Philippe
NATHANIEL
LES
DIMANCHES NAVRÉS DU GARÇON D’APRÈS-MIDI (extrait)
III
Ville
au rempart de janvier où chaque pas a la douleur du diamant qui suinte
Ville de dimanches infectés quand je nous sens glisser sur les
gouffres de ces pages, oubliant la clé de nos livres dans les corridors de
notre propre mort : chaque interstice de mots frelaté de sang, maquillé de
présage découvre le totem d’un dieu agonisant. Ciel bouché, je déchiffre la
lune :
bible de foutre où dieu tend mon sexe, serpe
fatale de tous ces corps qui n’ont qu’un seul cœur (métronome inachevé d’un
ciel à venir). Dieu y brise ses miséricordes à la fadeur des carreaux si sombres,
si sombre aussi le gibet des fenêtres, si froid le parcours de nos plaies
impardonnables.
Cœur
Chrysanthème
Lotus et
Vénénia
Tout s’absente sur ces nuits qui sont vôtres...
Bourgeons de mort aux arbres de Noël, d’une torche d’enfants
sages j’embraserai le sapin du monde !