Jean
CARTERET
LE
RENIEMENT
Le
reniement est la transcendance de la trahison et de la perte, intertranscendants
entre eux ; donc, le reniement devient une immanence. Donc Dieu, Notre Seigneur,
est passé par le reniement de la trahison et de la perte du non-être en état
— le principe, la déité absolue — et du non-être en action — le Verbe — dont
Dieu est la situation au degré du Verbe. Mais il s’est détaché de son reniement
: Il s’en foutait éperdument. Et il est passé de la créativité à la création,
toujours dans l’intemporel, et c’est devenu la genèse — donc noèse dont le
noème était dans les noces de Dieu et de la déité absolue, et de tout ce qui
les précédait ; mais on trouvera ce reniement divin à la situation humaine,
lorsque Pierre, apôtre de Jésus, le reniera trois fois, après quoi le coq
chantera.
Ma vision — mon ACTE par le Verbe
— est faite d’un anthropocentrisme transcendantal.
Pour moi, tout est interne dans l’homme et sa conscience, parce qu’il
s’agit de connaissance, de gnose éclairée par la dialectique de la logique
(et éventuellement par l’analogie), mais pas du tout de science où presque tout est externe, sauf l’organisme,
les sens, les sensations — pas les perceptions qui sont exception. Pour la
science, elle ignore la conscience. Pour la conscience, le squelette lui-même
est externe malgré sa réalité objective d’interne au sein du corps. Ma vision
est non communicative à l’extérieur, parce qu’elle est justement en communion
avec l’intérieur de l’intérieur.
Donc ma vision est une immanence. Donc elle ne peut être perçue
à l’extérieur que par l’intérieur de l’intérieur, donc transcendance du simple
intérieur, lui-même transcendant et même peut-être immanent de l’externe et
non de l’extérieur.
LA
MORT DE LA MORT
Le
chaos est origine de l’être ; le néant est le terme de l’être — mais l’origine
éventuelle de la conscience — d’où l’angoisse. Mais il peut y avoir — avant
l’origine du chaos — une pré-origine qui serait le Néant.
Il y a au-delà du terme — du néant qui
est terme de l’être mais origine de la conscience — un chaos second qui est
mort de la conscience ou sa sur-existence, c’est-à-dire passage du relatif
de la conscience — qui trouve son origine dans le passage au Néant — donc
passage par la mort de l’être. Le chaos qui vient après le Néant au terme
est la situation de la mort de la mort — je veux dire : la négation de la
mort — donc l’immortalité — et l’accession à la conscience absolue : c’est
la situation de la résurrection, et le passage du Néant au Chaos second est
la situation de l’apocalypse — qui est disparition du Néant pour l’apparition
d’un second chaos, donc Nouvelle naissance qui est la résurrection de l’être.
On a donc alors l’être nouveau — fruit d’une conscience absolue — donc un
nouveau corps créé par l’esprit vivifiant — ce qui est dit dans les écritures.
Jean
Carteret est né le 27 mars 1906 à 9h40 dans les Ardennes et il est mort le
27 juin 1980, vers 11 h du matin, dans son sommeil diurne.
Photographie : Patrick MOULIÉ