JEAN CARTERET

 

Le non-être en état est celui de la déité absolue (donc du principe qui — sic — qui n’est pas encore) qui précède ou est co-étante du non-être en action, — celui du Verbe qui n’est pas encore mais qui deviendra être virtuel en essence possible et en potentiel

                  puis en réel latent mais pas encore réalité, ni manifestation qui est la situation d’Adam au sein du paradis originel pas encore paradis perdu où Adam incarne le non-être du Verbe de Dieu Notre Seigneur, Seigneur de tous les dieux de l’univers encore virtuel,

mais capable de passer au potentiel,

et du potentiel à l’essentiel dont l’essence est la situation du Paradis à l’origine, — témoignage

du non-être du Principe à l’être,

mais pas encore au réel,

ni à la réalité,

ni à la manifestation :

donc le Principe non-être en état de la déité absolue est seulement la demeure en non-être dont Dieu, — non-être en action —, devient le virtuel véhicule qui passe du virtuel au potentiel par la naissance — en lui — de l’idée de création. Potentiel qui passe à l’essentiel,

puis de l’essentiel au réel lorsque Dieu — non être en action — passe à la création des cieux,

— lieux collectifs (sic) — et de la Terre, — lieu unique.

La création du paradis originel est — comme je l’ai dit — passage du non-être en état à la situation de l’être en état, par l’œuvre et le chef-d’œuvre de la décision et de l’acte de Dieu — non-être en action, donc Verbe virtuel

                                                                        passant au Verbe réel par la décision et l’action de Dieu — non-être en action —, à la révolution qui est la création des cieux et de la Terre :

d’où le passage de l’essentiel à l’essence par les 7 jours de la genèse, au cours de laquelle Dieu — non-être en action — crée Adam, d’abord être en état, — ce qui est déjà une révolution en état.

C’est lorsqu’il crée Adam et Ève, que la révolution passe de l’état à l’action — Adam n’étant encore qu’un être local. Par la conjonction et l’échange possible entre Adam et Ève, apparaît le passage d’un être local à un être global avant l’apparition d’Ève, Adam étant seulement capable d’état.

Avec l’apparition d’Ève, on passe de l’état d’Adam à sa capacité d’action; mais d’action encore locale, puisqu’il y a l’interdit de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Arbre qui n’est encore que le lieu de la connaissance, mais capable — en devenir et en situation dialectique — de devenir ou d’être l’arbre de Vie, — lieu de l’amour. C’est lorsqu’Adam et Ève mangent du fruit interdit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qu’ils deviennent être global.

Mais a eu lieu la tentation par le serpent qui est — à la fois — le dragon et la bête, et qui exerce sa fascination. Par le passage à la séduction négative d’Ève, Ève va faire d’Adam un complice obéissant, — donc en passion — alors qu’Ève elle-même est devenue la victime en réaction subie et déterminée par le serpent, devenant déterminante en offrant à Adam de manger aussi du fruit défendu.

 

Mais puisqu’Ève est victime en réaction subie seulement, elle ne souffrira pas de l’absorption du fruit défendu : c’est Adam qui est la victime — en passion d’abord — de l’absorption du fruit défendu qui passera de l’état de passion à l’état de réaction : d’où le fait qu’Adam ne digèrera pas l’absorption du fruit défendu, et que ce fruit défendu restera présent dans la gorge d’Adam qui s’appelle la pomme d’Adam.

Donc Ève a suhi la situation. Il n’y a pas la chute d’Ève.

 

Adam a réagi à la situation, par la présence négative dans sa gorge, — lieu de la pomme d’Adam. Adam — seul — a désobéi, alors qu’Ève a subi seulement la séduction du serpent. Donc il y aura logiquement la chute d’Adam, mais pas la chute d’Ève — dont on ne parle jamais.

Mais comme ils sont complices tous les deux, — à deux niveaux différents et dialectiques — ils seront mis de l’interne du paradis originel à l’externe du paradis originel qui deviendra — seulement alors — le paradis perdu; — d’où la nostalgie du paradis perdu dans l’être global d’Adam et d’Ève —, mais par le fait qu’ils ont subi l’état et l’action. Action par la parole du serpent, — Dragon et Bête à la fois : le Dragon, c’est la malédiction — la Bête, c’est le Maudit. Situation dialectique qui veut que le serpent sera — toujours et partout — maudit, mais qu’il est Malédiction, et tentateuse la réaction au bien par le mal, et tenté par la contagion négative au passage du bien au mal. Par la désobéissance d’Adam à l’interdit, il est passé de l’être local originel qu’il était, à l’état et à l’action future après son expulsion du paradis terrestre. Adam — lors de sa désobéissance — est passé de l’être local à la virtualité de la conscience.

Lorsqu’il est expulsé du paradis terrestre et qu’il se trouve au-dehors, il passe de la conscience virtuelle à la conscience potentielle.

C’est par l’expérience — ou par les expériences — et éventuellement par la peur de l’être global due au danger physique nouveau, et par le risque — qui est transcendance du danger —, qu’il connaît le risque qui est la source de l’angoisse métaphysique. Le danger physique a pour origine les conséquences du chaos, dont le désordre est le réel et la réalité, — ceux du possible de n’importe quoi. Le risque métaphysique a pour origine le Néant et ses conséquences, dont l’anarchie du n’importe quoi, du n’importe qui, du n’importe quand, du n’importe où, du n’importe comment, sont (sic) les lieux d’éventuels impossibles : ceux du Néant.

 

Si Adam arrive à vaincre le danger, sa conscience passe du potentiel au réel.

Si Adam arrive à vaincre le risque, sa conscience passe du potentiel et du réel, à la réalité : mais il a alors affaire non plus au risque, mais au péril, qui est transcendance du risque. Sa conscience est alors en situation passée du risque vaincu, au péril à vaincre. S’il arrive à vaincre le péril, sa conscience simple passe alors à la situation de conscience de conscience. Mais il a alors affaire au martyr qui est transcendance du péril. S’il arrive à vaincre le martyr qui est — en réalité —la torture et la répression, il accède alors au degré de la conscience absolue de la conscience relative : celle du Je transcendantal qu’il est devenu. Il ne lui reste plus qu’à dépasser l’existence dont le martyr, la torture, la répression sont le sommet immanent. Il passe alors de l’existence, à l’essence seconde, — l’essence première étant la situation d’Adam dans le paradis terrestre. Il accède alors à l’être global — en œuvre et en chef d’œuvre — qui contient simultanément l’être local, passe de l’essence à la réalité potentielle de l’absorption du fruit défendu, et à la réalité réelle lors de l’expulsion du paradis terrestre, où il avait déjà connu la situation de l’être global — mais en essence seulement —; et de la conscience virtuelle, il est passé — rappelons-le — à la conscience potentielle lors de son expulsion du paradis terrestre, et à la conscience réelle — mais pas encore réalité — lors de sa confrontation avec le danger vaincu. Puis passage de la conscience — seulement réelle — à la réalité de la conscience, lorsqu’il a vaincu le risque.

 

Passage de la réalité de la conscience à la conscience de conscience, lorsqu’il a vaincu le péril.

 

Puis passage de la conscience de conscience à la conscience absolue de la conscience relative, lorsqu’il a vaincu le martyr : il est alors passé de l’existence transcendante de la conscience de conscience, à l’existence immanente de la conscience absolue de la conscience relative.

 

Au degré de l’existence immanente, l’essence est virtuelle. Lorsqu’il passe de la conscience absolue de la conscience relative, il passe de l’essence virtuelle à l’essence potentielle.

Mais s’il dépasse le stade de la conscience absolue de la conscience relative, il accède au Je transcendantal où l’essence potentielle devient essence réelle.

 

Mais s’il dépasse le degré du Je transcendantal pour atteindre le degré supérieur de l’être global — en œuvre et en chef d’œuvre —, l’essence accède à la réalité : mais c’est une essence seconde, qui vient de l’existence dans la réalité, alors que l’essence première était celle d’Adam dans le paradis terrestre.

 

 

Adam ne connaîtra l’essence non plus en réalité, mais en manifestation nouvelle, qu’en passant par le mourir et par la mort, — mourir et mort dépassés par la résurrection qui est conséquence du passage par l’Apocalypse — simple nuit de noces révolutionnaires de la réalité de la conscience dynamique et de l’être global encore en statisme durant l’existence unique et mortelle qu’il aura traversée avant son mourir et sa mort, après sa naissance et son être qui débouche sur la nécessité de l’existence première encore physique — alors qu’après le mourir, la mort, et l’apocalypse, il accède enfin à l’existence devenue métaphysique, immortelle, et accédant à l’éternité et à l’infini par la situation de son corps glorieux qui est — par nature — transparent, alors que notre corps physique — dans notre existence encore physique — est seulement et par nature et par réalité — opaque.

 

Notre corps glorieux sera alors le véhicule dont la Terre — devenue Jérusalem céleste — sera la demeure collective et unique de l’humanité nouvelle : celle de la résurrection après l’existence passagère et révolutionnaire de la société s’appelant alors le socialisme, — fruit de la révolution, réalité et manifestation.

 

 

                                     Le mourir,

                                     c’est passion

                                     déterminée.

 

                                      La mort,

                                      c’est réaction

                                      déterminante.

 

                                       La Naissance,

                                       c’est action

                                       déterminante.

 

                                       Le Naître,

                                       c’est passion

                                       déterminante.

 

                                       L’existence,

                                       c’est être, Non-être;

                                       devenir, agir

                                       et faire, réagir

                                       et l’indifférence.

 

                                       La plupart des gens tiennent à s’en tenir

                                       à l’indifférence et à sa sécurité apparente

                                       et à son confort éventuel, mais pas à son bien-être

                                       qui — lui — est menacé et menaçant.

 

 

 

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