons de ravages

comme des œufs gobés dans le boulier gluant des anneaux de l’œil gisant au centre de l’aveuglement de la souffrance

rétractions de la substance

lovements de chairs

et traction de l’ombre sur les bords glacés de l’acceptation

cette contraction des traces comme des loques tombées de la suffocation où s’extirpe

un à un

les nerfs de la tête et ce recrachement du sac de carne

cette carne

accrochée

à son vomissement

à l’orage de l’ouvert

se retire dans le cratère

et bave la poche entière

et se traîne aux écrasements des signes qui se saisissent les uns les autres pour n’être que ce grouillement du brouhaha tombé dans l’étau-langue

coagulation d’abîme

ce retroussé de béance où s’agglomère la coulée noire de la finalité

ce miroir étranglé de l’origine

immolation des membranes aux tissus de l’étranglement et aspirés par cette rumination où bascule la tête dans l’arrière de la tête

emportement

et roulement de la forme descendue dans la baratte de la mort

roulis d’une fusion

et passage des membranes

secousse du centre

se déchire dans l’écrou et cloue la poche dans un resserrement qui vide l’écorce-totem de la langue

ce renouement au trou où macère le supplice

arc-boutant de l’incarnation

raclage de l’os où se marmonne la sécrétion de sang noir accrochée à l’âcreté

ce crampon d’absence qui colle au bas de la langue

à la compacité des entrailles

roc et bloc de l’assourdissement qui roque et bloque son clou dans la plaie du signe

signe de signe

où se taillade le tendon

la veine

où se coupe le nerf

l’artère

où s’engloutit la bouche

le cœur

aux entrailles creusées

croix du cri des anneaux

succion de l’aveuglement au creux de la douleur où bave toute la palpitation gluante de l’aspiration larvaire

noyau de dégorgement

et charriage ventral comme des corps broyés sur le bord baveux de la lumière gluante de ce charriage

comme quelques blocs lancés dans la balance de l’accablement aux confins sans retour du trou de l’être carne...

 

 

 

 

LA CONSUMATION DES SIGNES

 

à naître pour paître

le cartilage des coups de langue vissée au cordon de la douleur

ce fond de crevasse où se resserre la membrane qui distille le centre de la chute dans les déchiquetages des confins du néant

et manger cela

pour faire trou d’une demande qui n’est qu’une creusée pour boire le sang et recracher le pain dans le glaviot de la langue sur la voie du semis des morts

et se débattre dans les ravines où se lâche la cargaison de vie sur le fer de la forme

comme engouffrement d’une poche

où bande

du né

nié

mot

mort

dans la giclée des signes où se vitraille le sang noir enfoncé dans l’avatar de la gangue

valve où s’engorge le trou de l’espace au creux du déchargement des matières afin de broyer les signes du saut de la forme prise aux fibres de la chaîne sur le gril de sa surface...

 

 

 

 

AUX ROULEAUX DE LA CONSCIENCE

 

le noir de l’œil remonte au blanc de l’os et rumine le vomissement de la fermeture de la forme

roulis de gluance aveugle comme un bruissement de bulles où se nourrit la grappe des manques

de passe en impasse

à ras de l’œil

à bas de langue

glisse au rouage de l’étreinte finale du poudroiement de l’envers

ce vide réabsorbé aux confins de lui-même et qui a réavalé la blessure entière de l’origine du gisant vivant de la matière glaireuse et noire au battement de la cavité d’anéantissement

où baratte la carne du boulet membranaire dénouant la bouche dans la source d’écartèlement de l’espace

tire la langue et tourne le bâton dans la poussée des ombres et bâille

à même cette fente de la matière

avec cette palpitation dans le sas de la passe où le spectre totémise l’ombre tenue dans sa laisse de nerfs accrochée au collier de l’incarnation...

 

 

 

 

LE CALVAIRE DE LA FORME

 

s’éveille

tête de mort

dans le plombage

pour moudre un point d’entrée dans l’invisible aux confins de l’anéantissement qui tiraille le dernier lambeau du poudroiement de l’ombre

et suie noire

pétrifiée dans le dédoublement sous l’écorce de l’immobile

mange l’état filandreux de la trame qui n’est que la cage incarnée de cette forme encavée dans sa valve

et valve ensablée jusqu’au Êdessèchement où se fossilise l’os

nervures de cendre dans la cale de la terre

et sac qui aspire aux abîmes de l’espace

ces cavités sans fond bavant le blanc de l’œil au cœur du basculement de la matière en elle-même et dont le centre saigne à la ventouse entière de l’aspiration

en écartèlement

en crissement

en déchiquètement

en enroulement

spires des rouleaux de glas en draps de glu

et sang au bas de la glace

écume des bords dans la cavité qui est poche de la glu des langues comme un boyau de sécrétions noires vomies par la gueule osseuse de la forme dressée dans l’aspiration d’une lumière innée advenue du rêve de la levée de ce trou sur la croix retournée dans l’espace pour y tenir la douleur absorbée dans l’abîme

anneau tombé dans sa lumière avec un bruit de bulles au poudroiement du centre

et clous de la bouche dans la boiserie prise à la crucifixion du corps dans le boyau glaireux du rêve de l’écorce des anneaux

au plus bas de l’étiage où dégorge la matière visqueuse de la forme...

 

 

 

 

DANS L’ARRIÈRE FOND

DES MEMBRANES DE L’ORIGINE

 

l’étau ouvert dégorge de son cœur l’anéantissement de sa propre origine

comme au crucifié de l’abîme d’une douleur béante venue des arrières mondes

galeries noires des incarnations

abîmes des abîmes de la blessure sous le sceau sanglant de la langue

sang de la matière

déchirement du vitrail des nerfs

pesée des forces dans le tau noir de la forme

et raclement du souffle

et durcissement du cœur dans l’étreinte coulée de la lumière noire de la mise en langue quand chaque signe remonte le déchirement de sa naissance

la langue rend l’abîme de ce forage

trépan où tourne la vrille qui n’a jamais déchiqueté l’os mais le bois de la croix dont le clou perce la main des signes

y œuvrant la crucifixion noire dans le madrier suffoqué de la lumière

cette cristallisation de l’abîme où se carbonise le noyau béant de la suffocation originelle

ce retour de la négation dans le clou de l’aveuglement par l’espace déchiré de la croix

et tête

à être ni vie ni mort

mais écartelé dans l’ordre des choses qui s’est retranché dans l’écorce pour y établir sa table

ce néant d’envers ruminé contre le moyeu du tronc corps revêtu de la paroi noire de cette écorce comme un suaire de signes répandus sur l’étal dégainé de sa plaie...

 

 

 

 

UN ANÉANTISSEMENT

DANS L’ÉTERNITÉ

 

un tronc de glu noire se dégorge de la bulle glaireuse tel un recrachement qui traverse en force sa poche de sang

et un œil enfoncé dans le trou de l’envers

aspire la surface aqueuse du miroitement incendiaire et le clouage du bois gluant de la poussée de la langue

ravages

raclages

dans le fer de la cognée

écrin de nerfs d’une cavité sans fond qui lappe l’étau refermé des râles

ce broyage de la béance

où la conscience repousse l’esprit afin de maintenir le néant de son origine abouchée à la fente du fracas des matières

anneaux des enclaves

et tractions du texte de terre

et rétractions des cerclages de l’emprise

et attractions dans l’étranglement de la profondeur

ce traînage dans les plaies

où l’ombre s’affale sur le cri des corps

dans l’étreinte centrale du miroir comme un glissement de fibre en fibre vers l’anneau noir du refermement de la lumière où se creuse l’entrée de la négation qui traverse le roulement des blocs

là où

la fente d’anéantissement

aspire

tire

épuise

broie les cendres

retourne le plomb

pousse à l’abîme

écrase les fracas

soulève les désastres

et pétrifie les signes dans le cratère glacé de la gueule où s’enlacent la mort et la forme

passe

ras

râle

au bas

puis

s’immisce comme une ombre tirée de la suffocation

colle

bave

boit

et broie le gisant glaireux de la langue

et retrousse la bouche au centre du pire où le mort mange son miroir...

 

 

 

 

À LA FENTE DE L’ENVERS

 

un broyage effroyable bave des signes noirs dans des draps de glaise

et succions de la langue où l’être tourne dans la beuverie de l’arrière où le corps mange les échos de corps sur le bord désagrégé de la lumière

gruau de sang

souches de chairs

étai osseux à l’extrême fond

comme un vomissement du miroir

un écœurement éternisé qui s’abouche à l’inerte du centre où se bave le pain et se recrache le vin sur la potence éternisée de la doublure

et qui déborde l’arrêt

l’horreur

la bouillie

les bulles

le bavardage de la barbaque qui glisse dans l’effondrement des matières

ombre dehors

et carne dedans

et entre les deux

la déchéance

la dispersion

l’anéantissement

comme un crevassement des glaces au cœur déchiré de l’ombre...

 

 

 

 

UNE CREUSÉE INCENDIAIRE

 

à la langue

à la râpe du bâton-nerf qui désagrège le brasier du retour des corps

et retourner le cri

et retourner l’œil au redégorgement du cerclage des pulsions qui reconstitue le double et son bruissement de forces revenues dans la bouche

gaine de matière

valve de souffles

trépan du sens

charriant les forces noires contre les couches profondes du néant où se tordent les écartèlements de corps

de corps qui tournent

se traînent

se poussent

s’écrasent

se déchirent afin de se dévorer au centre du nouage béant de l’être

qui n’en peut plus

qui n’en veut plus de ce dépècement

de cet épuisement

de ce brouhaha d’abîmes sous les forceps d’une éternelle saloporie qui dévore le cadavre vivant à même la croix putréfiée de son histoire pour se battre gueule et os dans les succions de l’aveuglement

comme un démoulage qui rétracte le cratère et aspire l’inerte afin de secouer l’écrasement des douleurs

écran de clous

nids de glaise

où s’agrippe l’œil premier de la carne

alvéole glaireuse accrochée dans le cri qui tire son nerf des fins fonds de la forme étranglée des anneaux de son aliénation

et vomir l’abjection dans la coulée des échos de la faille de ce bruit roulé et comme repoussé de l’autre côté de la poche d’un soubresaut tel un soulèvement du sens aux matrices de l’invisible qui s’échappe à l’envers des nerfs

ce broyage où pompe le forage

débris de signes descendus dans la giclée jusqu’au durcissement d’une surface tombée de la déchiration du mortier d’écrasements sous le trépan du vide arraché de sa gaine...

 

 

 

 

ENTRE L’ASPIRATION DU NÉANT

ET L’EXPIRATION DE LA MATIÈRE

 

un remuement

expulse la macération des substances de la langue

retourne la valve des nerfs

charbonne le trou des signes dans la creusée des anneaux

décoche des lâchages

cristaux de buée

stries de douleur qui mange l’angoisse à même la poche et coagule le centre de la lumière

et la mise

recase

recale

le manchon du dégorgement dans son bulbe de sang noir qui bave le retour au bord

sphère du supplice

bulles d’encre

pulpe de lie

guenilles des centres

sur le nerf durci

cep d’angoisse

noué dans l’écrasement des orages qui roulent dans la désintégration comme un cocon de corps qui dévore l’alvéole de sa matière dans la spirale des broyages

aspiration du bulbe

comme l’enroulement des giclées noires qui brûlent sur l’écartèlement des prismes de l’envers

où les blocs de signes

se pulvérisent

un à un

chaîne du déchirement où s’empèse la surface du bord

bûcher de la matière

et brûlot qui expulse la foudre dans les cendres traînées aux quatre coins de la chute

là où

la langue

recrache ses abats dans l’enroulement de la taie

et ploie

dans les plis de la profondeur des plaies

comme des boulets descendus dans l’étranglement du bloc de néant

ce resserrement de l’écorce du corps qui repousse le cœur de glu dans la matière glacée du bord dégluant de néant aveuglé par l’en dedans de l’état de sa douleur...

 

 

 

 

LA COMBINAISON DES PRISMES

 

où l’ove d’un crâne écartèle ses raies au moyeu tordu de sa sortie

car

il faut retrousser le giron de chair qui chie la désagrégation aux confins de l’écrasement d’une matière noire expirée des prismes

étau des échos

anneaux des broyages

où les lobes gobent les valves soulevées d’une écorce béante qui crache l’archaïque sève des fracas de foudre

là où gicle l’état glaireux et glaise noire de cette brûlure

au centre fente carbonisé

suie gluée

comme un bulbe tendu qui s’étrangle dans les prismes

et bave

le larve-corps

dehors

avec ce nectar aspiré sur le retournement du sac de rage qui absorbe la pulpe et se recrache langue

sang de la bouche

aux valves d’un garrot d’âcreté à résorber l’envers glaireux

ventouse au cratère de la spire

enveloppement du tapis de glu

langue de la taie

macération de l’écorce

cavité du corps

et tournoiement béant de l’espace

un espace recraché de la terre soulevant son centre d’anéantissement dans le murmure aveugle de son broyage...

 

 

 

 

LES SUPPLICES DE LA MATIÈRE

 

comme une lumière dressée au cœur des signes

centre aveuglant des confins où le double avale le sas de sa douleur

aspiration du coulissement d’un bord à l’autre

et pèse la carne

et referme les yeux baignés dans l’eau noire

écartèlement de la bouche

derrière l’encrement bruissant des lèvres

étai de tau en croix

recrache ses caillots macérés dans les coups sourds de l’entrée du corps

purgation des ombres qui se dévorent à l’engorgement des saisies dans le soulèvement éclaté de la tête

déroule ses lais de boue béante

et colle à la chair dans la succion des signes

et ingère le vertige dans le bord tombé de l’état

sac de carne

gaine de nerf

et prolifère

par groupes

par grappes

par bousculades

par basculades

dans le bruissement du qui dit corps entend mort

de pain en mie en émiettement d’une langue qui emporte en elle l’engluantement de sa nécessité dans le déferlement d’un miroir

lumière laiteuse dans l’écume

et roulée dans les nappes d’ombre

écran

alvéole

ventouse

sous la membrane gélatineuse de sa surface

stries

empreintes

comme des démoulages à l’envers qui voltigent au fond de la croix de glace cristallisée dans la plaie première...

 

 

 

 

À LA PURGATION

 

bas-fonds d’écrasement du sac central de la langue

épuisement où la chair entière se retire de sa fente afin de s’éteindre

dans le dernier remuement de l’ombre

tombée aux cercles extrêmes

d’effondrement

en effacement

de vrilles

en spires

la perforation de la lumière

le lever du déchirement

file en purge

sous le levier d’un soulèvement de l’espace

agglomérat de cendre dans l’assise des forces

au feu béant de la dévoration où se heurtent les blocs de lumière noire

cristaux de glace de l’être dans le centre atroce d’une matière haussée dans l’esprit intenable du tirage de l’envers

souffles des creux

battements béants

bûcher de succions

et lambeaux brûlants de l’espace flottant dans l’espace du retournement monté de la fermeture

niche d’anéantissement

à la face ouverte où s’altère la paroi

attaquée

rongée

nacre osseuse de sa rétraction

mise en boule de la conscience

et saisie dans l’éclipse de son vidage

et centre de nerfs d’un étranglement au nouage cédé de sa matière...

 

 

 

 

LA STRUCTURE GLAIREUSE

DE LA LANGUE

 

bave

en soi

et pend

langue

de la nourriture des larves sous le réduit de son broyage

s’expurge à bout au bord sous le nœud vitrifié de l’étranglement

recrachant le trou où traîne la corde de nerf comme une poche de craie qui gobe l’origine

et agglutine l’angle dans l’os de sa douleur à sa source noire

et mange la tête

perfore sa braise

et fuse aux cendres pour sucer la prise dans le sac hallucinatoire des ricochements de la conscience

ce brasillement des glaces accroché dans le miroir qui avale le corps glaireux de la langue

écorce des cristaux

aux relances des membranes qui se carbonisent dans le sang giclé de son trou d’expiation

et un remuement dans les montants du supplice comme un ruminement dans la lumière archaïque de l’éternité et qui recrache la tare dans les nerfs

prières du rouet des plaintes

aspiration de la housse

ce manchon d’incarnation qui macère dans la double épaisseur des ombres tirées du trou noir des nuits exterminatrices

au plomb de la gorge

où la carbonisation relève des mots comme on relève des morts

et qui se retournent dans les galeries noires de l’étranglement des signes

comme des signes étaux

signes potences

signes tortures

signes d’abouchement

signes trous

signes de fer

signes de glace

signes d’ombre

signes de poches d’encre qui pressent le sac d’où giclent les bulles de l’outre-signe accroché au fracas du centre-crâne et où se bave la fente du retournement glacé

de glas de glaire en glaise

aux essaims noirs de la purgation écrasée dans les gémissements de son clou

boule de colère dans la toupie des cris

et gavage des lais de matière

racle la tête

et visse le tournage dans la boiserie béante du masque d’os

où le trou avale le sablier des râles

et secoue les morts pour les faire danser comme des signes gorgés de foudre dans la bandaison du trou de la tête

entêtement qui remache la cavité dans l’écume noire de sa suffocation et rumine la gaine de glace prise comme une souche dans la lumière d’engluantement...

 

 

 

 

L’ÉCARTÈLEMENT DE LA FACE

 

dénude l’os

et lèche la neige sur la potence de sa lumière

et ronge son horreur

et mange la neige de ses nerfs

poudre des broyages

où se rêve la neige de son agonie comme des cristaux de sang qui pénètrent la terre crue où tiare la douleur blanche

et ces corps

qui ne sont que des vomissements de la terre

retombent dans la gorge de ce vomissement

cratère d’une danse béante dans les giclées de l’œil ouvert sous un cercle de forces qui mange l’inadvenable

aux étranglements du mauvais sommeil des draps noirs de l’angoisse

cette convulsion étendue à toute la surface de sa poche

irrémédiablement close dans le gisant vivant qui se dévore

sarcophage des lèvres noires

draps des chairs

au repos glacé du corps entier où double contre double s’avalent l’un l’autre dans la même douleur du même rêve...

 

 

 

 

RALENTIR LA LANGUE

DANS LES CENDRES

 

dans la poche centrale

ce coup de pioche du retournement à vider le sac

chaînons et poulies de fer

à dégueuler l’aliénation des trouées de la langue

plomb de la suffocation dans le fardeau des contraintes descendues du trou du manque

se traîner dans la titubation

accroché au rétrécissement des galeries de dévorations où se referment les parois de l’espace

– mange ton corps !

– secoue les morts !

pandémie du néant aux plages d’âcreté

et creuser la face jusqu’aux envers de cette face

farce

force

où vrillent les chevrons d’un bâton d’encre dans un baquet de sang noir où se lavent les os des morts

et des déferlements d’eau vitreuse jusqu’à la vitrification de la face

et se farcir les plaies

cocon de fibres déchirées dans les nerfs

enfoncé dans le noyau de forces de sa fente

face forcée

qui perce l’orbe gonflé comme un sac dans l’axe d’une ombre suspendue qui tourne sur elle-même

cette roue de désagrégation où chiottent la tête et la langue

– langue ta tête !

charabia larvaire et orage solaire dans l’éclipse de l’œil au coffrage de l’os

et soclage d’un soulèvement des signes dans le cœur noir d’une certaine lumière où gît un survivant

ce bulbe dans l’alvéole d’un remuement qui racle l’espace

– pousse la langue !

– pousse l’orage !

– crache-la !

– crache-le !

et faire éclater la bouche du néant cousue aux dents du mort...

 

 

 

 

UN AGGLO DE BLOCS

 

arrache la tête dans un soulèvement de l’espace afin d’en perforer la surface

une compression de l’os

un retraitement des larves dans le bac des membranes glaireuses de la conscience écartelée entre corps et langue jusqu’au déchirement noir des morts soufflés du vide des gisants

d’éboulis en éboulement

une boule de sang noir jamais remontée

boule de glu

boule de mort

tire l’espace

tire les nerfs

et retire la conscience dans l’écartèlement de l’abîme

la chute des atomes

vent et neige

où le ciel bave la terre dans le déluge

et glisse dans le durcissement d’un noyau de foudre qui ébruite le craquèlement osseux de la voûte

coulée d’orage projetée en avant par toutes les forces d’un corps

délivré du renversement de cette conscience

dans l’âcreté du fond des choses

dans le grouillement gluant de l’encre qui pétrifie son aspiration par le fond

un agglo de larves noires

insortables

et qui ne cesse de s’engloutir dans le trou dévorant de l’état pour en faire cet anéantissement infini qui s’étend dans l’écho des cercles de l’aspiration du retourné où il n’y a rien qu’à remuer ce néant contre le néant pour broyer les braises dans le broiement du bûcher afin de vider les signes par le fond et retenir le trou dans son vide

ainsi

le néant

le remue

le rumine

puis le chie le bave dans le sang noir de sa viande avec cette revendication dans l’être qui pousse le néant à se rejoindre là où il ne s’est jamais séparé et où le corps n’a fait que remuer dans le trou béant de sa rumination

sa langue noire dans la spirale des centres ouverts

et crever dans le cœur du vomissement blanc où neige le silence

– ne laissez pas traîner vos morts... mangez-les jusqu’à la langue...

faille dans la glace

comme une blessure de la blancheur

et suivre l’affaissement de cette faille

– qui tombe se relève et qui se relève est un traître...

car l’os au centre

dans le trou tendu de l’aspiration

c’est la ventouse qui pompe

cogne

pompe encore

cogne plus fort

fore

force

jusquà se vider entièrement dans le trou sans fond

pour creuser

pour crever le nerf de la voûte qui lâche son sang sa lie et sa colère

vers

le repos des corps

comme

le repos des morts

dans le boyau des nerfs déchirés de la roue

car le néant mange le trou dans le broyage des tronçons gluants

dans l’emportement des confins

jet d’apocalypse

où l’écrasement du saut gave l’axe de sa lumière noire

dans les nerfs hachés où le corps en boule fait sa viande et son enfer

extraction dans les pans d’ombre

sous le faisceau blanc de l’œil

bordé

bondé

dans l’enchevêtrement des matières

écroué dans la rage

encagé dans la roue

le supplicié pousse le nœud ouvert de son cri

et fracture l’arbrage

et arborescence du signe de lumière noire qui traverse l’espace et retourne dans la fermeture de la matrice

cette saignée verticale

cette saisie de l’aspiration où loge le lovement du bouche à bouche du corps à corps de mots morts

dans le tracé

dans les débris

dans un arc-bouté à la poutre brûlée des ombres

entre l’ouverture de la bouche et la fermeture des signes

entre la respiration lente du marbre et l’extrême vibration de l’arbre et le raclement de la terre dans le halètement de la chair

un bâton dans le trou

engluage du béant

avec l’excavation du centre dans la carbonisation du macéré

le réduit des doubles

langue contre langue

lames de fer et ouverture des plaies

et extinction du miroir où les signes écument

et s’écoulent dans l’avalement sans fond de la matrice

bloc inné contre blocs ignés

et secoués dans la saisie où se dévore clou à clou l’antagonisme des retroussements de la matière

plaie

bandée

bondée

dans les yeux renversés de la douleur et qui aspire l’enveloppe de cette douleur afin de la transpirer à sa membrane où s’aspire cette même mise à mort

là où le corps mange le corps

c’est l’extraction et le déchargement dans le trou sans ombre de l’envers à la rapacité de l’étreinte

cogne le bord

entre aux nouages

avec le vide de son aspiration collée au bloc de lumière noire du néant

– mange-toi

– gave-toi dans l’aspiration du miroir ouvert de ton vide...

– et traîne le filet de sang de chaque signe...

– car les seuls signes admissibles devant l’univers infini sont les signes arrachés des entrailles de la douleur...

– et qui s’élancent en craillant cet arrachage dans le vide absolu de l’éternité afin de s’y installer comme des soleils noirs dévorant leur propre lumière...

et le corps se fixe corps

riveté

écroué

vissé

embouti dans la boiserie de la carne

sous la voûte du trou retourné

bordé et soulevé dans le bâillon et haillons de la cordée

et bâillement immobile retiré de l’écorce qui déchire la chair pour l’ouvrir à la plaie du centre-sens

– mais la souffrance est derrière et le plus terrible est devant...

et descendre dans la respiration sourde pour la voir se soulever et retomber sur ce centre

– l’intérieur part en premier et l’extérieur suit après...

et tiraille ce bloc qui bée dans son condé pour y gire comme un banc de néant qui ondule

larvaire et s’écoule gluant glaveux et glaviot dans le glairage

et disparaître

là où les ombres se dévorent sous un manteau de terre noire forgé aux entrailles de la langue

comme un poids

à soulever

à traîner

à monter

et à projeter dans l’excoriation

dans l’à nu

l’à vif

l’à blanc

décloué du grill de la carne et buvant la corne de lie de sang noir creusée sous le vide et vissée dans l’espace d’une torsion à déchirer et crever

le sens

la sève

au mutisme et aveuglement de la passe où la fin du dicible avène le réel

cette entrée dans le bâillement de la matière où s’aspire le bâillon de l’écrasement dans la substance inversée des brandons d’envers du non-être

ce bord de souche

où le nerf touche le fond du sac dans son gant de carne et boit la matrice

et dévore la membrane

et secoue le tronc rebavé d’encre

et giclures

et fibres glacées

glaçons des cassures sautent à la fente dans le foutoir de la résurrection des corps

charades

roulades

galets de versements dans la traînée

aux abords

abois sous l’embrasement

et l’octroi au brouhaha

à l’entrée de l’envers

sifflement de la langue noire

écorce glaireuse

méduse de sangs

étoile écartelée dans la coulée blanche de l’espace

bande l’arc

lâche la flèche dans le centre béant de l’œil

gelée blanche du réhaussement où s’endossent les poussées

la boue

la bouée

où la valve bée au centre de l’anneau

qui sacre au centre de la plaie première

tornade centrée du rite

et bois porté sur le bûcher dans le soulèvement du brasier

et les flammes de l’orage roulent dans la foudre

et poussent le corps au delà du bord

dans cette mise en vertige où s’écrasent l’un contre l’autre la vie la mort

et déversée dans l’indicible roulement

trou de chaos

où le signe

trace noire déchire le néant qui le pousse

brûlot jeté aux vents

aux ombres vivantes d’une naissance qui n’a jamais agonisé le sas

et retourner la face de ce moulage de la langue dans le moulé du monde des ombres

recroquevillement dans l’entrouvrement du sac

enfoncé

enfoui

enfenté dans la crevasse ventouse du baiser profond de la terre

embrassade dans la fixité aveugle qui retire ses nerfs de l’enclave

et ouvre

la langue de fer

la langue de plomb

dans le coin roulé de la chair

et l’écrasement dégorge sa pulpe gluante

de troncs

de plaques

de blocs qui réfractent la lumière noire

et frappent la base béante du bûcher où la poche d’encre et de sang aspire l’œil dans les abats de la langue

entre la ventrière et le madrier

au blanc des nerfs de l’insoutenable

passe

glace et plombe

dévore l’ombre dans le thorax de l’angoisse

noyau noir aux envers des confins

boyau de broyages

poudrière de braises

prière de l’arbre dans sa source de neige

et brûle la bouche aux cristaux cloués

vent fixe ancré au nœud de l’absence

échos de plomb

écorces noires

états valvaires

qui carbonisent les neiges de l’anti-chambre au blanchiement des ombres

car

entre le néant et l’anéantissement

il y a un corps jamais entré dans l’écrasement de la vie

et qui demeure dans le sas de la lumière noire

en bloc

en pan

en instance

en états

en retranchement

en effondrement

en abandon

en fuites

en retraits paniques

au ban

hors corps

hors nom

hors vie

comme

sans corps

sans nom

sans langue

sans monde

sans rêve

poche d’ombres qui glisse dans les entrailles de l’angle mort de la plaie de l’être

bouche d’ombre d’un silence...

 

 

 

 

LE REPLIEMENT DES PRISMES

 

dans le coffrage de la matière

et ses bruissements de clarté qui éclatent en gluées sur la sécation de la paroi

ce ruissellement d’agglos

comme roulures de la langue et ventouse de la forme

un clapotis d’empans dans le gonflement de l’ombre

boule d’à bord au glu de peau

où l’os bloque et bilboque l’osseux de la ventouse

aux haillons de la bouche où se rétractent les nerfs de la membrane

dans les cris et gémissements des forces anguleuses de l’angoisse qui adhère au choc des parois

corps de glace dans l’internité entière

bloc noir de la conscience

bague de suffocation

et bagne de carne où s’écrase le cercle des têtes de mort

manège de fer

où ce tournage livre son écrasement

ce resserrement poutre à poutre

et bave sa lie

mange sa borne dans la croisée

et empoutre l’état où soupire la ventouse

car l’osseux encre son trou dans le coup de sang noir

et ouvre le sas à la plaie même de sa dévoration

entre deux masses de matière brûlante

engrenages de la spectrification où se pompe le trou de l’encore...

 

 

 

 

LE DÉPLOIEMENT DES OMBRES

AU TROU MIROIR DU DÉGORGEMENT

 

s’extirpe de la glissière retournée des chairs

bouche blanche

clouée sur la table de la plaie

secoue les cavernes du saisissement des mises

et se donne

en rouant la poussée où vrille le chargement de la poche

sac de bouche dans le corps décroché de sa peau de nuit durcie qui roule vers les points d’éclatements de la lumière

bac d’un barattage

particules détachées d’un noyau sans fin dans le sans borne de l’état des orages

et une colère qui se prolonge dans les débris de l’image

où il n’y a rien que le moignon calciné d’un raclage

gravats de lumière noire

grabat de la face glacée dans le béant de la langue

agave de fer

et totem encollé dans la cangue

bâillons de bribes où les corps se débattent comme des ombres dans la coulée d’une larme noire afin de faire sortir le nerf de la langue

insoutenable état de la percée d’un corps qui s’écrase dans l’étau des matières

ce resserrement de la carbonisation de sa forme

ce halètement de la viande dans la palpitation

ombre dans l’écrasement du double

abrase la poche

boule de nerfs

et broyage d’un nœud qui coule dans l’étranglement de la bouche carbonisée où pend cette langue

état mollusque d’une pétrification au moulage aqueux de la trace noire où se recrache la gueule du bâton des creux remués dans la glissière glaireuse du moyeu des signes

état fixe

et sans face

où se traîne la peau vide de l’ombre

qui mange sa lumière

qui boit ses nerfs

jusqu’à la satiété où s’archive l’archaïque forme néante du lange à la loque des danses d’échos noirs qui se vissent à la cloque osseuse

car les pans du vertige lâchent l’encre d’un état

sans ombre

sans chair

sans rêve

car la chair

mange même

l’ombre du rêve

et la gueule tire le creux béant d’un râle de la langue à la fosse reptilienne des anneaux où se broie le crachage

angle aux ongles des ombres

où les clous de la plaie

écrasent la tête

écrasent la glace

écrasent la nuit

aspirent la neige

aspirent l’espace

et expirent les cristaux de l’angle

et expirent les cristaux de l’œil

sous la brûlure du délivrement des crânes dans la croix des ombres qui traînent le gisant du trou de l’aqueux gluant des valves néantes où s’encave la voûte et où l’œil perce en reclouant chaque signe au centre de lui-même

là où la poutre glisse dans l’anneau et mange la méduse

et dévore l’espace

comme un abysse à l’envers qui pend dans l’abîme

avec son nœud de sang dans la conscience qui tracte la poulie des nerfs et se roule dans les mots et s’enroule dans les morts pour cracher le va et vie dans le magma des corps qui flotte dans l’état des ressacs

ventre en l’air et sac dans l’écume...

 

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