JEAN-PIERRE ESPIL
MAGE
suivi de LA LOUVE
À
tout ce qui participe de la transe.
Jean-Pierre Espil
MAGE
Lorgueilleux
bestiaire tremble devant la lance rouge
le cri — va-t-il
surgir —
dune nuit sans profondeur lors
une telle venue tracera le ciel gris
duniques sentiments
Sur
les pentes du Népalais broyé
Los
descend livide
Une
perte pour loubli
Et
nous trace une voie perpendiculaire
Aux
faisceaux de nos yeux
Une
fente adosse son synonyme
Le
temps a effacé son ciel
Une
perte pour la race-dieu
une infante antipathie
Chatouille
mon os orgueilleux bestiaire
La
peste sur tes dents daiguilles
La
mort en finition dorgie
LOVÉ
Sur
les traces dufs daigles
Ombres.
Pénible tout à lhorizon laisse les formes.
On
tue, à travers lombre solaire, les nouveaux trois mages.
On
a un recueil dincroyables instants douce vie ne sémeut guère.
Oligramie. Fonce la croûte, impitoyable anarchie. On est chez lhabitant. On écrate. Tue-moi la bouche sèche.
Il
trife, on déambule, méchant.
Je
pointe mes cornes, Mage sans vendre, autre bout de la Vérité.
Écho
de cendre, mèche pour les nouveaux nés.
On
regarde au centre, on fixe la danse.
On
est vieux de penser. On a fait le tour des noms, reste le dieu de la misère.
Avène le feu, impitoyable éclatement.
Que
le public senfonce, de trouble écartelé. La
langue tire, le feu senroule, de rouges désirs. Plus de dire, on est
fou dans le feu.
Pour
le feu. Pour le jeu.
Rouge
de désir, rouge de honte, lhomme nu dans les flammes, dans LA femme,
PROPHÈTE
ENFIN.
FORTEMENT
IMPRÉGNÉ DESSENCES BLEUÂTRES
LIE
LE CIEL
ATTEND
SON SUBTERFUGE
SANS
COUPURE AUCUNE (IL NE FAUT PAS QUIL Y EN AIT)
Lhomme
descend dans son mica soie blanche il aurait fallu dire plus brillant parce
que tout luit
Et
tout scintille au fond des bouches jai repris cette idée une fois avant
den finir avec le monde
Mosme, locte à lui affade la place le glacier marche sans glisse route phare
domptés maraude pas attrabile ère toi le mage tu
casses en deux ta grande canne de vieillesse pour dire de la changer.
Morfetie. Lagluesse, trois, quatre,
comme des rapaces sans chien.
La
Terre est loin mais voilà le dieu blanc, sans coupures, etc...
Mâche
blanc, dompte blanc le rino, écarte doucement la
flatuche et soudain
SOLEIL
BLANC MEURTRI COMME UNE BOULE RONDE ENSANGLANTÉE, ÉCLATE ÉCLATE
NOIR BRILLANT MOLLE DÉRAISON SANS SOLEIL BLANC.
FLACHE,
FLACHE, LÂCHE LA GRAISSE BLANCHE DES MOTS SANS COULEUR, SANS MOU, SANS MÂCHE,
MUE DES MOU, MOTS NUS TOMBENT MOUS...
Et
voilà le terme... car il faut saisir à tout prix cette autre vérité, ce ravage
en nous dune douceur divine pour en tirer TOUT le suc dune énorme
ventouse.
Nous
sommes loin car nous sommes au-delà des dernières traces blanchâtres connues.
Je
ne connais pas dautre piste.
Je
ne connais pas dautre monde que moi-même dans moi-même. À fond. Au fond.
Jen
ai trop dit. Il ne faut surtout pas croire lartificielle vérité de lanalyse.
La
valse du mouton.
Tout
commence par une cérémonie : la Tête de mouton sanglante. Cela consiste à
découper la tête selon un rite magique, de bas en haut. On est à genoux, et
on tape violemment sur le crâne, selon une prière encore inconnue. On se retrouve
ainsi dans le désert, aux premiers âges de lhomme, vêtu de peaux de
bêtes et la tête pleine de soleils.
De
ce départ funeste, on tire la cervelle, et on la mange, crue.
La
force en est énorme : cest donc plus quune danse, cest un
rapide courant vers les profondeurs. Dans ce voyage nécessaire, nous rencontrons
la Nuit des Hérons :
Cétait
la nuit des hérons. Leurs froufroutements, leurs claquotements
de bec annonçaient leur envol. Ils étaient près du marécage. Cétait
le rêve du noir profond.
Ils
étaient dans la forêt dense, loin de tout accostement,
près des grimpantes et des martres, la nuit du noir profond.
Les
hérons sont des êtres sensibles et délicats. Ils parlent des cerfs et des
sauvages états, des bêtes-maxillaires, des dangers
pour les rats.
Le
marécage est un endroit terrible pour la raison. Il ramène aux ères primitives,
aux sommeils sans heurts, lourds, lents de fatigue et plein-air
au-dessus, plus étoiles-liberté.
Mettre
à sac ce nuage de viande tourné vers linfini pour tromper les voyeurs.
Nous,
caressés des vapeurs orgiaques de la cité interdite, nous partons en bandes
démantelées par les gaz soporifiques.
Avons
tué la sangle, lêtre qui par-dessus les gaz arrosait nos viandes de
napalm.
Nous,
maintenant et jamais, cette optique de cuisson, sacrifiâmes les illusions
solaires. Et avant tout en voulons à toute lhumanité de nous avoir fait
os et tellurique.
Aux
géniteurs à détruire, aux mânes incestueuses, virages
chromosomiques ratés, tirons dans le tas !
Merde
en saccades au terme des pouls-tambourins.
Les
masques se lèvent et lorganique boursoufle la pourriture.
Les
ondes jouent du cordon et du souffle, abîment le lecteur (curseur, discoureur,
transcripteur), folles dévacuation du moi usé.
Ceci,
les antennes, les gueux les portent sur leur masque de cuir. Sont dintenses
dépotoirs, parcourus de longs frissons épileptiques, recréent le théâtre ultime,
ludique, nul. Je cours deux à moi, de jeu à je. Minable! Cette diction
fausse mincline à être part de merde, torchon soufré qui brûle en ellipse.
Le
sorcier creuse son terrier, à coups de ronds sonores, les vagues, les creux,
les herbes à gaz. Jentends le sang miroiter ses aiguilles, se tordre
dans le rite des peaux, enfant de sources.
Mogol
perdu au centre des loups.
Quel
vrai visage prendra demain le sang rituel ?
Quelle
langue, sachant les monceaux de fouaillerie ?
Des
tonnes dhommes, de chairs souhaitées, rivalisent en putasserie. Suis-je
au centre de la destruction ?
Ma
mère est morte au printemps. Je vais tout faire sauter, tout ce qui est constructible,
toute fleur à foutre et qui memmerde.
La
notion de violence naît avec la liquéfaction de mes aurores. Jai tout
perdu dans la nuit de la vie, ce quelconque cheminement au sein des étouffants
spectacles, et ma mère est morte et je ne vivrai plus au diapason des autres.
Allergie
des laines. Animaux flasques de limpuissant. Mi-long.
Mi-laineux. Mi-crispation.
Larbre bascule sur la fonte des glaces. Tracés vertigineux de vies toutes
sanglantes. Mi-long. Mi-boyau.
Mi-clair.
Dorénavant
abattre les sacs de viande. Londe forgeuse ébruite étincelles et coquelicots.
En jets multiples litinéraire sangle mon indicible Moi. Sera-t-il mou
le ripolin ? Lêtre incandescent désertique va au-devant diris
rouges, de mangues, toiles multiples. Lêtre sort par les narines. Lécrasement
des menthes sur les tables de marbre. Rituel. Figuration putassière. Troubles
de languleux.
Cyrus
a crié. A mordu incroyablement court. À nue la vitesse de la guerre. Se mirent
dans les gitanes, les yeux fourvoyants, lîle
des morts.
Renaissance
des saignements : toute femelle, couleuvre, mérite labattage.
Cocraman, le siège des pulseurs,
croquraman troumaté, sang roulant
des nervures de sienne, terrasse des lourds marteaux, vide
des tripes vertes et boursouflées
Théâtre
des lourds marteaux, pelure donde marbrée, mille sens de lenfance
rougeoyant
Mille
sens du diamant et de la foudre
des deux côtés femelle et mâle
Illusions
de cartons, papiers gras et autres chiffons pourris
Les
bêtes sonores de la nuit ont rempli les sacs dondes
Être
à lintérieur de tout acte de pierre, nos corps directeurs de toute alchimie
mentale
Progression
des insectes dans la tourbe, le liège, le sel brûlant les anatomies, les vindictes
étranges
Pulsations
irrespirables pulsations
Lordre
de mon monde nouveau perçu
Litinéraire
de Faces Bizarres
Dans
leur sein les pierreries au choc sourd des parois du vide
Créatures
mobilisées dans le fief des havres cosmiques
MOI
Avide
de chaos
Je,
sain de musc, tête de taureau, lourde de saignée, moiteur enclos dans le centre
organe plus, lent dans la clarté irréelle, pôle plus alpha dans la blancheur,
coulante, sécrétante, alpha diode, musc tournoyant, écharpe blanche
de soie dans cet univers enclos, et lombre de lor passe pesante
scintillante irisée et moite, lor beauté suicide, beauté liquide, tournoiement
des premiers âges,
marquée primitive empreinte
primitive
primitive
être primitif au faîtage des saisons mortuaires ton profond
mental nous éclaire
limité à lhorizon tournoyant des traits blanches
musc pelure dor
musc pelure détoiles
Ceint
de lécharpe grande blanche irréelle
Dans
les rues pleines deffluves, la nuit, des êtres passent rasant les murs...
ce sont des zébrures, des chatoiements, de lourdes fourrures électrisées
Ils
mangent dans les poubelles, le long des murs de la nuit, des petites pastilles
phosphorescentes qui leur donnent toute leur brillance et leur éclat
Parfois
le tigre en eux ressort : alors ce sont râles, chuchotements, grognements;
parfois ils se font douceur et bénédiction; alors ils saccouplent et
frottent leurs toisons : les étincelles giclent dans un incroyable éclat de
lumière.
Leurs
ébats mauves et colorés durent une partie de la nuit (quand, bien sûr, on
ne les dérange pas), et pendant tout ce temps les étoiles tombent en pluies
dor
Cest
lorgie céleste
Qui
roule les sept plaisirs de larc-en-ciel, et le mauve, et le rouge, sept
pierres précieuses qui viennent sincruster dans les fourrures
Crissement
à létal de laboi fer blanc de silex
Et
la fête des métaux aussi, car le fer et le rouge, largent et le bleu,
le cuivre et le jaune,
Et
ces fourrures
Et
ces animaux
Et
ces êtres bleutés électriques
Sortent
enfin de leur repaire
En
cascade
Ce
cascadeur
Achète
de lHermine vite
Il
faut cacher le surplus petitement
surplus accentué à la lumière-flèche
dégoupillé le renard à main
droite saignée encore plus
tailladée au plus profond
servage des profondeurs brunes
vitesse de pointe
au craquement lointain des antilopes mortes
levées dans le coin encombré de putains
il y a des coins obscurs
avec des cuisses lourdes de corbeaux doseille
de crottes émasculées bottes fleuries
jai peur dans le noir crépusculaire
équivoque marche de la roue supérieure édentée
lever dêtres
équilibre subjectif je tiens sur la main droite
avec le feu machinal
Dans
la chair, une noce. Un orbe éclaté. Un tandem.
Les
martyrs sont rouges. Nous navons plus que nous dans luniversalité
des moments.
Tu
es irisé parce que tu es monumentalement malade. Ton cerveau est pulpeux comme
senflamme une orange. Tu es malade. Ciel ! Tu es guéri. Tu tranches
les voix, celles qui font le plus de mal. Bien. As-tu pensé aux survivants
?
Nous,
lourds dans des sommeils dont nous réchapperions si nous avions le temps,
nous pensons au pape... et au plus pressé.
Demain
jirai lire la prêtrise dans les mers
Au
sens écrit de lombre, la racaille des louves.
Service
dans luniversel éclatement des femmes.
Un
éclat fort courageux des mers belles de cuivre.
Jenvie
décrire ce visage de cendre
avec la crèmerie tout autour billevesées
de bois
Avec
la femme dehors au prophète de marbre
fille endormie des songes aux fleuves lourds
Combien
dannées universelles pour se muer en songe narquois
Chevaux
de cire
enveloppés
engoncés dans leur fourrure
Belliqueuse
la vie, morne détrangeté.
Un
étrange corps descendait, blanc de rage.
Un
point perçait au centre et cest là
quétait la force.
Jerrais,
dans les demi-demeures de lesprit, concevant
la foi dure et pratique, messayant dans les cachots déserts à traverser
lhumanité.
La
lucidité chronique de mes yeux supposait un être inhumain.
Une
sorte dange froid et calme avec des règles dinertie.
Le
monstre mâche aveugle la sottise des nains.
Il
faut un dégoût de première heure pour larder de bâtons de chaise la tremblante
Eurinye.
Écrasé
par la joie dêtre lâche, ô criminalité, arriver à une écriture qui soit
directement lesprit.
Dans
luniversalité un dieu sest éteint et repris le bâton de marche,
Figé
dans la lumière crue des ténèbres,
un incendie pour cerveaux assiégés.
Maudite
la reine a laissé son chapelet de membres
Laissée
à laquilon, force domine
Javais
détourné le flux des dieux de mon enfance
cassé lhorloge enfantine
tué des nectars pour
après en vie
Forces
géantes, cassées de laquilon,
fuyez dans léternité
fous de merveilleuse façon
dans cet obscur rouleau
Chiennes,
chiendent, loup dans le monde exorcisé
Maudite
chèvre organisée, casse le chiendent en forme de clé
dans ce caveau orné dune soie
mange à part
Jai
mâché dans lêtre incandescent, voix de lumière.
Il
a montré la route dans lécartèlement.
Aux
prochaines voies de fait il est mort.
Dans
le glacier encore une voix qui transperce la lune.
Nous
sommes tous demain dans le rond à crever.
Toutes
attrapées par le cuivre, à remuer ciel et terre, voix blanche.
Ô
nature tu casses le jeu pointé dans des brisures de cristal.
Khrisna, la chair à pâté. Un rêve en-dessus,
qui sanglote.
Khrisna, la chimère des hommes nus. Le chercheur dans lexorcisme
a trouvé une nuit sans étoiles, une mulatière bénéfique,
attachée à la lice. Dans le tableau suivant, on attend Orphée et son singe.
Ils sont charmants, comme des bonshommes de cuivre.
Leurs
chimères tombent dans le lac.
Des
repêchages ont lieu, mais cest trop tard.
Une
ambition traînasse dans le coin obscur bleu-ciel.
Faute
à qui ?
On
entraîne des chevaux terrestres, ils tuent après.
On
les blesse, les chatouille deunuque, ils partent et changent de direction.
Une
fois, dans le hier, on a trouvé des nus, dans les champs, à flot de bras.
Papotage
infâme. Les regards ont coulé dinsaisissables moments.
Des
najas à soie blanche ont lancé leur fourrure sur des hommes-tigres
qui montent sans le savoir.
Ô
merveille, des chances dispersées, rouges et lourdes, attaquent les parois.
Des
enfants ont tendu leurs mains, pâles dans le fleuve.
Des
fourrures, tigres lourds, ont tendu leurs étoiles à tous les nageurs endormis.
Cette
lourdeur dans lesprit, lestomac creux demain, chatoyante des fêtes
du ciel.
Pesons.
Limons
le ciel, la route informe, la dague au côté, les ors de nouveau.
La
caste est sacrifiée.
Cétait
dans la neige, du côté des grands hymnes, où se perdent les lois.
Être
à lintérieur de tout acte décorce.
Terrifiants
séismes que la vie bruissante délytres de cuir.
Mon
personnage, à vocation didiot, marche baigné par la lumière lunaire,
et ses mains ont encore les traces de poudre des météorites.
Cette
fois je suis protégé, ma prière cest la gravitation universelle, je
suis gainé délytres, javance vers le lieu de mes rencontres théâtrales.
En
même temps je ne suis quun seul muscle rouge respirant bruyamment.
Mais
cela cest la vie aussi, cest la nuit quinterviennent mes
actes illégaux. Comme le fait de piler tout papillon à ailes feutrées, toute
mante venant ensuite se vautrer dans la purée de soie.
Tout
ivrogne lunaire a droit de cité chez moi.
Il
y trouve pitance dans le déhanchement des arbres séculaires, dans lurine
des najas et le foutre des fleurs.
Barbouillés
de sucs, engoncés dans la nuit, notre quête est sonore contre les fûts des
forêts. À coups de pistils flamboyants nous martelons les peaux, nous apaisons
nos corps dans la sève grondante, nous léchons les cailloux : ce sont des
pépites dor.
Les
gemmes flamboient au seuil des orgasmes.
Gorian, lenfant de soufre, devient irascible. Tout lui
rappelle sa condition terrestre dhomme-uf
au service du réel. Les animaux sont toujours chat, tigre, lion.
Sa
gourde à explosifs enfle démesurément, pèle à craquer, décime les troupeaux
de moutons qui le suivent et ne comprennent plus, soudain dans la nausée les
arbres ont tordu leurs écorces de tisane.
Dans
son langage il monte dune vrille pour assumer la peste, le fer rougi,
la lance rouillée. Après meurtre sur commande, il reste abruti et irresponsable.
Cétait, disait-il, comme un tourbillon de feu rougeoyant, libre de tout
contenant, les flammèches dans le sang en position dépieux.
Et
malgré tout, cétait naturel, cette piste sauvage, ce cri, cette ordure.
Gorian, lhomme-loup, accomplit
en divers mouvements automatiques, scandés, les rites premiers. Il tire du
vide les sons répétés dun harmonica souple, purs nerfs, au rythme des
flammes des évolutions galactiques.
Gorian se souvient, petit, des chambres cotonneuses, molotonnées et closes, où les membranes de diamant, solaires
et nourricières, pulsaient lintemporel.
Didiots
coups de grisou en tempêtes-salives créaient la
peur, le manque, leffroi. Mais juste cotonneuse, derrière et en travers,
le rappel de Chaud, Maman et Ondes Salivaires.
Terre
ouverte, le temps chaud, le Sud.
La
Mordue, la Pierre, la Ferraille (ceci plus tard, dans le monde à heures courtes,
lenfant était soi-disant roi).
Il
devint Gorian, le Monstre, le Pulseur à
Gages, lInhumain.
Sur
chaque carapace dinsecte, la lumière saille comme au bord du miroir.
Le
tonnerre se répercute des pattes griffues qui cernent les élytres, accouplées.
Des
rats musqués sortent en bandes aux trousses des premières odeurs, des nectars
paléolithiques.
De
captifs êtres ailés senfoncent peu à peu dans le néant et les salives
aux sucs violents. La couche de boue et de sang finit par engluer les dernières
cohortes en rut, les racines surprises par la nouvelle nourriture. Le bois
sec craque, les larves picorées les oiseaux repartent vers la mort, les torrents
nettoient les rocs rupestres, les premières peintures. Emprunté encore dans
sa dignité, le peintre part vers le marécage, senglue dans sa déraison,
dans les reptiles en boule au sein des vases chlorophylles.
Sa
conscience peu à peu sengourdit, se met en état hibernatoire
de réceptivité pure, grave des signes sur la pierre, imagine la flamme, lor
qui lalimente, qui veille au sein du temple, son organique demeure.
Plusieurs
lunes de cris de hyènes et de tigres bulgares et son uvre prend forme,
noire au début et déséquilibrée, et peu à peu lumineuse, rayonnante dun
bestiaire baroque.
La
boue coordonne les gestes, en pleine nausée parfois, du risque, du danger.
Comment
est née la pierre ? Comment lor perce-t-il le rêve enfantin ?
Les
boutiques, les scories de nos corps qui exultent, au lent balancement érotique.
Scories. Joies du très-haut surchauffé, tiges lentes,
aquarelles lourdes, menus combats, toutes les heures, toujours en vrilles,
en épicentres.
La
flamme mérite quon la taille dans le diamant, art brut. Toute sauvagerie
excusée par ce qui nous fait trop solennels.
Donc
le rythme accuse :
Le
rythme, le radeau, tout droit, aux dagues dacier, aux pylônes, vers
les très hautes mers, dans le nud dorganiques sauteries, trépidant
à la vitesse des masques.
Tailler
les conversations rauques avec lailleurs, et puis dormir.
Saisir
la douce liquidité, bel être venimeux. La forêt dirige lente ses dards flamboyants,
son sexe de sorcier, dans litinénaire poilu
du cerveau qui loccupe, le sang des racines.
Puis,
dans lextraordinaire glissement, trouver le mystère du songe, cri minuscule
de lenfant né au début des premières aurores, transcendant le refuge
du pollen, lourd déjà de menaces pour la race éteinte.
Tant
dobjets lourds, métalliques, enclins à rivaliser en putréfaction, sarcboutent en sexe-auto au piloris
des catapultes.
Leur
rouille atteint les marches des palais atrophiés, des palais des seigneurs
à esprit malade.
Plongeons
dans la verte noirceur des mousses. Elles dévorent les pieds de platine des
nouveaux assemblages abstraits. Échaffaudages de
cuisson froide, de cuir bouilli. Malheur aux écrevisses des steppes, à coquille
matelassée ! La mer donne lieu à la rouille de draps musculeux, veines noueuses
dans ce calme jardin.
Mercredi
: lambiance est au beau fixe, je me suis lavé les dents empanachées
de libellules, de foutre. La mine de plomb accélère le processus détonnement,
la lourde maquette de cuivre suit les plaques en tas, étagées. Lion sort de
son repaire de mouches, libérateur malsain à la force brutale. On nen
demandait pas tant !
Les
enclumes rougeoient, au son des orgues éclaboussées de sang, malgré dautres
matières peu accortes qui réduisent le champ organique : autres métaux, sable-rouge, sobriquets donnés pour sel duranium, pelages
en frises de diamant.
Diamant
colossal : le bruit étouffé de nos gestes au ralenti, tout le poids minéral
passe sur nos corps dissolus, dissouts dacide,
crachant la pulpe. Nos rêves de métal progressent, laminant le feu, la forge
retentit de léclat de nos membranes. Membranes dhier, ne tombant
point comme celles des fourmis géantes, à porter toute la nuit, à capter les
brèves vibrations de la vie de plus en plus faible, au moindre écart doxygène
cest la dernière lutte livide...
Joug
et marteau. Deux ferrailles se heurtent, le buf attirant le ferrant
dans un guet-apens.
Le
ferrant, hercule de foire, sent les vapeurs de fer et dalcools ruminer
sa lourde face dhomme-métal.
Les
deux forces en présence occupent tout lespace : le taureau bande sa
peau noire, le ferrant a chaussé ses bracelets de fer, symboles de grande
musculature.
La
bataille est intense, lenclume rougeoyante : les sorciers ont allumé
des feux dans la chlorophylle qui craquelle, plusieurs petits foyers éclatent
comme des pétards, les différents ciels de lys et de mauve sarcboutent
de concentrés brunâtres.
Luttes.
Ferrant-marteau. Buf-joug
— Ferrant-buf,
marteau-joug — (il
est des rythmes sacrificiels, aux lenteurs voulues, il est de grands balancements,
de réelles présences de rites, de fleurs séchées, de grands tableaux noirs
au son magique qui acculent la beauté).
Lorganique
ébréché séteint devant le feu rougeoyant des princes et des sorciers
levant leur tête finale, leur crête rouge de sang, la maladie mentale de leurs
chevaux à tout jamais rivés au sol des sabots nucléaires, minés par le grisou
des tempêtes intimes, rejetés par les boucs et par les fermiers, menant longue
vie roide tout à fait éclatée au hasard des cirques et cavalcades.
Bataille
rangée entre les forces de lordre et le pouvoir de limaginaire
: bilan trois morts, trois clous-rivets rouillés,
mille tués de cristal, adolescents nés de vies différentes dans des chambres
communes et closes, tapissées de soupapes et de diamants, ou portés en ufs
transparents, teinte mauve ou citrouille, dans des billes lestées dacier
trompeur.
En
troupe, les gardiens trébuchent, suant lhermine et le foutre.
Certains
abîment la terre des grands parcs, dans les forêts égorgent les humus outrés
de sang.
Minuscules,
les apprentis opèrent dans les menues besognes, grouillent, se superposent,
ensanglantent les ruisseaux du charroiement des
cadavres danimaux géants.
Litinéraire
est tracé dans la sourde vivisection. Le trajet suivi par les uns, dégarni
par les autres, mêle aussi les rigoles, et les yeux, et la soie.
Les
ronds sécartent dun point central magnétisé, redistribuent le
courant dans les profondeurs, assourdissent le rythme disloqué.
Mime
de plomb. Lécheur littéraire.
Essaie
de sattrouper à la jugulaire des démons (humains ordinaires crasseux
pour la poignée de sons quon leur déverse).
La
vraie nuit est derrière, sacrée.
Dautres
sont partis, en vagues imparfaites, aux spasmes de bouchers écrasés par la
canicule, liés par le besoin de sinventer des tigres, des morceaux en
folie.
Là
ce miroir dans le trou du mur renvoie limage PRÉSENTE du mur salpêtreux.
Mélangé
au goudron des imageries salines, le métal corrompt le siège dor du
pulsionné. Cheval dattaque. Morte laiguille dans
linsecte ventru, où coule le miel ferreux doutre-monde. Dans tel voyage au centre des nombrils sirupeux,
le POIDS des insectes simpose au travail langagier.
Ils
progressaient SOUS les terrains ennemis, symboles des univers codés, en rangs
de succulentes écrevisses, dont ils avaient la forme inexorable, la moiteur
en bouche.
Le
cri du cloporte minvestit une nuit, une nuit de cuir suffocante, et
je rampai entre les tôles de méditation baroque.
Le
fer, chauffé à blanc, accoupla la carcasse martelée.
Le
traître rampait sous les racines, faisant briller la terreur des morsures.
Lété éternel pesait sur la campagne, la nappe phréatique dégorgea des
regards salés, brûlant les cuirs des étrangers du sable.
La
rouille coagula toute velléité sanguine, rouilla des limons en ordre de marche,
des érotismes de métal
des stations pylônes dargent
les mêmes risques que feu le limon.
Ils
sont deux, se trempant dans la mousse, tendus vers le reflet tranchant du
métal, arcboutés en tension énorme, dos musculeux, peau tordue sur
les rocs, délaissée en reptations noirâtres.
Ils
sont trois, menaçants, mimant lattaque dans le dos, traîtres, cruels,
pouilleux, en grandes frappes de muscles, tordus, lancinants, bizarres bêtes
mordues par les chiens, tendues de chaînes, de fièvre.
Les
terres seffritèrent, rampèrent les statues malsaines, en bouges de colliers
noircis de puanteurs.
Lécrivain
sassit sur la marche en trompe-lil, eut un sourire jaunâtre,
comme pour sexcuser. Les militaires tirèrent sur lécrivain baignant
dans son sang de mercure. Les billes dargent, intouchables, roulèrent
en marques deffraie, explosèrent interminablement, tirées par des balles
de guerre. Lécrivain sassit sur les marches de cyanure, jaunâtre,
moquant les militaires à neuf-queues, à triple-buse.
IL,
enfin, écrivit son texte.
Noirceur
du soir.
Puanteur
des rocs.
Charroiement des animaux.
Lourdeur
des cannes.
Le
sang brise la membrane de diamant et dor.
Les
sortilèges.
Ces
étapes de vie primordiale, laura qui en résulte, allongent la durée
de la victime, en deçà de la guerre, du viol et des éléments.
Le
corps, miniaturisé, échappe mieux aux masques de nécrophagie.
Lenfant
mystérieux se gava doies, dautruches, de sang véhiculé par lantre
de vie.
Notre
réalité perdue, lenfant regagna le toit du monde, y lança ses outils
étincelants débéniste du diamant, le nord — la
vie —,
le sud — la
torture des éclairs, les os qui chantent le matin même de lavènement
— .
Vers
la Mort sengage une clameur démesurée, tous les chemins de lAdolescence,
les tueries, le soin porté aux êtres du nanisme.
La
Rouge, dans ce rite, apaise le Nerveux, latterre aussi, va indissoluble
de la fréquence de pulsion. Serrées, enchevêtrées, mystérieuses dans ce temps
si étroitement lié au chaos, à la paix.
Tinvoquer,
te mordre, légère, aérienne, te pourfendre en face de chaque lame, de ta ruse,
de ta virginité.
Mort,
enfant de sources, accroche ce tableau si pur de notre terrestre connivence,
dans le corps, dans le dur, dans loffense,
dans léternité.
À
lentrepôt il y a :
le
casque nu du berger, lhermétique soudure, une masse de chair bleuie,
lironie mentale, des travers de cristal à casser au lance-flamme.
La
neige du mage, entretemps, brise dinfinies
couleurs de carbure, les sons délimitent un enclos brutal de laine et de chevaux.
Sacrifices.
Un
sang pas frais, torturé deau, les veines miroitantes de lincandescence.
Des bonshommes sèchent aux sifflements des meurtres, racornis aux stages du
sahel.
Limon
poussiéreux.
Lhistoire
des poudres maléfiques, des humains, des écrivains, des sorciers, des espaces
mentaux lunaires, langue tressautée, épileptique.
Morceaux
de nuit, de ruts, danimaux équatoriens. Les insectes redoutent cet instant
de terreur, leur ventre se plie au signe des quêteurs de cuirasses.
Le
feu à la salamandre.
La
salamandre doute, empilée, animal marin dissout dans les salines à rouille.
Le feu, la rouille, mêlent leurs puissances contraires, encagées, qui explosent
au moindre échange sexuel.
Les
gens posent des questions, eux ne répondent pas. Ils prétendent à la vie pure,
au sommet des montagnes, ou dans la forêt rougeoyante, perdus au creux des
blocs de satin.
Vie
rêvée, du singe et du loup, de linsecte et du cobra, vie dans la Maison
Permanente. Elle, de pierres entenaillées, enrobées
de sucs, sérige en de curieux endroits de la Terre : creux de torrents,
cuvettes sinueuses sous les palmes, dans les mages-forêts,
enhardie par la tourbe, gainée de liège, appartenance au monde de la Pierre.
Il est lourd dêtre Ferme, Habitation, mais peu importe quand on Abrite
: les cerveaux giclant dor et de sources, les transmutations, tous les
possibles.
En
temps normal, en respiration normale, elle donne libre cours à des soufflements
tentaculaires : louves, gnomes, idiots, yoguins,
iguanes, quelque peintre de lart brut, des insectes figés en cristallisations
sucrées.
Vers
le centre de la Nuit, dautres êtres ailés accompagnent leur déraison.
Ils sassoient au bord des nectars, figent leurs dialogues en de multiples
actes indécents, vrillent et sabattent, explosant avec lédifice.
Peu
dhumains le savent : ce libidineux sucré naccepte ni les dénonciations,
ni les fausses uvres. Exclus du pouvoir ils ont le cur en rate
et préfèrent limmobilité comme acte de violence. Cest là quils
rêvent, doctent, annonciateurs de levées deffroi.
Puis,
purs nerfs, se recouchent, accomplissent laction des hiéroglyphes, prêts
de nouveau pour le monde de liguane.
La
Demeure, chauffée en dernière étrangeté, tous accablés de chaleur, dirige
ses vapeurs, renoue avec lespace.
Jai
indiqué que vivre en ces endroits relevait de la plus pure déconnection, puisquil
ny avait RIEN. Cet oiseau (rapace ?), planant haut dans lazur,
finira sûrement dans le fournil avec les autres bêtes dorées à saveur sucrée...
Donc
lhistoire du VIDE. Chaotique, rampant, lexorcisme pour tirer le
suc. Traquée de toutes parts la musique vibratile souffle de la forge, pénètre
les cerveaux à table rase, accule le rythme de sorcellerie.
Le
visage des êtres reflète les coups de boutoir : pâle, venimeux, leurs dorures
sécaillent, sécroulent en plaques de cuivre vert.
Ils
halètent, reprennent la marche vers la forêt, texte dans la main qui saigne,
la main âpre et miroitante.
Demain,
corbeau lent dans la vitesse de la guerre, la nudité comme alibi, joyeux sous
la torture, pesant dans limmobilité, ils allumeront les feux au hasard
des têtes, et puis tomberont sur le gros noyau velu, le noyau de transcendance,
mais impénétrable, lui dur à coups de coques, trop puissant du centre.
Dans
leur demeure, autour du foyer, on crache le feu, on est souverain mépris pour
les tâches quotidiennes. Mordue, la souffrance, la mort. (Le garde-chiourme
des corps. Sans corps, on vit labsolu.)
Le
grand sabbat des murènes : le soir, vers les heures passives, le calme est
passé poli et clos nacré, liguane est redevenue pierre, on peut sisoler
dans les déserts sanguinolents. On danse, assisté du péril, on mixe les sons,
les horloges défuntes, on lève les corps en soufflets dici-bas, on dérive.
Moiteur
du classique rêve, le feu attise la transe, lhomme mûr entreprend de
se pénétrer : déchire la cloison, entre en langueur propice : cest la
chair au bout, lorganique tremblotis. La merde
en saccades, le purin dans la langue des souffreurs.
Attise
rapidité, mords lincruste, linsalubre, face rouge des crêtes,
pile le porge, linsecte et le poisson, dedans, dans leur suif,
leur cargaison dhumides, dedans, au risque des tueries, des cyclopes
à foutre.
Êtres
pensants, de la nuit, bizarreries des torrents, masques pesants de la danse.
Êtres à moi, lautre idiot, le frère, lennemi, la race, Moi je
tue, Moi, je relève de la plus pure alchimie, je ne cherche pas à danser le
feu, je maboulique au son fou des chairs pâteuses et de feu de mes chers
idiots, mes dégénérés, ceux davant la race des cannes.
Ce
visage a pour fouteur le poète, transitoire humide, mixeur des ondes positives.
Donc la TRANSE. On sexclut de la cheminée, du foyer, on marche dans
la braise, on percute lédifice, on irradie les loups-garous, la forêt
ensemble mange sa foudre, son masque déchiré sur satisfaction de vert, londe
pilée, le marc dinsectes dor, les marais atrophiés, purée, caca,
larves broyées, liquidité venimeuse, envol en bracelets du temple.
Longue
nuit chant de loups-garous catalepsie noire du lieu ancêtre dérotismes
à créer phares didées lestées de bagues rouges lesbien sauf-conduit
dappartenance rauque signé la vie la mort porcine la joie face rouge
des crêtes
Prépare
le rite lavance blanche des loups rités telle
venue telle avancée de langue blanche issue des langues martelées de langues
rituelles développement dans brume monastique accaparement des combats dindigo
Couché
pointes en lair à faveur de lumières-raves
laser des quatre coins davancées hurlantes et décaties
Forces
du lieu dardées de précieuses couches percées au centre de pus morbides de
blanches liqueurs dans corps au combat
Signé
le lémurien il signe le lémurien il est vert de cave il éclate son journellement
acte cyclope des rots petits de fer à pétales
Il
pince au cheval son fer lallure la foudre mystique
Il
pince au cheval rhinocéros de battue
de feu
de bataille
lithographié acte par autres jouets acte dynamique
dynamite
Fleur
couche toi dans couche de lumière onguent de limpur lavé sibyllin
Dautres
avances et trente-six arrêts cardiaques et fête au premier venu qui sempiffre
de rythmes déséquilibrants dondes omelettes de masques purs desthètes
(ces salauds de la nuit rapaces orcals)
Vorgueil de Moi salaud de Moi dhistoires de Moi tue-moi
le Moi
Ravive
couteaux à plantes sèches à pistils non-éclos à
veaux morts-nés
Ma
mort en pur chacal tendu sur vomissures
Sur
ce rythme déséquilibré jai ce pur déhanchement ravivé par les fleurs-castes
Quelquun
souffrait ma vie sa vie leur vie sera très courte dans le recul du fusil de
chasse jai vu le lapin en or martyrisé loccident des boyaux lorient
des porcs-épics lombre sanguinaire des dépressifs des teste-boyaux des mines électriques de sauvagerie intime
Moi
bafoué lâché pendu peur des Blancs des sectes blanches proche du hurlement
des enfants morts-nés
Jai
mal à travers mes nerfs, à travers ma zone cortexicale,
tel apitoiement de nudité voulue
Dégage
ta zone circulaire des no mans land, du rite païen decchymoses
Comme
les dents pelées dirritations coupables
Défais
le fer datrocité, longue plainte aux nerfs de buf, aux valises
postées
Telle
gêne commune à séchapper lun lautre vers dirréalisables
soieries paniques
Panique
quand le couperet tord, quand il nest que la mort au regard incertain,
pâle et confuse et presque soumise
Dégagements
de certains inqualifiables combats, lourde massue puisée aux viriles dépenses.
Lorgue
des beautés cependant atteste dêtres noirs, de réelles investitures
Lart
est là souverain, inhumain et pervers, agresse le dilettante quil enfouit,
six pieds sous terre en enfer, comme il a exigé tels ou tels chapardages mentaux
Comme
une vie enfin, sécrivant à la pierre, au sein des plastiquages, des
séismes, toute voilée par le cri dun inhumain combat.
Position
de choc. Iguane du désir.
Nouveau-né
perdu en position zéro.
Nervures
noires. Musculature moite.
Niveau
zéro du désir.
Désir
enflé aux cent millions détincelles roides
Position
arquée du patineur fou aux gestes lents de métronome.
Montée.
Montée
des nervures, raz-de-marée minuscules, affolant laiguille solaire du
désir.
Petit
noir trop enclin à la déglutition, au bruit nerveux des muqueuses et du foutre.
Certain
rythme intérieur.
Certain
ton caverneux, suraigu, détonant.
Tout
dépend du désert, des jungles traversées, du miroitement de certains lacs
du vide.
Certains
lacs du vide : couteaux, aiguilles, diamants.
Caves
baroques : lautre moi, occupé à tabasser les peaux des tambours, à sétaler
dans lorganique, porteur du feu dautres visions.
Le
noir déglutissait le saxo en stridence.
Porteurs
de germes
Porteurs
de pépites
Porteurs
Colonne
des déshérités au safari païen
Porteurs
de puissance, foutre et lézard bleu électrique, en vue explosions et ravages,
en vue destruction grands centres raisonnements.
Sous-tendu
lîlot de grâce, et peut-être la fête en double dimension.
Sous-tendu,
très tendu, très fort, très arbalète, très énergie, très indien (du temps
de lInca à carapace solaire ou des guerriers frères de sang).
Trop
tendu. Couperet tranche gorge. Sang arrose spectateurs.
La
mort rampe pâle et ahanant
IGUAAAANE....................
Cette
heure-ci a pris le pas sur léternité.
Le
voyage est un gourdin quon allume aux temps chauds, sous les réverbères
grondants. Mis à part le sac de la ville nous fîmes volte-face et attendîmes
les chevaux et les chiens.
Léglise
fut détruite à cent pour cent, et toutes les lueurs palpables de léclair
eurent raison des édifices publics.
Toucher.
Se dégonfler. Voir les délires manifestes. Engendrer des poissons dargent,
relier les électrodes de la chair et du cerveau.
Nous
mîmes le cerveau à nu sur la table rase, triturés par le besoin corporel décrire
des signes... Se sentir enfler démesurément attendant le point de rupture
qui ne vient pas, les douleurs intercostales, respirer, respirer, diaphragme
en avant vers le squelette intime, soulever limpalpable peau, respirer...
Tressauter au moindre bruit, voir la foule des bateaux sentrechoquer,
la rivière est rouge de haine ce soir et pourtant jappelle le calme,
la lutte interne, les perles transparentes de boue, les cônes et les vrilles,
les fléchettes de verre...
Plus
respirer. Bloquer les pores, les sinusoïdes, se passer de soi, arriver au
no mans land, au moins que rien.
Être
gêné pour de bon et retomber dans la brutalité... démoniaque. Les fesses ahanent
le désir de souffler... trop tard. Il est trop tard pour redevenir ftus,
orgasme étoilé à la pointe des souffleries, des forges, des feux de naissance
et de mort, des nécessités de la cendre, du centre argenté, renard et loup-garou.
Ahaner...
le regard déjà voilé, les tripes coupées du souffle, aller à lintérieur,
tous à lintérieur, toute chair craquant et musiquant.
Le
masque.
Bas,
blanc, masque ci-gît, réalité écurante des loups, tombé
face contre terre, réalité pulpeuse du blanc, des acteurs qui jouent, qui
jouent de leurs tripes et du loup, enfreignent les digues de sauvagerie
ne meurent jamais
ne sont mentalement jamais au repos
même digestion,
même musculature
mêmes Égyptes dressées vers des cieux
de goudron.
Dans
le branchement aquatique des eaux pâles
au cur même des iris mauves
un jet dorgue a balancé sa tête de canard
Dans
le feu des pâleurs maudites et baroques
liguane a renversé son encrier de sang
lourdes gouttes ambrées sur le marbre des dunes.
À
lintérieur du marbre :
ossu, vagin, liquéfaction, putréfaction, silence, violence,
immobilité, théâtre de la grande source, tumescence, protubérance, vitesse,
vitesse, speed-choc, le large et locéan qui rampe sur les traces de
doigts humides, la mer qui se rivage, qui se rocher, la mer longue de vagues,
parasitée.
Bruitage
: sourd, croquis, longue fosse, cyanure de soie, sec, cassure des terrains
argileux sous solaire, sans aquatique semence.
Vie
: bruit des jungles, avec oiseaux-cacaoyers, arbres-paradis,
adolescents en pleine course jetés aux rayons huileux de lambre, pleine
caresse, pleine aspergeante de foutre et la...
Colère
: foudre, aspérités roides des vis, des crochets, des fendrax,
coupe-au-couteau, net-aux-tempes,
férules, roides-rages,
Son
:
Harmonie
:
Son
:
Musique
:
musique :
Musique
:
MUSIQUE
:
Au
hasard des gaines de liège glissent les troupeaux-pulseurs.
Lécriture
violette surgit du sperme des mammouths, de terribles ondulations des crêtes
de coqs sauvages, vies ramassées, lovées en boule au sein des marécages
des putrides tribus
des sorciers couleur divoire
de jambes gainées de soieries baroques mues par dinstinctive
gazelles aux bonds retournés
File
mon explosion, mon casque dor, expulse le son nourri en salves dexcréments,
file ma Nitro, souvenir des pulseuses
sauvageries, marche dans lOcéan, marbre transparent,
transparents sculpteurs, fous dempêchements et de retrouvailles avec
leurs corps brusqués dInde
Lourdes
marches retrouvées à lintérieur des limbes, à lintérieur des fourmis
géantes, il à lintérieur des vies soi-disant minuscules, terribles
séismes.
Dans
la forêt, une mante religieuse me suivit : son regard percevait les ornières
de mon mental. Jallais, rivé au sol, le visage bien près de la tourbe
princière
première.
Les
montreurs déléphants mindiquèrent la piste : ce fut un grand choix
de lupanars, didées toutes faites, de sables mortifères, de pulsions.
Je
mis à profit lexpérience toute neuve dun récent délire :
jenduisis mes muscles opaques dun rayonnement bestial;
mes yeux prirent la forme amande dun cousinage sorcellerie. Les castrés
me firent signe : je décidai la complète annulation de mon origine chromosomique,
jabattis un lion. Mon sang furibard gicla à grands coups de battoir,
incertain au début de la transmutation, accompli lorsque les atomes sénucléèrent.
Je dormis.
La
mort vint saluer mon uvre. Les ouailles, les esprits malades sagenouillèrent.
Dehors, dans la terreur du silence, un type siffla le Grand Orgue des Trois
Marches. Et le Semeur dOmbres, mimaginant
arqué dans la position défaitiste des pieux, décocha
ses flèches. Ils ne mauront pas.
Ce
cirque est fini, cavalcades dénormes terriers. Ils ne mauront
pas.
Cherchez
un autre territoire, une autre période dattaque, une autre défloration.
Ils ne mauront pas. Le divin, les scarabées, le chant philharmonique,
de ceci tout est à tuer, à gueuler en dernier lieu en blues mystique, mais
surtout, surtout neffraie pas les gestes dadieux, les nomenclatures,
les usines de chair, les territoires meurtriers
familiers.
Enfin
chatouillé de par le travers liquide, la similitude entre les actes de chair
et toute rouille
séchappe par LE signe
meurtrier du Réel
Affamé
de lézards, délivré des chauffeurs fous des autoroutes
le mange-tout rattrape toute fuite tout retard toute démangeaison.
Rampant,
cramant lénergie de la souche, du râle des vautours revenus ramper sous
serre, sous le vitrail masqué, malgré les pylônes de cuivre qui se déplacent,
broyés, et blessent des chairs pâles et musculeuses. La serre, la serre chaude
où explosent les fleurs tropicales aux différents niveaux de méticulosité,
crachant les pulpes, rejetant le fiel dans les spasmes de la mort surréelle.
Le
fond de neige, le trou noir bercé des pépites fauves, des drames danimaux,
de colliers, de jougs, de serres cuites où légumes tombent en cendres, impalpables,
laitues carbonisées, la hache des premiers explorateurs de serre.
Cernés,
creusant des trous pour la fuite, répondant au nom de gémellité, façonnant
les différentes digestions, au fond des puits noirs, sous les souches, les
humus cramés, brûlés du feu des squelettes intimes, de lor, de la forge
où lor bouillonne et triomphe sur les parois où il a giclé, dans le
torrent végétal, son frère, son sauveur des lumières impossibles.
Où
la chair, au bout, senflamme, reconnaissance des deux poètes, êtres
diaphanes de la nuit.
Où
le noir, labsolu, vénéneux retour denfer, saccage lirruption
du cramé, de lorcal, noir poisson des profondeurs anciennes où pour faucher
le fond il faut calculer le nombre de jets de pierres rejetées avec force
vers lantre où se perd le noyé, qui sème sa laitance, que les femelles
damphibiens parcourent de longs frissons électriques.
Cheval
blanc. Bouge blanc transmuté. Cette insanité du Blanc minonde de chaleur.
La pulpe éclate aux différents coups de boutoir, de misérables tulipes. Le
hasard accorde les genres : le Bleu attise la guerre, le Mielleux sent son
corps devenir Chèvre. Et le Voile se tend... En simmisçant de la viande
carotide.
Leslie.
Lesle. Laisse ce balancement braire, meurent tes paroles dobsidienne,
le Blanc médite, le Blanc médite.
Au
Congo, à laffût, au Blanc Renard souterrain. Au Congo massaillent
les Mouches. Au bloc dinsanité, au miroitement des pupilles, brûlent
les papillons gazés.
Les
groupes et la carotide, lavés de telles chutes... quil ny a rien
au bout, quun seul souffle de squelette. Le fer étire ses tripes, groupe
le fer et son intérieur doxygène. Vibrent les carreaux de vitre et de
gypse.
Les
explosions tardent à museler lhorreur, le Menteur, le Boucher.
Le
Sang emplit le crâne, cest la Carotide, tranchée.
Mielleuses
déraisons, repos décevants. Nos antres du malheur ont décerné des griffes,
les traces du fauve Trop-Tard.
Empoisonné
le Sang, empoisonnés nos corps, notre or de larmature au fer rouge.
La langue démesurée a traité ses polypes, à la hache, à lépieu. Toute
transe anti-veuve étant la bienvenue.
Au
cadavre, pour sa primauté dinsectes.
Au
rocher, sa marée de sang (les caillots, grumeleux, sécartent dune
ligne tranchée par le collet, bombonne dexplosifs au nitrate dinfect.).
Grandeur
et nauséabondance
De
rythmes antiques nous trouâmes les sculptures. Il sagissait de faire
fondre le miel, de linciser dune pincée de cognac, de tracer dans
la Voie Lactée un repaire de chiens sauvages.
Ces
tripes assises au soleil brillent des mille feux de la putréfaction. Rires
des animaux dans lesquels se lit une haine implacable. Les bêtes reviennent
aux premières lueurs de laube, fracassées sur les rochers mortels. Si
transparents les cheveux du plus grand insecte de la région, camouflage. Sa
tête, verte et pointue. Lélégance du meurtre.
Danciennes
signatures, aux repères originels. Du sang nous dirons que la source est chaude,
mi-drogue, mi-chienne.
Le
Chef des poissons revendique lidentité du signe. Pleureuses. Mi-lunes,
mi-dévoyées. La guerre est lasse de nos sacs envahis dorage. Nous avons
incendié léternel de nous-mêmes, infectieux.
Le
jour se lève, Maman revient, me rattrape par le bras, métire dans sa
longueur de mère souple, tout en bas le phoque lourd respire du cambouis.
On est tous placés par rapport à la mort sur un train denfer. Envers
tout décor il y a des spectres longitudinaux au trajet sinueux dans les serres
brûlantes.
Ma liquidité. Mon peu de crédibilité aux yeux des systèmes de scribure. Maman coulait un regard sur moi, sur ma torture permanente, elle me dit en confiant très haut aux chevaux desbroufe :
«
Tu es ce personnage dargent, ce délirant composite dindividus,
marqués de songes épais, roulés dans la poussière bleue dont les vagues de
nuit natteignent même plus la plus proche des plages.
Tu
es pour la vie entre les sonnailles et les esprits, entre la force qui terrifie
et le peu de consistance de ta méthode. Tu ne seras puni que si tu le crois.
Le crois-tu ? »
Je
limitai ce discours, volontairement, à quelques phrases-clés, un minimum dexplication
linéaire étant nécessaire.
Puis
je rejoignis la TRANSE.
Le
granit, en tout cas, my invite.
Les
minerais, les plus précieuses des chienneries, dites avec le corps rampant
des rapaces vocaux. De la poussière de métal, notre être invisible sémeut.
Rubis, émeraudes, lincursion au centre des pierreries, lovoïde
parcouru deffluves épileptiques.
Dautres
centres de nuits. Dautres repaires de fauves. Pour creuser enfin le
lumineux spectacle des rois et des fous.
Du
grand champ : élargir, creuser, étirer, inverser les formes, mourir, élargir...
Au
sommet de telles rondes, Nous, avec des barrières translucides, renfermés
dans des vasques où bruissent les fantômes du soir.
Le
démon salloue le droit irrémédiable de brancher ma torture sur mon lignage
bleuâtre. Le titre de chef mallait mal.
Aux
coins sétalaient des vitres, que nous cassions malgré tout, avec tant
de peine à soulever les galets. Toute mort était jouable.
Lui,
le Terrible, avait droit à une part plus grosse de butin danguilles
ciselées, ou cétaient des najas, des truies, de vieilles loques parfumées
et chaudes.
Entre
des morceaux de métal, crédibles, tout un réseau : pour saisir le gymnote,
le rémora, reprendre la recherche de lEldorado
muet, à travers les bombes non explosées de la grande ligne fortifiée. Dailleurs
la fumée nous tenait couchés au ras du sol, et nous préférions respirer, ébahis,
dans la neige calme de lextérieur, au moins lair était pur, déchargé
de tout meurtre racorni qui eût pu se passer dans le sombre endroit sordide.
Les
chefs y avaient hurlé des ordres baroques, de bêtes des steppes, obligés quils
étaient de faire valoir la supériorité de leurs insignes dor. Ceux-là
savaient alors faire parler la foudre de leurs pistolets aux crosses de nacre.
Et
les feux du dehors : métalliques, aux premiers instincts de lêtre menacé;
surréels, lorsquil sagissait de rendre compte dune alchimie
mystique, dune quelconque échauffourée dans des carrioles tirées par
des chevaux transparents, dédoublés.
En
fait je revendiquai pour moi seul la transparence, une prière sélevait,
païenne des nombres pairs et impairs utilisés successivement dans un trouble
organique, pour atteindre labsolu, le Mythe de la Guyane.
Monstre
haineux, enfant de barbe, noir de haut en bas, de saccages de fronts, empire
du charbon, taiseux, le mec qui renifle toute la puanteur du site, entre les
verts et les saletés, entre souffrance et malédiction, cet être amalgamé des
notions de haine et de cur, épileptique, ou de spasmophilie tenace.
Être
noir, de grandeur et menace, lautre loup, la terreur névrotique. De
cet être mental senvolent flèches et boucliers, le musc très fort darrache-gueule, et la vie et la mort maintenant si intenses,
si présentes.
Jai
passé le cap du promontoire belliqueux, entamé lerrance aux tripes de
plomb, sous lemprise encore de la raideur du masque, les frères du dégoût.
Mes
mains devant ma face pour apaiser mon angoisse et qui mempêchent de
respirer. Lamphibie, laquarium, mon amie. Mon être noir qui pue,
ancien serpent des rues, entre tôles de marbre non martelables.
Le
musc avance en reptations pelâtres sur des plaques
de plomb, dimmobiles territoires.
Maintenance
de lInca.
Bien
reçu en pleine face les soubresauts de pierreries, percées de poignards de
cristal, les veines gonflées de milliards de groupuscules sanguins, oniriques
de par la feuille dor à ciseler, à poinçonner.
Le
mort avalait les cristaux de quartz lunaire, dans des lunettes à grande portée
y macérait ses liqueurs empoisonnées.
Il
creusa, creusa, au plus profond des doigts, dune averse continue lavée
par le flot urinaire. Le monde pulsait en plaques, morsures de très hautes
lignées.
Les
dents dor, les creusets, les trous, repus dinsectes de toutes
formes, enlevés dans les airs, puis rabattus à coups dinjures et de
mains caoutchouteuses.
Le
monde et lenfer. Le creuset où la limaille et lacier ressuscitent
en de flamboyants solariums. Les étrangers du sable creusaient de toute leur
digestion, leur cave souterraine.
Ils
dînèrent de tripes, dun ou de deux sacrifices simples, bracelets aux
poignets, puis enclenchèrent le processus de haine, envers les différents
sacs de viande qui paissaient de toute leur nausée chlorophylienne.
Mûri
par le plomb de lair synthétique, lespace vibrait, mythique.
Ceci
très près de la mort. Ceci très près de la mort.
Le
corps près de linnervement total. Ces figures
de princes lovés en boule, en demi-teintes sismiques. Très près du nerf de
la mort. Plus le costume, plus cette vie dautrefois, le moindre contact
avec lhumain, le vide, me transforme en boule tétanisée, le strict moignon
étouffant de mes pores refermées, mes délicates usines à air.
Entre
deux peaux, entre deux têtes, jécartèle, infirme, pâle defforts
à sueurs froides, mes membres vaincus par la polyo.
Lêtre
ne peut plus avancer, jentends lêtre essentiel, coincé entre deux
spasmes musculaires. En venir enfin à toutes ces formes que je naime
pas expliciter, optant pour un certain mystère TRANSMUTÉ dun langage
filtré par toutes les cloisons positives du cortex.
RACONTEZ
VOS SOUVENIRS DENFANCE.
Ma
mère bat, mon cur bat, les alluvions se déposent lentement sur le filtre
noir des chaleurs. Il est le maître noir de lincandescence. Mortifié.
Sacralisé.
La
foule dodeline du masque. LUI, le Sorcier, lêtre qui par-dessus le toit
aspergeait nos viandes de napalm.
Se
découvrir si jeune et si puanteur. Il travaillait, sournois, en trombes de
scarabés, et si jeune, si lourd, si fragile.
Le
corps arqué par-dessus les marmites bouillantes de cornues, et le sang dêtres
précieux, miraculés, ciselés. La transe du BLANC venue dinséminations
rougeâtres, en plus dun impératif de LANGUE, de mixages fous et désirés.
MARTELÉS.
Que cette cuisine assassine les oies, nulle contradiction. Que la graisse
tourbillonne au centre des convulsions, nul reproche. Quon atteigne
les broiements juteux du lion, peu importe. Tout cela respire de la mauvaise
santé de mes tirs dérables.
Mes
nerfs, si jeunes et si chamois. Accablés de rouge, défilant de tortues en
scansions, mordue la lèvre supérieure de chaque pachyderme terré dans des
gouttes de sueur.
Si
fragile, le bébé. Mortifié par les menstrues de mères sèches à encoches. Dérivant,
sur chaque goutte dos, Lui devint le Terrible.
Tribal.
Javelot lancé. Touchés au front gendarmes et voleurs et camelots, beaux parleurs
du Mensonge. Ceci nécessairement pur, le dernier des gestes de couleur, avant
le blanchissement final.
Quelquun,
ou QUELQUE CHOSE, canalise lurgence du lancer.
Dans
les forêts, dans les étoiles, martelant le rythme dun rapide coursier,
le plaisir aux tripes découvertes, aux sensations datroces reptations...
la bête (ou lêtre) avançait dans lincantation de la nuit, froide
et chaude, et puissante dexcréments, de demi-lunes, de bordels aux cuisses
enluminées, détranges carapaces, comme du bois irrattrapables.
Décimés
les loups, les chiens, les valets, les mordillés du cul, décimés par de célestes
loques empoisonnées, à travers tout le trajet du miroitement des Masques.
MIME.
Le
corps senfonce dans le corps senfonce dans le corps senfonce
dans lépieu, dans les doigts, dans le maître du chien, dans la tête
du canard, du fils de la pêche, senfonce en trublion, en cadavre.
MESSES.
Dignobles
créativités de loups enrobent les lentes aquarelles, se tordent au matin calme,
sévaporent. Reste le cumin, une mathématique terrestre sans grande envergure,
un pet de taureau qui ne foule plus les entrailles, lours caché dans
le cul boursouflé des nonnes.
Lettre
ouverte aux enfants de Source, aux hommes de Métal :
Nulle
impuissance à se faire moteur à huile, lampe à souder,
tout est transparent de pâleur exquise. Nous souhaitons simplement le regard
investi en peaux de diamant, en souples muscles intérieurs.
Lorganique
trépidation des cercles rappelle les vapeurs où bougent les hurlements de
moignons étouffants.
Flottent
les crevaisons, les miasmes, les remous.
Scie
la machine, légoïne, la roide escapade de serpents à pile, lété
délicat, en suspens dans nos origines.
Bêtes
à cris, organique tremblotis, demeure du diable
qui court rouge, docilité étonnante des gueux, casque à foutre engoncé au
territoire des yeux.
Mort,
terrible encore aux sanquettes de hyènes, et voilà
reposants le tombeau et le rire.
Majeure
partie du temps à flinguer, à sincruster, être minéral.
Ceci
après on change, on gagne le domaine des rapides coursiers, adolescents en
perdition dans le plaisir, aux tripes découvertes, et cette jungle au travers
de quoi dégainer sa déraison.
Tripes
en salves, jusquau rire poisseux de la merde transitoire, terrible marque
desclave. En plus je shoote au purin lordinateur de mes veines,
jusquà la psychose ultime.
Au
sein des marais à odeur de poulpe, des bêtes exacerbent leur rut.
Le
brouillard noie les corps dadolescents en partance.
Dans
la vibration solaire les garçons figent leurs forces communes, barbouillés
de peintures de guerre, montent dans lespace, transparents, haineux.
Lauroch dénude sa charpente osseuse, attila
à la tête des hordes, sempale sur le roc poussiéreux, tente datroces
reptations, y déchire sa toison, loqueteux, rouillé par le sang qui sourd
de sa bandaison noirâtre.
Le
vent souffle dehors. Détruit la machine à compiler les tripes.
On
avance dans lhypertendu, le mixeur dirige linfluence des moignons
rouges ahanant et puant.
Le
traître meurt de la polyo, en échange dhydrogène
sulfureux.
Attend
larrivée du masque et se soumette pieds nus liés à largenterie
de torture.
La
greffe du corps sur un espace enclos. Deux justes rampant sous les feuilles,
lun dirigé par lautre qui frappe à coups de bois vert, de tendres
pousses. Les larves, catapultées, mesurent limmensité carcérale, le
peintre de lart brut, déformé, signale la torsion des mots, en saccades,
en torrents verdoyants et sirupeux.
Les
codes dhérésie : mourir, se pencher en travers, accorder une nappe cyclique,
se charger de diaphragmes au point de rupture, citer le ciel, le jeu, la raideur
du masque.
Mordre
le portail dor, lor alimente la tour du cortex entenaillé.
La
crécelle du monde attouche lhydre, los, la Velléité.
Le
langage dabord, et partout, à la source des tumeurs, sinvestit
de chastes pourritures. Pelées les digues, affamés, les éléphants. Dans le
foie dun quelconque chacal ce vautour qui tournoie, ON me décérèbre.
Je ne pense plus je, je ne pense plus moi, mais la carcasse rongée de mes
actes divagants, la mémoire pourrie, imbécile et manichéiste, bigot.
De
cette boue dont on tire les actes les plus inconscients, jenduis mon
foie, mon visage et mes mains, guerrier idiot des plus débiles instincts.
Je se propage à perte de londe, à cette vitesse où tourne une
vie dinsecte, de poivrot.
Sympathique
la boue, peu chiante, plus humaine des bas quartiers que des constructions
de Haute Intellocité. Je marque un temps darrêt
à la lecture de ce livre car... je nen ai pas très bien compris le sens.
Tous les livres se sont faits bêtes, pâles et bêtes et privés de sens. Je
répète à qui veut mentendre quil ne faut surtout pas se laisser
insulter par les livres, les reliures, les érudits.
Tel
être débile a pondu son uf une fois, luf lisse
et incompréhensible, non répréhensible, lui-même dans le même instant début
et fin, hypothèse, analyse et conclusion.
Tels
êtres existent, ont banni toute forme de connivence avec Papa Intello, martelant
le plus pur produit de leurs ondes, livides, sales, épuisés, nuls. Daucuns
diront que ce furent souvent de purs joyaux, étranges, inspirés;
ils nauront pas vu les langes de purin, la merde transitoire, la purulence.
Partout
cest un jugement inutile de dire : ce fut de la Beauté.
Il ny a rien de Beau en ce Monde, mais tout est Monstrueux.
Lorsque
de vrille en vrille, de passages en gués sautés, on atteint pour longtemps
ces rixes que sont forêts impénétrables, on arrive au choc soudain des lucioles,
des joyaux. L’espace minéral cachait bien ses secrets, ses organes sidéraux.
Nous
pénétrons de ce pas au cœur des plus troublantes
révélations magnétiques : les loups.
Ces
êtres cruels, brûlants, comptent leurs victimes depuis la nuit des temps.
Se nourrissent de fleurs en période chaste, après les temps de tueries et
de sabbats, se goinfrent de couleurs flamboyantes, meurent d’ivresse,
trop de saveurs, de dégoûts, trop de beauté en un instant aussi restreint.
(Parallèlement,
la vie broie d’innocentes créatures dans les bouges
à pistils coupés. Fortes odeurs de fièvre de poulpes à ratages. C’est moi avec mes créatures, le magma est enfin en train
de bouger, j’attends depuis toujours avec l’envie aux lèvres de remuer ce bouillon grumeleux de l’inconscient, figé par trente-six millions de pesanteurs
liantes.)
La
sève montait, brûlante. Les loups faisaient partie de l’écorce,
leurs traces sur la neige enflaient les désirs de Pernelle.
Elle
partit dans la nuit, un grognement au bord des lèvres; sale cochonne va
! La horde avançait vers les toundras gelées, la neige mordait les flancs.
Ile bleutée, la lune venait à l’encontre des temps...
Pernelle
vit les loups, à cheval sur l’asphalte, l’un
d’eux harcelant sa femelle. Cheval poudreux. Loque
sale loque. Quelle tristesse d’être loup! On se
met des torchons...
L’histoire du loup commença alors qu’une
nuit tout le monde dormait. Tout le monde sauf... Pernelle. L’appel
magnétique de l’aube, du voyage qu’elle
allait faire au-dessus des cimes, le vol planant au-dessus des désertiques
froidures.
La
vie, la vie dans l’espace de la lumière. Elle
ouvrit la porte, calmement, veillant à ne pas la faire grincer. Dehors la
froide nuit la regardait fixement... Une boule de feu traversa son crâne
et toutes les tentations revinrent... Elle se roula avec jouissance sur
son ventre tendu de désir, et la neige poudreuse l’enveloppa
d’une auréole bleue.
Puis
la marche commença, légère, aérienne. Marche sur l’air
de la neige, sur les couches d’air épaisses et
imaginaires. Un loup imaginaire se présenta, elle le sodomisa. Elle le prit
à la gorge, s’enfuit en traînant son cadavre, roula, hoqueta, déchira
sa peau pour s’en vêtir, douce fumée bleue dans
l’échappatoire du pôle, s’investit
louve, hargneuse, vivant sa vie de garce polaire, illuminée.
La
horde avait senti le fumet chaud, les étranges rapports de laine soyeuse
et de peau rougie, l’orgasme contre nature.
Elle
palpait maintenant la piste de guerre, de vengeance, humant les traces de
lutte dans la neige calme, les déchets orgasmiques et pouilleux que la débauche
avait abandonnés.
Pernelle
courait toujours, s’installant parfois sur quelque
couche d’air purifié, refaisant le plein d’énergie,
heureuse dans l’immobilité.
Parfois
revoyant son départ chaotique, cherchant très peu de justifications, la
forêt et les étoiles pour seules raisons vives.
Un
ultime réflexe social lui faisait paraître folle sa tentative, cette transe
hors du temps, mais l’instinct reprenait le dessus,
inexorable.
Dans
ces phases glauques et précieusement minérales, se meuvent les êtres en
perception. Pernelle pénètre dans ce monde, si jeune, docile, et si double
!
Jouer
l’ourse et la mythomane dans cet ordre de cercles magnétisés,
être la louve, s’offrir aux diableries cérébrales
des loups.
La
forêt et ses écarlates sanglots !
S’offrir à la montée du désir, la sève grondant dans les ventres
éclos, perçue louve écarlate par congénères repus de chasses et de combats
meurtriers.
La
maque, la pute, s’ouvre, se tend, croupe vers
le plus beau des fauves et aussi vers le pelé, l’hirsute,
le rejeté, qui bave en crocs cassés et pantelants !
Et
la neige lentement occulte les immenses sapinaies,
les boursouflures de l’humus, des masques de bêtes
imprévisibles, les mastiquages, les cœurs entrés en hibernation qui pulsent de plus en plus vers
l’irréalité de la mort utérine, sauvagerie exangue, car on ne voit violence dans les meurtres, à peine
goutte à goutte un flux rouge qui bat, qui bat, qui bat.
(Jeune
femme écarlate, lève-toi dans ton trapèze de dérèglements. Tu me parles.
Tu parles aux loups, citoyens de horde.
Quelle
personnalité m’intéresse en toi ? Pernelle outrageuse
? Exode monumental des valeurs? Tes soucis de lionne à l’affût
d’idiomes nouveaux ?
Hagaï, hagaï, dérangement
ordinal, focale bleutée. Hagaï, hagaï, détourne les nombres en trajectoire onirique
HAGAÏ
! HAGAÏ !)
Pernelle,
dans sa chambre, vibrait. Son charnel éclatait en vagues multicolores, aspect
ravissant pour les auditeurs d’ondes courtes et
franches que nous étions.
Pernelle
semblait surgir d’une léthargie qui lui était
propre, ce goulu écrasement de ses draps mouillés et odorants.
On
l’avait toujours isolée, symbole d’excitation
malsaine. Elle la pute, la chair fendue, cette blessure pour macs puants.
Et
voilà que cette nuit le choc magnétique resserrait l’étreinte,
les ondes vibratiles fusaient en sinusoïdes, elle allait partir enfin, malgré
ses troubles cardiaques et somatiques.
Partir
? La nuit la fixait froidement (c’était ainsi
au pôle) et sans peur la boule de feu traversa son crâne, et tout était
nouveau, les billes, les cadavres, les livres ouverts et impénétrables.
(Les livres de la nuit sont en cuir richement travaillé. Peut-être sont-ils
dépositaires des plus grandes trouvailles; mais personne n’a
le droit de les consulter.)
Ce
soir, Pernelle ouvre le livre de la nuit.
Les
loups l’attendaient. La horde, la tribu, ces fils de pute paléolithiques.
Immobiles dans la lueur lunaire qu’on eût pu palper,
gros et malades, squelettiques, ils jouissaient du son poisseux de leur
organe, protégés par les vrilles, le quartz polaire dont l’épicentre pulsait. Des loups affamés, des faibles d’esprit, des sauvages d’innocence
trouble. Chaque soir, ils attendaient Pernelle, lui jetant d’abord
un regard torve et misérable, puis redevenant fauves, d’une
brillance intolérable. C’est ainsi qu’elle les aimait, embrasés, incendiés de haine, aux morsures
mortelles.
«
Allez vous faire foutre ! » Vociférait cependant la PerBelle
à ces créatures de ruisseau. Par là même renouant avec la vieille tradition
orale des buveurs de sang.
«
Seuls m’intéressent en vous votre latente envie de tuer, votre poil
hirsute, vos yeux rougis dans la contemplation ancestrale d’antres où jamais être humain ne pénétra ! »
«
Vous seuls, animaux débiles, savez mouiller ma toison de vos langues obscènes
! C’est pourquoi je quittai mes vieux, mes culs-de-jatte, ma
vie pépère à ras-de-poule, à rez-de-chaussée,
ma triste hérédité ! »
Le
chef acquiesça d’un sourire gnomineux,
assailli par les mouches, les grosses mouches bleues qui pondirent sur le
champ, en cascade, leurs larves à pourriture...
SUIVRE
!
Pernelle
suit la piste sanglante, mime le coq au combat, avec des bavures, des giclements
de haine, transmet la course par la vibration tactile, casse toutes les
pattes des chevaux hypertendus, molosse risqué aux cataractes naines.
Et
se tord, apitoyée, reprend le risque du glacier, redemande l’étymologie,
saxo striant les singes.
Elle
suit la piste des œufs, des larves, des boursouflures,
enfouie dans l’éclair de ses rages, les mouches
à leur tour s’engorgent de sa vitalité, piétinent
l’orage, la souche, l’humus, déglutissent
leurs larves attachées à leur cul, dans l’hydromel
de leur cerveau, minuscule goutte d’esprit.
Piste
des œufs, piste des nerfs, piste des os blanchis, décomposition
hâtive, des haches étincelantes à double tranchant, des êtres qui vont vers
leur dernière transition, leur cimetière des éléphants, et vont déposer
leur cocon blanc, putréfié, symbole de survie utérine, et on a fait le tour,
et les cercles s’allongent, s’allongent,
meurent en rides magnétiques, au-delà du sommeil, des rêves, de la mort.
C’est l’orgie des blancs organes,
de ceux qui gavent les renards souterrains, et la Belle s’essuie,
la bouche encore gloutonne noyée sous le fard des foutres compacts, elle
s’en fout, quitte le cimetière, repart vers les bêtes à sang
chaud, vers le cycle infernal, comme si la vie avait un sens...
Connaissant
bien la montée des risques, se lave à l’eau froide,
corps arqué en position d’orage, s’incorpore
des glaçons au teint, pour le frais et les rides sauvages.
Laborieuse
beauté. Son double, le Michaël des organes. En fait, cette succession de
troubles sensitifs indique une inadaptation. Ah ! Ah ! Les loups sont bien
là pour la curée, leur fourrure manipulée adroitement fournit l’électricité
bandante...
Pernelle
recouvre son jugement de pastilles multicolores, entre dans la forêt comme
un pistil dans la guerre des nerfs, se heurte au miracle des éléphants,
mais n’y croit guère.
Elle
se couche dans les pattes griffues, les nerfs de bœufs
sauvages, qui lacèrent la peau, symboles attitrés du sommeil, le grand songe
des louves à sexe inassouvi.
SUIVRE
!
Encerclée,
Pernelle, au sein de la horde, décide de suivre, entre nausée et jouissance,
menacée par divers travaux de gueules si peu fardées de grâce. À son tour
de heurter la glace d’un front lourd, car il faut
aller vite et on tombe, à peine le temps de lécher le reflet d’un
visage sur un névé bleuté.
Et
certains loups en profitent pour enculer la vierge qui ne se reconnaît dans
ce miroir sanglant.
(Fais-je
intervenir la faim ? Ici la faim n’a aucune raison
d’être, nous ne sommes au monde que par pur hasard de l’esprit, alors je n’ai surtout
pas envie de voir déféquer, chercher nourriture.)
La
course, lancinante, accrue par la fièvre boréale, domine la peur de se voir
trousser et mettre à sac. D’autant plus qu’il
est dans l’intérêt de la jeune personne de suivre,
sans demander ses restes! Les fauves semblent cependant ralentir l’allure et Pernelle a tout le loisir de les observer, ou
plutôt d’apprécier leur souple vision des distances,
la moiteur ambiante évaporée des dizaines de sculptures animales qui traquent
l’horizon.
La
peur n’est plus de ce monde : le clair chaos de la nuit aggrave
la paix souveraine des instincts ancestralement
purs.
SUIVRE
!
Les
insectes ventrus ont craquelé leurs membranes. Soporifiques les gestes miroitant
la danse. Dans les yeux à vrille des liquides blanchâtres embrasent la vue
à laitances.
Aquat. Liste des baumes aux momies d’errance,
entre trouble et viscosités. Ma chaîne d’irradiations
ameute les circuits d’intègres libations souterraines
des boues secrètes, des organiques séismes. Les centres se déplacent : les
cercles affluent, à soif d’onguents et de rythmes.
Cercles d’étranges histoires, poèmes pelés par
les machines à écorcher, êtres à casser les verres mous bouillis à l’eau stridente, sexes à textes, florilèges rauques, aiguilles
solaires. Pelées, les louves sont encore de sang entier, muscles rouges
suffoquant bruyamment sous la pression polaire.
Les
loques chaudes enluminées de vapeurs s’exacerbent
en cristaux glacés.
La
nuit morte écrase les membres.
Course.
Courir. Haaaleter. Cuisses d’indien et pattes
de fauves. Musculeuse déraison. Course. Galop. La nuit est tombée depuis
des millénaires. Froid du galop, à la source des nerfs.
Pernelle
insulte ses congénères, trop lents, vous êtes trop lents, couards. Elle
ose. Elle peut se faire déguster les organes. Elle hurle : « couards, coursiers
de salon ! » Elle prend même une avance considérable sur le chef, le premier,
l’invincible, le grand loup noir zébré d’argent.
Elle risque. « La nuit sera trop courte ». Et puis elle y prend goût, et
tous les hommages sexuels ne valent en aucune façon cet outrage à l’effort-limite, les jambes, thorax,
cerveau incantatoires, tous tendus vers l’horizon
flamboyant.
Ralentir
le guépard ? Le guépard, lui, toujours bondir, lacérer l’azote,
plus vite que jamais, à la limite de la transparence, plus vite que son
mental qui lui ordonne de redresser la barre, de renouer avec une certaine
normalité d’oxygène. N’écoute rien l’animal, que sa bienheureuse transcendance, l’éclat BLANC d’une alchimique lumière,
intolérable BLANC, insensibilité maintenant du souffle, et hasards flashés
de neurones qui cliglotent d’intenses éclairs multicolores, frappés par la foudre des
torrents de lumière. Fini l’organique guépard,
le sang qui bout et le sexe qui transe, à jamais peut-être maintenant, dans
le danger, la modulation ultrasonique de l’ESPRIT
souverain.
SUIVRE
!
L’ESPRIT s’agite ce soir. Celui
de quinzième dimension, aux désordres anguleux. Suis-je en train de périr
de l’éclat de mes nerfs ? Je ne consomme plus d’œufs blancs de couvées utérines, j’espace
mes jets de sabots et de casques. Je suis, heureusement, très près de ma
Réalité pour peu me soucier des conséquences noires. Les chariots emportent
mon personnage loin, vers leur essence blafarde, en zig-zag
dans la piraterie mentale.
Voyage.
Le voyage est un gourdin qu’on allume aux temps
chauds, sous les réverbères grondant. J’écrivis
cela sur le rythme, le souffle, une nuit que le vent s’engouffrait
dans ma chambre mansardée, sous les jupes de Pernelle, dans les outres tout-à-fait vivantes qui lui tenaient lieu d’organes, enflées par la brusque tornade rouge du fluide
des origines...
Le
casque nu, guerrier au sommet des libations, s’épanche
en regards d’outre-vie.
La vie ruisselle de précipités mentaux, la horde initie. Pernelle, de sa
hauteur farouche, brûle le gazon des mythes, piétine le campement provisoirement
jeté au centre de l’errance.
Minuterie.
Tout va péter en une seconde d’inattention, des
monosculptures glacées aux liquéfactions sales.
L’incantation se poursuit longtemps, telle une onde de mort,
fixant la minuterie solaire d’ensembles glauques,
murmurée par les chamans des différents groupes, puis hurlée, modulée par
les cerveaux d’agglomérats cristallins. La Rouge,
la Psalmodiée au Songe des Grands Espaces, l’Harmonique
souillée de pénibles trouilles, la Naine et la Géante.
Toute
configuration appelle en outre l’obscénité, pour
faire bonne mesure, pour équilibrer les échines poussiéreuses et à moitié
truffées de bulbes à taillader.
La
fête continue dans la nature pleine d’onguents,
le territoire s’agrandit, se perd en dimensions inexorables, en nerfs décoratifs
et à la fois si vivants !
Ne
perdons pas de temps en vaines lamentations, nous connaisons
déjà ces anormalités, suffit de faire avec, de supporter l’aggravation
éventuelle de son état.
La
nausée nous prend parfois au détour d’une courbe,
dans son travail idiot d’acharnement à la perte
de notre raison, de notre vision.
Ce
voyage noir et sans fin n’est effectivement pas
de tout repos, mais nous avons la responsabilité d’âmes!
Si je lâche maintenant la scène de la curée, toute énergie s’évaporera
en même temps que sang, chair, décors. Mes nuits n’auront
craché que des miasmes, des spasmes, des signes pour toujours rendus au
néant.
C’est du VIDE que sortent mes tempes dures, mes onglets, du
VIDE mes varices, l’énormité des nez, du VIDE
Pernelle et ses loubards, et ses miteux de quartier qui éjaculent surréel.
Elle
reprit un peu de liqueur, endommagea son foie, sa rate, sa colite. Elle
n’avait pas faim. Une mort réelle rôdait alentour, et pourtant
l’envie lui plut de boire, d’accélérer son sang, ce tournoiement brunâtre dont la mémoire
ne gardait aucune trace de la source. Ainsi elle but, arrosa un loup, auquel
elle mit le feu, le suicida dans la fièvre boréale.
Le
terrain grouilla un moment de minuscules flammèches, d’explosions
ridicules dans cet espace démesuré, des bestioles creusèrent plus profondément
pour n’être point victimes d’éclats.
La vitesse à ce moment-là atteignit son troisième degré d’endurance,
avec encore une méfiance accrue de la part des autres fauves.
Pernelle
sentit alors son corps triple, tandis que les grandes bêtes basculaient
dans le précipice, ainsi que les tonnes d’acier,
d’or et de cuivre, qui devaient pour
toujours leur servir de cercueil, les écraser en bas, métal contre organique.
Troisième
vitesse ! Quelle énormité ! Quelle charge pour les cœurs
endoloris, les saccages déjà prodigués dans les chairs mâchées, soucoupes
bleutées.
SUIVRE
!
De
ce terme sorcier ressort la vie en plaques, l’étrange
tessiture. Milos, de la bande des quatre, s’ensanglante
au soleil couchant. Seule, entre deux gouffres, Pernelle salive au moindre
spasme. Fuite de la horde obscène. Vers le sud, vers l’azur,
vers le froid. Vers l’immensité pâle des êtres
liquéfiés, d’étranges tentations manichéennes.
Le cheval fait une proie, le vautour fait une proie, les muscles font des
proies insolubles dans l’eau gazée, oxygénée des
terrains noirâtres, lourds des matériaux nobles : uranium, sel
de silice, fer rouillé qui décapite les organes purulents.
Nous
autres, de la course, étions soumis à des pressions torrentielles, des incendies
de thorax.
Les
sommets atteints, la vasque inondée, le peuple se rendit gourd aux abattoirs.
Peuple de corbeaux, de vieillards, de chauves, d’essuie-trompettes, maquereaux, lardons, beaux essaims de trotteurs,
limitateurs d’eau-de-vie
bouillante aux premiers rayons d’ici-bas.
Sont-ils
donc tous concernés ?
La
mort lèche la mitre de l’évêque aux doigts enculeurs.
L’écharpe rouge de l’anarchiste
mythomane donne l’illusion de l’élan
vers la foi. Le monde tourne, tyrannise les chairs revêches, les manteaux
de castors et de loups d’une taureaumachie
nue.
À
l’intérieur, grande cicatrice pure de tout onguent, une organique
Pernelle tressaute, le vent englue ses oreilles psychiques, de l’éléphant, des loups, des sifflements suraigus de la horde
aux crimes-miracles, aux oracles-tigres, dans
la soie, le long gémissement vers l’épanouie.
De
cris en course, de crise en Kourse, un apprentissage
s’opère, peaufiné. Les brûleurs cisaillaient les pastilles
protectrices; il n’en est plus rien. Tout aujourd’hui brille d’une origine mentholée, d’un feu
ardent qui divinise tout, cul, pimbêche, ordure.
SUIVRE
! ! !