MICHEL BULTEAU

 

L’AIGUILLE DE DIAMANT DE L’ANÉANTISSEMENT (EXTRAIT)

 

 

Lustres à vif, les peignes de hache, trou contre perle, les scies-néant anal. Les lueurs vers le Songe à l’Ovale.

 

Là-bas, la bouche aux aiguilles de dés. Les dents lamées du sommeil, irriguant une solitude empoisonnée aux boiseries carnivores. Le couteau-centre.

 

Le velours des tiges ordonnées, l’haleine transmutée, les peaux de toux tournantes aux rideaux de plaies. Langue criée des gâchettes tièdes secrètes des proies au fond des sables. Écho des mutilations pourpres. Les fourrures égorgées, boue de dent, au massacre des pores du Secret.

 

 

La bouche, baldaquin de la peur, os lucides, sang à la nue dite des larmes. Le thermomètre-gel écarte le linceul oppressé des gestes. Agonie d’un halo cassé. La nuit contre l’immaculé des marées, endorment les morsures de bougies omises.

 

Volcan de biais des respirations. L’eau meurt sous les poignards internes. Les bombes de soie, tentures dehors une chute incandescente.

 

Le Diamant Volant transperçant le frisson vide des bagues de corps.

 

 

Ni l’univers et une fièvre sans ciel, les robes d’aurore, et un sang suspendu entre les tessons de la bouche et les dérives de la mort. Le gant étranglé de la langue.

 

Ombre orange des nerfs, la mort-nombril sertie d’une rosée mordue. Les tempes de pupilles, les langues de violons. Les cernes aimantées des artères de mixage.

 

 

L’éclair moite, l’hostie amphétaminique, la scie du sang à la perforation consumée de la veine. Les soucoupes habillées de délires givrés, ici sous la peau de la peau. D’autres mondes devant les yeux d’aquarium.

 

Le murmure éternel d’un parfum de ciseaux.

 

 

Sur le Pacifique de ma détresse. Les vagues éclatent comme les veines bleues de l’insuffisance. Le soda de mon sang. Le sable, l’écrin de mes poignets.

 

Mes yeux aux cils de vagues.

 

Sur les draps brodés, mon enfance endormie dans un berceau de jade.

 

La plage tranchée au rasoir de l’arc en ciel. Tapis à l’épée de mes colliers sans Immobile.

 

Mon miroir triste miroir, l’océan. Fondre mes poignets hissés de brumes divines au Château de la Maladie. Le coffret où l’Antérieur grima mon visage de fée.

 

 

 

 

 

© MICHEL BULTEAU 1978

 

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