JEAN-YVES REUZEAU

 

Poitrine acrylique

sur l’ouverture éclatée de la gorge ——

Sombre éclose de nulle part

tes dérives dans la ville basse

Celui qui te suit fuit se fuit ——

 

Tresses étoilées de la citadelle nocturne

Ce dépeçage laboratoire de l’éros

lancinant sentiment de l’humide

entre les cuisses

dans la provocation animale de l’instinct ——

Instinct filature du sexe

tout ce qui tend vers l’impossible

cette solitude tenace de l’ombre

tout ce qui fait l’intolérable silence

le rien à se dire dans l’aqua du regard

cette solitude tenace de l’ombre ——

 

Leurs pas dans la nuit affolée

Le territoire convoyeur de silences ——

—— L’errance

 

 

 

 

 

 

La portée de la solitude

veine rumeur de l’odeur de toi

devant les échafaudages du quotidien

veine élancée des corps au regard reflux

La portée de la solitude

silhouette excroissance de l’ombre

ce pressage inconscient du rêve

dans le granit dressé de la foule

La portée de la solitude

de sang-froid l’enquête intérieure

autopsie mordorée de ses phantasmes

l’inquisition cage-enfance de soi

La portée de la solitude

dans cette langue qui gronde

pénètre et sort désir animal

le contact la chair au pied du lit

La portée de la solitude

traversière de dire sur le chemin

sinuosité du rôle fasciné/fascinant

du rôdeur alangui de ta peur

La portée de la solitude

tableau dernier mot de tes doigts

l’asile tremblant des idées

le sentiment meurtri de l’autre

La portée de la solitude

dans ses poches la gageure du soir

les nuances grises de l’embuscade

embuscade de tes pas sur la folie

La portée de la solitude

rempart fissuré des signes des codes

sous le joug média vite média encore

agression familière sur fond cri

La portée des solitudes

 

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