Guy
DAROL
TIENS
LE MORT
de peaux tremblées suantes
à ce masque
de gestes nerveuses ou lentes
à jamais ce terre et froide
mais froide ou masque la mort affleure
ni de linceul ou d’embaume
que beaucoup du vivant fait le mort
tout à la frappe renvoie
arrêt du sang et glace
ce corps d’habitudes ne bouge
ça je dis
c’est du pierre
et tout le monument qui pierre ou marbre
entoure le vivant
exhale mille odeurs de carne
combien crèvent de coutumière mort
de qui n’ai-je dit tiens le mort pour ce
geste
immobile ou lente, apeurée qui le tient du vivant
à l’ombre
serait-il accompli tiens le mort qui boucle le
regard
de quelle nourriture sont repus
ces masques trempés de fièvre
qui me parle de ces lèvres tordues
d’où ces mots sourds et pâles
crispe langue d’homme rampé sur le ventre
qui ne voit du ciel qu’un trou noir