Pierre DHAINAUT

 

QUI MEURT, QUI DURE

 

 

qui meurt, qui dure

en chair en os

de quel écho suis-je un écho

 

ressasse harasse

 

à l’instant rauque, à l’instant molle

 

ou page ou peau

 

c’est pareil, la main close

 

sens friable en

cre inépuisable échange

un cri pour un blanc

 

ne meurt pas, ne dure pas

 

s’acharne après

page après peau laisse

au cœur

une écharde un point

de fond en comble

appâtant de sens déposant de

l’encre autour                                 la main cogne

une peau colle une page

bandissante houletante

affroisse attranche

à perdre souffle à perdre langue

attend la main par la main                                passe

en cet écho de blocs en loques

enlace

le temps me manque, et m’envahit, les mots, fosses et bosses

entrousse entraille

ensemble une main grappille

une main gaspille

 

donner de l’écharde et du point ? cette phrase, évidemment j’y suis, je la poursuis, leurre à chaque instant, à chaque instant heurt

 

trime trame lasse

crisse cr

am trace

lisse

attraque attrouille

affale

emphalle

écartant, rapprochant : chaos de sens, hoquets de l’encre

 

efface encrasse

 

une main terrassée, peut-être, une main redressée

verrouvre

autour, au cœur, quelle voix

 

dépèce engraisse

 

de phrase en phrase, aucun point sur ma peau, sur ma page aucune écharde

accouille accraque

bon, tire un trait, cime basse

acclame

 

Photographie : Christian GATTINONI

 

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