Aline
GAGNAIRE
NUAGES
Qui
— l’âme déchirée — œil levé corps offert — cherche dans la mouvance du ciel
la face cachée d’un appel d’une espérance étonnée — d’une réponse récurrente
— romanesque — réverbérisée — toujours plus haut
le regard fouille les villes fantômes — les ruines floconneuses qui se balancent
dans une douceur d’envol éperdue — le futur prend la place du présent — pouvoir
suprême d’une éternité abolie détruite par la fluidité de nos impermanences
— par notre désertion d’un impossible présent dissout tête renversée rompre
la circularité temps — sursaut — autre rythme — œil accroché à la fuite éperdue
des lunes — juste un éclair — le monde se crée à chaque respiration — l’homme
essaie ses écailles sa nouvelle peau à parcourir dans une fulgurance d’orage
d’angoisse d’espoir d’action —
Juillet
1978
Discrètes peintures N° 2 (1980)
Peinture : Bernard LALLEMAND