DIDIER MANYACH

 

LIE & ROSÉE DE VOIX

 

 

INTRO

(Talisman Quatre)

 

 

Talisman Quatre

Bandes Magnétiques

Écrits

Neiges

Découpages de Langues.

Frapper Vite

Déchets

Détourner des Fonds

Historia d’une Voix.

S’exorciser

Fatigues Fatigues

Urgences Énergies

Pilleurs de Cerveaux

des éperviers du Rôle

dans leurs corsets de crémone.

Rues

Embruns de Vidéo

Images

Images violettes

pointes d’argent

sur les dômes de la Nuit.

Ambulances

Brouillages

Sirènes Gyroscopes

& les yachts au large

les corps dans les brumes

Voyantes des bars

Chevelures de crin.

L’ensablement des lieux clos

Des plaintes au fond

des chambres de misère

Le silence des Écrits perdus.

Le sang du cœur

sur les écrans et dans les Yeux

I1 n’y a personne

Rien

Partout Ailleurs

sauf Ici

Fuir Fuir devant

sans adresse

sans message.

La Litanie des ombres

Le collier d’un rituel

dans la fourrure de satin

des Loas Femelles.

Une Voix seule

dans la chambre sacrificielle

décodant

annotant

les hiéroglyphes d’une passion

ensevelie.

 

 

 

 

Le Blanc Mémoire

des tombes du Printemps

les corps poudrés

Morphine.

Avancer jusqu’au noyau

S’exploser

dans les Fonds.

L’agonie des Générations

L’Agora des Défunts

les Neurones Machines

la Pensée Ex Machina

neurones

neurones

sur les bandes effacées

rayées

détruites.

Comment continuer

déclencher le cerveau d’amiante

machines

machines

la Déité Noire

dans le temple des Envoûtements.

Avancer

jusqu’au Chœur des Hiérarchies.

Transborder

basculer

les socles de vase

dans le granit social.

Seul Objectif

l’Effacement

Éclipses Noires

le Néant

Cerveau terminal

étouffé dans les projets de Langue

Land’s End.

Le sang & les veines

des Écrits détruits

Narcoses

Fourneau de violences

comment Fuir

se dissoudre

et disparaître Hors ?

Chaleur du corps

Corps de toute urgence

ses mânes

ses odeurs

je suis d’une terre Étrangère

Corps de nuit tombante

jarres pleines.

 

 

 

 

 

Sol

Soleil d’argile

les chants de mort

je m’en souviens

terre brûlée

terre des détresses

sans âge.

Lames du Vin

que faire où aller

qui rencontrer

l’Impossible.

Le silence tourne

à vide

Échecs

Dés truqués

Textes hachés

Déchets.

Magnésite Lie Rosée Sodium

Litanie de Métal

computation

Imprimer des Déchets

de Machines

& des Limailles de Neurones.

Détourner des Fonds

de la scène du Démiurge

Rouages

Dégorger le Surréel

Lumières

Vols d’oiseaux dans les airs

rapaces autour

des Fentes

Charnier des guerres

il faut en finir

s’éloigner de Tohu Bohu.

Seul

L’Ennui

Seul

Danser avec des masques

un monde mort

Éternel.

Quelque chose dans mon sang

Accéder au Quotidien

dans une séquence

Désert

L’Oasis d’une promenade

un Refuge

mes marches dans la nuit

félines parfois

animales

les chamans électriques.

Des chambres minables

sans luxe

sans sexe

nues & froides.

 

 

 

 

Étouffer

tomber là

dans le vertige

les ailes du Griffon.

L’empire d’un Quartier

Soleil/Éventail

regarder par les fenêtres

prendre des photos

errances

dans les cimetières.

Du linge pend

et suinte au balcon

je suis là

guetter les signes d’une

pulsation

loin de moi

décharnée

cette existence est sale.

Chemin d’Indien

le sol la lune

Chemin de nuit

chemin de pampa

dans ces villes

j’essaie d’écrire avec mon

cœur

dans une Distance

cette vie pend devant moi.

Chemin de cendre

chemin de passion

tes yeux violets

comme l’orage

tes corsages tes tresses noires

nouant mes mains.

Des gouttes de grenat

sur ta poitrine.

Chemin sans moi

plus du voyage

happé

chemin trop long sans issue

trains de nuit

ces haltes dans les hôtels.

Des branches de glycines

aux terrasses

Sangre

Attendre Regarder le Décor

les ruines.

 

 

 

 

Je ne sais Qui j’invente

mes phrases pourrissent

corps de métal

corps Mental

Avancer Nobody

regarder

corps mort Agonie

machines

battements Battements.

Roues

Écrire Nobody

plus rien à dire

insurger

je ne sais Qui je filme

mes images cassent

parlent seules

Noises

Seul Plus de Vie.

Pans coupés d’amnésie

sur la croix du Réel

qui n’a jamais faibli.

Terre défoncée

Trou Noir

se coucher sur la nuit

glacée au fond

donner sa mort aux Autres

la peur te gouverne

plus rien

que ce Naufrage

la seule réponse :

l’Éblouissement de la Fin

le sang

des bandes effrayées

Langues mêlées.

Tant de fois avalé le Crachat

si amère ma bouche

laissons l’Humus refermer

la terre de mon Nom.

 

 

 

I

MAGNÉSITE IMPUR

(Lie de Voix)

 

 

///Bandes Enregistrées

Voyages

Les Yeux des Écrits

dans la viande Blanche

Égaré

Stagner

dans une Époque

où les Vivants sont

hantés par les morts.

Pluies

l’Abîme

je crève seul

Mois de Décembre

Hôtel

Je titubais dans un désert

de siècles.

Notre Matière

Centre

Clameur

les yeux me guidaient

le Noyau du Chant

qui m’affolait

et la mort

nervermore.

Mourir Pur

Quête

maintenant

la Vallée Noire

déchire le Solaire

le cadran

aux lames tendues vers le ciel

Visage Blanc.

Corps de l’Illusion

lorsque tu disparaîtras

viendront les Légendes

Être là/

ce calme ce détachement

et puis sous la carne

toucher encore à la Vie

avec un fer.

Longeant les quais

Mise à mort

Visions d’Éternité

Chimères.

 

 

 

 

Les grands boulevards pavés

de la Ville Sainte

le bras dans un bandeau

la chirurgie latente

de mes scripts.

Personne

me fascine la Jeune Femme.

Rituels

les Ors dont nous savons

l’Origine

Condensation

des Majestés

Passages

les ossements

les noires allées

Monte le Feu

la Dévoration Nada

Agonie

trop longtemps étendu

sans bouger

Écrire ce qu’il reste.

Suite

Zone Suicide

Les Corps furent sans Langue

Ni Réalité

sous le maquillage

du Vrai.

Ils propageaient l’Énergie

comme autrefois

la Terreur.

Ondes acides du cerveau

Cortex Vertex

Maya

Ensevelis Mâles & Femelles

Lilith Archontes

le trésor des Étoiles

au cœur de la Plaie antérieure

Messages

Nerfs

& Guerres

la Formation des Empires

strates

successions archéologiques

recouvrements

dépeçage des Cérémonies.

Essais

en Enfer.

 

 

 

 

Pas de Mort

Pas de Mort

Rendu seul

allons les Poignets !

Le Chemin de ronde

l’âme universelle

le sperma haché.

Les rails des strideurs

le recommencement

est inimaginable

Mon corps

Mon corps

d’une extrême blancheur.

Haïr la moindre pulsation

qui ne soit pas la vague

qui ne soit pas

l’Autre Mouvement.

Je regarde aujourd’hui

les femmes intérieures

comme si

elles cisaillaient

le Brouillard

une cape en peau de chevreau

pour pénétrer

dans le Rêve

reliquaire prénatale.

Ma vie saigne

je contemplais

toutes les Lettres pétrifiées

dans la boue du sang

face à la vitre

des Créatures.

Les territoires géographiques

du Malheur

je suis là arrêté

Impossible Écrire

statue éblouie de la terreur

comment s’exorciser ?

Comète déclive

les Œuvres Vives

s’engager Nomade

puddler les Crânes d’Or.

Manoir d’Âmes

et vogue dans le simoun Pourri

pour que claque

la Poésie

Brûler les os.

Paralytique à marée basse

pointant sa canne blanche

vers l’Horizon.

 

 

 

 

Vécu Hors toute ma Vie

n’est ce pas

dessous un Être brille

recouvert

Ramper jusqu’au jour

labyrinthe de contrées

sauvages

Plantes urticantes

mon Advenue.

Le dévoilement par la lumière

de Vénus

sous les arcs.

un Talisman

le Prince surgissant

des façades détruites

comme un lotus

déployé.

Buvant dans les relais

l’Anis

les millions d’étoiles

criblant le sol.

Devant la Poterne des Mille Versants

je rêve

des grands domaines

habitables

Profaner

se libérer

les laisser pourrir

dans leurs sconses.

Gravant des supports

Otage

marchant sur les gravats

mettre une dalle

fleurir une autre tombe

Voici :

un cercle submergé

Grammaire Nouvelle !

Je regarde

l’enceinte des années

l’Occident aligné

les calendriers primitifs

le dieu gravé

la table des marchands.

La lanterne des mosquées

on boit dedans

la crypte des sept Saints.

Voyez

comme ils frappent

allument des brasiers

sur la Lande

des Mondes Anciens !

 

 

 

 

Ils sont dressés au ciel

les Chevaux

imperturbables.

Aller au-delà

tournoyer de l’Autre revenir

au Même.

Mes promenades

le Château d’automne

le Lac des Fées

l’Énergie Sexuelle

transvasée dans le Poème

cette solitude

la Ville de long en large

Dérivant

bégayer.

Parfois le Calme

la Présence

le reflet des vitres

la Douceur d’un visage

refusant les Images

déroulant mes pas

mon immense besoin de Vivre.

Oubliant la cage

le Film

la Mort

Écrivant en marchant.

Oubliant l’angoisse

l’impossible

oubliant d’Être.

Respirer simplement

humblement

Pourtant

Pourtant

Naviguer Funéraire.

Chaque jour

Images projetées sur l’écran

de muraille

Chaque nuit

entendre voir

les Dieux faits Hommes

perdant leurs sangs

& Dévorés.

Câbler

te Revoir.

 

 

 

 

On nous donnait peu de jours

la Mort

la Mort approchait

les Rêves à la surface

de l’étang

j’abandonnais

mes connaissances fluviales

mes foyers étranges

mes habits de lumière

m’enfermant Spectre

oui

recouvrant les Blessures

parlant peu

on avait Mal.

La nuit m’apportait des nouvelles

je descendais

j’acceptais

qu’au plus vite j’atteigne

ma Promesse.

Je connais ces longs silences

ces froids

j’avais envie de

j’ai toujours le désir de

on oublia.

Enfin tomber

ne plus entrevoir

chuter

faire l’ange

me déployant dans le sol

attendre

l’Enterré

le Miracle

se tenir Majestueux.

Somptueux Tombeau

décades

Miroitier

le cristal des reflets

la lumière est exacte

mobile

déplace le sextemps !

l’esprit inclus

navigable

l’offertoire sous-marin

les Veines.

la réfraction

le Tabernacle

la Radiographie du Squelette

en ce tain

pris dans les Ors.

 

 

 

 

Le Banquet de l’Air

il oscille

exécute ses danses

dans l’outrage

morcèle ses miroirs

rejoint la morgue

dans la caverne d’Hélium.

On voit

les chevaux sur les sables

emportant la poussière

incarnant votre Sacre

l’Heure sonne.

Et la Colombe l’Oméga

le chiffre 800

l’analogue Matière

souffle

dans l’image du ciel

le ventre de l’animal

l’empreinte

semblable à la terre

l’esprit revêtu

des Puissances

dans la Mer Rouge.

Alors ne plus entendre

je mêlais des Cris

alors dans le désert

et l’ordure

dans les aîtres

du Temple Écrivant

soulevant

retombant

étrave flux

basse marée Métal

la tempe cognant

aux murs décrépis

cette douleur seconde

par seconde

en vrillant

taillant le socle

de par sa force

en défonçant ouvrit

la Chambre

où dormait le Lion Vert

proie du rire.

 

 

Ferma les yeux

rêvant de l’Ovale

inaccessible dans la pâle beauté

de l’Hiver

 

 

 

 

la ville se para

de nos sillages

je la vis s’effondrer

dans un brouillard

Pantin.

Entourée de signes

sa Chevelure

polaire maritime

dans le calcaire mental

de la Montagne

le dos contre les flancs

du mystère

elle perdait mon sang.

Je contemplais

les machines les meules

les treuils

l’édifice.

un oiseau de nuit

regardait

la Grande Magnificence

j’avançais

dans ce chaos-femelle.

Je ne vois jamais

son visage

la Pieuse de Satin

dans la lumière blanche

la Main de porcelaine

me poursuit longtemps

et c’est

la Bouche grande ouverte

dans les feuillages

ou la Scabieuse de Saphir.

L’orféo

une épée sur ma face

le saigneur

sous les polaroïds

verts bleus

rouges

Elle me revint du Sérac

l’astérie

la Dame Blanche

le miroir des roches.

À n’en plus finir

l’engeance maudite

l’Endura

Chambre close

le cygne infini ondoie

sur la tempe

de cendre.

 

 

 

 

Les mots reculent

les pierres sont voyantes

les reflets de mon sang

dans l’Étouffoir.

Le Gothique au verso

des fenêtres

dans la Nuit des Brouillards

s’imprimer de Femmes

sauter la véranda

frapper sa tête.

La marbrure de mes poignets

gisants sur la table

telles des ruines.

Se vêtir d’Éther

transsuder mon sang.

Le journal de mes folies passées

le manuscrit

de toutes mes morts

revenant.

Rencontrer le Danger

j’avançais

vers le Coma le Manoir

mes laboratoires

dis-je

sont la Mobilité & le Déclin.

Déjouer ma Famine

j’offrais mes nerfs

d’épuisement.

Toutes les privations

toutes les souffrances

et les yeux éblouis

Helluland m’apparut

au-delà des statues du monde

vers l’Asie.

Viens voir mon visage

dans les branches

dans le dédale.

Les brumes de la ville

leurs dérives au long des vieux

ponts de fer

je me ramassais au fond

des rues

mendiant la lumière des mansardes

ma tête éclate encore.

Vivre dans l’Univers dans l’Unique

dans un État de Mort

Interminable

 

 

 

 

la dislocation

Détresse

l’agneau sur tes épaules

se rouler dans la boue

ombres bleues

jusqu’au matin

jusqu’à la dépouille

abandonner ma Forme

épouvantail

au sein des steppes.

Marcher encore

plus loin

des jours des nuits

sans sommeil

repartir

se dérouler éclater

nébuleuse spirale

l’Être sur la Voie

Tournoi.

Scindé immanent

le Double à paraître

il se rétracte

se détend

il pétrifie l’eau

il dilue le feu.

Marcher marcher sans cesse

prêt à tout

jusqu’à disparaître

s’abattre Ailleurs

résister.

Être rappelé

toutes les Forces engendrent

la Fin & le Commencement.

Lies de Voix

Substance murée

Reflux de la Parole

Séquences de Métal

Mur de refend

la chambre froide

Les colliers rituels

dans la soie du sépulcre.

Griffures de nuit

les gouttes de la quintessence

noyées

Laminé Enrayé

Méandres Récitatifs.

Nous/L’incidence

l’Inconnu

le Chaos.

Nos chants occultés par les gardiens

du Seuil

Syzygie.

 

 

 

 

Nous quittons la lumière

Artefact

rasant le sol

par nos foudres

réintégrons la Clarté

par nos régicides

dans l’Impur.

 

Et très vive la flamme

éblouissante

longtemps dissoute

grésille

dans le limbe

se dresse

se relance

se retourne enfin

ample

souple

s’élève

fore

éclaire

toute la surface

du corps

en marche

lisse les parois

merveille & promesse

détruit

l’ancienne Forme

et des cendres

minéralise

le Noyau Imputrescible

Ovale & Blanc

de nuit d’hiver.

Dans l’orbe maintenant

au dessus de la putréfaction

des amas

comme un fleuve de glace

délaisse la Proie

quitte ce Périple

roule dans le ciel vide

phosphorescent

couleur de vin

de mort

Phénix &

Prodige.

 

 

 

II

SODIUM PÂLE

(Rosée de Voix)

 

 

Tu te lèves

et j’ai peur

une fois encore

de te suivre

& de me perdre

longtemps

dans le dédale

qui n’en finit pas

qui n’en finit pas

et j’ai peur.

Oh mes prières

à la Déesse

réclamant mon dû

au delà des Misères

m’entourant

de fleurs

dans les draperies

du ciel

les nuits d’orage

quel Opéra !

Épongeant mon cou

mordu par le Serpent

avec un foulard de soie

et la pluie

comme du métal

dans les mains

j’avançais

vers ce mystère

croyant porter un trésor

au désert.

Les 7 énigmes accrochées

comme des hameçons

au bout de la Langue

à s’arracher le palais

à déglutir.

Le soleil inonde

l’arceau des terrasses

et sa pointe de fer

vrille

dans l’éternité

de la Bouche

vous êtes noyés

coulés

dans l’eau qui monte

Oh Crachat.

Écris maintenant

et va sous le globe de verre

toi qui saignes

comme un pavot

sans Paroles.

 

 

 

 

Le monde est une étoile pendue

dans les volets

de ma chambre froide

elle brille comme ton masque

astre en lambeau.

Carnaval

frappant des mains

sur le tambour du Printemps

souviens toi

cette image est simple :

ta Chevelure

teintait comme la grêle.

Mille & une nuits

pour Ulysse

assassiné avant l’aurore

Métal Clair.

Carbone des Signes

ci-gît

voici que du feu obscur

ressurgit

le contre-blason :

d’Or & de sagesse

la nuit balayait par vagues

tirait des salves

sur mes Planètes

l’air respirait

dans la conque de mes rêves

j’étais pur & rigide

tel un voilier de glace.

Mes poignets sombraient

dans le bleu-vif des Pôles

mon cœur

contemplait la Rencontre

mes sens

retournaient au Néant

j’avançais vers la consumation.

J’étais roche d’étoile

et fleur d’une haie blanche

j’étais voix du silence

& Matière

du grand-mouvement

non dissocié

j’étais absolument Vide.

Les terres m’apparaissaient

lointaines

successives

il me fallait fermer les yeux

l’éclatante lumière

ruisselait dans ma pensée

naissante.

 

 

 

 

Mon détachement

à l’égard du Suicide

de toi Écrit

que restera t’il ?

I1 lui semblait se dissoudre

s’anéantir

dans une autre voix.

Entre la Vie

n’est pas encore venue

et la Mort

l’état où nous sommes

il faudrait tout brûler.

Ferraille

Sodium

et j’ai découpé ce cadavre

ce nerf optique

au milieu

des bêtes encagées.

Buter contre une momie

où aller

nulle part

personne.

L’Étoile de l’horizon

ses gestes majestueux

de Femme

son regard boréal

dans le ciel pur

le bleu parfait des Temps

entre les rayons

du soleil levant

quand tout est accompli...

Avant de mourir

Avant de mourir

était-ce la Rouge des Vallées

le Rappel

la Mort me parla

je me levais

et marchais vers elle

doucement effrayante

changeant de monde

un instant

pour y passer

dans un demi-sommeil

je crus basculer

la Vie revint peu à peu

me ranima

alors que j’avançais

somnambule

elle fut vaincue

ce jour là.

 

 

 

 

Mettre en terre

funérailles des Ombres

les voix invisibles

& voilées.

Chevelure sur mon visage

ne m’approche pas

d’une couronne placée

dans la lumière du jour

le Maître de ma Bouche

de mes Bras

I1 redescend

Elle est repoussée...

Toute la Ville

ressemble à l’Éternelle

Durée

il passe

tailladé au front

un fantôme d’amiante

Et ceux de l’espace du Sol

ont blanchi ici même

Ils se sont mêlés

à l’Ordure

ainsi convoqués

fendus par le soc noir

Ils crèvent

et sont retournés

comme des requins

sur la mer sans eau.

Enrayer

///Langue Sale

toute la fatigue dans le sang

Slang

Parabase

des bruits des moteurs

Gemmail de sang

nuit cométaire

Territoires disparus

Planètes rayées de l’Éphéméride

caravelles de vent

sur les ruines

sans fin

le Voyage

sans fin.

L’infatigable Épuisement

baves

baves

glaires salives

corps entaillé jeté

dans la fosse.

 

 

 

 

Corps démantibulés

compacts

hémolytiques

sang éclaté

Soleil Argile Noire.

Frappent les gongs

résonnent les calices

Écho des Têtes-

Mitan

surgissent les Voix

pourries

des Dieux

dans la Chambre des Morts

leurs bouches

volent en éclats d’oiseaux

pourris

Corps arc de l’esprit

Espace des Îles

Dents acérées

qui tranchent

aiguisent

l’os central

Halètement

Pulsion

Avancez Voix

découvrez vous.

Compilation de Déchets

accéder Hors

des mille Voix

Écrou

Fissure

Douleur aux tempes

Machines.

La mort rouge

à grands flots dans les sables

balaie tous ces os

éclate la coupe

lèvres brisées

marche sur cette poussière

la mort rouge

la proie étouffée

signes

sables mouvants.

Crues

Morts

à pleines gorges

s’avance le charroi

aux bannières

étendards de guerre

sur les sables

sur les mers

 

 

 

 

dans les villes mortes

rouges

et les vents se lèvent

au dessus

dans le voile de pus

des Lunes Noires.

Être devant le Réel

comme dans une salle

de Chirurgie :

tu es morte...

Je vivais là

je respirais là

pour survivre

Rien

pas d’issue

luttes blanches.

Soleil filtre

rase la momie

la dresse sur ses jambes

osseuses

bientôt s’effritera

la momie

avaler la coulée

des mots

Voûte Pyramide

momie hiéroglyphe

se dresse

dans le soleil

ombre

craie rouge sang

bandelettes

attendre

l’ouverture

le cône

atteindre la Bouche.

Ses cheveux de lin

coulent

dans la Vivante Fontaine

pierres brunes

Long-Serpent se déroule

dans le ciel

Continent dérive

La Pensée est

Phénomène intemporel

ses apparitions effrayantes

réjouissantes

tout est vivant

tout est lié.

La vie bouillonne

dans les tempes

le silence de la Nuit

les Puissances & les Ondes

Notre Douceur

dans le temps

 

 

 

 

& la danse de nos Sens

dans le cosmos cristallin

dans la fraîcheur du Printemps

& les Rues

La Vie ressurgira

Rêve Réel

La Nuit est sœur des Forces

Fille du Calme

Repos éveillé

dans un corps neuf

où circulent

le bleu & le violet du sang

les Êtres sont là

depuis l’Origine

à s’appeler

Tout est vivante lueur

dans l’Énergie retrouvée

que se brisent

les Lois anciennes

& le corps surgira

que tout Cela advienne.

La Vision

est antérieure

Rencontre & point

sans repères

Brillante

la Vision est Future

et le temps ne la soumet pas

Vision Chair

Le Corps est Totalité

humble Amour à genoux

dressé levé

dans sa Splendeur

humiliée

La Nuit est halo pourpre

sur les Êtres

dans leur multiplicité

La Vision est instant

Présence parfaite

la ronde lumière

et la Pensée Apparition

Noyau & Vie

Plaisir Douleur

répandus sur les strates

sur les Âges

& les Os dans la Nuit du monde

désert

& Abîme dans les cerveaux

enroulés

dans les morts successives

qui s’abattent.

 

 

 

 

Mais la Vie reviendra

se retournera

s’avancera

(la vie n’est pas encore venue)

Feu dans un monde fini

achevé

La vision est oscillation

Tentative.

Enregistrer

les Bruits lapés

des horreurs

Pénétrer

dans le livre Danger

les têtes en sang

des Agonies

Spirale Masque Cortex

pleure au long des quais.

Les Poignards

bleus poudrés

l’Épée Dieu

Perd cette tête cognante partout

s’arrache

aux angles des murs

emportant

les tempes de boue.

Découper

Démonter

Étouffée pensée

le cracra cri léché

pas de mots assez violents

grigri lâché.

Morcelés

les Blancs

signes des Énigmes

des Doutes.

Pluie Brouillard

Chemin Ruelle

Seul

Seul

les cités englouties

l’Univers Mental

mangroves

Fragments/Draperies.

Linges dans l’eau

nerfs

Substances

Rouages/Draperies

dans les vastes salles.

Ruines

Ruines Pourries

Étang Blanc

croupir dedans

compulser.

 

 

 

 

Casser

Casser

le Tombeau éclatant

de marbre

Bougeant là-dedans

limer

élimer

l’os noir qui pointe en haut

gratter

rongeant le haut

le Vent

Fragments & Draperies

(jette moi

dans le caniveau

jette moi dans l’égout).

Marée

pour se briser sur mes dents

Exil

Vulve

par des pans noirs

par des cheveux d’étang

par des sens empoignés

par des lymphes baignant

dans l’univers

par les mille et une étoiles

des dents

que les vents drainent

que les chaudes nuits

versent

par des crans des cricks

des chants

par le vide happant sa proie

révulsée

jappant

rendue sur terre & bouffant

comblant

écrivant

perdre sa voix

Barbaque.

Viande langue

Vulve

le Beau gâchis d’une Vie Sombrant

Bouche éclatée.

 

 

Goutte de sodium

Rosée des Voix

Flux de la Parole Entre

jets & rejets

 

 

 

 

Extérieur

Tenter la Passe Vitale

Démolir

froisser les ailes

Slangs

lappés/élimés

Sommeils Narcoses

les lieux blancs du cerveau

Laisser ruisseler

le flot amer

Sombrer

Bouche éclatée Naufrage

& s'avancer

    se lancer

    dans le Grand Partage.

 

 

1977 - Reims/Château-Thierry

 

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