Dominique
LABARRIÈRE
LA
JEUNE FILLE ET LA MORT
I
Sa voix d’oubli pour rompre
ces rires indécents.
Et puis cela,
qui surgit de la nuit —
pour t’en mieux détacher.
II
Parle et parle
la jeune fille et
tourne la tête de gauche à droite
et de droite à gauche.
Rit encore la jeune fille.
Ah ! si pouvait
ne plus parler !
Ah ! si pouvait
ne plus rire !
Ah ! si pouvait
ne plus remuer !
III
Temps d’effraction, cette sauvage allégresse.
Aujourd’hui : fracas des années.
Demain : bas-fonds de la mémoire.
IV
Ce sont glaces
déformantes où
ses cheveux se dénouent.
Reflets brouillés par larmes :
ces bras, jamais, ne la serreront ! non !
V
Demain : l’oubli.