JEAN-DANIEL FABRE

 

 

LES BOLCHEVIKS

N’ONT PAS TOUT PRIS.

 

 

 

 

 

 

 

à la mémoire de Myriam

 

 

 

 

 

“Les réalistes sont les éternels provinciaux de l’esprit humain. Ils ont raison comme le fossoyeur a raison. Ils ont beau fouetter leurs rosses noires, ils n’arriveront jamais qu’au cimetière. Nous connaissons les cimetières aussi bien qu’eux ; mais nous connaissons autre chose aussi, qu’ils ignorent à tout jamais.”

 

Villiers de l’Isle-Adam

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand j’entre dans ma chambre, je leur dis « tous contre le mur », le temps de savoir si j’enseigne ou si j’apprends, leur plan de quatre ans, un empire pour mille ou le bonheur dans vingt ans, mais contre qui suis-je ? des hommes ou des idées ?

Est-ce le mépris passionné ?

Ce que j’écris, c’est près d’une table de nuit avec un revolver chargé.

Un lit pour étendre n’importe qui, n’importe quoi.

Toute mon histoire est une histoire de tout-puissant incapable.

Cigarette attitude : chacun prend sa position mais peu importe, c’est une décision. Staline, l’homme d’acier et tous les autres en taule.

Mais qu’est-ce qui sépare l’homme de Dieu s’ils procèdent tous du châtiment des plaisirs. Maintenant il y a des hommes qui s’occupent de tout, toutes les capitales sont tenues par des chirurgiens opérant en haut-de-forme qui s’occupent rationnellement de ma bidoche.

Mais à l’autre bout : bouge pas ou je tire ! Le monde est une vaste carlingue, un triangle de terreur et moi je suis le rescapé minable qui vend ses tripes.

Cette immense anarchie que Dieu a octroyée aux hommes pour infiltrer ses espions : ils se reconnaissent tous entre eux dans les flaques qui nous cernent.

Ces êtres sont trop puissants pour être honnêtes ; et les hommes pénètrent un à un dans les chemins de la trahison. Je me suis embarqué dans un bateau immense et très méchant.

Dans la cale une femme qui s’est empoisonnée s’enroule dans ses couvertures. Je suis cet être aimé et tant d’autres, des fils de pasteurs, comme des fils de facteurs qui se sont suicidés : des hommes disparaissent et les gens n’en savent rien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Douze paumés auraient raison. Sont-ils persuadés de ce qui se passe et moi le suis-je dans ce vingtième siècle qui a arrangé bien des choses ? Ils disent :

« Il y aura des cris et des grincements de dents ».

Est-ce là une bonne nouvelle ?

Mais qui donc est fait pour l’amour ?

Et c’est qui le royaume ?

Et c’est qui celui qui ne veut pas faire marcher les autres ?

Partout le travail, le même : une puissance de mon choix.

Il y a toujours un trait qui frappe.

Sartre, sa laideur, et pour moi, ma propre faiblesse.

Tous nous sommes habiles dans la guerre et ignorants dans la paix.

Tous nous sommes tous dans l’achèvement.

L’ultime secret serait-il d’abattre une famille de dictateurs et de frapper les prédicateurs qui interdisent de rêver ?

Mais qui peut aller au-delà ?

Oh le vin, le kif, les femmes, les Omeyyades, sont-ils si loin !

Aujourd’hui prisonnier, je cherche au fond de ma poche une cigarette.

Je me suis confondu avec ceux qui luttent contre une Entreprise.

Alors, écoute petit père des peuples : en fumant la pipe avec tes déambulations systématiques à la recherche d’une province privilégiée : sans contradiction de classes ; les bolcheviks n’ont pas tout pris.

Et sur le toit du monde, le seul, le dominateur dans un de ses villages m’a reçu à coups de flèches et dans l’autre m’a tendu le shylum. Et moi je me suis engagé dans la police avec les premiers chrétiens pour enflammer les temples hostiles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce qui se cherche dans un royaume c’est un Christ Espagnol ou Le Christ.

Ils se battent tous pour savoir ce qui est sûr de cela.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aussi quand j’ai pris le métro j’ai cru que les gens étaient fâchés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Est-ce que je peux dire ce qui est au-delà ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Est-ce que je peux te faire connaître ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comprenne qui pourra.

Jésus-Christ

 

Habe sphingem domi.

La bastide d’Urfé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce Dieu qui se méfie des êtres et s’insère dans leur production sur terre

Ce lieu où l’on peut tuer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils confièrent leur nom à un commissaire de police ce qui déplut à Dieu et pour cela les conduisit à Auschwitz.

 

Qui saurait tolérer une activité fractionnelle ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses signes de paix qui nous enfument et sa grâce qui se monnaye.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Église

ses canons offensifs

ses canons défensifs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et Celui-là quand on touchait à sa France.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais si je livre l’agneau je me dénonce.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vingt siècles de Béatitudes...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Car l’homme est bon et je ne sais pas qui le pervertit.

Il faut retrouver la place des martyrs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais ceux qui vont frapper

parce qu’ils ont été frappés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout ce que Dieu suscite : la vie sans couteau sans revolver

ne serait-elle qu’illusion ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais

L’être humain passionné par l’être humain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ou partir avec ce livre noir, ce livre de mort et revenir de l’Amazonie en disant il ne faut pas convertir les gens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On y trouve quelque chose de plus bizarre que la ville, le rat et la chaussette et je pousse le cri si j’étais seul si j’étais d’un même sexe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le saut qualitatif / et ce qui tue les gens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des gens qui se sont dit tant de choses en fusillant pour la dernière fois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur une terre qui nous accueille

sur une terre qui nous marque

 

Terre qui mène à quoi ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IL FALLAIT SORTIR DE CETTE DOUMA

POUR NOMMER CENT COLONELS

J’AI FAIT FUSILLER CENT COLONELS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour d’URSS par Joseph Staline :

c’était un doux, il a été tourneboulé par la propagande.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Second retour d’URSS :

 

Dans un hôpital on montre aux alcooliques des services d’alcooliques, on devrait montrer aux communistes des services de communistes, aux protestants des services de protestants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Troisième retour d’URSS :

 

Dans tous les autres services il y a les français et il y a les algériens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant j’étais Landru, maintenant je suis Romanoff

j’étais Algérie français, maintenant je suis pour l’Algérie indépendante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je n’ai pas défendu les communistes /

parce que je suis communiste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des noms, des noms disent-ils

Mais cela se lit dans tous les sens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1911

Au Kamerun

Le capitaine Perriquet

rencontra au travers des lianes

la mission allemande

dans un lieu fixé de leur boussole

dans la forêt tropicale

 

Mais aucun de nos maux ne fut apaisé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On demande à un fils de pasteur

s’il veut être pasteur

on ne demande pas à un fils de mineur

s’il voudrait devenir secrétaire général du parti communiste

 

Pour qu’ils disent la même chose que moi ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a les gens du Nord

et les gens du Sud

Le haut et le bas

Droite et gauche

 

Il y a des querelles d’héritage

et des provinces perdues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Faut-il fusiller à la libération ?

Et ceux qui font autrement ?

 

Et ceux qui sont plus sympathiques que

les autres ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si un traître veut se faire pardonner

qui doit-il trouver

les chrétiens ou les communistes ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Monsieur le Gouverneur

je viens déposer une pétition

est le devoir des commerçants ?

faut-il avoir le parti communiste ?

 

Est-ce qu’ils sont capables de reconstituer une

division soviétique ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne sais plus où est mon pays

il y a eu tant de déchirures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis les grecs nous savons que nous sommes

déchirés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je n’ai pas pactisé avec les terroristes, mais si les aristocrates revenaient au pouvoir je me mordrais les poings.

Déclaration de Monsieur Esprit Fabre, guide de l’empereur, à l’empereur lors du débarquement de Fréjus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il avait promis le royaume

on a eu l’Église.

 

Loisy, excommunié vitandus, cité par

Philippe Lavastine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jésus-Christ est ressu/quitté

à la quéquette de l’absolu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Là, j’ai perdu mes affaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« La foi s’en va, elle ne reviendra plus

jamais. »

Jean-Marie Vianney, curé d’Ars.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes les hommes du nord

et nous sommes les gens du sud

nous mangeons presque la même nourriture.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La révolution, ceux qui l’ont faite avant

moi ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et celui qui va naître

ce sera un étranger ?

 

 

 

 

 

 

 

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