Marc
QUESTIN
CANTERBURY
DÉSIR ULTIME
per Angélina
Pas
question de sombrer décanter les hauteurs le vertige égaré sur la cime les
sapins pas question de sombrer tentative d’inventer la vie fuit dans les strass
de tribord à babord les mots hachurent l’ordre du
doute les princesses volcaniques la terrible insouciance bombardement des
météores géographie neurologique poésie inventée de toutes pièces de toutes
pièces Commancheros d’un ordre mort Navajos des
rizières des rivières de la brume un écran déchiré dans les yeux de James
Dean des garnements télévisés dans les salons du discours one haute voltige
équilibre ils sortirent d’un asile corps électriques mes nerfs atteints camisole
des rapports écran glauque rues pavées le linge de corps faisait l’affaire
détective attendait des signaux de parure rues de Nowhere
de Nowhere-Town Mississipi des pyramides télévision
des astres forts des buildings enivrés sous un lac de satin un kimono de soie
savante mâchicoulis en overdose des bünkers aux
rollers ou aux States pyramides indigène égarée jungle des nerfs du bout des
bords elle espérait un indigène un deux-pièces mains voilées elles se servent
de toi quand t’es usée rapport-chaussette la vision
est atroce comme un coup dans la gueule orphelins du néant végétation des
atmosphères salon d’attente gueules refroidies suspicion des carrières mutation
célibat vos mots Mister je ne sais plus la ville
est nue sous son brouillard les buildings s’élançaient vers un corps sans
destin nos mains Mister ces étranges... corps corps dans la nuit il se passait astre des nerfs visitation
l’ange attends en silence le regard inventé de toutes pièces inventé avec
l’âne et le bœuf mutations célibat des femmes seules dans un lit des corps
nus sans amour tombereau des diadèmes dynasties de cyanure mort-directive
télévisuelle feux de la nuit crachant les cœurs le mensonge apparut le destin
dans un rêve des mots sans suite se faire plaisir continuer de lancer des
messages l’incolore la gueule de verre sous les diadèmes les belvédères la
nuit des sens la croisée des chemins le divorce égaré singe de la nuit rapports
humains geste bleuté dans le lointain le dépass’ment
de l’art en soi sortilège envoûtant fixation des rapports dans des mots sans
durée des querelles éternelles fixation sacrilège hymne des nuits télévisuelles
geste glacé de la souffrance comme qui dirait une hérésie ou faire la nique
ou se tirer dans les arts du combat le guerrier solitaire verbe lancé à la
hauteur il suffisait de se dire non de témoigner du plus profond regarder
la télé les images flashantes blanches l’art en
direct une performance des discours usagés pour débiles attardés dans nos
veines le silence le silence le silence dans les veines bleues du cimetière
première à droite vous continuez regardez les avions les oiseaux le sentier
écoute le bruit de ces moteurs le bruit sourd l’orchestrant la danse inouïe
des cimetières des cimetières du sens blafard une journée historique un matin-crépuscule le sens pleure une église os de verre témoignages.
Penser la nuit le sens les hommes un instant dans la nuit un
oiseau de passage quelques seringues des draps du sang un évier verrouillé
des oiseaux de saignée la trace d’un œuf d’un œil d’un corps le sang muet
sous les draps la shooteuse en avant fixe-chaussettes & mandibules station
assise debout couchée un deux trois quatre cinq six neuf dix océan de lumière
verbe seul verbe clair la durée s’élançait les oiseaux paniquaient détective
égaré chanson-corps nerfs distance dans la nuit dans la nuit les
mutants l’âme en blanc le jeu des rives sous les diadèmes les frondaisons
libidinales texte mort à hauteur à profondeur du sens pour sang des silhouettes
invitées faire la fête oui la quille les habitudes vestimentaires rasé de
près oh oui oh oui dans ses yeux un éclat le soupçon d’une durée quelque part
c’est très bien c’est comme ça qu’il faut dire dans la nuit dans la nuit dans
la nuit poésie.
Naviguer dans les yeux dans les sens dans le corps faire comme
si les rivières les poissons et les corps le drakkar vacillait les bulles
montaient à la surface sous des rêves en plastic mutation-cellophane
soumission des neurones masochisme endiablé vos mots froids sans attendre
sans attendre une seconde t’es branché(e) un instant tu disais quelque part
il faudrait fuir quitter le monde sois sans crainte un instant une minute
un instant un instant seul dans la nuit blanche magie des fleurs gestes actuels
vêtements florissants mutation sacrilège le verbe atteint se dépassait dans
la nuit bleue des indigènes le corps des mots libération.
The gang of four les nerfs du soir je sortais
dans la ville les lumières sont terribles il tombait de sommeil des mots bleus
rêve Hindou sentiers battus et compliqués un Tintin au Thibet cabestan d’origine des mouettes volaient ce cher Perros Kenneth White inventait vampirisme-océan
le Zen était une affaire d’or un éveil pratiqué nous dormions à côté des matelas
couchés par terre des planètes incolores mutation sur les murs la Cité sans
défense le rituel du salut pénétration de maints mystères volonté d’en finir
lacérer les écrans hurler la nuit les sens le nerf témoigner du regard du
hasard sans appel des palais sans justice écureuils & rombières un théâtre
interdit je ne sais la raison la fin du monde un restaurant se régalait buvait
bâfrait témoignait de la guerre des soldats du royaume des mercenaires civilisés
aux embuscades les mitrailleuses OAS-FLN CGT-CFT tous ces mots incolores ces
noms vus sans appel un dernier témoignage la bière froide un salut.
Canterbury Canterbury les évêques sont
passés ils sont morts ils sont pauvres toi tu es là et tu regardes tu contemples
ces ruines ce hasard ces mystères une autre absence un feu de joie sans se
mouiller le moins possible naviguant sous les branches les poissons les rivières
le corail et la perle et deux ou trois deux ou trois mots c’est comme ça c’est
ainsi la nuit bleue les diadèmes.
*«
Canterbury... » ou le récit d’un monologue-travail en cours.
Marc QUESTIN
POÉSIE PAROLE III / St Maur le 2.3.80
Photographie : Marie-Hélène DHÉNIN