ROBERT
PICCAMIGLIO
BLONDE
ONE
Et
blonde à la fois des hasards
blonde
comme les fils attachés aux éthers
Rugueuse serrée de très près
L’immobile des cadrans fourbus
son élire de couleurs
Lentement fixée aux dunes des mâchoires
qui s’y rapprochaient de meurtir
Langue morte
les chapelets de la peau en hélices
Sur le blond nocif des cathédrales
leurs appendices de couleurs encore
Sans blanche en ordre physique
des forêts
en scies en sang en cendre en
Au départ de son muscle
qui s’y accrochait d’arbres
En blond de marcher les nuits
les ambulances qui s’y figèrent
Lointaine et encore immobile
au centre
au lieu de la langue morte
régnante l’abîme sombre
aux îlots fragiles des cuisses
Y régnèrent blondes des vêtements portés
aux secours des grillages et des lexiques
Postée autour des membres flasques
de la mort
en dentelles et en chambres
Y regarda passer les mécaniques
lassées des enseignes
à quelques éruptions près
Des piétons sur le ciel
dans les entre-jambes
dans les étoffes cancéreuses
de celle qui s’y plia
Blonde jusqu’à l’auréole gracieuse
des lits
Avec les yeux
l’exact royaume des fils de soie
attachés à la mémoire
Lacérée
qu’ils donnèrent à meurtir
sans les sevrés violets des trains
Jusqu’aux horloges fétides des blés
blonde
comme l’ocre des tempes
comme les placards rangés de minuit
dans les linges
et les silex-morphine
de la raison
Attente livrée
aux serrures blanchies de la mémoire
Comme blonde
sitôt d’icebergs et de naissance
Qu’elle s’y figea
charnière et blonde en même temps
Que les paupières que la chaux
à la faveur d’aimer
En spirale des jouirs
sur les bouches-onglées
de la mort
Qui s’y fixa fébrile
de tout silence dans le pourpre et le blond
des cibles disposées sur les haleines nerveuses
de l’écho
et de la parole
par le biais de son éclore penché
(juillet 1977)