PATRICK GEOFFROIS

 

INCANTATIONS

D’UN GUERRIER

MAGIQUE

 

 

Double dragon humecté de gestuelles nocives palpita dans la nuit new-yorkaise et s’ouvrit au fronton des lueurs : Patrick Geoffrois ou l’armature squameuse d’un As de Terrible. Impossible de résumer les vénéfices visuels de St Mark’s Place où nous conversâmes au milieu des “petites créatures” jusque tard dans l’étoffe lourde de la course solaire. La Bête nous bénissait depuis les charniers du parce que et humectés de projets noirâtres nous poursuivions la vipère ignée jusqu’en sa tanière de cendres. Les jouets de l’âtre funéraire hurlaient leurs dagues purulentes tout à l’angle de la rage ritualisée : sectionnement des vertèbres de l’espace et déluge de l’innommé. Œuvrés au venin et pourtant limpides : nos carcasses clouées au magnétisme des dentitions thélémites.

Philippe Pissier, janvier 92.

 

 

 

 

Tout est déjà inscrit dans

la main des prophètes

au sourire kabbalistique

 

Ils tendent le parchemin de brumes

aux extrémités de l’infini

déposant les énigmes sur les

reliures du vent

 

Sous la pierre musicale

quelques traces du concert pourpre

 

 

 

 

sous les mers écriture

constellations sang

souffle bleu silence

miroir clinique des mots morts

 

Déchirure néons caniveaux d’enfance

Explosion des jouets couleur d’angoisse

 

Électrique transparence membranée de nerfs

Blessure symphonie sang d’étoiles amplifié

 

D’éternité projection vaisseau corps

Abîmes d’organes pesanteur

image mort métal regards gouffre

          intouchables gestes de neige

 

 

 

 

soulevant la peau-écran peau-pierre la mort

bleu pourpre pénètre hors la fenêtre humide

vide d’eau apocalyptique d’or chute

de cervelle rêve terreur d’enfance

 

le ciel était bleunoir

Du château d’os christal sourdre le

poulpe spectral roi céleste nerfs-tentacule

d’adolescence défiant le prince

hippocampe opaque aux yeux

bleupavot chevauchant l’hippogriffe

apocryphe déliquescent

 

l’ange poisson plante erre brisé dans

les hypogées stellaires étalées

maquille œil du temps reptile

se métamorphose rhinopome

incantatoire fable étoilée

 

 

 

 

La disparition bleue de l’enfant bleu

déchire tombale l’odeur du cieleau

nuage noir gelé de sang cyclure

dans l’hydre du verseau

 

Sophistiquée, cancer d’ivoire

aux cils d’écailles, rousse comme

la mort bleue double geste fougère

enveloppe oiseau la plaie opaque

d’aiguilles nimbes essaim corail

d’yeux spirales fixe à travers

les temps espaces

mânes de rites catafalques

 

 

 

 

Jaspe incrustée de sang saphir

colonne étoile vertébrale du silence

 

écume parabole

de l’océan des océans

 

Le voile d’aubes crépusculaire

éclipsa l’apparence des apparences

 

ondes de néant sarcophage des limbes

visage auréole du magicien opaque

exorcise mon corps astral

 

 

 

 

cathédrales de plaies

suicide mort de la mort philtrée

calice lacrymatoire

Articulant la pyramide de gestes

projetée nébuleuse

seringue cénotaphe

L’empreinte des veines zodiaque

 

L’ombre transparente

écrin ombre des ombres

incantation du vide

Éclaire l’écran-systèmes

Où rodent les faux morts non disparus

masqués obscène

hurlant de peur dans la peur

 

 

 

 

L’œil philosophal

poisson volant

sous les mers célestes

    de pierres évaporées

Regarde

Trajectoire des nues

    suspendue éternité

Surgir stellaire

Le double cheval d’os

Aux ailes d’écailles

cristal de la mort diamant

           d’entre

le reptile aux nageoires perverses

constellé d’aiguilles mosaïque d’yeux

et

l’hydre trois fois inclinée

Par l’ange rubis hermaphrodite de sang

Fluide préciosité de l’ère

Transsubstantiation

 

 

 

 

Le souffle de ces pages

fit entrevoir la couleur

de la légende vermeille

le dialogue intérieur cessa

Alchimie sans formule

transformant les représentations

mon corps de simulacre

dans les plaines de l’oubli

mouvant sans effleurer

les définitions du temps espace

Quitter cette manifestation motivée

 

 

 

 

Le navire de la peur sur les vagues du temps

La voûte de couleurs se fit espace perception

la lune rousse au visage d’or

souriait à l’enfant disponibilité

L’ombre danse à l’horizon du reflet

sourire sonore du silence étoilé

l’instrument liquéfié joua le détournement

nappe lumineuse regard humide

Sur l’écume des gestes

l’écran ôta son masque

au-delà des fibres lactées

           L’Empreinte éternité

 

 

 

 

Notre randonnée sur l’île

des limites s’interrompit

 

Ce jour-là il y avait une exposition

d’arcades dans la galerie philosophique

 

Nos mimiques du connu

visitèrent la visite

Jeu des équilibres

 

Attirés par le luxe des profondeurs

Nous fîmes cette chute sophistiquée

 

lieu solitude recouvert

du linceul reconnaissance

 

Détournant notre attention sur

l’analyse, la peur se démaquillait

 

 

 

 

Alors résonnèrent cloches cymbales

et gongs donnant une saveur d’écrin

au rythme cosmique

 

La parade poudrée se déroule

sous les voûtes du gel

 

Quelques anges apparemment déchus

dansent sur une scène inconnue

des saccadés

 

L’abandon est le pas secret de

ce ballet qui nous fit traverser

la rivière sans fond limitant

l’univers temporaire

 

 

 

 

Lors de nos promenades incantatoires

nous rencontrions les pensées formes

accrochées dans l’éther

Elles se jetteront un jour de terreur

aux visages déformés des sans-amour

 

Puis au-delà de la porte cendrée

le cône chatoyant des miroirs magnétiques

où se reflètent tous nos corps transfigurés

tourbillonne dans l’instant

 

L’esprit s’est tu cessation de soi

Seul l’hymne d’amour vogue

sur l’océan de perles

 

 

 

 

Une chevelure de marbre

couvrait le dôme de nos échanges

Ce devait être dû à une de nos vies

vies antérieures souviens-toi

Ce bouquet d’étoffes fanées

Dans tes bras de satin

le jardin de clochers blêmit

rumeur froide des cimes tournoyantes

Un souffle de soie fouetta le carrosse

des songes estompant

les cascades de clarté

Un écran bleuté enveloppe le décor

de dentelles

Nos gestes de nouveau sur les

horizons d’azur

Je te fis parvenir alors ce message

à la lisière du rêve

 

 

 

 

Nos regards se rencontrent sur les

pages de lune.

Magiques de séparation, Ils sont

les empreintes parfumées du

livre des galaxies

Tout est déjà articulé, nous ne

faisons qu’ajuster nos apparences

Mais combien de fois avons-

nous déchiré le voile opaque

laissant nos costumes de peau

sur l’écran illusion.

Là, dans les couleurs d’enfance

nous attendions la fée du merveilleux

aux sourires de diamant,

De ses gestes velours Elle protège

l’Adolescent Suprême, nous envoyant

le magicien doré sur le vaisseau

éternité, Ses mouvements symphoniques

posent les pierres précieuses

sur le livre de l’amour divin.

 

 

 

 

Mais où sont ces êtres décrits

dans les contes du sublime ?

Nous ne sommes entourés que de

petites créatures qui limitées

par leur peur construisent leurs

petits abris dans lesquels elles

cherchent à nous attirer de force

pour nous faire reprendre un rôle

dans le film du mensonge

 

La dernière fois que l’on s’est vu

sur la planète de la sublimation

J’ai vu dans tes yeux une lueur

qui n’était pas tienne comme

les bijoux brisés d’une

princesse en exil

Pourquoi ne supprimes-tu pas

toutes ces choses qui viennent se

situer entre toi et le magicien doré

entre toi et la reine de l’endroit

sacré où tu te trouves

 

 

 

 

Si tu as besoin des

messages d’émeraude

dans l’absolu de jade

Je peux dans mon infirmité

te faire parvenir des débris

d’une inspiration que l’expression

condamne à un geste invalide

 

Les allégories du magicien doré

sont pour les enfants sensibles

qui habitent le cosmos de

leurs larmes poudrées.

 

 

 

 

Les bijoux du chagrin gisaient

au fond de l’aquarium des réalités

 

La danse de l’être optique

sur mes paupières diaphanes

enlumine la respiration de l’instant

 

Princesse des costumes tournoyant

sur les terrasses astrales

 

La relation féérie s’établit à travers

nos fibres lumineuses parfumant

les couleurs d’existence

 

 

 

 

Le livre ouvrit ses ailes

papillon de magie

 

Le luxe de tes gestes

embaume l’étendue angélique

tu es sur le négatif décorant

le visage de la transcendance

 

Assis à la fenêtre des clartés

Je te fais parvenir le halo médiéval

t’environnant d’une chaleur d’enfance

 

 

 

 

L’aura ouvrit ses rayons de neige

sur la vallée des tentures

à la porte des pyramides bleues

nos doubles s’observaient

visage de nymphe manifestant

mon existence jusque-là brodée

s’épanouit ma claire voyance

qui n’avait que ruisselé

à travers les saisons prophétiques

 

Les révélations me furent offertes

en gouttes géographiques

itinéraire des liens

chakras de cinabre

dissolution du cadavre planétaire

l’île de la perfection surgit

revêtue de son manteau de

pourpre royale.

 

 

 

 

vision cendrée qu’accompagnait

une musique subtile de couleur sourde

 

mélodie muette de la légende ornementale

l’auréole de comètes frémit

dans le paysage de nerfs.

 

les ondes nuancées reflètent

les palais resplendissant

aux rivages de l’adoration

 

Les voix s’éteignirent

le prétexte est choisi

Une assemblée de sages

au confluent des trois rivières

 

 

 

 

je fus alors déplacé sans corps

l’un d’eux introduit l’image

certainement désirée dans le

grand salon de pierres précieuses

que je nommais organiquement

 

Je me déployais jusqu’au cœur

de la montagne mystique qui

ouvrit alors ses ailes de christal

 

je me rencontrais de nouveau

cette fois ascétique au visage

de neige méditant les gestes

étoiles d’une fée dansant

les divertissements de

l’Adolescent Suprême.

 

 

 

 

La respiration d’automne caresse

le visage de ma perception

 

Les rayons de ton visage percent

les feuillages roux de la

forêt des vertiges

 

Je t’apporte le secret

des transformations

 

Je suis le chevalier de l’instant

à qui tu dois donner l’épée invisible

qui tranche le lien musical

des ondes de la mort de cire

 

Le ballet des célébrations

estompe les bavardages de périphérie

 

 

 

 

L’Enfant des rivages

souffle la conque de lys

 

Je pose les rameaux de bure

sur un autel de voix

 

De l’île de verre les

astres observent le souffle

 

nos luminosités se rencontrent

dansant sur l’ombre du

lac parfumé de nos gestes.

 

tu me tends le ruban fait

du chant des phénix

 

miroir des textures diaphanes

je l’ajoute au philtre des

transformations

 

 

 

 

Le geste akashique oint de

l’empreinte philosophale

émit la vibration sonore des origines

 

Le mage des mages découpe son profil

dans les limbes du firmament

il se manifeste triangle de lumière

sur le front des âges.

 

voile d’or paupières de nos

sommeils mystiques

au-delà de l’astral

sur un vaisseau de lunes

s’éveiller face au sourire

du jouvenceau divin

 

 

 

 

L’amour profane retira

ses gants de limitation

le reflet de ses mains saisit

la coupe de l’amour sacré

 

Des larmes de perles et diamants

ornent le vase consacré

 

Des gestes des muses s’émane

la symphonie des transformations

 

Lyres et harpes effleurent

la Table Gravée

ondulant le trône d’émeraude

de leurs concerts de cimes

 

Les nacelles de gemme

effleurent la liqueur métallique

tapissée de chancellements.

 

 

 

 

Les éléments circonstanciels

couvrent l’arche initiatique

 

de rosée des matins angéliques

La sirène de mercure

chevauche la salamandre de soufre

humectant la vierge minérale

d’une clarté nébuleuse.

 

Le souffle des mantras tissait

des temples séraphiques aux

fontaines d’airain

apparitions des sphères divinatoires

mélodie distillée de la légende

ornementale

Les cantiques ciselés pénètrent

les alambics de jade

Le parfum d’harmonie luit

dans l’optique

 

 

 

 

Le calice rayonnant dans

la cathédrale d’or

œuvrait de son halo la

coupole céleste

 

Dans les silences de flûte

apparût le couple divin

 

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