Ghemma QUIROGA-G

 

MANTRA

 

 

De l’autre côté du sommeil des sens

le corps se glace, se cristallise

s’amnésise à sa propre absence,

se réalise au vide

 

L’œil se retourne

se suspend immobile dans son entre deux

ténèbres sans fond

miroirs noirs du Mana

 

Apparaissent alors deux grandes sphères ternes

côte à côte, mobiles et respirantes

qui fusionnent en une jaune et blanche

or et argent, soleil et lune

étincelante couronne d’une brasillance pure

androgyne hors de toute nature

 

Puis l’éclat éblouissant dans cette vastitude

zèbre en veines d’éclairs

spectres violines, essaim surgit de l’ombre

divaguant en lenteur vers le millenum

 

Traversant cette neige vivante

s’ouvre une béance obscure qui descend quelque part

et comme saisi par le gouffre, je chute violemment

dans d’autres zones karman et turquoise

scintillantes comme électricité stagnée

et flottement sur noir

et d’une station dans la chute

reprise à la spirale du vertige

tourbillonne en cercles emporteurs

vers une centralité pure

 

Peur d’effroi qui cabre l’âme

et retombe dans le retour au corps

 

 

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