Frédéric DEVELAY

 

L’AURA DES HORREURS ENVERS DES ENFERS

 

 

 

L’échine magnétique des écumes de l’enfer procède de l’aspiration du cœur à la condition d’homme vrai. Parcours ou chevauchée mettant à nu les polarités redoutées.

L’apparence du doute se propage comme l’image inversée des graduations séparant en l’ascension chaque fois interrompue ce qui est en haut de ce qui est en bas. Le propre d’une absence dans la quête tonifiant la peur de la mort, le déporté du refus en parallèle.

J’entends que même à l’infini...

Un dépistage de l’inhérent où la connaissance est un ciel envoûteur traversé de l’orage des horreurs annoncées sous le reflet des enfers.

L’inaccompli et son double propagé à la surface des aigrettes hérissant les racines vers le bas. Baguettes de so(u)rcier érectant vers l’or de sous terre, ce sur ciel à option.

L’horreur est ce poids attribué aux psychostases de l’enfer et du ciel. Une impasse dans la conscience, un sursaut d’instinct :

l’identité conservatrice en l’essentiel éclatement implorateur. Un rappel sur la piste du jeu pour le rôle du non-retour (à l’envoyeur, cet apprenti visionnaire narcissisé de voyeurisme).

Je ne sais si je suis enchaîné mais elle est déchaînée.

 

L’impasse est la création en mirage du refus. La peur de l’infranchissable que l’on dit pressentie. L’enfer est l’espace où s’énigme l’enjeu de l’essentiel, cène de conscience putréfiée en perspective. Dans l’amenuisement des réalités jusqu’à l’infime s’éfilent des cendres que l’envol du Phœnix teint de bleu. Les fragments convertissent l’éternel cheminement, cette errance éphémère, ce regard perpétuel sur l’absence de regard.

L’effacement ontologique graduellement exhaustif coagule l’analogue intérieur. L’inertie conflictuelle au hasard des nécessités apocryphes vire au rouge l’illusion de l’improbable. Les munitions d’un vocable itinérant sous l’œil lisant du cerbère à s’allier.

Soudaine assomption du nomadisme, cet entre-deux en solitude, ce pointillé qu’est l’absence revêtue de l’éclat du non-dit.

L’exercice d’une volition dérobant le fluide hypnotique de l’illusion fascinante, cette persistance trop intérieure vers l’accoutumée périphérie.

 

Les faits me rident et je vais immobile au reflet en rituel. D’un regard prométhique effaçant l’auréole fictionnelle inhérente, en retour, à tout épitaphe en blason.

M’efforçant à viser le choc de l’absence investie, car le voir essentiel est un savoir voir.

L’horreur du voir est l’incriminable de celui qui...

 

L’affichage asservi des ondes de pôles lus enseigne une autre accoutumance. Mancies de l’avance et de l’effacement. L’ordre du solve parcourant les anamorphoses de l’identification.

L’abordable océance à l’audience lapidaire où sera prononcé l’Abraxas désiré.

Incertaine est la brume qui contraint à l’enchère. De la force improbable est la chair qui convaint.

L’esprit est un soufre au-delà du souffrir, le corps un mercure avant le dernier souffle.

Dans l’occulte du corps est un cœur en attente, la vie blanche irréelle puis d’un rouge écarlate.

Je m’existe inlassable, l’homme de soufre hante mes songes.

L’artifice du voyage se mue vite en contrainte qu’il est doux d’assigner au pacte d’une vie seconde.

Pour dire ses volontés il faut lire la dernière. Éternelle tentative d’une commençante écriture de l’inengendré, de l’origine de la bouche-queue.

L’extase n’est que dans l’opportunité de son déclenchement. C’est dans la volatilisation que sont les lettres de noblesse du fixe. C’est à nouveau coagulé que l’on reconnaît l’obstacle pour ce qu’il est :

l’inachevé d’un déclenchement.

Car rentrer en possession de soi-même, c’est être possédé de l’intermittence d’une transe inachevée.

 

L’ordre des mausolées investiteurs parcourt en accueil l’avancée incarnante des nourritures. La soif accélérant la quête puisqu’elle ne sait de quel breuvage elle est le reflet.

L’imprévisible de la source ajoutant au désir d’écarter la mer rouge pour en confesser le dernier homme, l’homme poisson qui déjà poisson lune. Car je sais sous la peau l’équation du sage, du serpent et du lion. Une préparation homéopathique où les mots blancs s’effacent immortels inconnus au soin des cendres anticipées d’où le phœnix...

(On sait que le concept de forme est une croix nécessaire de l’esprit puisqu’il centre l’indice interrogateur en l’énigme des mutations du corporel et de l’incorporel)

 

Écrire c’est ne pas écrire le constat inavoué d’un échec antérieur quant à la tentative d’un mouvement ordonné dans le savoir personnel.

L’écueil est dans l’éblouissement éventuel inhérent au contraste entre destinée individuelle et initiation impersonnelle. Il n’est pour moi qu’une destinitiation, c’est-à-dire l’expression de l’aspiration personnelle à l’impersonnel. Mais la personnelle impersonnalité n’est qu’un signe.

 

Pouvoirs et oraisons de cette fresque anthologique, cet a-vent où germent et meurent les semences divulguées avant l’œuf.

L’expérience d’un indépassable de l’identité où prononcer l’incantation. Le chant des six reines à l’appui de cette dérogation à l’existence humaine où ligoté tu désires encore une fois essayer de te souvenir.

Tu étais roi, le septième, et ne sais plus ni le royaume, ni les clefs.

 

L’entière assouvissant sous la cornée des chevauchées. Une partition silence aidant de la visée des failles, retraits et mimes de l’échec.

L’objet du livre est un corps-dire en longitude zéro, feutré d’un pas que ses traces rendent à même d’effacer. De l’éclosion à la clôture se joue la mort de toute risée. C’est un long spasme sur corps en terre, une envolée comme des minerves et des dieux muses.

 

Le trajet dit sous l’œil incarnat de l’Œuvre longtemps présenté, sans cesse aboli, mais que son regard enseigne aux épreuves des masques du minotaure.

 

Car c’est de voix dont il s’agit, des voies d’accès au hors la loi par l’être d’une guerre préclamée vers les veines et hasards d’un sous ciel obligé, tempéré de caresses sur le corps objectif dans le champ du brahman.

L’incarnation est l’amnésie, l’agonie des mémoires où la sagesse est une errance toute temporelle aidant à parachever les stratégies de la folie.

L’éventail de l’épouvante, l’harmonie des horreurs participent d’un paradis qui n’est présent que de notre seul désir, l’aspiration à l’absence tentatrice. La loge est ce feu où siéger, connaissant le présage des savoirs, l’ordination en nous comme d’une surnature, le sel de la terre cristallisé dans le sang des natures en tentation de se surmonter.

 

La naissance du récif dans le dialogue acheminé (ce récit que nous voudrions tanatographié sur les orbes circonspectes d’une salivation de la multiplicité où l’ouverture avant terme est une schyze dans le haut des partitions de l’envers) est le lieu pouvoir où par l’entremise d’un champ irradié les syllabes s’énergisent et disposent de l’entière manifestation des spectres, ces corps dont la geste fresque l’aimantation des mots.

C’est alors qu’il faut risquer le contresens du sens, le déluge antérieur, l’opposé du regard télégraphiant autre ancyclique l’iris des tangentes, les foudres de la nuit sous l’éclore des aurores.

 

Boréal est l’aspect des choses sous l’hasardé du regard objectif, en trompe l’œil anonymique. Et c’est dans la création qu’est la récréation du monde.

La multiplication des épreuves est l’augure d’une sommation quant à la fixité tenace des authentifications du monde.

 

L’occulté d’une impasse à soi dite inaugure l’avancement du NON.

Faire les choses est un hasard pour l’usurpation que sont ces intelligences terriennes. Car la terre est intelligence, l’exaltation d’un marbre antique atemporel dévoilé au cours du voyage sous le tocsin d’une écriture antéchristique.

Comme un double jusqu’à la recherche de l’originel sacrifice, la mort revêt incessamment ses expédiences cérémonielles.

 

Ne plus voir et s’émerveiller, promeneur des rêveries solidaires.

Achever le réel quand il en est encore temps. Avant l’arrêt décisif de l’émission hypnotique dans l’écriture.

M’a-muser des incisions lors d’une croisière si amnésique.

Savoir situer la montée des infranchissables en soi.

Sons et mouvances de l’encerclement, cette guerre qui crie en moi et veut se dire si nécessaire, sûre de sa fin.

 

L’illusion de l’ascension des eaux confère un devenir à l’écueil des dissonances. Mais c’est pour l’être trop vivant que sont requis les forceps d’une mise à bas en terre de ciel brûlé.

Connaissance effective au parcours du corps qu’elle incombe de nouveau.

Le service des temporalités acquises dissuade du long sevrage de l’échec en partance. Souci d’extrémisme que l’écume sur nos crêtes agitées réfrènent et enlisent aux lectures.

 

Du lac des mots calme et profond l’échevelé d’une devanture prompte au repli.

 

Toute fragmentée que soit l’approche, n’est-ce pas plutôt l’onction d’une démesure la crucifiant que l’assaut d’une mission assidue la fascinant à quoi il faille assigner les veines d’un corps allant à l’aube de sa béance ?

 

 

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