Tristan
MANDRAGORE
LES
LIMBES ROYALES (extraits)
XXV
Entrelacs
des images en
une haleine murale, se
déploie d’Aigle à
l’abysse ;
Telle violine d’aube
s’articulent sur nuit
arche des songes.
XXVI
Des
plis torrides sur des
velours gothiques, s’y
croisent et dessinent
les lunures boréales, sécher
l’exsangue pierrerie
des
velours. L’éclat s’enroule
hypnotisant les reflets
crochus. La lampe démoule
les aurores diluviennes.
XXXIII
L’orée
des bruits, cortèges
de froids, poudroient
une résonance volcane.
Les lueurs fébriles
resserrent les murmures
aux sentiers —
Des sépales d’angles, se
colorent, fanent. Tige,
ces rugosités soudain
s’émeuvent, y serpentant
la glèbe foraine.
Les flots bleus d’un diadème
Aux pétales de sang s’étirent
À la quadrature de son front
L’orbe de son cri cosmique s’arrache
Des plis ombellifères
De la diaprure incandescente
Suspendu aux effluves
De la lumière orangée
Tressé du frémissement glauque des nerfs
L’hirondelle s’élance vers le geste
Comme un glaive convulsif dans
Le firmament des vallées
Vertébrales
Pleurs de lune
En caresses de vent
Bateau d’écailles acérées
Jeté du poisson-roc
Délivrance météorologique
Cataracte des palpitations
Aux textures d’acajou
Percussions infra-rouge
Du buvard cérébral
Inspiration/Expiration
(mai
1977)
«
Jouir mystiquement n’appartient qu’aux mystiques, rêver n’appartient qu’aux
vivants et aux dieux. »
(Pierre
Boudot)
Yukio MISHIMA
Photographie : Théo LESOUALCH