JEAN-FRANÇOIS CHARPIN

 

TOUS LES INSTANTS SONT IMPORTANTS

À CHAQUE INSTANT, SOYEZ MÉCHANT !

 

— Coup de sifflet — Alors comme j’attendais les sous-titres —

« Et puis quoi Après ? ? nous allons rire n’est-ce pas ? »

Ainsi la meilleure poésie s’étale sur les murs des water closed des casernes, la meilleure peinture sur les pots de confiture, bien entendu — Abandonné de tous Vincent achève — Pffff... —

« Je crois que c’est une sensation, j’allais presque dire un SENS aussi de l’inutilité théâtrale (et sans joie) de tout Quand on sait »

– Mais, sait-on jamais ?

Et le goulu affamé le dévora aussitôt, miam... — C’est si fatigant de vivre —

« Comme tout est amusant ! (et si l’on se tuait aussi au lieu de s’en aller ?) »

– Donc versez m’en un aut’ — un aut’ que j’dis !

Puis à la question pourquoi des poètes en un temps de manque, Beckett répondit je n’en ai pas la moindre idée.

Pardonnez-moi — « Nous avons le génie — puisque nous savons l’UMOUR — Et tout — Vous n’en avez d’ailleurs jamais douté ? — nous est permis

– tout ça est bien ennuyeux d’ailleurs... »

– Si je suis de trop, dites-le...

– Patatati Patatata ton caca le voilà —

You know I was so dum dum then

– « Je serais ennuyé de mourir si jeuneeeeee — Ah puis MERDRE ».

C’est ça crachez moi dsus —

« I wish life could be swedish magazines » — Je l’ai connu la la en twistant le ya ya — « The girl I love is on a magazine Cover » —

Chester Himes répondit alors : la vie est absurde — Ouh ! ouh ! où es-tu ? — Et toi là-bas, tu me joues une autre cigarette ? Tout n’est que contradiction, n’est-ce-pas ? — Aussi à qui perd gagne nous serons toujours champions...

– C’est pur hasard, bien sûr ! C’est un jeu — Te rends-tu compte de ce temps perdu, toutes ces années qui filent. Autant de gagné ouais !

– « Ou bien... ou bien quel film je jouerai !

– Avec des automobiles folles, savez-vous bien, des ponts qui cèdent et des mains majuscules qui rampent sur l’écran vers quel document !... »

– Remarquez je vous oublierai...

– C’est ça oubliez-moi et n’en parlons plus...

« Don’ forget high rivets »

Je serais aussi trappeur, ou voleur, ou chercheur, ou mineur, ou soudeur...

Tout ça finira par un incendie, je vous dis, ou dans un salon, richesse faite !!

– How did she dance ? —

P’tit viens voir ici si j’y suis —

Puis de déception en déception de dépit en dépit (?!) il se — couic... Mais moi je ne mange pas de ce pain là — Wasted I was so damn wasted — « Le désir, c’est probablement tout ce que l’homme possède » (J. RIGAUT)

L’ennemi est partout, couchons-nous. L’ennui est au trou touchons-nous. TOUT ÇA FINIRA SUR UN AIR DE ROCK ’n ROLL OU SUR UN BAISER — The great big kiss, smack !

C’est la revanche des gens qui penchent ceux qui ont de l’intelligenche — Celle la est toute pâle, enfin, elle ira de plus en plus mal — Il va falloir nous inventer un autre langage répliqua le sauvage —

« Oreilles : oui chère bouche, le babil des classes dangereuses menace notre langue. Ils donnent trop, hors de piste, déversent leur hurlat. Nous conversons et échangeons nos mots, oui, ce bris sans cesse refait de bruits, de faux, empêchent nos pratiques. » (Le babil des classes dangereuses — Valère Novarina)

« L’homme est malade parce qu’il est mal construit... » Danser à l’envers ! éructa Antonin Artaud —

« I’d fell so tragic like I was Marlon Brando »

– Aussi seuls, abandonnés, nous avons continué à danser —

« D’ailleurs : l’ART n’existe pas, sans doute, il est donc inutile d’en chanter — pourtant : on fait de l’art — parce que c’est comme cela et non autrement — Well — Que voulez-vous y faire ? Donc nous n’aimons ni l’art ni les artistes... »

– Mais chère amie, l’ART n’a vraiment plus aucune importance — Watcha ganna do about it ?

L’ART EST UNE SOTTISE.

« L’ART doit être une chose drôle et un peu assommante c’est tout » — et je donnais toute la littérature, toute la peinture, toute la sculpture, la photographie, la musique, la télévision et même le cinéma pour un baiser de vous — Je suis si sincère quand je mens —

« J’ai beaucoup écrit, c’est tellement inutile, j’ai perdu mon temps, j’étais persuadé que j’avais quelque chose à dire mais je n’ai rien à dire je n’avais rien à dire... On se prend la tête dans les mains et l’on constate avec amertume que tout cela c’est de la blague, de la blague ! » (Philippe Soupault) « En joue »

Aussi persuadés de la vacuité de leur entreprise ils continuèrent. En chemin ils croisèrent Ducasse Isidore : « Les chefs d’œuvre de la langue française sont des discours de distribution pour les lycées et les discours académiques. » —

Mais où sont passés les Sex Pistols — Avez-vous toujours de l’acné ? — Êtes-vous fous ? —

« Et Sengle tâtonnait dans la nuit vers son soi disparu comme le cœur d’une bombe, la bouche de son maître » (Alfred Jarry)

« Les jours et les nuits » — Soudain il se passa quelque chose — lls conclurent : les belles choses que nous allons pouvoir faire MAINTENANT.

 

(Grabuge numéro 2)

 

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