José GALDO

 

DAMNATION 666 DE L’ÉTERNITÉ

 

 

Sous plusieurs épaisseurs de comas...

 

Au désert du huit de pendre lance en ciel

au sceau où s’ange gang

les trous des souffles à gonfler le fer dont l’autre hache le brûle-sang du mime au vide où les volutes montées plaies de mains à pétrir terre au feu tellurisent l’âme nouée. Éclairs et foudre moissonnent et battage traînant la terre au ciel...

Des racines carbonisées sous la cendre volcanisant les hauteurs roulent des feux qui mer de sang au fantôme et navire et voilures à glapir de boucherie en carnage d’étoile ardente de chute et abattue comme torche les eaux et sources à croix la torsion des corps emportés. La guerre d’astres plosent les lumières aux clartés tournées comme dans une nuit gorgée d’une lacérance d’obscur et de plein ciel convulsé qui crache et roue l’arche noire du glaviot d’emblème. Délabre d’ordures son croupir de trouures viandeuses des couronnes tombées du ciel sur la terre à béance clanche au couve crame qui encendre l’espace et affaisse la lumière à l’englauquement des nuées répandant sa curée par coraux de dards en vagues bruissantes des scorpions montés du vide mirageant le monde aux roulis des laves et des flammes d’une catalepsie hallucinatoire. Goulée brûlante seringuée des cames de curare en thorax surdosé des néances fournaise l’air au gouffre des tourmentes...

Chevauchée de guerre en tête-cherche d’une chevelure de fer sous la carapacité vampire de chair croupie et bruissée aux ailes opaques comme chars à chevaux d’acier surgit de l’abîme. Aux quatre cris de l’autel la carcéralité des anges tueurs traînant des myriades grises de glaucité zombique cuirassée du feu et de faces soufrées comme crinières flottantes de venins et baves alguées aux surgies roides de l’encadavrement d’haches et de glaives. Et c’est dans cet écartèlement de mort en crevasse que se dressent les résistances absolues, les pierres levées, les totems noirs, les masques de cristal, les enceintes de volonté sourde, les remontées de cœur et la brasillance de corps lévité dans la pourpre. Dernières légions immobiles des enfers ayant pour eux le bois, la pierre, l’airain, l’argent et l’or pour en garder la lumière noire et blanche du battement cratérique dans la carne tétanisée soulevant ses anges exterminateurs. De la nuée drapante un descendu arc terre son visage d’astre cuit sur des colonnes de décharnement dont les mains tiennent la plaque bâillante entre eau et sable où ricane la foudre pour passer au noir le retournement du sablier des siècles des siècles et enneigement de poudre d’os, débris de prothèses et trou vengeur des larbins possédés et avaleurs du néant aux lèvres noires grimaçant cette prise de came du vide de jour et de nuit qui est le sommeil et l’hypnose des langues de l’écoulement du sang du crâne...

Par la boîte d’os soulevée des nerfs du nœud brûlé aux clapots d’une cagne d’embraise...

Barbot de soufflure thoracique sifflant l’emplein du décage de carde aux lattes de muscles à suspendre la ligation, le crampage à moelle glairée, le gel blanc d’une cassure d’espace de crois croassée, le bris écroueur des glaciers comme molaire rouante qui décrante le bulbe et diadémise la clouure dans l’orbe qui dégorge l’encre de plaie. Ce battage affaissé en lui-même étincelé de myriades ricochantes carbone l’ombre à la coulée des confins et déflagrent en légions atroces de nuit à nuit au crassier et archange du divorce qui s’entorche et flamme de ne plus s’éteindre de l’état de grâce d’être la cogne craquelante d’une chair protagonique des silences...

L’eau épaisse au don arpente et gencive l’autel d’adore socle au parvis foulé des sacs en deux arbres et deux torches dévorateurs et tueurs à caver le ciel pour écumer les eaux au sang de frapper la terre plaie dans la taie secouée des bêtes du foutre et pyramides ses cadavres des fagots se crabant les uns les autres aux tenailles et tourmentes. Par l’ordonation possédante éclose des nuées qui tremble la terre-bide écroulant des pierres aux représailles otagées de l’adoration. Le passe-passe du jugement des morts où l’arche tempe le ciel ouvert aux éclats de tonnerre de terre strient la béance d’édente du trouement suppliciateur. Dans l’immense couronne vulvaire comme un soleil d’enveloppement l’astre coagulé aux douze étoilements de la tête enfante la carne pour la dévoration du monstre qui mange rapte au plus profond épaissi de plusieurs nuits putréfiées. De ce soulèvement la crépitation d’enclenche guerre des arches et des chars, des batailles d’anges et d’hommes dans les brasiers de l’enfer par la langue de satan qui secoue les auréolements clapoteurs et glapisseurs d’étoiles. Satan de l’accuse jour nuit dans sa langue claque faisant craintes d’affres à jouissez-vous des cieux pour qui crame terre et cuit l’eau des mers du rebours à l’enfer mutant et la porteuse en rapacité ailante qui crache les rats d’arche jusqu’au sable de la mer. Au monstre accouché des eaux épaisses comme aux diams crêtant la déhanche fauvée d’hurle de plusieurs têtes tiarées où des guerres saintes profèrent l’adore du blessé à mort dans l’arrogance tabernaclée du vaincre à la captation des plaies. C’est la lacération dans le vol blessé des bêtes qui crantent la remontée des terres exerçant l’autorité de décharger le feu du ciel pour séduire l’épée vivante d’anime pleurs de sang marquant mains et fronts des larmes d’or du nombre du nom six cent soixante sixième resté pan des chairs. Grailles de l’observe tenues aux monts plaqués de foule d’une pullulation lardée et harpée dans la boursouflure de la terre. De cette souillure des eaux et des sources chappant sa vinasse de coupes et nef à la bête buvant sa mort au crépuscule du monde où les décédés doivent s’étreindre dans l’angle crevé des croix de l’ombre. D’une nuée blanche la faulx et porteuse vendange les grappes de lumières dans les cuves cavernées pour en extraire les sangs jusqu’aux mors des chevaux qui l’étendent en miroir. Dans les fléaux os et fer la colère de dieu en mer de verre mêlée du feu bouillonne la bête et son image. Pris aux ceintures poitrinantes qui augent aux fléaux déversant la réfraction dans le sang noir des morts. Dans la rotation des feux une volée de flèches venimeuses crevassent aux coassements des douleurs. Une grêle de blocs ardents monstrent la cabration des eaux et vin de sang qu’énivre et écarlate l’esprit au désert des pierres qui menstruent la béance où peuples et foules se mangent les chairs et la langue incendiaire vautre le festin noir de la rage. Le paré d’or navigue vers ce lieu suçant la poussière dans les pleurs passant la meule du troué aux chants des lumières de prophètes et de saints égorgés sur la terre. Cavalant chevaux et chars de corps et d’âmes aux repaires d’embrasements vomissant les blés, les huiles, les vins, la myrrhe, le cinnamome, les marbres, les fers, l’airain, l’ivoire, l’écarlate, les soies, la pourpre, diams argent et or ivre du milieu à rendre au double selon ses œuvres par la veuve en reine rouge et gloire des oiseaux noirs qui vulsent la cité au deuil crimant l’esprit qui est retour au lieu d’effondrement et glaucité de l’étendue du désastre...

 

Dans la casse d’univers à singe terre d’elle roide sa guenon même comme pleine croupie d’espace qui babouine collier de crânes en l’enfilement où les cases grises à laque à glace brumise les loques flottantes en clef clanche hochetante dont la source est entre deux eaux...

 

Dans la grouille acquiésatrice de la coulée de foule des trépides et lapides de siècles des siècles qui enrobe et centre trône qui groupise sa rage en masse mouvée d’aboiements comme un roulement des eaux dans la charpie du règne des noces de l’enfer. Les ailes carbonisées de l’exterminateur et traversées d’une lance vertébrale où s’empale un crâne remonté du confin de la mort déchire l’espace de son vol lourd de toute la pesanteur du monde. Dans l’enfoncement orbital la braise regardante du bardo comme d’un ange suspendu dans les nervures spiralées de l’espace opacifié et osseux comme une titubation d’ombre en son moule glué qui expire au cabrement agonique de l’étau des râles glissant la roideur cadavérique au palot noir du néant. Aux drapures de sang du bâillement des guerres dont le nom est la crissure gonflée de la langue râpant les parois du souffle et du vide aiguisé à paître fer de l’encuissé des sarcles...

 

Des corbeaux caviardés de pestilence et pleins d’une grouillance visqueuse volent au centre du vide et se rassemblent à la dévoration des chairs...

 

Sur la table du corps et dans la guerre des morts s’électrisent des cadavres brancardés aux nuées par le sabre des confins du silence. La bête se gorge au cœur du charnier des temps et s’enfonce à cette rassasiance des oiseaux et remuements des mastications soufrées du vide où l’abîme remonte la chaîne du néant dépochant le pris des rires. Capitages d’âmes aux sciures de la bête ouverte du retour au règne de la passe laisse le grenier des fosses gorgées de ses morts baisant la roideur du mauvais sommeil où la douleur de l’un fait frémir l’autre dans les cendres. Gloussures résurrectionnelles aux os rongés de la seconde agonie qui sermente les tueurs aux quatre gogues et du ma des guerres myriadant les armes comme assaut dans la dévoration brûlante. Baldaqué de la face aux pesances de la même terreur qui les rend en elle de son séjour puis passe glaviot au lac des flammes et osselets noircis de la respiration du vertige. La première terre et le premier ciel disparaissent au ciel et terre du sang d’être...

 

Ce qui tombe et table nique aux parures...

 

Là où le peuple habitant loge et leg en lui, là où l’agonie s’essuie en deuil cri et douleur des premières choses disparues qui describent le commencement et la fin et l’altération du lac d’ardence. Le dernier ange ouvre le triangle d’ombre de la passe en abrupt. L’emboîtement du vide et du plein brûle dans le noir et le blanc du soleil. Dans la transparence jaspée du cristal se dresse les douze portes du bâillement qui fondent la mesure et la béance de l’abîme. Dans le rampement du verre pur qui gonfle se sertie la jaspe, le saphir, la calcédoine, l’émeraude, le sardonyx, la sardoine, la chrysolithe, le béryl, la topaze, la chrysoprase, l’hyacinthe, et l’améthyste se doublant en huité d’arc en ciel en arc en terre entorchés de la lumière déglutie des perditions et des errances à la roue tournante de l’horreur. Le crâne de cristal encentre les deux eaux en l’arbre de vie et se retourne en redéploiement de racines enfoncées à la nuit qui déflagre par les fronts ouverts de l’encavernement des mutants aveugles.

 

 

José GALDO

POÉSIE PAROLE III / St Maur le 2.3.80

Photographie : Marie-Hélène DHÉNIN

 

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