THÉO LESOUALC’H

 

COMME

 

 

comme indécis

un temps comme

lévitation

tout l’interminable. Carcasse marine.

carcasse du domaine aquatique

œil calcaire

la vitre COMME se mure

une perle apprend le regard

infirme soliloquie

tout le paysage s’enterre

temps évité dans le temps d’une fugue

COMME en un remous ou redoux — oubli

COMME la demeure vague

à la frise des crêtes COMME

 

et aux murs mes étoiles se taisent

 

temps au temps du corps

tentative et tentation du temple

invitation à l’hésitant

 

au mur mes étoiles s’écaillent

s’étiolent

un horizon danse une trace

Comme hier du jour futur

un plus creux que le COMME du lieu

un plus ténèbre

un plus bleu

 

et calme au miracle seul de la violence

un cœur aurait changé de corps

et l’odeur triche

COMME tremble encore le temps

 

lenteur interminable

étirement

 

comme demain le vent

 

minéral céleste qui ferait suite

à l’inimitable

tout alors n’est plus que mystère de lignes

ou suite sans plus apparitions

ou géométrie des approches

ombre les escalades

et visage en fuite

nombres en multiplication

comme le COMME

COMME tous les comme

 

COMME le plus petit des tremblements

 

janvier 85

 

 

 

 

 

vouloir

oui vouloir réveiller un mot

un mot sans vouloir

détecter

 

vie de l’heure obscure

où tout est en chantier

terrible dans sa pictographie Je me cognerai

partout au négatif. Mon espace devient soluble.

 

il y a perception d’un pouls quelque part caché sous l’immortel

 

l’invention du visage

espace meurtrissure

du visage plane aux prises

avec son espace

meurtrissure

et invention de l’espace

aux prises avec l’invention

visage qui espace

espage qui vitrissure

invenspace

 

loin au loin du rire

du monde qui se corrompt

qui machine incertaine

qui syllabes

loin au loin du lieu

 

là on invente dieu pour répondre à l’infini de l’infinissable

et tout sera à recommencer

la tête sera trop lourde pour entrer en éternité

et dieu demeurera le quoi de son pourquoi

 

le temps du visible est programmé

lâche dans l’intervalle de la nuit relâchée

visage échappé de l’espace

en fuite de visage et corps d’instance

point de mire

le corps devenu l’impossible de tous ses fragments

au lieu même du visage recomposé des marbrures du temps

jusqu’au parfum cambré de corps qui

à l’embouche

revivrait le mot unique

d’une foule au temps déjà

que le doute dépose

qu’au plus noir ailleurs un sexe évide

 

entrer à sec dans le pavide

corps sans fond béant de mémoire

et double qui se surface apparition

au risque de démence

 

hier sera encore le solide du cri

en germe de corps

hier planisphère

hier en bleu de risque

saigne à givrer le cerne du corps insoumis

 

 

 

 

 

déjà

s’installe la nuit

quelque chose me gagne

c’est l’étape miracle

val de cœur

fantôme est la vision

l’œil étrange dérive le livre étranger

déjà

déjà écarté époumoné

une vieille ciguë de dénature

hostile comme un feu de larmes craquantes

et reptile de gammes sonores

qui se fait jour dans mon noir intérieur

quelque part

point indéfini de l’hypothèse

le néant du lieu espère l’unique de l’étoile

 

il est tôt déjà

au centre de l’immobile

 

1er juillet 84

 

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