DIDIER MANYACH
LIE & ROSÉE DE VOIX
INTRO
(Talisman Quatre)
Talisman Quatre
Bandes Magnétiques
Écrits
Neiges
Découpages de Langues.
Frapper Vite
Déchets
Détourner des Fonds
Historia d’une Voix.
S’exorciser
Fatigues Fatigues
Urgences Énergies
Pilleurs de Cerveaux
des éperviers du Rôle
dans leurs corsets de crémone.
Rues
Embruns de Vidéo
Images
Images violettes
pointes d’argent
sur les dômes de la Nuit.
Ambulances
Brouillages
Sirènes Gyroscopes
& les yachts au large
les corps dans les brumes
Voyantes des bars
Chevelures de crin.
L’ensablement des lieux clos
Des plaintes au fond
des chambres de misère
Le silence des Écrits perdus.
Le sang du cœur
sur les écrans et dans les Yeux
I1 n’y a personne
Rien
Partout Ailleurs
sauf Ici
Fuir Fuir devant
sans adresse
sans message.
La Litanie des ombres
Le collier d’un rituel
dans la fourrure de satin
des Loas Femelles.
Une Voix seule
dans la chambre sacrificielle
décodant
annotant
les hiéroglyphes d’une passion
ensevelie.
Le Blanc Mémoire
des tombes du Printemps
les corps poudrés
Morphine.
Avancer jusqu’au noyau
S’exploser
dans les Fonds.
L’agonie des Générations
L’Agora des Défunts
les Neurones Machines
la Pensée Ex Machina
neurones
neurones
sur les bandes effacées
rayées
détruites.
Comment continuer
déclencher le cerveau d’amiante
machines
machines
la Déité Noire
dans le temple des Envoûtements.
Avancer
jusqu’au Chœur des Hiérarchies.
Transborder
basculer
les socles de vase
dans le granit social.
Seul Objectif
l’Effacement
Éclipses Noires
le Néant
Cerveau terminal
étouffé dans les projets de Langue
Land’s End.
Le sang & les veines
des Écrits détruits
Narcoses
Fourneau de violences
comment Fuir
se dissoudre
et disparaître Hors ?
Chaleur du corps
Corps de toute urgence
ses mânes
ses odeurs
je suis d’une terre Étrangère
Corps de nuit tombante
jarres pleines.
Sol
Soleil d’argile
les chants de mort
je m’en souviens
terre brûlée
terre des détresses
sans âge.
Lames du Vin
que faire où aller
qui rencontrer
l’Impossible.
Le silence tourne
à vide
Échecs
Dés truqués
Textes hachés
Déchets.
Magnésite Lie Rosée Sodium
Litanie de Métal
computation
Imprimer des Déchets
de Machines
& des Limailles de Neurones.
Détourner des Fonds
de la scène du Démiurge
Rouages
Dégorger le Surréel
Lumières
Vols d’oiseaux dans les airs
rapaces autour
des Fentes
Charnier des guerres
il faut en finir
s’éloigner de Tohu Bohu.
Seul
L’Ennui
Seul
Danser avec des masques
un monde mort
Éternel.
Quelque chose dans mon sang
Accéder au Quotidien
dans une séquence
Désert
L’Oasis d’une promenade
un Refuge
mes marches dans la nuit
félines parfois
animales
les chamans électriques.
Des chambres minables
sans luxe
sans sexe
nues & froides.
Étouffer
tomber là
dans le vertige
les ailes du Griffon.
L’empire d’un Quartier
Soleil/Éventail
regarder par les fenêtres
prendre des photos
errances
dans les cimetières.
Du linge pend
et suinte au balcon
je suis là
guetter les signes d’une
pulsation
loin de moi
décharnée
cette existence est sale.
Chemin d’Indien
le sol la lune
Chemin de nuit
chemin de pampa
dans ces villes
j’essaie d’écrire avec mon
cœur
dans une Distance
cette vie pend devant moi.
Chemin de cendre
chemin de passion
tes yeux violets
comme l’orage
tes corsages tes tresses noires
nouant mes mains.
Des gouttes de grenat
sur ta poitrine.
Chemin sans moi
plus du voyage
happé
chemin trop long sans issue
trains de nuit
ces haltes dans les hôtels.
Des branches de glycines
aux terrasses
Sangre
Attendre Regarder le Décor
les ruines.
Je ne sais Qui j’invente
mes phrases pourrissent
corps de métal
corps Mental
Avancer Nobody
regarder
corps mort Agonie
machines
battements Battements.
Roues
Écrire Nobody
plus rien à dire
insurger
je ne sais Qui je filme
mes images cassent
parlent seules
Noises
Seul Plus de Vie.
Pans coupés d’amnésie
sur la croix du Réel
qui n’a jamais faibli.
Terre défoncée
Trou Noir
se coucher sur la nuit
glacée au fond
donner sa mort aux Autres
la peur te gouverne
plus rien
que ce Naufrage
la seule réponse :
l’Éblouissement de la Fin
le sang
des bandes effrayées
Langues mêlées.
Tant de fois avalé le Crachat
si amère ma bouche
laissons l’Humus refermer
la terre de mon Nom.
I
MAGNÉSITE IMPUR
(Lie de Voix)
///Bandes Enregistrées
Voyages
Les Yeux des Écrits
dans la viande Blanche
Égaré
Stagner
dans une Époque
où les Vivants sont
hantés par les morts.
Pluies
l’Abîme
je crève seul
Mois de Décembre
Hôtel
Je titubais dans un désert
de siècles.
Notre Matière
Centre
Clameur
les yeux me guidaient
le Noyau du Chant
qui m’affolait
et la mort
nervermore.
Mourir Pur
Quête
maintenant
la Vallée Noire
déchire le Solaire
le cadran
aux lames tendues vers le ciel
Visage Blanc.
Corps de l’Illusion
lorsque tu disparaîtras
viendront les Légendes
Être là/
ce calme ce détachement
et puis sous la carne
toucher encore à la Vie
avec un fer.
Longeant les quais
Mise à mort
Visions d’Éternité
Chimères.
Les grands boulevards pavés
de la Ville Sainte
le bras dans un bandeau
la chirurgie latente
de mes scripts.
Personne
me fascine la Jeune Femme.
Rituels
les Ors dont nous savons
l’Origine
Condensation
des Majestés
Passages
les ossements
les noires allées
Monte le Feu
la Dévoration Nada
Agonie
trop longtemps étendu
sans bouger
Écrire ce qu’il reste.
Suite
Zone Suicide
Les Corps furent sans Langue
Ni Réalité
sous le maquillage
du Vrai.
Ils propageaient l’Énergie
comme autrefois
la Terreur.
Ondes acides du cerveau
Cortex Vertex
Maya
Ensevelis Mâles & Femelles
Lilith Archontes
le trésor des Étoiles
au cœur de la Plaie antérieure
Messages
Nerfs
& Guerres
la Formation des Empires
strates
successions archéologiques
recouvrements
dépeçage des Cérémonies.
Essais
en Enfer.
Pas de Mort
Pas de Mort
Rendu seul
allons les Poignets !
Le Chemin de ronde
l’âme universelle
le sperma haché.
Les rails des strideurs
le recommencement
est inimaginable
Mon corps
Mon corps
d’une extrême blancheur.
Haïr la moindre pulsation
qui ne soit pas la vague
qui ne soit pas
l’Autre Mouvement.
Je regarde aujourd’hui
les femmes intérieures
comme si
elles cisaillaient
le Brouillard
une cape en peau de chevreau
pour pénétrer
dans le Rêve
reliquaire prénatale.
Ma vie saigne
je contemplais
toutes les Lettres pétrifiées
dans la boue du sang
face à la vitre
des Créatures.
Les territoires géographiques
du Malheur
je suis là arrêté
Impossible Écrire
statue éblouie de la terreur
comment s’exorciser ?
Comète déclive
les Œuvres Vives
s’engager Nomade
puddler les Crânes d’Or.
Manoir d’Âmes
et vogue dans le simoun Pourri
pour que claque
la Poésie
Brûler les os.
Paralytique à marée basse
pointant sa canne blanche
vers l’Horizon.
Vécu Hors toute ma Vie
n’est ce pas
dessous un Être brille
recouvert
Ramper jusqu’au jour
labyrinthe de contrées
sauvages
Plantes urticantes
mon Advenue.
Le dévoilement par la lumière
de Vénus
sous les arcs.
un Talisman
le Prince surgissant
des façades détruites
comme un lotus
déployé.
Buvant dans les relais
l’Anis
les millions d’étoiles
criblant le sol.
Devant la Poterne des Mille Versants
je rêve
des grands domaines
habitables
Profaner
se libérer
les laisser pourrir
dans leurs sconses.
Gravant des supports
Otage
marchant sur les gravats
mettre une dalle
fleurir une autre tombe
Voici :
un cercle submergé
Grammaire Nouvelle !
Je regarde
l’enceinte des années
l’Occident aligné
les calendriers primitifs
le dieu gravé
la table des marchands.
La lanterne des mosquées
on boit dedans
la crypte des sept Saints.
Voyez
comme ils frappent
allument des brasiers
sur la Lande
des Mondes Anciens !
Ils sont dressés au ciel
les Chevaux
imperturbables.
Aller au-delà
tournoyer de l’Autre revenir
au Même.
Mes promenades
le Château d’automne
le Lac des Fées
l’Énergie Sexuelle
transvasée dans le Poème
cette solitude
la Ville de long en large
Dérivant
bégayer.
Parfois le Calme
la Présence
le reflet des vitres
la Douceur d’un visage
refusant les Images
déroulant mes pas
mon immense besoin de Vivre.
Oubliant la cage
le Film
la Mort
Écrivant en marchant.
Oubliant l’angoisse
l’impossible
oubliant d’Être.
Respirer simplement
humblement
Pourtant
Pourtant
Naviguer Funéraire.
Chaque jour
Images projetées sur l’écran
de muraille
Chaque nuit
entendre voir
les Dieux faits Hommes
perdant leurs sangs
& Dévorés.
Câbler
te Revoir.
On nous donnait peu de jours
la Mort
la Mort approchait
les Rêves à la surface
de l’étang
j’abandonnais
mes connaissances fluviales
mes foyers étranges
mes habits de lumière
m’enfermant Spectre
oui
recouvrant les Blessures
parlant peu
on avait Mal.
La nuit m’apportait des nouvelles
je descendais
j’acceptais
qu’au plus vite j’atteigne
ma Promesse.
Je connais ces longs silences
ces froids
j’avais envie de
j’ai toujours le désir de
on oublia.
Enfin tomber
ne plus entrevoir
chuter
faire l’ange
me déployant dans le sol
attendre
l’Enterré
le Miracle
se tenir Majestueux.
Somptueux Tombeau
décades
Miroitier
le cristal des reflets
la lumière est exacte
mobile
déplace le sextemps !
l’esprit inclus
navigable
l’offertoire sous-marin
les Veines.
la réfraction
le Tabernacle
la Radiographie du Squelette
en ce tain
pris dans les Ors.
Le Banquet de l’Air
il oscille
exécute ses danses
dans l’outrage
morcèle ses miroirs
rejoint la morgue
dans la caverne d’Hélium.
On voit
les chevaux sur les sables
emportant la poussière
incarnant votre Sacre
l’Heure sonne.
Et la Colombe l’Oméga
le chiffre 800
l’analogue Matière
souffle
dans l’image du ciel
le ventre de l’animal
l’empreinte
semblable à la terre
l’esprit revêtu
des Puissances
dans la Mer Rouge.
Alors ne plus entendre
je mêlais des Cris
alors dans le désert
et l’ordure
dans les aîtres
du Temple Écrivant
soulevant
retombant
étrave flux
basse marée Métal
la tempe cognant
aux murs décrépis
cette douleur seconde
par seconde
en vrillant
taillant le socle
de par sa force
en défonçant ouvrit
la Chambre
où dormait le Lion Vert
proie du rire.
Ferma les yeux
rêvant de l’Ovale
inaccessible dans la pâle beauté
de l’Hiver
la ville se para
de nos sillages
je la vis s’effondrer
dans un brouillard
Pantin.
Entourée de signes
sa Chevelure
polaire maritime
dans le calcaire mental
de la Montagne
le dos contre les flancs
du mystère
elle perdait mon sang.
Je contemplais
les machines les meules
les treuils
l’édifice.
un oiseau de nuit
regardait
la Grande Magnificence
j’avançais
dans ce chaos-femelle.
Je ne vois jamais
son visage
la Pieuse de Satin
dans la lumière blanche
la Main de porcelaine
me poursuit longtemps
et c’est
la Bouche grande ouverte
dans les feuillages
ou la Scabieuse de Saphir.
L’orféo
une épée sur ma face
le saigneur
sous les polaroïds
verts bleus
rouges
Elle me revint du Sérac
l’astérie
la Dame Blanche
le miroir des roches.
À n’en plus finir
l’engeance maudite
l’Endura
Chambre close
le cygne infini ondoie
sur la tempe
de cendre.
Les mots reculent
les pierres sont voyantes
les reflets de mon sang
dans l’Étouffoir.
Le Gothique au verso
des fenêtres
dans la Nuit des Brouillards
s’imprimer de Femmes
sauter la véranda
frapper sa tête.
La marbrure de mes poignets
gisants sur la table
telles des ruines.
Se vêtir d’Éther
transsuder mon sang.
Le journal de mes folies passées
le manuscrit
de toutes mes morts
revenant.
Rencontrer le Danger
j’avançais
vers le Coma le Manoir
mes laboratoires
dis-je
sont la Mobilité & le Déclin.
Déjouer ma Famine
j’offrais mes nerfs
d’épuisement.
Toutes les privations
toutes les souffrances
et les yeux éblouis
Helluland m’apparut
au-delà des statues du monde
vers l’Asie.
Viens voir mon visage
dans les branches
dans le dédale.
Les brumes de la ville
leurs dérives au long des vieux
ponts de fer
je me ramassais au fond
des rues
mendiant la lumière des mansardes
ma tête éclate encore.
Vivre dans l’Univers dans l’Unique
dans un État de Mort
Interminable
la dislocation
Détresse
l’agneau sur tes épaules
se rouler dans la boue
ombres bleues
jusqu’au matin
jusqu’à la dépouille
abandonner ma Forme
épouvantail
au sein des steppes.
Marcher encore
plus loin
des jours des nuits
sans sommeil
repartir
se dérouler éclater
nébuleuse spirale
l’Être sur la Voie
Tournoi.
Scindé immanent
le Double à paraître
il se rétracte
se détend
il pétrifie l’eau
il dilue le feu.
Marcher marcher sans cesse
prêt à tout
jusqu’à disparaître
s’abattre Ailleurs
résister.
Être rappelé
toutes les Forces engendrent
la Fin & le Commencement.
Lies de Voix
Substance murée
Reflux de la Parole
Séquences de Métal
Mur de refend
la chambre froide
Les colliers rituels
dans la soie du sépulcre.
Griffures de nuit
les gouttes de la quintessence
noyées
Laminé Enrayé
Méandres Récitatifs.
Nous/L’incidence
l’Inconnu
le Chaos.
Nos chants occultés par les gardiens
du Seuil
Syzygie.
Nous quittons la lumière
Artefact
rasant le sol
par nos foudres
réintégrons la Clarté
par nos régicides
dans l’Impur.
Et très vive la flamme
éblouissante
longtemps dissoute
grésille
dans le limbe
se dresse
se relance
se retourne enfin
ample
souple
s’élève
fore
éclaire
toute la surface
du corps
en marche
lisse les parois
merveille & promesse
détruit
l’ancienne Forme
et des cendres
minéralise
le Noyau Imputrescible
Ovale & Blanc
de nuit d’hiver.
Dans l’orbe maintenant
au dessus de la putréfaction
des amas
comme un fleuve de glace
délaisse la Proie
quitte ce Périple
roule dans le ciel vide
phosphorescent
couleur de vin
de mort
Phénix &
Prodige.
II
SODIUM PÂLE
(Rosée de Voix)
Tu te lèves
et j’ai peur
une fois encore
de te suivre
& de me perdre
longtemps
dans le dédale
qui n’en finit pas
qui n’en finit pas
et j’ai peur.
Oh mes prières
à la Déesse
réclamant mon dû
au delà des Misères
m’entourant
de fleurs
dans les draperies
du ciel
les nuits d’orage
quel Opéra !
Épongeant mon cou
mordu par le Serpent
avec un foulard de soie
et la pluie
comme du métal
dans les mains
j’avançais
vers ce mystère
croyant porter un trésor
au désert.
Les 7 énigmes accrochées
comme des hameçons
au bout de la Langue
à s’arracher le palais
à déglutir.
Le soleil inonde
l’arceau des terrasses
et sa pointe de fer
vrille
dans l’éternité
de la Bouche
vous êtes noyés
coulés
dans l’eau qui monte
Oh Crachat.
Écris maintenant
et va sous le globe de verre
toi qui saignes
comme un pavot
sans Paroles.
Le monde est une étoile pendue
dans les volets
de ma chambre froide
elle brille comme ton masque
astre en lambeau.
Carnaval
frappant des mains
sur le tambour du Printemps
souviens toi
cette image est simple :
ta Chevelure
teintait comme la grêle.
Mille & une nuits
pour Ulysse
assassiné avant l’aurore
Métal Clair.
Carbone des Signes
ci-gît
voici que du feu obscur
ressurgit
le contre-blason :
d’Or & de sagesse
la nuit balayait par vagues
tirait des salves
sur mes Planètes
l’air respirait
dans la conque de mes rêves
j’étais pur & rigide
tel un voilier de glace.
Mes poignets sombraient
dans le bleu-vif des Pôles
mon cœur
contemplait la Rencontre
mes sens
retournaient au Néant
j’avançais vers la consumation.
J’étais roche d’étoile
et fleur d’une haie blanche
j’étais voix du silence
& Matière
du grand-mouvement
non dissocié
j’étais absolument Vide.
Les terres m’apparaissaient
lointaines
successives
il me fallait fermer les yeux
l’éclatante lumière
ruisselait dans ma pensée
naissante.
Mon détachement
à l’égard du Suicide
de toi Écrit
que restera t’il ?
I1 lui semblait se dissoudre
s’anéantir
dans une autre voix.
Entre la Vie
n’est pas encore venue
et la Mort
l’état où nous sommes
il faudrait tout brûler.
Ferraille
Sodium
et j’ai découpé ce cadavre
ce nerf optique
au milieu
des bêtes encagées.
Buter contre une momie
où aller
nulle part
personne.
L’Étoile de l’horizon
ses gestes majestueux
de Femme
son regard boréal
dans le ciel pur
le bleu parfait des Temps
entre les rayons
du soleil levant
quand tout est accompli...
Avant de mourir
Avant de mourir
était-ce la Rouge des Vallées
le Rappel
la Mort me parla
je me levais
et marchais vers elle
doucement effrayante
changeant de monde
un instant
pour y passer
dans un demi-sommeil
je crus basculer
la Vie revint peu à peu
me ranima
alors que j’avançais
somnambule
elle fut vaincue
ce jour là.
Mettre en terre
funérailles des Ombres
les voix invisibles
& voilées.
Chevelure sur mon visage
ne m’approche pas
d’une couronne placée
dans la lumière du jour
le Maître de ma Bouche
de mes Bras
I1 redescend
Elle est repoussée...
Toute la Ville
ressemble à l’Éternelle
Durée
il passe
tailladé au front
un fantôme d’amiante
Et ceux de l’espace du Sol
ont blanchi ici même
Ils se sont mêlés
à l’Ordure
ainsi convoqués
fendus par le soc noir
Ils crèvent
et sont retournés
comme des requins
sur la mer sans eau.
Enrayer
///Langue Sale
toute la fatigue dans le sang
Slang
Parabase
des bruits des moteurs
Gemmail de sang
nuit cométaire
Territoires disparus
Planètes rayées de l’Éphéméride
caravelles de vent
sur les ruines
sans fin
le Voyage
sans fin.
L’infatigable Épuisement
baves
baves
glaires salives
corps entaillé jeté
dans la fosse.
Corps démantibulés
compacts
hémolytiques
sang éclaté
Soleil Argile Noire.
Frappent les gongs
résonnent les calices
Écho des Têtes-
Mitan
surgissent les Voix
pourries
des Dieux
dans la Chambre des Morts
leurs bouches
volent en éclats d’oiseaux
pourris
Corps arc de l’esprit
Espace des Îles
Dents acérées
qui tranchent
aiguisent
l’os central
Halètement
Pulsion
Avancez Voix
découvrez vous.
Compilation de Déchets
accéder Hors
des mille Voix
Écrou
Fissure
Douleur aux tempes
Machines.
La mort rouge
à grands flots dans les sables
balaie tous ces os
éclate la coupe
lèvres brisées
marche sur cette poussière
la mort rouge
la proie étouffée
signes
sables mouvants.
Crues
Morts
à pleines gorges
s’avance le charroi
aux bannières
étendards de guerre
sur les sables
sur les mers
dans les villes mortes
rouges
et les vents se lèvent
au dessus
dans le voile de pus
des Lunes Noires.
Être devant le Réel
comme dans une salle
de Chirurgie :
tu es morte...
Je vivais là
je respirais là
pour survivre
Rien
pas d’issue
luttes blanches.
Soleil filtre
rase la momie
la dresse sur ses jambes
osseuses
bientôt s’effritera
la momie
avaler la coulée
des mots
Voûte Pyramide
momie hiéroglyphe
se dresse
dans le soleil
ombre
craie rouge sang
bandelettes
attendre
l’ouverture
le cône
atteindre la Bouche.
Ses cheveux de lin
coulent
dans la Vivante Fontaine
pierres brunes
Long-Serpent se déroule
dans le ciel
Continent dérive
La Pensée est
Phénomène intemporel
ses apparitions effrayantes
réjouissantes
tout est vivant
tout est lié.
La vie bouillonne
dans les tempes
le silence de la Nuit
les Puissances & les Ondes
Notre Douceur
dans le temps
& la danse de nos Sens
dans le cosmos cristallin
dans la fraîcheur du Printemps
& les Rues
La Vie ressurgira
Rêve Réel
La Nuit est sœur des Forces
Fille du Calme
Repos éveillé
dans un corps neuf
où circulent
le bleu & le violet du sang
les Êtres sont là
depuis l’Origine
à s’appeler
Tout est vivante lueur
dans l’Énergie retrouvée
que se brisent
les Lois anciennes
& le corps surgira
que tout Cela advienne.
La Vision
est antérieure
Rencontre & point
sans repères
Brillante
la Vision est Future
et le temps ne la soumet pas
Vision Chair
Le Corps est Totalité
humble Amour à genoux
dressé levé
dans sa Splendeur
humiliée
La Nuit est halo pourpre
sur les Êtres
dans leur multiplicité
La Vision est instant
Présence parfaite
la ronde lumière
et la Pensée Apparition
Noyau & Vie
Plaisir Douleur
répandus sur les strates
sur les Âges
& les Os dans la Nuit du monde
désert
& Abîme dans les cerveaux
enroulés
dans les morts successives
qui s’abattent.
Mais la Vie reviendra
se retournera
s’avancera
(la vie n’est pas encore venue)
Feu dans un monde fini
achevé
La vision est oscillation
Tentative.
Enregistrer
les Bruits lapés
des horreurs
Pénétrer
dans le livre Danger
les têtes en sang
des Agonies
Spirale Masque Cortex
pleure au long des quais.
Les Poignards
bleus poudrés
l’Épée Dieu
Perd cette tête cognante partout
s’arrache
aux angles des murs
emportant
les tempes de boue.
Découper
Démonter
Étouffée pensée
le cracra cri léché
pas de mots assez violents
grigri lâché.
Morcelés
les Blancs
signes des Énigmes
des Doutes.
Pluie Brouillard
Chemin Ruelle
Seul
Seul
les cités englouties
l’Univers Mental
mangroves
Fragments/Draperies.
Linges dans l’eau
nerfs
Substances
Rouages/Draperies
dans les vastes salles.
Ruines
Ruines Pourries
Étang Blanc
croupir dedans
compulser.
Casser
Casser
le Tombeau éclatant
de marbre
Bougeant là-dedans
limer
élimer
l’os noir qui pointe en haut
gratter
rongeant le haut
le Vent
Fragments & Draperies
(jette moi
dans le caniveau
jette moi dans l’égout).
Marée
pour se briser sur mes dents
Exil
Vulve
par des pans noirs
par des cheveux d’étang
par des sens empoignés
par des lymphes baignant
dans l’univers
par les mille et une étoiles
des dents
que les vents drainent
que les chaudes nuits
versent
par des crans des cricks
des chants
par le vide happant sa proie
révulsée
jappant
rendue sur terre & bouffant
comblant
écrivant
perdre sa voix
Barbaque.
Viande langue
Vulve
le Beau gâchis d’une Vie Sombrant
Bouche éclatée.
Goutte de sodium
Rosée des Voix
Flux de la Parole Entre
jets & rejets
Extérieur
Tenter la Passe Vitale
Démolir
froisser les ailes
Slangs
lappés/élimés
Sommeils Narcoses
les lieux blancs du cerveau
Laisser ruisseler
le flot amer
Sombrer
Bouche éclatée Naufrage
& s'avancer
se lancer
dans le Grand Partage.
1977 - Reims/Château-Thierry